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Critiques de Isabelle Dethan (332)
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Le roi de paille, tome 1 : La fille de phar..

Après des détours par la Rome antique et la Grèce antique, Isabelle Dethan revient à ses premières amours à savoir l’Orient Ancien. Elle nous dit que "Le Roi de Paille" sera une histoire en deux tomes, mais rien n’est moins sûr car elle avait déjà dit cela pour "Sur les Terres d’Horus" qui comptent actuellement 8 tomes… Elle assure toujours le scénario, le dessin et la colorisation et force est de constater que moult planche forment de splendides aquarelles aux tons pastels : c’est super beau !



Dans ce tome 1 intitulé "La Fille de Pharaon" nous sommes en 563 avant J.-C., entre la chute de l’Empire Assyrien et l’ascension de l’Empire Perse, et Égyptiens et Babyloniens essayent de tirer les marrons du feu sous la surveillance des Mèdes en embuscade pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre (ou pour tirer la couverture à eux). Nous découvrons le prince Sennedjem qui se plaint d’être trop loin du pouvoir, et la princesse Neith qui se plaint d’être trop proche du pouvoir car Pharaon en manque de chair fraîche veut mettre sa fille dans son lit après y avoir mis sa mère. Pour les deux jeunes gens qui ont soif d’aventure, l’occasion est trop belle pour se faire la malle mais aussitôt partis aussitôt asservis et c’est ainsi qu’il se retrouve au palais du Roi de Babylone qui se fait une joie de faire la nique à son rival…



Ce qui les sauve et les condamne tout à la fois c’est que la cour de Babylone est le même panier de crabe que la cour de Saïs : le roi est en conflit avec son fils et héritier, d’autres prétendants son en embuscade, ministres, aristocrates, soldats et esclaves se surveillent les uns les autres et pour ne rien gâcher espions et assassins pullulent. Et en plus les astres ne sont pas propices et les signes sont néfastes… Neith finit servante de Shamhat l’unique amour du prince héritier qui lui a donné deux enfants, et Sennedjem est destinée à servir de Roi de Paille / Bouc Émissaire pour mourir avec toute la malchance qui aurait dû revenir au Roi de de Babylone (c’est le concept qui donne à la BD son titre et son fil conducteur, et vu le nombre de roi de paille à l’époque la situation devait être vachement tendue). Les deux jeunes gens sont naïfs, et il faut qu’arrive l’Ombre de Sekhmet agent spécial de Pharaon pour qu’ils aient vraiment leur chance. Les rebondissements s’enchaînent et les cliffhangers de fin ouvrent toutes les portes : tout le monde se tient par la barbichette, si le Roi de Babylone découvre le pot aux roses c’est fini pour le monde, mais c’est aussi l’occasion pour le prince d’écarter son père qui veut faire de sa femme et la mère de ses enfants une simple esclave… Neith ne veut pas abandonner Sennedjem, Sennedjem ne veut pas abandonner Neith et l’un comme l’autre ne veulent pas échapper à un tyran pour retomber dans les griffes d’un autre : pour s’en sortir ils vont devoir grandir, et le plus vite possible !
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Sur les terres d'Horus, tome 1 : Khaemouase..

Avec la série "Sur les Terres d'Horus", Isabelle Dethan retrouve avec joie l'égyptologie qu'elle aime tant et cela se sent. Nous sommes sous le règne de Ramsès II au XIIIe siècle avant J.-C., et dans une succession de diptyques nous suivons entre histoire, polar et romance les enquêtes de Meresankh, femme libre et noble qui assiste le Prince Khaemouaset fils de pharaon et grand prêtre de Ptah qui l'aime, et qui est assistée par Imeni son garde du corps métisse aux cheveux roux qu'elle aime (on dirait Naomi et le Conteur dans sa première série mais le duo devient trio amoureux). C'est d'un grand classicisme dans le scénario, la narration et les situations, mais l'auteure parvient à sublimer les rebondissements pulpiens, qui font alterner intrigues et complots, émotion et action (comme vous le savez originalité n'est pas non plus synonyme de qualité), par ses aquarelles très soignées qui distillent de bout en bout une ambiance pleine de mélancolie et de nostalgie… Et comme elle a appris de ses séries précédentes elle trouve immédiatement le bon ton et le bon rythme. Toutefois mêmes si les albums font 55 pages au lieu du traditionnel et castrateur format de 48 pages, ses intrigues s'étalent sur 2 albums ou lieu de 3 albums et avec du recul cela se ressent fortement . Cela ne gâche pas la qualité de l'ensemble, mais cela empêche d'en exploiter tout le potentiel !



J'en profite pour disserter sur le choix de l'Égypte antique pour raconter ses récits. C'est un choix très pertinent pour de multiples raisons :

- le cadre fascine pour son exotisme, mais sa mythologie foisonnante n'est pas incompatible avec l'imaginaire chrétien pour la simple et bonne raison que l'au-delà égyptien à servi de modèle à l'au-delà juif puis chrétien

- la femme égyptienne est la plus libre de toutes les civilisations antique, et peut-être de toutes les civilisation avant le women's lib des années 1970 du coup on peut développer de manière décomplexée des personnages féminins (j'espère que le lectorat féminin appréciera)

- l'esclavage n'existe pas dans l'Égypte antique avant l'arrivée des Grecs « inventeurs de la démocratie, de la liberté et de l'égalité », du moins la servitude y prend des forme pas pires que celles qui ont existé sous la « très civilisée » Angleterre victorienne (prisonniers condamnés au bagne, serviteurs de pères en fils ou de mères en filles que les grandes familles considèrent comme des biens communs ou individuelles)

- l'Égypte antique accueillait volontiers les immigrés de trois continents quitte à leur confier des postes à responsabilité des plus importants selon le principe de méritocratie, ce qui est loin de nos Grecs et de nos Romains qui préféraient des traîtres de souche prêts à tout et au reste pour leurs petites gueules plutôt que de loyaux serviteurs de l'État et protecteur du peuple d'origine étrangère… Soupirs… Si tu veux faire du « colorwashing » pour coller au multiculturalisme de nos sociétés, c'est tellement plus simple de prendre l'Égypte antique pour cadre de ton récit, plutôt que de faire du médiéval pas médiéval et du fantastique pas fantastique avec des chevaliers black-blanc-beur-asiat !





