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Citations de Hervé Kempf (109)


" Une bagarre [contre la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes] commence, qui peut se révéler très importante. Peut : je ne suis pas devin. Mais il est clair que dans cette histoire s'affronteront deux visions du monde. [...] il faut transformer ce projet insupportable en un enjeu national et européen. Si nous gagnons, ce sera une date. Et si nous perdons, une autre."

Chapitre : du dialogue à la rébellion. Citation de Fabrice Nicolino extraite d'un article de son blog publié le 28/04/2008
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Cette psychologie quotidienne de la violence, la force du contrôle médiatique, le poids de l'armée, tout cela signifie que la tentation sera grande pour l'oligarchie des Etats-Unis de répondre par la violence aux problèmes qui ne peuvent que s'aggraver. Les Etats-Unis deviennent un risque pour la paix. Mais peut-être se déchireront-ils eux-mêmes. Ou changeront-ils pour embrasser la sobriété heureuse...
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Toute technologie numérique présentée comme devant simplifier la vie quotidienne est en fait un moyen supplémentaire de contrôler. 
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[...] on ne peut comprendre la concomitance des crises écologiques et sociales si on ne les analyse pas comme deux facettes d'un même désastre. Celui-ci découle d'un système piloté par une couche dominante qui n'à plus aujourd'hui d'autre ressort que l'avidité, d'autre idéal que le conservatisme, d'autre rêve que la technologie.
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Que pourrions-nous aujourd'hui avoir du mal à croire ? Ceci : l'oligarchie mondiale veut se débarrasser de la démocratie et des libertés publiques qui en constituent la substance . Quand nous pensons à la dictature en ce qui concerne les états occidentaux , Mussolini , Hitler et Staline nous viennent à l'esprit . ce qui se passe sous nos yeux ne peut être comparé à ces trois régimes ; car les temps ont changé , ainsi que les formes de la vie politique et les techniques de contrôle social . Plutôt que de dictatures aussi violentes , la classe dirigeante préfère l'abâtardissement progressif de la démocratie .
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La justice, d'ailleurs, est elle aussi mise au service des intérêts de la classe dirigeante. Inflexible pour réprimer les petits délits, au point de remplir toujours davantage les prisons, tentant fréquemment de criminaliser les actions politiques de résistance, elle s'adoucit en ce qui concerne les délits financiers. Un moyen efficace et discret d'assurer la protection juridique des oligarques fraudeurs du fisc ou agents de corruption est d'affaiblir les moyens des magistrats luttant contre la délinquance financière (...).
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Le 25 mai 2010, dans l'émission "Dilemme" de la chaîne W9, la jeune Ophélie, tenue en laisse par une comparse, se traînait à quatre pattes, mangeant des croquettes pour animaux dans une gamelle. Elle acceptait de faire le chien dans l'espoir d'aider son équipe à gagner 3000 euros. De "Loft Story" à "Secret Story" en passant par "L'île de la tentation", la téléréalité ne joue pas seulement sur les huis-clos dont la clé est la tension érotique, elle cultive aussi les facettes les plus médiocres de la nature humaine : on accepte de prendre un bain de purin, on se livre à des stimulations sexuelles sur cheval, on s'injurie à longueur d'antenne - "pédophile", "connard", "sénile", "pouilleuse" -, on accepte d'être emprisonné et maltraité par de (faux) compagnons de cellule, on inflige des électrochocs à un candidat qui répond mal aux questions - c'est ici un faux jeu, destiné à montrer jusqu'où les gens sont prêts à aller.
Rien n'est plus utile à l'oligarchie que la vulgarité et la veulerie que met si complaisamment en scène la télévision. L'individualisme qu'expriment ces spectacles correspond à l'idéologie qu'elle encourage efficacement depuis une trentaine d'années, et la distraction proposée détourne les foules de toute interrogation politique. La surreprésentation des rapports émotionnels entre individus - compétition, frustration, désir, cupidité - évacue tout rapport collectif du champ de la conscience des spectateurs.

