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4.17/5 (sur 35 notes)

Né(e) à : Cordoue , 994
Mort(e) à : Huelva , 1064
Biographie :

Abû Muhammad Alî ibn Hazm (ابن حزم) ou Al Hazm est un poète, historien, juriste, philosophe et théologien arabe de souche andalouse convertie à l'islam depuis plus de 2 siècles.

Fils de haute lignée omeyyade, son non-conformisme exaspéré lui valut d'être plusieurs fois emprisonné, et la haine des « légistes » : on brûla ses livres !

Deux fois ministre (vizir) au service de la dynastie omeyade alors en pleine décomposition, Ibn Hazm mit ses connaissances encyclopédiques au service de ses convictions politiques et théologiques.

L'œuvre d'Ibn Hazm est immense. Elle comprend 400 titres environ (beaucoup sont perdus) couvrant la totalité des sciences islamiques.

À la suite de son modèle Ibn Dawoud, son traité de morale, le Collier de la colombe, le situe parmi les représentants majeurs du platonisme en Islam. A.R. Nykl a signalé l'étroite ressemblance qui unit ses théories de l'amour platonique et celle du gai savoir des fidèles d'amour et des troubadours.

Le Traité sur les religions et les écoles de pensée est considéré comme le premier traité d'histoire comparée des religions (dans le monde et en langue arabe). Il y analyse toutes les attitudes possibles face au phénomène religieux, du scepticisme à la foi du charbonnier.


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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Quand on s'éprend d'un seul regard, qu'on précipite l'attachement amoureux sur le hasard d'un éclair, c'est le signe d'une inconstance qui promet un oubli rapide, et qui témoigne de légèreté et d'ennui. Car en toutes choses, les plus rapides à croître sont plus promptes à périr, les plus lentes à venir plus lentes à s'épuiser.
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Ibn Hazm
Vous pouvez bien brûler mes livres; vous ne pourrez brûler leur contenu, bien à l'abri au fond de mon coeur.
Là où m'entraîne ma monture, il me suit, faisant halte là où j'ai fait halte, et avec moi, dans ma tombe, il sera enterré.
Cessez donc de brûler parchemins et papiers, et professez plutôt votre science afin que tous voient qui est le véritable savant.
Sinon, commencez par reprendre le chemin des bibliothèques, car combien de voiles vous faudra-t-il écarter, avant d'accéder à ce que vous désirez pour l'amour de Dieu.
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191) Sache donc que dompter son âme est plus difficile que de dompter un lion, car une fois le lion emprisonné dans une des cages que les souverains leur préparent, on est à l’abri de sa nuisance. Mais l’âme, même emprisonnée, on ne peut être à l’abri de son mal. (p. 110)
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Rien n'est pire chez les humains que la délation, c'est-à-dire la calomnie. C'est un trait qui dénonce une constitution fétide, une branche pourrie, un naturel putride, une éducation prostituée. Le calomniateur est nécessairement un menteur, puisque la calomnie est une branche du mensonge, une de ses espèces, et je n'ai jamais une seule fois aimé un menteur. Je pardonne, chez un ami, toutes les tares, mêmes graves, et je le remets entre les mains de son Créateur Tout-Puissant. Je jette le voile sur ce qui en apparaît dans son caractère, sauf quand je sais qu'il ment. Ce mensonge, pour moi, ternit tous ses mérites, lui retire toutes ses supériorités, et chasse tout ce qui vaut en lui. Je n'en espère plus, par principe, aucun bien. De toute faute, en effet, on peut se repentir, et sur tout vice jeter le voile et le rachat. Pas sur le mensonge. Il n'y a pas moyen de revenir sur un mensonge, ni de le cacher, par définition. Je n'ai jamais connu, et je ne sais pas qu'on ait jamais connu, un menteur qui ait abandonné le mensonge sans jamais y retomber. Je n'ai jamais rompu le premier avec une de mes relations, sauf quand il m'apparaissait qu'elle mentait. À partir de là, c'est moi qui vise à l'éviter, qui m'attache à m'en défaire. C'est une faille secrète que je n'ai jamais vu chez quiconque n'était pas aussi soupçonné de méchanceté dans l'âme, ou montré du doigt pour quelque difformité monstrueuse de ses fibres intimes. Que Dieu nous préserve de Son abandon.
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Le premier degré de la fidélité, c'est d'être fidèle à qui vous est fidèle. C'est un devoir, une loi qui s'impose à l'amant comme à l'aimé. Ceux qui la violent ont la vilenie dans le sang. Il ne leur reste ni disposition, ni aspiration au bien.
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J'ai foulé le tapis des califes, j'ai siégé au conseil des rois. Je n'y ai jamais rien constaté qui approche la crainte révérencieuse que l'amant montre à son aimé. J'ai vu les vainqueurs tenir à leur merci la vie d'un chef ennemi, j'ai vu gouverner les ministres, j'ai partagé l'heureuse outrecuidance de ceux qui dirigent l'État ; mais je n'ai jamais observé d'exultation plus intense, de joie plus rayonnante que celle d'un amant certain du cœur de son aimé, assuré du penchant qu'on a pour lui et de l'affection qu'on lui porte. J'étais là quand on faisait paraître en présence des souverains des gens qui avaient à se disculper. J'ai eu en face de moi des hommes accusés d'avoir partagé les pires crimes avec des rebelles et des tyrans. Mais je n'ai rien vu de plus humble qu'un amant interdit devant celui qu'il aime avec égarement, quand il est irrité, aveuglé par la colère et submergé par l'injustice.