Dans ce tome 1 intitulé "Khaemouaset ou la loi de Maât" et paru en 2001, nous découvrons les personnages principaux que sont le Prince Kha, son assistante Meresankh, et son garde du corps Imeni. Ils sont de prime abord appelés sur une étrange histoire de pillage de tombes, puisque les pilleurs sont repartis sans aucun butin… Et pour cause, la tombe est maudite car accueillant les dépouilles d'hérétiques ayant eu recours à des sacrifices humains pour tromper la vigilance des gardiens de l'au-delà et gagner leur ticket d'entrée au paradis. Leurs premières investigations au Fayoum démontre que la secte est toujours active, et lié à la légende d'Ossum la Cité d'Or. Pire la secte a infiltré les plus hautes sphère du pouvoir et plus personne n'est à l'abri de ses méfaits. Pour Pharaon, qui appartient à la XIXe dynastie ayant remis à l'honneur le culte de Seth le Rouge et béni par Seth lui-même (Ramsès II avait les cheveux roux), c'est une catastrophe qui pourrait décrédibiliser le pouvoir tout entier, et si la secte a accès aux richesses fabuleuses d'une cité d'or elle pourrait bien prendre le pouvoir pour elle-même…

Le conseil royal prend ses décisions, mais lui-même peut-être infiltré : Khaemouaset poursuivra ses investigation à la capitale, tandis qu'Imeni et Meresankh partiront au Sud à la recherche de la légendaire Cité d'Ossum qui serait située dans une région où les disparitions et les faits étranges se multiplient. Mais est-ce la raison ou la passion qui guide leurs pas ? To Be Continued !
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Le roi Cyclope - Intégrale

Avec le cycle intitulé "Le Roi Cyclope", Isabelle Dethan s'éloigne clairement de sa zone de confort orientale avec un récit médiéval fantastique, entre conte, tragédie et cape et épée, le tout saupoudré de mélancolie et d'onirisme (comme la SFFF française des années 1990 savait si bien le faire)…

Je suis très content d'avoir relu tout cela, car maintenant avec le recul je peux l'apprécier à sa juste valeur. Déjà contrairement à "Mémoire de Sable" pourtant plus ancien on reconnaît beaucoup moins nettement le style graphique de la série "Sur les Terres d'Horus" qui va populariser l'auteure auprès du grand public , mais on reconnaît bien tous les éléments sa boîte à outils consacré au relationship drama (quelle différences entre le Conteur et Naomi et entre Thalès et Antimée ?). C'est en forgeant qu'on devient forgeron, et force est de constater que par rapport à sa première série tous les personnages gagne en personnalité donc en qualité à commencer par le « vilain of the week » : là où Shéménit VII n'était qu'un butor narcissique obsédé par son pouvoir (son homologue deggey étant encore moins développé que lui), le Marquis Désidérat de Mornemort (tout un programme) est un véritable protagoniste du drame à la hauteur du Prince Thalès qui emprunte lui autant au Prince Elric de Melniboné qu'au Prince Corum Jhaelen Irsei (je l'ai déjà dit, et je le redis encore : l'influence de Michael Moorcock sur les genres de l'imaginaire est sans doute bien plus grande que celle de JRR Tolkien, mais il ne faut le dire aux littéreux et aux journaleux sinon il ne pourraient plus faire de jeux de mots vaseux sur la comparaison homophonique avec GRR Martin). L'intrigue est divisée en 3 actes et c'est exactement cela : nous sommes bien dans un tragédie antique, là où les sentiments des personnages sont moteurs du drame face à un destin implacable, sans parler des clins d'oeil et/ou des détournements à la geste thébaine qui a inspiré les plus grands dramaturges de l'Histoire de l'Humanité… Grosse différence entre les deux premières séries de l'auteur, "Mémoire de Sable" glissait du cape et épée vers le fantastique, alors que "Le Roi Cyclope" glisse du fantastique vers le cape et épée...





Tome 1 : Le Puits au morts

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Le-Roi-Cyclope-tome-1--Le-Puits-aux-morts/413569/critiques/2154409



Tome 2 : Les Sept Frères

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Le-Roi-Cyclope-tome-2--Les-Sept-freres/413568/critiques/2155693



Tome 3 : Griselda

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Le-Roi-Cyclope-tome-3--Griselda/413567/critiques/2157265



PS: comme d'habitude les intégrales signées Delcourt sont soignées en plus d'être de beaux livres-objets
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Mémoire de sable - Intégrale

Isabelle Dethan est une documentaliste passionnée d'archéologie pour ne pas dire d'égyptologie qui s'est lancée en free-lance dans la bande dessinée… Comme elle a bien fait : elle scénarise, dessine et colorise quasiment tout ses albums et on reconnaît immédiatement son style inimitable appelé à s'affiner avec le temps dans cet album intitulé "La Tour du Savoir" paru en 1993 se déroulant dans un Orient fantasmé… Après ce cycle "Mémoire de Sable" appartient à la collection "Terres de Légende" qui a mal vieilli : je ne sais pas si c'est la mode de l'époque, une technique d'écriture, ou l'influence d'un gourou littéraire mais comme souvent avec les BD des années 1990 on a l'impression de débarquer au milieu de l'histoire (qui par ailleurs va complètement bifurquer en cours de route) avec des personnages qui nous sont totalement inconnus. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Comment se sont-ils rencontrés ? En 150 pages on n'en saura peu voire rien fichtre rien !





Tome 1 : "La Tour du Savoir"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Memoire-de-sable-tome-1--La-tour-du-savoir/94014/critiques/2144681



Tome 2 : "Coté-Morgane"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Memoire-de-sable-tome-2--Cite-Morgane/266556/critiques/2145714



Tome 3 : "Lune Noire"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Memoire-de-sable-tome-3--Lune-noire/266557/critiques/2148599
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Le roi de paille, tome 2 : Le couronnement ..

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ.

