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3.44/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 08/04/1810
Mort(e) à : Paris , le 20/12/1838
Biographie :

Hégésippe Moreau, poète romantique et révolté, est né à Paris en 1810, mort à Paris en 1838. Moreau a chanté en termes particulièrement émouvants les vallons de son enfance à Provins (Seine-et-Marne).
À sa sortie du séminaire d'Avon, en 1828, Hégésippe Moreau entre en apprentissage, comme correcteur, chez un imprimeur de Provins, M. Lebeau.
Hégésippe Moreau retourne à Paris à cette époque et, sur les conseils de M. Lebrun, il adresse à M. Didot son Épitre sur l'imprimerie. Hégésippe Moreau est embauché à l’imprimerie Didot, rue Jacob à Paris. Peu après juillet 1830, M. Lebrun est nommé à la direction de l’Imprimerie royale. Il cherche à y faire entrer Hégésippe Moreau, mais ce dernier a déjà quitté l’imprimerie Didot. Hégésippe Moreau participe aux journées de juillet 1830. Il devient maître d’étude, mais abandonne vite ce qui n’est « pas une carrière » (Sainte-Beuve) ; il vit en bohème, de faim et de poésie.
De 1834 à 1838, il vit de nouveau à Paris, dans une grande misère et, d'après Sainte-Beuve, « au moment où il venait de trouver un éditeur pour ses vers, et où le Myosotis, publié avec luxe (1838) et déjà loué dans les journaux, allait lui faire une réputation, [il] entrait sans ressource à l’hospice de la Charité et y mourait [de tuberculose] le 20 décembre 1838.
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Source : Wikipedia
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Hégésippe MOREAU – Qui est-il ? (France Culture, 1983) L’émission des « Chemins de la connaissance », par Jean Markale, diffusée le 14 juin 1983.


Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Hégésippe Moreau
[...] Rien, entre deux cœurs, n'est froid comme l'argent.
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Hégésippe Moreau
Rien, entre deux cœurs, n'est froid comme l'argent.
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LA VOULZIE
Élégie


S’il est un nom bien doux fait pour la poésie,
Oh ! dites, n’est-ce pas le nom de la Voulzie ?
La Voulzie, est-ce un fleuve aux grandes îles ? Non ;
Mais, avec un murmure aussi doux que son nom,
Un tout petit ruisseau coulant visible à peine ;
Un géant altéré le boirait d’une haleine ;
Le nain vert Obéron, jouant au bord des flots,
Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots.
Mais j’aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres,
Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures.
Enfant, j’ai bien souvent, à l’ombre des buissons,
Dans le langage humain traduit ces vagues sons ;
Pauvre écolier rêveur, et qu’on disait sauvage,
Quand j’émiettais mon pain à l’oiseau du rivage,
L’onde semblait me dire : « Espère ! aux mauvais jours,
Dieu te rendra ton pain. » — Dieu me le doit toujours !
C’était mon Égérie, et l’oracle prospère
À toutes mes douleurs jetait ce mot : « Espère !
Espère et chante, enfant dont le berceau trembla,
Plus de frayeur : Camille et ta mère sont là.
Moi, j’aurai pour tes chants de longs échos… » — Chimère !
Le fossoyeur m’a pris et Camille et ma mère.
J’avais bien des amis ici-bas quand j’y vins,
Bluet éclos parmi les roses de Provins :
Du sommeil de la mort, du sommeil que j’envie,
Presque tous maintenant dorment, et, dans la vie,
Le chemin dont l’épine insulte à mes lambeaux,
Comme une voie antique est bordée de tombeaux.
Dans le pays des sourds j’ai promené ma lyre ;
J’ai chanté sans échos, et, pris d’un noir délire,
J’ai brisé mon luth, puis de l’ivoire sacré,
J’ai jeté les débris au vent… et j’ai pleuré !
Pourtant, je te pardonne, ô ma Voulzie ! et même,
Triste, tant j’ai besoin d’un confident qui m’aime,
Me parle avec douceur et me trompe, qu’avant
De clore au jour mes yeux battus d’un si long vent,
Je veux faire à tes bords un saint pèlerinage,
Revoir tous les buissons si chers à mon jeune âge,
Dormir encore au bruit de tes roseaux chanteurs,
Et causer d’avenir avec tes flots menteurs.

p.241-242
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Hégésippe Moreau
Les Voleurs

Dame Justice a fait merveille !
Disais-je, croyant voir un jour
Douze voleurs, libres la veille,
Bâiller captifs devant la cour.
Avant que l’écriteau d’usage
À leur pilori soit collé,
Lavater, sur leur plat visage,
Lirait déjà qu’ils ont volé.

