Extrait d'un courrier de l'artiste Henri Lachièze-Rey :
Peindre c’est essentiellement le fait d’exprimer son émotion, ses sentiments face à son univers, face aux êtres et aux choses, c’est tenter de s’incarner ; et cela par le langage plastiques qui est communication.
La sensibilité et l’intelligence sont les deux données sur lesquelles s’appuient l’activité créatrice du peintre. Sensibilité dans la perception de la sensation, sensibilité encore mais aussi intelligence par sa traduction dans l’univers plastique.
C’est à partir de la sensation que le peintre devra inventer les signes, les formes, la couleur, la lumière qui par leur relation constitueront la véritable expression de sa vision personnelle.
Il m’apparait donc essentiel que la motivation de la création chez le peintre prenne sa source dans la sensation, dans la pénétration du monde qui l’entoure et non dans des concepts extérieurs qui entraineront la peinture (figurative ou non) dans des univers anecdotiques ou littéraires.
Quand vous voyez les tremblements de sa matière, vous retrouvez l’essence même de son esprit. C’est comme si la matière était peau. Elle doit apporter par son sens tactile, une nouvelle façon d’avancer. Henri aurait voulu être le plus grand dans cet apport, dans la symbolisation de la matière.