Isabelle Dethan semble connaître aussi bien les mécanismes de la tragédie que Jacques Martin. Et elle continue de s’insérer dans les ombres de l’Histoire pour raconter ses histoires. Œuvre après œuvre elle continue de rendre hommage à cette antiquité qu’elle aime tant avec. Mais elle n’est pas dupe, et traite des sujets sensibles d’un brûlante actualité avec beaucoup plus de subtilité que ces satanés Social Justice Warriors. Mais ce tome m’a fait comprendre ce qui m’a toujours turlupiné chez l’auteure. Quels que soient leurs qualités, ses récits souffrent toujours d’un problème de rythme pour ne pas dire de construction. Isabelle Dethan est une grande artiste, mais malgré toute sa bonne volonté elle reste malheureusement meilleure dessinatrice que scénariste. Pourtant il lui manque tellement peu pour tutoyer les plus grands !
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Sur les terres d'Horus, Tome 5 : Kheti ou l..

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ.

Isabelle Dethan passe de l'Égypte antique à la Mésopotamie antique, et de l'enquête policière à la poursuite de négriers... C'est classique sur le fond mais d'une grande beauté sur la forme, et l'auteure sait bien utiliser ses qualités pour distiller de belles émotions...
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Sur les terres d'Horus - Intégrale, tome 2

Avec la série "Sur les Terres d'Horus", Isabelle Dethan retrouve avec joie l'égyptologie qu'elle aime tant et cela se sent. Nous sommes sous le règne de Ramsès II au XIIIe siècle avant J.-C., et dans une succession de diptyques nous suivons entre histoire, polar et romance les enquêtes de Meresankh, femme libre et noble qui assiste le Prince Khaemouaset fils de pharaon et grand prêtre de Ptah qui l'aime, et qui est assistée par Imeni son garde du corps métisse aux cheveux roux qu'elle aime (on dirait Naomi et le Conteur dans sa première série mais le duo devient trio amoureux). C'est d'un grand classicisme dans le scénario, la narration et les situations, mais l'auteure parvient à sublimer les rebondissements pulpiens, qui font alterner intrigues et complots, émotion et action (comme vous le savez originalité n'est pas non plus synonyme de qualité), par ses aquarelles très soignées qui distillent de bout en bout une ambiance pleine de mélancolie et de nostalgie… Et comme elle a appris de ses séries précédentes elle trouve immédiatement le bon ton et le bon rythme. Toutefois mêmes si les albums font 55 pages au lieu du traditionnel et castrateur format de 48 pages, ses intrigues s'étalent sur 2 albums ou lieu de 3 albums et avec du recul cela se ressent fortement . Cela ne gâche pas la qualité de l'ensemble, mais cela empêche d'en exploiter tout le potentiel !



J'en profite pour disserter sur le choix de l'Égypte antique pour raconter ses récits. C'est un choix très pertinent pour de multiples raisons :

- le cadre fascine pour son exotisme, mais sa mythologie foisonnante n'est pas incompatible avec l'imaginaire chrétien pour la simple et bonne raison que l'au-delà égyptien à servi de modèle à l'au-delà juif puis chrétien

- la femme égyptienne est la plus libre de toutes les civilisations antique, et peut-être de toutes les civilisation avant le women's lib des années 1970 du coup on peut développer de manière décomplexée des personnages féminins (j'espère que le lectorat féminin appréciera)

- l'esclavage n'existe pas dans l'Égypte antique avant l'arrivée des Grecs « inventeurs de la démocratie, de la liberté et de l'égalité », du moins la servitude y prend des forme pas pires que celles qui ont existé sous la « très civilisée » Angleterre victorienne (prisonniers condamnés au bagne, serviteurs de pères en fils ou de mères en filles que les grandes familles considèrent comme des biens communs ou individuelles)

- l'Égypte antique accueillait volontiers les immigrés de trois continents quitte à leur confier des postes à responsabilité des plus importants selon le principe de méritocratie, ce qui est loin de nos Grecs et de nos Romains qui préféraient des traîtres de souche prêts à tout et au reste pour leurs petites gueules plutôt que de loyaux serviteurs de l'État et protecteur du peuple d'origine étrangère… Soupirs… Si tu veux faire du « colorwashing » pour coller au multiculturalisme de nos sociétés, c'est tellement plus simple de prendre l'Égypte antique pour cadre de ton récit, plutôt que de faire du médiéval pas médiéval et du fantastique pas fantastique avec des chevaliers black-blanc-beur-asiat !





Tome 5 : "Kheti ou l'amour de Ninmah"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-5--Kheti-ou-lamour-d/181841/critiques/2191007

Tome 6 : "Hori ou le courroux d'Istar"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-6--Hori-ou-le-courrou/181842/critiques/2191827

Un diptyque plutôt "search & rescue" où Kha va jusqu'à Babylone pour délivrer ses proches enlever par des marchands d'esclaves. Bref l'auteur quitte l'Egypte pour faire un tour en Mésopotamie.



Tome 7 : "Neferhor ou la quête d'Isis"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-7--Neferhor-ou-la-que/181843/critiques/2192589

Un cosy mystery au sein du temple de Karnak à Thèbes rejouant la querelle du trône et de l'autel.



Tome 8 : "Imeni ou la résurrection d'Osiris"

https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-8--Imeni-ou-la-resurr/181844/critiques/2195468

L'auteure met fin à sa série avec remake du tome 2... depuis la fin du tome 6, cela se voyait qu'elle voulait arrêter mais c'est dommage car elle avait encore plein de choses à dire (ce n'était pas comme ses séries suivantes était des histoires d'enquêtes sur l'Antiquité ou durant l'Antiquité)



PS: comme d'habitude les intégrales signées Delcourt sont soignées en plus d'être de beaux livres-objets
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Le Roi Cyclope, tome 2 : Les Sept frères

Dans ce tome 2 intitulé "Les Sept Frères" et publié en 1998, 5 années se sont écoulées depuis le triomphe du Marquis (la mort du roi ayant grandement facilité ses ambitions). Le Royaume de Beldaran (non nommé dans le tome 1) est devenu sous l’impulsion du Marquis (qui change de nom dans l’introduction de ce tome 2, avant un nécessaire rétropédalage : attention aux relectures) et de ses milices fanatisées et/ou martyrisées une puissance expansionniste avalant un à un ses voisins, et lesdits voisins confient leurs ressources au Capitaine Othémar (non nommé dans le tome 1, qui récupère au passage le nom du roi avant un maladroit rétropédalage dans le tome 3)…

Pendant ce temps, Thalès avec son expérience de mort imminente a acquis le don de double vue et il est devenu un voyant réputé et fort recherché y compris par les souverains voisins de Beldaran. Il rêve de vivre une vie tranquille avec sa bien aimée Antimée qui a perdu en même temps que son Jardin d’Éden son immortalité… Mais à grands pouvoirs grandes responsabilités, et pour lui il est hors de question de laisser le Marquis triompher : on est limite dans le détournement de la saga "Dune" avec un challenger qui lit dans les pensées et les intentions de son adversaire, champion des forces obscures du macronisme, euh pardon de la crevardise, qui se croit intouchable selon les lois immuables du pouvoir...