Cet homme au front chauve, à l’œil terne,
Est un usurier bien connu ;
Le passant qui, dans sa caverne,
Entre affamé, sort demi-nu.
Au front d’airain, au cœur de roche,
Il rit du pauvre désolé,
L’infâme !… et jusque dans ma poche
Il a volé, volé, volé.

Ce petit drôle, qui regarde
Les poches du voisin souvent ;
(Monsieur Guillaume, prenez garde !)
C’est Patelin toujours vivant.
Pour orner le drap qu’il dérobe,
L’autre jour même il a collé
Un ruban rouge sur sa robe…
Il a volé, volé, volé.

Voilà des fournisseurs d’armée :
Lorsqu’aux pieds d’un vainqueur tremblant,
La France tombait, renfermée
Vivante dans un linceul blanc ;
Ces alchimistes, pêle-mêle,
Autour du soldat immolé,
Soufflaient de l’or dans la gamelle :
Ils ont volé, volé, volé.

Salut au baron de Wormspire !
Littérateur, blagueur, voleur,
Sur le Parnasse, dès l’empire,
Il a fait métier d’oiseleur.
Méfiez-vous, s’il vous accueille,
Frères : tout poëme envolé
S’est pris l’aile à son portefeuille :
Il a volé, volé, volé.

Mais las ! l’erreur était complète :
Mon voisin Prudhomme l’expert,
Où je croyais voir la sellette,
M’indiqua les jurés au pair ;
Et tous ces voleurs, qu’entre mille
Au bagne on eût dit racolés,
Y jetaient un gueux sans asile
Pour de l’air et du pain volés !
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DIX-HUIT ANS


J’ai dix-huit ans : tout change, et l’Espérance
Vers l’horizon me conduit par la main.
Encore un jour à traîner ma souffrance,
Et le bonheur me sourira demain.
Je vois déjà croître pour ma couronne
Quelques lauriers dans les fleurs du printemps ;
C’est un délire… Ah ! qu’on me le pardonne ;
   J’ai dix-huit ans !

J’aime Provins, j’aime ces vieilles tombes
Où les Amours vont chercher des abris ;
Ces murs déserts qu’habitent les colombes,
Et dont mes pas font trembler les débris.
Là, je m’assieds, rêveur, et dans l’espace
Je suis des yeux les nuages flottants,
L’oiseau qui vole et la femme qui passe :
   J’ai dix-huit ans !

Bercez-moi donc, ô rêves pleins de charmes !
Rêves d’amour !… Mais l’aquilon des mers
A jusqu’à moi porté le bruit des armes :
La Grèce appelle en secouant ses fers.
Loin de la foule et loin du bruit des villes,
Dieux ! laissez-moi respirer quelque temps,
Le temps d’aller mourir aux Thermopyles :
   J’ai dix-huit ans !

Mais quel espoir ! la France, jeune et fière,
S’indigne aussi de vieillir en repos ;
Des cieux, émus par quinze ans de prière,
La Liberté redescend à propos.
Foudre invisible et captif dans la nue,
Hier encor, je te disais : Attends !
Mais aujourd’hui, parais ; l’heure est venue :
   J’ai dix-huit ans !
                                 1828.

p.27-28
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Le premier soin que prit la bonne tante, après avoir installé son neveu chez elle, fut de lui apprendre elle-même à lire, ce dont le père Lazare ne se fût jamais avisé car, totalement dépourvu d'instruction, le brave homme n'en connaissait pas le prix, et ont l'eût bien étonné, je vous jure, en lui apprenant qu'une des plumes qu'il arrachait avec tant d'insouciance à l'aile de ses oies pouvait, tombée entre des mains habiles, bouleverser le monde.
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À l'heure où, pâle encore, le jour hésite à naître,
Une étrange rumeur passa sous ma fenêtre,
« N'est-ce pas au réveil la voix du carnaval ? »
Dis-je ; et dans le brouillard déchiré par les sabres,
Je vis, comme on en voit dans les danses macabres,
Passer des ombres à cheval.

Puis un peuple hideux, dont le vrai nom s'ignore,
Tombant, je ne sais d'où, sur le pavé sonore,
Grouillait… un même espoir semblait le remuer.
Attiré par le sang dont le parfum l'enivre,
Le Paris de l'égout s'en relevait, pour suivre
Un homme qu'on allait tuer.