J'ai éprouvé les deux situations. Dans la première, j'étais plus tranchant que le fer, plus acéré que l'épée, incapable de m'abaisser, dédaigneux de me soumettre. Dans la seconde, j'étais plus humble qu'une vieille harde, plus souple que le coton. Je me hâtais de m'humilier dans l'espoir d'un profit, et je ne manquais pas une occasion de marquer ma soumission pour y trouver davantage. Ma langue se déliait, je sondais l'obscure subtilité des mots pour m'expliquer plus clairement. Je multipliais les tons et les genres. J'allais en un mot à la rencontre de toyt ce qui pouvait me faire agréer.

Les accusations injustes sont une des faces de l'éloignement, Elles viennent au début et à la fin de l'amour ; au début, comme signe d'un amour vrai ; à la fin comme signe d'une tiédeur qui annonce déjà les lointains de l'oubli.
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L'union est un des visages de l'amour. C'est une fortune illustre et une halte ombreuse, un cercle bienheureux et une aurore joyeuse ; c'est la vie soudain neuve, l'éclat du quotidien, c'est le bonheur sans fin et une grâce immense, que Dieu nous donne. Si ce bas monde n'était une demeure d'emprunt, d'épreuves et d'incertitude, et le Paradis seul havre des récompenses que le haïssable me menace plus, je dirais que l'union avec l'aimé connaît cette même pureté sans trouble, cette jubilation sans mélange et sans tristesse, cet achèvement du désir et ces espérances comblées. J'ai fait l'expérience de tous les plaisirs, j'ai saisi toutes les fortunes, où qu'elles mènent. Ni les faveurs du pouvoir, ni les avantages de l'argent, ni même être quelque chose quand on était rien, ni le retour après l'absence, ni le salut après la peur et l'exil loin du puits de son clan, rien n'égale dans une âme l'union amoureuse, surtout quand elle est si longtemps empêchée que le feu prend, que la flamme monte et que l'espérance s'embrase. Une prairie qui s'illumine après la pluie, l'aurore d'une fleur quand les nuages nomades lèvent leur camp nocturne dans la douceur du matin, le murmure des eaux qui percent les mille couleurs des parterres, la grâce des blanches citadelles qui assiègent de verts jardins ; non, rien ne dépasse l'union avec un aimé dont la nature satisfait, dont le caractère plaît, dont les traits rivalisent avec la beauté. L'éloquence renonce à l'imiter, la clarté du discours y tourne court.
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Ibn Hazm
L'amour n'est point condamné par la religion, ni prohibé par la loi car les cœurs sont dans la main d'Allah puissant et grand.
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16) Celui qui aspire au succès dans l’au-delà ressemble aux anges. Celui qui aspire au mal ressemble aux diables. Celui qui aspire à la renommée et à la domination ressemble aux fauves. Celui qui aspire aux passions ressemble aux bestiaux. Celui qui aspire à l’argent pour la richesse et non pas pour la dépenser dans les aumônes obligatoires et les actes surérogatoires louables est plus ignoble et plus vil pour qu’il n’ait ne serait-ce qu’une part de ressemblance à l’animal, car il ressemble plutôt aux plantes qui se trouvent dans des grottes difficiles d’accès dont aucun animal ne profite, si ce n’est très peu d’oiseaux avant que le soleil et le vent ne sèchent ce qui en reste. Ainsi, sera dissipé l’argent qui n’est pas dépensé dans les actes recommandables.