On a dans un premier temps une partie très cape et épée où le voyant veut se rapprocher du tyran pour découvrir son point faible alors même que sa bien-aimée court après lui pour le sauver. L’un et l’autre ne doivent la vie sauve que grâce aux frères aînés du prince transformés en Nazgûls par le Marquis qui espèrent plus que tout retrouver la liberté donc la mort…

On a dans un deuxième temps une partie très dramaturgique où Thalès et Antimée débattent de la fameuse question « est-ce que la fin justifie les moyens ? »… Thalès a trouvé le point faible du Marquis, mais saura-il le convaincre ? Et saura-t-il convaincre ses alliés de lui laisser le temps de l’utiliser ? Thalès rencontre à la fois la point faible du Marquis et le condottiere des adversaires du Marquis qui naguère a échoué à le tuer : le piège est posé, donc Alea Jacta Est !
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Le Roi Cyclope, tome 1 : Le Puits aux morts

Avec le cycle intitulé "Le Roi Cyclope", Isabelle Dethan s’éloigne clairement de sa zone de confort orientale avec un récit médiéval fantastique, entre conte, tragédie et cape et épée, le tout saupoudré de mélancolie et d’onirisme (comme la SFFF française des années 1990 savait si bien le faire)…

Je suis très content d’avoir relu tout cela, car maintenant avec le recul je peux l’apprécier à sa juste valeur. Déjà contrairement à "Mémoire de Sable" pourtant plus ancien on reconnaît beaucoup moins nettement le style graphique de la série "Sur les Terres d’Horus" qui va populariser l’auteure auprès du grand public , mais on reconnaît bien tous les éléments sa boîte à outils consacré au relationship drama (quelle différences entre le Conteur et Naomi et entre Thalès et Antimée ?). C’est en forgeant qu’on devient forgeron, et force est de constater que par rapport à sa première série tous les personnages gagne en personnalité donc en qualité à commencer par le « vilain of the week » : là où Shéménit VII n’était qu’un butor narcissique obsédé par son pouvoir (son homologue deggey étant encore moins développé que lui), le Marquis Désidérat de Mornemort (tout un programme) est un véritable protagoniste du drame à la hauteur du Prince Thalès qui emprunte lui autant au Prince Elric de Melniboné qu’au Prince Corum Jhaelen Irsei (je l’ai déjà dit, et je le redis encore : l’influence de Michael Moorcock sur les genres de l’imaginaire est sans doute bien plus grande que celle de JRR Tolkien, mais il ne faut le dire aux littéreux et aux journaleux sinon il ne pourraient plus faire de jeux de mots vaseux sur la comparaison homophonique avec GRR Martin). L’intrigue est divisée en 3 actes et c’est exactement cela : nous sommes bien dans un tragédie antique, là où les sentiments des personnages sont moteurs du drame face à un destin implacable, sans parler des clins d’œil et/ou des détournements à la geste thébaine qui a inspiré les plus grands dramaturges de l’Histoire de l’Humanité… Grosse différence entre les deux premières séries de l’auteur, "Mémoire de Sable" glissait du cape et épée vers le fantastique, alors que "Le Roi Cyclope" glisse du fantastique vers le cape et épée...





Ce tome 1 intitulé "Le Puits des Morts" et publié en 1997 plus qu’un tome d’exposition est un Acte I, et plusieurs personnages et situations ne sont là que pour leurs rôles ultérieurs dans l’intrigue… Nous sommes au Royaume de Beldaran et la capitale Lycènes est l’unité de lieu, le triste sort du Prince Thalès en ait l’unité de temps, et la divergence croissante d’opinion entre le roi et son principal ministre en est l’unité d’action. Le pouvoir attire le pouvoir, l’argent attirer l’argent et les monstres attirent les monstres : nous sommes dans la fin de règne du roi Othemar qui s’entend à merveille à le Marquis à la fois ministre, sorcier et cousin caché de Nosferatu…

C’est ensemble qu’ils ont décidé d’éborgner tous les princes pour que conformément à la loi aucun d’eux ne puisse régner donc menacer d’une manière ou d’une autre le règne interminable de leur père le roi (on est dans le célèbre « après moi le déluge » typique des élites atteinte de boulardise aiguë mais pire encore dans la perversion narcissique, si elle veut survire l’humanité devrait se débarrasser de ces gens là qui ne font que lui nuire sans regret ni remord puisque que ce sont tous des sociopathes patentés). Mais deux précautions valent mieux qu’une, et c’est toujours ensemble qu’ils décident de leurs éliminer. Quand on massacre les innocents, il y a toujours un survivant, et c’est ainsi que commence le récit : par la traque de Thalès, septième et dernier fils du roi, absent de la capitale Lycènes quand ses frères ont été assassinés comme des chiens avant que leurs corps soient jetés au puits des morts, et qui est traqué sans pitié par le capitaine de la garde et ses sbires au service du roi et du principal ministre. Cela aurait pu être la fin, mais en fait c’est le commencement car les sicaires du pouvoirs sans plus de jugeote que les CRS de Castaner jettent son corps au Puits des Morts avant de vérifier qu’ils oit bien mort… Les goules mangent les morts et non les vivants, donc elles confient son corps à l’immortelle Antimée du Jardin de Pareïza qui doit convaincre Seolan harpie mâle qui en garde la porte de les laisser passer….

