Pétillante. C'est le mot qui vient à l'esprit lorsqu'on rencontre Véronique Ovaldé. Dans ses romans comme dans la conversation, cette amoureuse des livres nous embarque dans son univers et nous donne envie de lire avec passion et ardeur.
À l'occasion de la parution de son roman Fille en colère sur un banc de pierre, coup de coeur de nos libraires Laure et Rozenn, elle est venue nous rendre visite à Dialogues pour une rencontre avec les lecteurs brestois et l'enregistrement de ce podcast.
Au fil de la conversation, elle nous parle de la vocation d'écrivain, des pouvoirs de la lecture, du territoire de l'enfance, des mécaniques si universelles de la famille, du plaisir de raconter et elle nous confie un conseil de lecture.
Bibliographie :
- Fille en colère sur un banc de pierre, de Véronique Ovaldé (éd. Flammarion)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/21642815-fille-en-colere-sur-un-banc-de-pierre-veronique-ovalde-flammarion
- le Sommeil des poissons, de Véronique Ovaldé (éd. Points)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/16827842-le-sommeil-des-poissons-roman-veronique-ovalde-points
- Et mon coeur transparent, de Véronique Ovaldé (éd. J'ai lu)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/1111003-et-mon-coeur-transparent-roman-veronique-ovalde-j-ai-lu
- Ce que je sais de Vera Candida, de Véronique Ovaldé (éd. J'ai lu)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/21358349-ce-que-je-sais-de-vera-candida-veronique-ovalde-j-ai-lu
- Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale, de Caryl Férey (éd. Points)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/20370606-comment-devenir-ecrivain-quand-on-vient-de-la-g--caryl-ferey-points
- le Bruit et la Fureur, de William Faulkner (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/520924-le-bruit-et-la-fureur-william-faulkner-folio
- le Pays des phrases courtes, de Stine Pilgaard (éd. le Bruit du monde)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/20666810-le-pays-des-phrases-courtes-stine-pilgaard-bruit-du-monde
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Tu penses en prose, les gens ici sont plus concis. Tels des haïkus, dix-sept syllabes, la nature plus le présent.
Comment ça va, demande mon chéri. Bien, merci, je réponds. Tu as passé un bon week-end ? demande-t-il. Je dis que ça fait du bien de se détendre après une semaine chargée. Mon chéri hoche la tête en signe d'encouragement. Personne ne veut savoir comment tu vas, dit-il. Souviens-toi de ça.
Pense à l'amour comme à un papillon de nuit confus. Une danse ailée désespérée dans les flammes de bougies chauffe-plats. Il prend feu, une brise soudaine souffle la flamme, mais peu après il revient danser dans la lumières et il recommence encore et encore et cela ne s'arrêtera jamais.
Ce qui est bien avec l'amour des êtres aimés, c'est qu'ils reçoivent nos peines comme des petits cadeaux. Merci, disent-ils et ils les emportent comme s'il s'agissait de leurs propres ténèbres. C'est ainsi que la vie peut être si belle.
Ma mère m’explique qu’il faut donner un coup de pouce à la réalité quand elle n’est pas adaptée à la situation et qu’elle le fait pour qu’on ait un meilleur service et peut-être une glace gratuite en dessert. p111
Quand l'instinct nous fait aimer quelqu'un aveuglément, peu importe ce qu'il fait, ce qui compte c'est qui il est.
Être parent, c’est comme adhérer à un club et exactement comme être fumeur. Ensemble, on quitte la fête, on sort dans le froid, on se rapproche un peu plus que nécessaire. On se regarde avant d’allumer nos cigarettes et on sait exactement comment l’autre personne se sent.
Ma mère ne supporte pas que je dise qu'elle me rappelle ma grand-mère, c'est pourquoi j'attire de temps en temps son attention sur ce point précis. Tu me rappelles ma grand-mère, je dis, tu te mêles de tout. Grand-mère est morte, répond ma mère, moi pas. Les drapeaux dans le bouquet volettent faiblement dans le brise. Je dis à ma mère que je suis heureuse qu'elle ne soit pas morte et je crains soudain que ce soit la chose la plus gentille que je lui aie jamais dite.
Les liens du sang ne sont pas un nœud en soie rouge, c'est une corde à sauter usagée, un cordon ombilical auquel nous sommes pieds et poings liés.
Je dis que tout comme les gens ont des noms différents, chaque nom devrait être relié exclusivement à une déclaration d'amour unique, avec une signification pariculière associée. Ainsi, les déclarations antérieures pourraient briller en paix et rester vraies à l'intérieur de leur propre espace-temps. Vous, les humanistes, vous vous compliquez tellement la vie, gémit Mulle.