Le sage ne se réjouit pas d’une qualité dans laquelle le surpasse un fauve, une bête ou un objet matériel, mais se réjouit plutôt d’une vertu par laquelle Allâh (exalté soit-Il) l’a distingué des fauves, des bêtes et des objets matériels, distinction à laquelle s’associent les anges.

Celui qui se réjouit de son courage qu’il n’utilise pas dans ce qu’Allâh (exalté soit-Il) lui a prescrit, qu’il sache donc que le tigre est plus audacieux que lui et que le lion, le loup et l’éléphant sont bien plus courageux que lui.

Celui qui se réjouit de sa force physique, qu’il sache donc que le mulet, le taureau et l’éléphant sont plus robustes que lui.

Celui qui se réjouit de pouvoir porter de lourdes charges, qu’il sache donc que l’âne supporte les charges mieux que lui.

Celui qui se réjouit de courir vite, qu’il sache donc que le chien et le lièvre courent plus vite que lui.

Celui qui se réjouit de sa belle voix, qu’il sache donc que de nombreux oiseaux ont une plus belle voix que la sienne, et que le son des flûtes est plus doux et plus mélodieux que sa voix.

Alors, quelle fierté et quelle joie tire-t-il de ces choses si tous ces animaux le surpassent dans ces qualités ?

En revanche, celui qui voit son discernement se renforcer, sa science s’élargir et ses actes s’améliorer, qu’il s’en réjouisse donc. Car il n’est surpassé en cela que par les anges et les hommes vertueux. (pp. 21-22)
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Sache que la fidélité incombe à l'amant, et qu'il y a plus d'obligation que l'aimé. Il y est tenu par sa condition : c'est lui qui prend l'initiative de l'attachement, lui qui s'expose à nouer le pacte, lui qui vise à raffermir la tendresse, lui qui appelle de ses vœux un commerce vrai. Il marche au premier rang dans la quête du pur amour, il se donne le premier pour but le plaisir qu'on gagne à l'amitié ; le premier il se passe le mors d'amour le plus serré qu'il peut, et la bride la plus courte. À quoi rimerait tout cela s'il se refusait à y ajouter la touche finale ? Qui lui dit de susciter la tendresse, s'il néglige d'y mettre le sceau de la fidélité à celui qu'il désire ?

L'aimé, lui, n'est qu'un pôle qui attire, une direction du désir, qui choisit de l'agréer ou de le négliger. S'il l'accepte, il comble l'espérance. S'il se refuse, il n'est pas juste de l'en blâmer. Se proposer l'union, insister pour l'obtenir, travailler à accorder les caractères, à étendre la complicité au temps de l'absence comme à celui de la présence, de fidélité dans tout cela, point. Car c'est sa propre fortune qu'on cherche, c'est à sa propre joie qu'on s'efforce, c'est pour soi qu'on ramasse ce bois. L'amour appelle sur ses traces, et pousse en avant qu'on le veuille ou non. En vérité, on ne peut se louer d'être fidèle quand on est incapable de ne pas l'être.
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