Pendant ce temps le Marquis pète un câble : il veut devenir calife à la place du calife avant de devenir le maître du monde, et il enrage contre le capitaine de la garde qui ne lui a pas ramener le corps du prince pour ses expériences nécromantiques en plus d’avoir zigouillé l’une de ses créatures politiques (pléonasme, les monstres attirant les monstres). Il enrage d’autant plus quand le roi prend la défense du capitaine de la garde et se moque ouvertement et publiquement de sa quête du Jardin de Pareïza dont il convoite les pouvoirs pour les ajouter aux siens… Mais en sauvant Thalès, Antimée scelle leur perte à tous : le Marquis retrouvent leurs traces et détruit tout ce qui se trouve entre lui et l’objet de sa convoitise. Au Paradis en passe de devenir un enfer de glace, Thalès défie en duel le Marquis : s’il gagne à eux vies sauves et sauf-conduit, s’il perd qu’il fasse ce que bon lui semble… To Be Continued !



C’est le tome graphiquement le plus singulier de l’auteure : comme je l’ai déjà dit on ne reconnaît pas son style si caractéristique de prime abord, et en plus elle se fait un joie d’opposer le monde sombre et terne des games of thrones de mes couilles au Jardin de Pareïza lumineux et coloré. L’ingrédient fantastique ne va cesser de prendre du retrait, mais surtout Thalès est dans ce tome 1 spectateur et non acteur des événements (et cela n’est pas peu dire puisqu’il passe tout ce tome 1 à l’agonie) alors même que les informations d’un traditionnel tome d’exposition viennent trop tôt ou trop tard... (j'en reparlerai dans la chronique du tome 2 : c’est ballot de faire du foreshawdowing alors que parfois on oublie le B.A. BA de l’exercice de style)
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Le tombeau d'Alexandre, tome 2 : La Porte d..

Dans ce tome 2 intitulé "La Porte de Ptolémée" nous sommes encore en 1858 en toujours en Égypte, et avec le remplacement de Lord Asher par Edward T. Towerton la course au Tombeau d'Alexandre reprend de plus belle... Sauf qu'en plus de son arme de prédilection qui s'avère être les bâtons d'explosifs, celui-ci recourt directement à l'enlèvement, la séquestration et le chantage !

Alors qu'à son grand dam Maxime s'éloigne d'Eleonore, pour son plus grand bonheur Lazare se rapproche de Louise. Et de rebondissement en rebondissement, on remonte le Nil, on libère ses compagnons, on castagne du bourgeois colonialiste, et investigue autour du Sanctuaire de Philae, on fouille la bibliothèque d'un monastère copte interdit aux femmes (qui sont les expertes en textes antiques du groupe ^^). Le cliffhanger est bon voire bon donc To Be Continued !
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Le tombeau d'Alexandre, tome 1 : Le manuscr..

Décidément Isabelle Dethan est très inspirée par l'Antiquité puisqu'après l'Égypte dans la série "Les Terres d'Horus" et l'Empire Romain dans la série "Les Ombres du Styx", elle nous offre un Indiana Jones dixneuvièmiste où des chasseurs de trésors se disputent la découverte du tombeau d'Alexandre le Grand, et sa vision des choses est intéressante : si aujourd'hui ce dernier n'a toujours pas été retrouvé c'est parce ce qu'auparavant les choses avaient mal tourné...

Dans ce genre de récit les gentils sont généralement les Anglais et les méchants les Français et/ou les Allemands, ici c'est l'inverse : nous suivons Charles Mirabeau le patriarche antiquaire aux faux airs de Victor Hugo et Ernest Hemingway, Madame Catherine la maquerelle en fauteuil roulant qui lui fournit tous ses renseignement, leur jeune et dynamique fille bâtarde Louise, le beau-gosse métissé Lazare, la strong independant woman Éléonore de Saint Gilles et l'aventurier ruiné Maxime de Sencillac, qui doivent affronter Sélim et Marcus le Belge les âmes damnées de Lord Asher puis d'Edward T. Towerton... C'est un récit d'action et d'aventure où les méninges comptent plus que les muscles, avec un petit côté Mission Impossible en corsets et en dentelles, mais c'est aussi dans un décor très orientalisant qu'on abordent sous un angle social tous les thèmes qui fâchent : le sexisme, le racisme, le suprématisme, l'impérialisme et le colonialisme... Et comme nous sommes dans une série placée sous le signe de l'archéologie, on critique aussi le relativisme culturel puisqu'ici les personnage bazardent les vestiges musulmans, parce qu'ils appartiendraient à une civilisation inférieure, pour accéder plus rapidement aux vestiges gréco-romain, parce qu'ils appartiendraient à une civilisation supérieure, mais on pointe également du doigt l'ambition et la cupidité des archéopilleurs qui détruisent des vestiges inestimables parce que seul l'or et l'argent les intéressent, qui détruisent des oeuvres inestimables juste pour arriver les premiers à celle qui rapportera le plus de gloire et/ou de richesses, et qui n'hésitent pas à devenir faussaire de masse si leurs découvertes ne parviennent à contenter la demande...

La scénariste qui d'habitude assure elle-même les graphismes est ici assistée aux dessins et aux couleurs par Julien Maffre donc le travail m'a énormément et agréablement rappelé celui de Bruno Maïorana qui malheureusement a décider en 2014 de quitter le monde de la bande dessinée. le seul petit défaut que j'ai repéré c'est le charadesgin de Louise : alors j'ai bien compris qu'on lui avait donné des rondeurs pour éviter d'en faire un top model ou un pin-up, mais elle semble perdre ou prendre quelques kilos d'une planche à l'autre ^^





Dans ce tome 1 intitulé "Le Manuscrit de Cyrène", nous sommes à Alexandrie en juin 1858 et entre rues étroites et catacombes inondées nous découvrons la fine équipe de chasseurs de trésors de Charles Mirabeau en quête du tombeau d'Alexandre. Eleonore aimerait bien que Maxime s'intéresse plus à elle qu'à l'objet de leur quête, et Lazare aimerait bien que Louise s'intéresse plus à lui qu'à l'objet de leur quête, mais la tension monte entre les deux hommes après la disparition Antonin et Ferdinand... Selim et Marcus le Belge font une descente chez Maxime, Éléonore fait une descente chez l'adversaire pour le récupérer l'arme au poing, Lord Asher fait une descente au bordel de Madame Catherine, et une descente chez Éléonore finit en incendie généralisé... Les raisons de tout ce tumulte ? Les trois morceaux du Manuscrit de Cyrène qui indiquerait enfin l'emplacement du tombeau d'Alexandre le Grand ! Vite, la suite !!!
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Mémoire de sable, tome 3 : Lune noire

