Henri-Jean Martin

Un excellent ouvrage de référence lorsqu'on s'intéresse à l'histoire de l'édition et notamment aux maisons d'édition du XIXe siècle.

J'ai eu l'occasion de travailler dessus dans mon mémoire portant sur l'acte éditorial dans l'écriture des Rougon-Macquart et il m'a été d'une aide précieuse.

Si le XVe est le siècle de la création de l'imprimerie en Europe par Gutenberg, le XIXe est celui de l'édition et de la presse.

Un ouvrage passionnant !

Instructif, plein de détails et d'exemples, ce livre débute par quelques brefs chapitres sur les aspects techniques des premières imprimeries, avant de s'intéresser particulièrement au commerce du livre, à ses acteurs (imprimeurs, éditeurs, libraires et colporteurs) et à sa diffusion en Europe. La période étudiée s'étend de la fin du XVe siècle jusqu'au XVIIIe, avec une insistance sur le XVIe. Les types de livres imprimés sont passés au crible, ainsi que la manière dont ils ont permis de répandre des idées nouvelles comme l'Humanisme ou le schisme protestant (avec plus ou moins de difficultés car les idées traditionnelles ont aussi étés renforcées par la diffusion des livres) ; mais on s’intéresse ici au livre en lui-même plutôt qu'aux idées qu'il a contenu.

On peut regretter l'insistance sur l'aspect commercial et économique. L'aspect social est abordé en parlant du travail des libraires et des imprimeurs, mais rarement du lecteur ; en dehors d'un chapitre sur la censure, on est pas très informé de l'image de ce nouveau média, de son impact culturel ou de la manière dont on lisait à l'époque.

Autre défaut : à moins d'être historien, certains chapitres deviennent rébarbatifs car ils tournent en listes de nom/date/lieu, ce qui casse la fluidité de la narration.

Cet essai qui date de 1991 est structuré en trois parties: la première, "la mémoire du monde", est un très bon exposé des moments emblématiques de notre culture de la bibliothèque: d'Alexandrie aux Lumières, avec un bon dépaysement par l'exégèse biblique et les bibliothèques musulmanes. La seconde, "L'âge du nombre et des machines", veut être un panorama sur les problématiques actuelles des bibliothèques (par ex. bibliothèques scolaires, universitaires, mises en question par la numérisation, architecture des médiathèques): je trouve qu'il y a là une grande perte d'intérêt, peut-être parce que, fatalement, ce sont des pages qui ont déjà largement et mal vieilli; je n'en retiendrais qu'un chapitre intéressant sur l'actualité des écrits d'Eugène Morel sur la BN. Enfin retour de "grâce" dans la troisième partie, "Miroir de l'âme", en particulier par l'originalité des contributions diverses: j'ai été frappé en particulier par l'analyse psychanalytique de l'autodafé par Gérard Haddad, par le chapitre sur la "librairie" de Montaigne ainsi que sur la bibliothèque comme enfer chez Borges.

Cette belle collection propose des livres documentaires qui allient des extraits d'autres ouvrages ou des articles rédigés exprès sur la thématique avec des illustrations variées dans le but d'alimenter une réflexion.

Ici les questions relatives au sujet de la bibliothèque à travers les âges et les sociétés m'a particulièrement intéressée.

C'est un gros livre érudit dont la lecture fut lente et pourtant intéressante. Il m'a d'ailleurs incité à m'intéresser aux différents systèmes d'écritures apparus à travers les époques. Par exemple le boustrophédon. Et puis il y a des écritures que l'on n'a toujours pas déchiffrées, etc.



Quant à la formation du livre, son évolution et son influence jusqu'à nos jours, on connaît la chanson. D'ailleurs, il faudrait rapprocher cette somme, d'une histoire de la lecture d'Alberto Menguel que j'ai évoquée récemment sur ce forum. Ces livres parlent des mêmes choses, la lecture, l'écriture, les livres, la culture, bref ! ça parle de civilisation. Passionnant ! Pat

Un livre certes fondateur, très détaillé, qui ravira les spécialistes du livre, mais qui avance trop lentement dans le temps.

Avantage; il y a des illustrations qui permettent de visualiser les exemples donnés.

S'il a fait date à sa parution, ce livre, même riche, a beaucoup vieilli. Le titre est déjà fort maladroit puisqu'il ne s'agit pas de l'apparition du livre, qui existait depuis des siècles, mais de la typographie. Ensuite, des pans entiers du sujet sont totalement ignorés : les atlas - certes peu typographiques, mais on parle bien des illustrations... -, la musique - alors que l'innovation de Petrucci est bien typographique ; on pourra aussi penser que l'érotisme et la pornographie n'existent pas alors que, dès les débuts de la typographie, ce furent des sources de revenus significatifs pour des éditeurs - comme pour la photographie ! A classer donc plutôt à "histoire de l'histoire de la typographie" !