Quand la Corse eut donné Napoléon au monde,
De ses couches de gloire arrière-faix immonde
Elle y jeta Fieschi, l'opprobre tout vivant.
Mais ne lègue-t-il pas un remords à notre âge,
Cet homme ? et son destin est-il bien son ouvrage ?
Qui sait ? murmurai-je en rêvant…
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FABLE


« Que je suis bien sous mon ciel de cristal !
À me nourrir la terre est épuisée ;
À moi chaleur et lumière et rosée :
Certes, je suis un noble végétal ! »
Ainsi parlait maint cornichon sous verre :
Le jardinier passe, et, d’un ton sévère,
À ces vantards dit : « Taisez-vous, mes fils :
Un coup de vent peut briser votre cloche ;
Vous mûrissez, et le bocal approche ;
Encore un jour, et vous serez confits. »

Hélas ! hélas ! philosophe, astronome,
D’un ciel étroit coiffés, quand nous marchons,
Fiers et clamant : « L’homme est tout, gloire à l’homme ! »
Dieu tonne et dit : « Taisez-vous, cornichons ! »

p.211-212
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L’OISEAU QUE J’ATTENDS
ROMANCE


Les beaux soleils vont renaître,
Et voici mille oiseaux
Pendant leur nid à la fenêtre,
Peuplant les bois, rasant les eaux.
Tous les matins un doux bruit d’ailes
Me réveille, et j’espère… hélas !
À mes carreaux, noirs hirondelles,
L’oiseau que j’attends ne vient pas.

L’ambition me fut comme,
Quand je vis l’aigle au large vol,
Un jour contempler de la nue
Les insectes poudreux du sol ;
Je vois à la tempête noire
L’aigle encore livrer des combats ;
Je le vois sans rêver la gloire :
L’oiseau que j’attends ne vient pas.

Voici le rossignol, qui cueille
Un brin d’herbe pour se nourrir,
Puis se cache au bois sous la feuille
Pour chanter un jour, et mourir :
Il chante l’amour… Ironie !
Oiseau moqueur, chante plus bas ;
Et qu’ai-je besoin d’harmonie ?
L’oiseau que j’attends ne vient pas.

Plus loin, le martinet des grèves,
Sur un beau lac d’azur et d’or,
Gomme un poète sur ses rêves,
Se berce, voltige et s’endort.
Dors et vole à ta fantaisie
Heureux frère ; devant mes pas,
Moi, j’ai vu fuir la poésie :
L’oiseau que j’attends ne vient pas.

Arrive enfin, je l’en supplie,
Noir messager dont Dieu se sert ;
Corbeau qui, sur les pas d’Élie,
Émiettais du pain au désert.
Portant la part que Dieu m’a faite,
Arrive, il est temps…; mais, hélas !
Mort sans doute avec le prophète,
L’oiseau que j’attends ne vient pas.

p.181-182-183
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SI VOUS M’AIMIEZ


  Ménestrel qui vais par le monde,
  N’ayant rien que mon gai savoir,
  Si vous m’aimiez, ô belle blonde !
  Je me croirais un riche avoir ;
Comme Pétrarque aux pieds de son idole,
À vos genoux courbé bien bas, bien bas,
J’oublierais tout, voire le Capitole,
Si vous m’aimiez... Mais vous ne m’aimez pas

  Si vous m’aimiez, ô belle blonde !
  De vos baisers seuls j’aurais faim,
  Et, sourd à son voisin qui gronde,
  Mon cœur s’enivrerait enfin ;
Cœur mendiant, il va, de femme en femme,
Criant misère, et sans secours, hélas !
Le pauvret meurt — il renaîtrait, madame,
Si vous m’aimiez... mais vous ne m’aimez pas.

  Et mes chansons fraîches écloses,
  Au vent du matin et du soir,
  Iraient à vous, comme les roses
  Qui pleuvent devant l’ostensoir.
Purifiant l’air de Paris, madame,
Où vous iriez j’irais, et, sur vos pas,
Comme un parfum je brûlerais mon âme,
Si vous m’aimiez... mais vous ne m’aimez pas.

  Sur vous, grand'dame que l’on flatte,
  Un lorgnon d’or s’est promené,
  Et par le nœud d’une cravate
  Voilà votre cœur enchaîné.
D’un plus heureux que l’hommage vous plaise !
Souriez-lui, marchez fière à son bras :
Son bras ! demain je saurais ce qu’il pèse,
Si vous m’aimiez... mais vous ne m’aimez pas.
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