Dans ce tome 3 intitulé "Lune noire" et paru en 1995, Odelune / Morgane est à la fois enfant et adulte et humaine et déesse, et on déclenche un Déluge non venu d’en haut mais venu d’en bas. Et le jour de la lune noire les eaux recouvriront toutes les terres du désert…

Contrairement à bon nombre de ses confrères, au lieu de se perdre en fumisteries fantastico-oniriques qui peuvent justifier tout et n’importe quoi Isabelle Dethan retombe sur ses pieds en ramenant ses personnages à leur point de départ. Après avoir traversé les terres des Seigneurs Deggey du Nord (le père voulant contrôler la déesse à travers sa fille rencontrant la Justice Immanente), le Conteur, Naomi et la Mémoire retrouvent Lida et les Wiggi’s toujours en résistance contre le tyran Shéménit VII toujours persuadé lui qu’il a raison et que la réalité a tort. Mais il n’est plus question de rébellion mais de sauvetage, et tandis que le pervers narcissique continue continue ses caprices à la con, le Conteur, Naomi et la Mémoire ont 24 heures pour évacuer la population et la sauver de la montée des eaux…

On est à la fois dans le récit de cape et d’épée et dans le film catastrophe, car après la libération du vieux bibliothécaire de la Tour du Savoir dans la plus grande tradition de Robin des Bois, c’est Naomi qui se lance dans le sauvetage du Conteur prisonnier des geôles de Shéménit VII qui compte bien, ultime caprice de pervers narcissique, assouvir sa vengeance avant la fin du monde. Encore une fois un développe un bon relationship drama autour de personnages qui n’ont pas été présentés quand ils sont entrés dans le récit… Le peuple est sauf, et ses élites périssent avec leur leader bien aimés, ses gardes et ses courtisans, à l’exception des rats qui ont fui le navire et qui empêcheront sans doute le peuple de faire table rase du passé en rétablissement les us et coutumes d’Ancien Régimes : au lieu de tous contribuer au bien commun, des rentiers exploitent l’humanité pour leur bien particulier… Mais telle n’est pas la conclusion d’Isabelle Dethan complètement ouverte : comme dans les mythes, les légendes et les contes, la barque du Conteur et de Naomi flotte sur un océan désormais quasi infini… et tout est possible, mais si le dit est finit !
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Mémoire de sable, tome 1 : La tour du savoir

Dans un royaume oriental fantasmé entre antiquité et modernité, la révolte gronde et qu’ils soient armés de cimeterres ou de fusils les sicaires du tyran Shemenit VII ont de plus en plus de mal à maintenir l’ordre. Pour faire taire les « contestataires » (macronie copyright) le tyran lance un grand chantier de fouilles à Maharaket-Doumen la nécropole des rois divins, destiné à prouver qu’il est bien le descendant sacrés des souverains de la mythologie. Le Conteur et Naomi fers de lance de la résistance partent en quête d’une preuve de son imposture, et cette preuve se trouve forcément dans la Tour du Savoir qui nargue le tyran depuis le jour où il a pris le pouvoir par effraction…



Le Conteur et Naomi recherchent la Tour du Savoir pour protéger leur pays, le tyran et ses sbires pour la détruire elle et leur pays car « après eux le déluge » (et le déluge aura bien lieu d’ici la fin du cycle car nous savons que la fin du monde aura lieu avant la fin des forces obscures de la crevardises qui préfèrent crever la gueule ouverte plutôt que d’avouer qu’elles ont commis des erreurs et qu’elles ont fait fausse route). Lida la guide Wiggi’s (des hobbits cavernicoles résistant à la tyrannie de Shemenit le pseudo pharaon de mes couilles) conduit nos héros et héroïnes de cape et épée jusqu’au pied de la Tour du Savoir.





Isabelle Dethan est une documentaliste passionnée d’archéologie pour ne pas dire d’égyptologie qui s’est lancée en free-lance dans la bande dessinée… Comme elle a bien fait : elle scénarise, dessine et colorise quasiment tout ses albums et on reconnaît immédiatement son style inimitable appelé à s’affiner avec le temps dans cet album intitulé "La Tour du Savoir" paru en 1993… Après ce cycle "Mémoire de Sable" appartient à la collection "Terres de Légende" qui a mal vieilli : je ne sais pas si c’est la mode de l’époque, une technique d’écriture, ou l’influence d’un gourou littéraire mais comme souvent avec les BD des années 1990 on a l’impression de débarquer au milieu de l’histoire (qui par ailleurs va complètement bifurquer en cours de route) avec des personnages qui nous sont totalement inconnus. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Comment se sont-ils rencontrés ? En 150 pages on n’en saura peu voire rien fichtre rien !
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Sur les terres d'Horus, tome 2 : Meresankh ..

Dans ce tome 2 intitulé "Meresankh ou le Choix de Seth" et paru en 2002, le Prince Kha joue pour ne pas dire triche avec le destin en remettant le sort de son amour et de son amant entre les mains des dieux. le premier doit démasquer dans la capitale le traître au sein du Conseil Royal, les seconds doivent découvrir dans les régions méridionales Ossum la légendaire Cité d'Or qui serait située aux cotés des Géants Pierre…

Le récit présente un côté espionnage vintage à la fois peplum et cape et épée fort plaisant (et après tout les Anglo-saxons appelait le peplum « Sword & Sandals ») : personnages, lecteurs et lectrices ont le plus grand mal à distinguer les agents de la Secte de Seth qui sont des ennemis mortels, et les agents de la Dame Cobra qui sont des alliés fidèles. Alors oui on fait du grimdark du côté des méchants avec le couple incestueux formé par un frère et une soeur terrorisant leurs parents et jouant tous les deux à Thulsa Doom, mais dans la civilisation égyptienne c'est presque plus la norme que l'exception, et côté des gentils on a quasiment plus grimdark avec Hénoutmirê qui a épousé à 16 ans son père de 60 ans !

