La mission de l'inquiétude est, sur ordre de la peur, de la précéder, de tout examiner, de couvrir quelque chose par la pensée pour l'empêcher d'advenir, encore et encore, dans un processus continu, qui fusionne avec la vie.
Trente-huit est une température où la capacité du corps à se maintenir en vie est intacte, tandis que l'envie d'être une créature sociale active et à la page diminue, et pour quiconque supporte la présence du passé comme une meute de chiens autour de ses mollets, cette vallée offre une agréable lassitude.
Au moment où je voulais un ouragan, un ouragan s'abattit sur moi. Je rêvais d'être enlevée, d'être emportée dans un tourbillon, et j'eus la chance d'obtenir
très précisément ce que je recherchais, la malchance d'obtenir tout ce que je pensais vouloir, la chance et la malchance de voir exaucées mes prières d'amour passionné.
Nous vivons tant de vies à l'intérieur de la nôtre, des vies plus petites avec des personnes qui vont et qui viennent, des amis qui disparaissent, des enfants qui grandissent, et je ne suis pas sûre de savoir laquelle de mes vies est le cadre dans lequel s'inscrivent toutes les autres.
Lu très vite, découvert via la critique unanime et élogieuse du masque et la plume. J'en garde une légère déception.
Ce roman court, focalisant sur sa part de soi vis a vis des gens qui partent et de ceux qui restent avait tout pour me séduire, (sa structure moderne, sa richesse dans la description de relations, son écriture qui ne tombe jamais dans le pathos, ses changements de rythme assez inattendus où des sortes d'enquête surgissent pour retrouver une amie a l'étranger avant internet) mais étrangement j'en ressors froide sans avoir été touchée émotionnellement.
Je déduisais ce qu'elle pensait d'un livre à sa vitesse de lecture.
Nous buvions du vin trouble fait maison et essayions, en hurlant de toutes nos forces, d'accéder au cœur même de l'existence, dans l'idée que nous étions plus proches du ciel parce que nous trouvions sur un toit.
Nous pouvions être séparées l'une de l'autre pendant des semaines et pourtant reprendre la conversation là où elle s'était arrêtée, comme si le temps passé n'avait été qu'une respiration.
When I was younger I often thought I should travel more and farther, spend more time in foreign countries, that I should be in a constant state of velocity so that I could get out there and truly live, but with time I have come to understand that everything I was looking for was right here, inside of me, inside the things that surround me, in the money jobs that became my actual jobs, in the constancy of the everyday, in the eyes of the people I meet when I allow my gaze to linger.
Plus jeune, j'aspirais à voyager davantage, plus loin, à l'étranger, à me trouver en perpétuel mouvement, pour sortir, vivre vraiment, mais après coup, j'ai compris que ce que je cherchais se trouvait ici, en moi-même, dans tout ce qui m'entoure, dans ces gagne-pains qui devinrent mes emplois véritables, dans le caractère lancinant du quotidien, dans les yeux de ceux que je croise quand mon regard s'attarde.