p96-97.
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Le grand navigateur Bernard Moitessier a écrit ceci : le Monstre « est loin devant. Il n'a pas encore gagné cette course, mais si nous ne tentons pas le bord suicide, il la gagnera, c'est réglé d'avance. Et lorsqu'il l'aura gagnée, la planète sautera. Ou bien l'homme sera devenu un robot décérébré. Ou encore, ce sera les deux à la fois : l'homme robot téléguidé pullulera sur la Terre, et ensuite notre planète s'en débarrassera comme on se débarrasse de la vermine. Il restera quelques lamas au Tibet, quelques rescapés sur les montagnes et sur la mer, peut-être. Et tout le cycle sera à recommencer, le Monstre aura gagné, l'humanité aura perdu ».

Le « bord suicide » pour un navigateur à la voile, c'est tenter le tout pour le tout, prendre le plus grand risque pour échapper à la tempête qui s'annonce. Elle arrive et, quoi qu'on fasse, on est perdant. La solution, plutôt que de continuer à se préparer à encaisser et à perdre, c'est de virer et de prendre la route perpendiculaire pour aller chercher un autre vent, d'autres vagues. « Quand tu as déjà perdu la course, m'explique Patrice, mon ami marin, c'est paradoxalement la seule chance de renverser la situation : parier sur l'impossible. » Parions sur l'impossible.
Sortons du capitalisme.

Un oiseau entre par mégarde par la fenêtre de la pièce où j'écris et cherche désespérément son chemin - il finit par le trouver ! Nous aussi, enfermés dans la cave du capitalisme, nous battons des ailes en cherchant la sortie. Nous allons la trouver.

Ce sera lui ou nous.
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Au-delà d’un certain seuil de transformation, de prédation ou de destruction, les écosystèmes changent de régime de façon irréversible. 
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Le comportement de l’oligarchie est fondamentalement vicié, que sa morale est pervertie, qu’elle place son profit au-dessus de l’intérêt général. 
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Candides camarades, il y a de méchants hommes sur terre. Si l'on veut être écologiste, il faut arrêter d'être benêt. (p.37)
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La faiblesse des politiques agricoles favorise la mauvaise exploitation des terres, leur érosion, puis leur déshérence. Les paysans, à bout, quittent leur village. Or, on l'a vu, la ville n'est pas le lieu de prospérité promise. Les pas du paysan famélique le conduisent à la misère des bidonvilles. (p.56)
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Puisque la classe riche et oisive a tant grandi, (...) puisqu'il existe un milieu humain suffisant pour y trouver considération, on tend désormais à mettre à la porte du système les éléments inférieurs de la population; on n'en veut même plus pour spectateurs; on ne cherche plus à les faire applaudir ni pâlir d'envie"
La théorie de Verben paraît si claire (...) Observons nos oligarques. Et regardons comment les 4X4, les voyages à New-York et à Prague, les écrans ultraplats, les caméras numériques, les téléphones télévisions, les cafetières perfectionnées - comment l'incommensurable amoncellement d'objets qui constiute le décor de nos sociétés d'opulence se déverse en cascade, jusqu'aux rangs les plus modestes de la société, au fur et à mesure que leur découverte par les hyper-riches recule dans un temps de plus en plus frénétique.
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Comment pourrait-on décrire la situation politique? Les classes populaires, dépourvues de porte-voix politique et sans conscience collective, semble marginalisées, et vouées à exprimer leur frustration dans des révoltes qui justifieront un accroissement de la répression policière. Quant aux classes moyennes, elles se rendent compte qu'elles ont été bernées: après que, depuis quelques années, on a pris conscience de l'inégalité profonde qui caractérise les pays occidentaux, on découvre peut à peu que la démocratie n'est plus que le manteau jeté sur la volonté inflexible de l'oligarchie. Mais si le doute voire la colère mûrissent, c'est sans construction politique sur laquelle s'appuyer, sans vision de l'avenir. On ronchonne, mais dans le souci de conserver une situation jugée confortable. On murmure, mais sans pouvoir se défaire de la fragmentation individualiste qu'entretiennent en permanence la télévision et les médias. On a intériorisé l'idée qu'il n'y a pas d'alternative au système dominant et l'on qualifie d'utopie tout ce qui est différent. On ne se rebelle pas, parce qu'on ne sait pas quelle cause défendre. Les Occidentaux ne savent pas encore à quel point le monde a changé.
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Le problème n'est pas que la télévision nous offre des divertissements, mais que tous les sujets soient traités sous forme de divertissement, ce qui est une autre affaire. Autrement dit, le divertissement est la supra-idéologie de tout discours à la télévision.
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Et face à des autorités d'autant plus faibles qu'elles n'étaient pas réellement décidées à remettre en cause le fonctionnement du système, les primes ont recommencé à croître en 2009 après une baisse en 2008: l'année a été excellente, l'argent prêté par les Etats fin 2008 à taux faible pour éviter la faillite des banques ayant été prêté à nouveau par celles-ci à des taux supérieurs, ce qui a généré des profits records. On versait donc 20 milliards de dollars de bonus en 2009 à Wall Street, en hausse de 17% par rapport à l'année précédente. Même tendance sur la plus petite place de Paris, où environ 1,8 milliard d'euros étaient distribués, en hausse de plus de 20% sur 2008.
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Le groupe Bilderberg est né en 1952, afin de rapprocher les élites américano-européennes en temps de guerre froide. Ce club a dessiné la mise en oeuvre pratique de l'idéologie capitaliste que ses membres, fort influents, ont contribué à implanter. Il se réunit chaque année. Par exemple, on y a vu Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Economie, en 200, ou Alexandre Adler, adepte des bienfaisantes dictatures, en 2003.
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Nous ne sommes plus à l'abri. Et le spectre de l'"effondrement" taraude les sociétés opulentes, qui oublient que cette situation a déjà été subie par d'autres cultures : Mayas, Incas et Aztèques exterminés par les maladies apportées par les Européens au XVIème siècle, sociétés africaines déprimées par l'esclavage des Européens au XVIIème siècle et XVIIIème siècle, peuples premiers des Etats-Unis d'Amérique quasiment détruits par un génocide au XIXème siècle. Le monde s'effondre, écrivait Chinua Achebe en 1958, face à la "modernisation". Mais qui écoute un écrivain nigérian?
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La mondialisation de l'économie à partir des années 1960, initiée par les pays riches demandeurs de matières premières et de main-d'œuvre bon marché, s'est accompagnée d'une diffusion de la culture de consommation.
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La catastrophe a commencé