Malgré les obstacle Imeni et Meresankh réussissent leur mission avant de tomber dans les griffes de l'ennemi. Et après plein de rebondissements de cape et d'épée, la Division de Ptah commandée par le Prince Kha joue le rôle jadis dévolu aux tuniques bleues dans les western hollywoodiens pour affronter les troupes des hérétiques adepte de sacrifices humains !

Je vous laisse la découverte du dénouement du triangle amoureux : to be continued, même si clairement le format en 2 tomes au lieu de 3 tomes réduit le champ d'action et les possibilités d'action de l'auteur...
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Le roi Cyclope - Intégrale

D'Isabelle Dethan, auteure et dessinatrice BD, je connaissais déjà quelques facettes. La BD policière et historique dans l'Antiquité égyptienne avec Sur les Terres d'Horus, le récit d'enfance intimiste avec le one-shot Eva aux mains bleues, et autre-chose-qui-ne-se-classifie-pas-si-facilement avec Mémoire de sable, sa toute première BD et série. Les scénarios de Eva aux mains bleues et de Sur les Terres d'Horus m'avaient laissée sur ma faim - je crois que je n'ai d'ailleurs jamais terminé Sur les Terres d'Horus, mais juste feuilleté les deux derniers tomes. Ce qui ne m'empêchait pas d'avoir envie depuis un moment de lire sa série Le Roi Cyclope, pensant flairer une autre facette de Dethan, et, pourquoi pas, quelque chose de plus abouti.





J'ai lu Le Roi Cyclope en trois tomes, et non l'intégrale, en trois jours. Je ne vais pas vous infliger la critique tome par tome, car je ne ferais que me répéter. Eh ben voilà, c'est pas de pot. Je n'ai pas été plus convaincue par Le Roi Cyclope que par les autres albums de Dethan, et même moins, en fait. Ah la la ! J'y retrouve le même défaut qu'ailleurs, à savoir un scénario assez basique. À bien y songer, les quatre premiers tomes de Sur les Terres d'Horus sont bien plus passionnants, même si les intrigues policières virent au conventionnel dans leur seconde partie.





Ici, on est plongé dans un monde médiéval sur fond d'histoire héritée des contes de fées et de Victor Hugo. Un vieux roi qui ne veut pas lâcher le pouvoir et préfère faire assassiner ses sept fils plutôt que leur laisser le trône, assisté (ou plutôt manipulé) par un étrange personnage, le Marquis, rappelant par son apparence davantage l'archidiacre Frollo qu'un quelconque aristocrate de notre Moyen-âge. Le dernier fils échappe à la mort de peu, mais pour combien de temps ? Car si le prince, par hasard, ne mourrait pas de ses blessures (et il faut avouer que le hasard fait bien les choses !), il a sur les talons le terrible Marquis, expert en sciences occultes.





Pas grand-chose à ajouter côté scénario, qui répond à un schéma sans surprises : un méchant très méchant poursuivant un gentil très combatif, le méchant dévastant des royaumes jusqu'à ce qu'on vienne lui botter les fesses. Y ajouter un jardin enchanté, une dose d'amour, des créatures étranges (dont la plupart vont vite disparaître et c'est dommage), un personnage vaguement inspiré de l'Esmeralda de Hugo (en plus sympathique) et de l'occultisme n'y change pas grand-chose. D'ailleurs, le recours à l'occultisme n'est pas bien folichon. Or, l'occultisme, ça devrait toujours être folichon, c'est un minimum requis. Et les personnages, y compris le prince et le Marquis, ne m'ont pas semblé très travaillés. Tant pis.





Côté graphisme, si on a déjà lu Sur les Terres d'Horus, on a pas mal d'attentes : les dessins et les couleurs, c'est le grand point fortde la série, surtout dans les quatre premiers tomes. Mais Le Roi Cyclope est antérieur aux Terres d'Horus, et Isabelle Dethan tâtonnait encore un peu. D'où une trilogie pas toujours très cohérente graphiquement, même si le découpage et la mise en pages sont classiques et correctes - je note cependant que cyan reproche un manque de dynamisme au découpage, et elle n'a pas tort, en y regardant de plus près. Ce sont les dessins eux-mêmes, et, pire, la colorisation, qui se révèlent d'une qualité assez irrégulière. Les personnages sont parfois soignés, parfois un peu bâclés (les fantômes sont moches moches moches) et les décors manquent parfois cruellement de détails. Je pense en particulier au jardin enchanté, d'une curieuse pauvreté : un fruit, une fleur, et c'est à peu près tout. On est loin des contes des Mille et Une Nuits ou du jardin de La Faute de l'Abbé Mouret ! (Bien que je déteste ce roman de Zola et que je souhaite ardemment ne jamais avoir à le relire de toute ma vie, on ne peut pas dire que ça manque de descriptions jardinesques, bien au contraire ; entre Dethan et Zola, il y aurait peut-être un juste milieu à trouver. Passons.) Et la colorisation ! Autant on trouvera de très belles cases, voire de jolies planches dans les tons sombres, où Dethan met pour notre plus grand plaisir sa maîtrise de l'aquarelle à profit, avec un usage des ombres tout expressionniste, autant le reste manque de saveur.





Je ne pense pas que ce soit une mauvaise trilogie, mais juste une trilogie pas très passionnante. Je reste persuadée qu'avec un scénario plus étoffé, où Dethan se serait un peu lâchée, ce qui me déçoit dans le graphisme serait mieux passé. Or j'ai l'impression qu'Isabelle Dethan ne se lâchera vraiment jamais. Je relirais bien Mémoire de sable par curiosité, mais j'ai peur d'être déçue à la relecture. Et puis de toute façon la bibliothèque municipale s'est débarrassée des albums. Ah, ces désherbages intempestifs ! Du coup, je pense laisser tomber définitivement Isabelle Dethan, dont j'attendais pourtant beaucoup quand je l'ai découverte.
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Le roi de paille, tome 1 : La fille de phar..

Saïs, cité royale en Basse-Egypte en 573 avant JC.

Neith, déesse tutélaire de la dynastie saïte est aussi une déesse guerrière, et c'est son prénom qui a été donné à une des multiples enfants de Pharaon, fils d'Horus. Mais Neith est devenue une belle jeune fille qui attire les yeux de son père par sa grâce et sa beauté. A cette époque la consanguinité ne pose pas problème, on ne mélange pas le sang des dieux et Pharaon est maître de tout, même de ses enfants.

Elle ne voit qu'une solution, s'enfuir avec son demi-frère Sennedgem, 10ème fils de pharaon, donc sans avenir royal primordial. Lui ne pense qu'à s'enfuir et parcourir le monde.

Malheureusement pour eux, cette époque est trouble, et l'Égypte est en rivalité avec Babylone. Ils vont se retrouver pris en otage par leurs ennemis.

Superbe bande-dessinée, très haute en couleur, vivante, et dynamique. Les rites et coutumes des deux nations sont bien expliqués. le roi de paille est un rite particulier fait pour protéger le roi de Babylone de toutes mauvaises augures. Et nos deux héros vont en faire les frais. S'en sortiront-ils et comment ? Un deuxième tome est prévu, mais pour quand ?

J'ai beaucoup apprécié cette approche de ces deux nations antiques et de leurs cours tout aussi panier de crabes l'une que l'autre.Les dessins représentent aussi les fameux jardins de Babylone, une des merveilles antiques, ainsi que la tour de Babel. Belle imagination pour des monuments disparus

Merci à Babelio et aux éditions Dargaud pour cette masse critique graphique.
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Sur les terres d'Horus, Tome 8 : Imeni ou l..

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ.

Isabelle Dethan boucle la boucle en revenant dans ce tome 8 au tome 2 : oui le triangle amoureux trouve sa résolution, mais il y avait encore tellement de choses à dire et à faire avec cette série...
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Mémoire de sable, tome 2 : Cité-Morgane

Dans ce tome 2 intitulé "Cité-Morgane" et paru en 1994 la Mémoire sacrée a décidé de quitter la Tour du Savoir pour accompagner le Conteur et Naomi, donc le tyran Shemenit VII ne peut pas les exécuter bien qu'ils aient failli renverser son trône mais il peut les vendre comme esclaves aux Seigneurs Deggey du Nord (en espérant qu’ils y crèvent lentement mais sûrement parmi les milliers et milliers de pauvres hères qui travaillent sans relâche à la recherche de l’eau réclamée par la Princesse Odelune)…



Décidément Isabelle Dethan en bandes dessinées aiment bien comme Raymond Feist en romans que ses personnages passent par la case esclavage. le problème c'est que le récit change du tout au tout en passant d'une opposition tyran / rebelles à un panier de crabes de complots et d'intrigues où on ne sait pas si un roi gaga de sa petite princesse cède à tout ses caprices où si derrière tout cela il n'y a pas un réelle tentative de résurrection d'une déesse et du temps des légendes où le désert était un royaume aquatique paisible et prospère… L'esclave Andora conseille à Naomi de se prostituer auprès du kapo Ker pour protéger donc sauver le Conteur, mais celle-ci ne compte pas marchander sa fierté de femme… Et finalement le Conteur et Naomi sont protégés par les rivalités entres leurs geôliers (comme Neith et Sennedjem dans "Le Roi de Paille") Nous suivons en parallèle le savant et la princesse qui veulent que le mythe soit, et tout le monde est persuadé que Naomi est la réincarnation de la déesse Morgane commandant à l'eau et tout ce qui vit dans l'eau, fille d'un homme et d'une sirène qui naguère avait châtié la folie des hommes en leur envoyant un déluge…



En glissant de la dure réalité du temps présent à l'âge d'or des temps mythologiques on distille une belle ambiance onirique, sauf que le fil conducteur c'est le relationship drama entre le Conteur et Naomi et comme je l'ai dit pour le tome 1 ça ne peut pas vraiment marcher puisqu'on ne sait pas qui ils sont, d'où ils viennent, ce qui les motivent et comment ils se sont rencontrés...
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Sur les terres d'Horus, Tome 7 : Neferhor o..

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ / POLAR.

Isabelle Dethan réalise un récit en un seul tome où Pharaon et le Clergé d'Amon se regardent en chien de faïence devant un meurtre commis au Temple de Karnak. Cui bono ? Plutôt à qui va l'argent ! Trop facile, trop rapide, mais un cosy mystery antiquisant bien plaisant comme même...
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Sur les terres d'Horus, tome 3 : Tiasatré ou ..

Dans ce tome 3 intitulé "Tiasatré ou le Jugement d'Anubis" et paru en 2003, Isabelle Dethan suit plus que jamais la voie du classicisme en commençant par un détournement du "Chien des Baskerville" de Sir Arthur Conan Doyle dans lequel la lande écossaise est remplacée par le harem royal de la capitale Pi-Ramsès.



4 mois se sont écoulées depuis le tome 2, et Meresankh a démissionné de son poste d'assistante du Prince Kha pour faire le deuil de son amant. Mais une princesse est morte dans d'étranges circonstances, et son père le Pharaon Ramsès II somme son fils Kha de rappeler Mery à son service. A Kha les investigations à l'extérieur du harem, à Mery les investigations à l'intérieur du harem. Les prêtres d'Anubis ne sont pas long à déterminer les causes de la mort à savoir le poison, mais la mort frappe à nouveau le harem désormais en ébullition…

Tiasatré est une princesse crétoise qu'on a marié à Pharaon qui n'a pas succombé à ses yeux et à ses cheveux clairs. Elle sait tout des trois complices qui veulent sa mort, et des raisons qui les poussent à tuer les amies qui se sont séparées il y a dix ans. Elle a donc toutes les clés de l'intrigue, mais elle a perdu l'envie de vivre donc la volonté de protéger sa propre existence. Mery fait donc un pari avec elle : si elle survit 24 heures de plus aux assassins / assassines, elle devra lui révéler toute la vérité. Bref, entre polar classique et tragédie antique, encore un album réussi !



PS : je ne sais pourquoi le lettreur a décidé de mettre la majuscule de chaque nom en gras, mais c’est assez pénible à lire en faire...
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