Il y aura des moments de calme, des périodes de pause, des îlots de sérénité. Il en existe toujours au milieu des catastrophes : le pays n'était pas uniformément à feu et à sang durant la guerre de Cent Ans, nombreux étaient les coins de France ou d'Allemagne où l'on pouvait vivre à peu près normalement durant la Première Guerre mondiale, tout comme en Angleterre durant la Seconde. Rien, au demeurant, n'est plus trompeur que ces moments de calme, si on ne les saisit pas comme des chances pour rassembler son énergie dans le but de se préparer à la tempête qui vient. Car elle viendra, et partout : si des accalmies seront fréquentes, aucun lieu ne sera épargné par la catastrophe qui a commencé à déployer ses terribles menaces.

Des centaines de livres, de rapports, d'études racontent – souvent avec talent, toujours en s'appuyant sur des références scientifiques indiscutables – la catastrophe et ses conséquences envisageables : sécheresses, inondations, feux de forêt, montée des eaux, pandémies, invasions de nuisibles, érosion des sols, stress hydrique, tout cela entraînant déficits agricoles, famines, déstabilisation des États, mortalités dues à la chaleur, migrations de centaines de millions de personnes, chaos, guerres. Je ne détaillerai pas ici ce que j'ai aussi décrit dans d'autres livres et qui finit par former un fond de culture commune ahurissant par l'hébétude dans laquelle il nous plonge.

Mais il faut repérer deux choses nouvelles au milieu de cette avalanche d'informations. D'abord, le processus de destruction s'est accéléré à tel point qu'en quelques décennies ce qui était objet de débat est devenu une réalité sensible en tout point de la planète. J'observe comme journaliste scientifique la crise écologique depuis trois décennies. Autour de 1990, l'alerte écologique avait été relancée depuis quelques années (à partir des pluies acides en 1983, des accidents de Bhopal en 1984 et de Tchernobyl en 1986, de la déplétion de la couche d'ozone connue en 1988, du premier rapport du GIEC sur le climat en 1990). Cependant, le doute restait grand tant sur le changement climatique qu'à propos de la biodiversité, dont le concept n'avait été posé par les biologistes qu'en 19862. Si l'on savait que la destruction des espèces et des milieux naturels était en cours, les scientifiques avaient du mal à évaluer les taux d'extinction des espèces (le concept d'espèce étant lui-même disputé), et former une vision globale des milliers de situations particulières était difficile. Quant au changement climatique, il restait incertain, comme le reconnaissait le GIEC deux ans après son rapport de 1990 : la réaction de la température moyenne à la surface du globe au doublement du CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone) ne dépasserait « probablement pas » la fourchette de 1,5 oc à 4,5°C, écrivait-il ; il y avait « de nombreuses incertitudes dans [leurs] prédictions », particulièrement en ce qui concerne « le calendrier, 1'ampleur et les effets régionaux » ; la hausse de la température depuis cent ans « est de même magnitude que la variabilité naturelle du climat » ; la détection sans équivoque de l'accroissement de l'effet de serre « n'est pas probable avant une décennie voire plus ».

Les climatosceptiques, le plus souvent financés par les compagnies pétrolières, se sont engouffrés dans cette hésitation pour entretenir le doute et créer la confusion dans l'opinion publique. C'est tout à l'honneur des scientifiques d'avoir avancé avec prudence pour asseoir leurs conclusions avec le plus grand degré possible de certitude. Mais il a fallu des années pour parvenir au fait indiscutable que la sixième crise d'extinction des espèces s'amorce et que le changement climatique est lui aussi pleinement engagé. La connaissance scientifique, et c'est logique, est toujours en retard sur la réalité des phénomènes qu'elle tente de décrire. L'ennui, le gros ennui, est que la lente marche pour refermer peu à peu les interrogations a permis aux conservateurs de maintenir un statu quo destructeur. Si bien qu'en à peine trente ans réchauffement, recul de la diversité de la vie et pollution des écosystèmes ont atteint des niveaux effrayants.

Autre élément nouveau et crucial, les dégâts macroécologiques affectent les pays riches, alors que jusqu'à récemment ils se manifestaient surtout dans les pays du Sud. Qui était réellement concerné en Europe ou en Amérique du Nord quand les Pygmées du Cameroun ou les Yanomami au Brésil constataient la destruction des forêts où ils vivaient, quand les Philippins ou les Guatémaltèques voyaient leur économie meurtrie pour plusieurs années par des cyclones, quand les Pakistanais étouffaient par une chaleur de 45°C ? Cependant, depuis le coup de gong de l'ouragan Katrina qui a balayé La Nouvelle-Orléans en 2005, le souffle oppressant de la catastrophe atteint les rivages prospères. En Californie, avec des feux monstrueux à répétition, l'exception devient d'une banale normalité. En 2019, l'Australie a éprouvé pendant des mois des incendies de forêt au goût d'apocalypse. En 2020, un virus venu de la forêt profonde et disparue a plongé le monde dans la stupeur et la paralysie. Nous ne sommes plus à l'abri. Et le spectre de l'« effondrement » taraude les sociétés opulentes, qui oublient que cette situation a déjà été subie par d'autres cultures : Mayas, Incas et Aztèques exterminés par les maladies apportées par les Européens au XVIe siècle, sociétés africaines déprimées par l'esclavage des Européens au XVIIe et XVIIIe siècle, peuples premiers des États-Unis d'Amérique quasiment détruits par un génocide au XIXe siècle. Le monde s'effondre, écrivait Chinua Achebe en 1958, face à la « modernisation ». Mais qui écoute un écrivain nigérian ?
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