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Citations de Isabelle Eberhardt (158)


Isabelle Eberhardt
Pays ensorcelant , pays unique, où est le silence , où est la
paix à travers les siècles monotones . Pays du rêve et du
mirage où les agitations stériles de l' Europe moderne ne
parviennent point .
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Isabelle Eberhardt
Je voudrais les entendre , et dormir à l ' ombre , et boire de l 'eau fraîche ....Tu me cacheras dans la montagne et tu viendras
me voir tous les jours ....J ' apprendrais à chanter comme les oiseaux et je chanterais pour toi . Après , je leur apprndrais
ton nom pour qu ' ils me le redisent quand tu seras absent .
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Le premier acte de la vie, - pleurer... Et comme notre arrivée ressemble à notre départ, avec cette seule différence qu'à tout prendre le départ est bien moins triste que l'arrivée suivie de tant d'ennuis et de souffrance!
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Mais dans la griserie de l'heure présente, j'oubliais tout et surtout l'avenir. Ou plutôt cet avenir m'apparaissait comme une continuation indéfinie du présent... C'était une ivresse sans fin. Tantôt l'ivresse de mon âme dans ce pays merveilleux, sous ce soleil unique et les envolées sublimes de la pensée vers les régions calmes de la spéculation, tantôt les douces extases toujours mêlées à de la mélancolie, les extases de l'art, cette quintessentielle et mystérieuse jouissance des jouissances.
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Il comprit l'inanité de notre vouloir et la folie funeste de notre coeur avide qui nous fait chercher la plus impossible des choses : le recommencement des heures mortes.
Si Abderrahmane quitta ses vêtements de soie de citadin et s'enveloppa de laine grossière. Il laissa pousser ses cheveux et s'en alla dans la montagne, (...) Il vivait dans la prière et la contemplation, si doux et si pacifique que les bêtes craintives des bois se couchaient à ses pieds, confiantes.
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Il est des heures à part, des instants très mystérieusement privilégiés, où certaines contrées nous révèlent, en une intuition subite, leur âme, en quelque sorte leur essence propre, où nous en concevons une vision juste, unique et que des mois d’étude patiente ne sauraient plus ni compléter, ni même modifier.
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Isabelle Eberhardt
«Jadis, quand je ne « manquais de rien » matériellement, mais quand je manquais de tout intellectuellement et moralement, je m'assombrissais et me répandais sottement en imprécations contre la Vie que je ne connaissais pas. Ce n'est que maintenant, au sein du dénuement dont je suis fière, que je l'affirme belle et digne d'être vécue»
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Pour arriver chez moi, il fallait monter des rues et des rues mauresques, tortueuses, coupées de couloirs sombres sous la forêt des porte-à-faux moisis.
Devant les boutiques inégales, on côtoyait des tas de légumes aux couleurs tendres, des mannes d’oranges éclatantes, de pâles citrons et de tomates sanglantes. On passait dans la senteur des guirlandes légères de fleurs d’oranger ou de jasmin d’Arabie lavé de rose avec, au bout, des petits bouquets de fleurs rouges.
Il y avait des cafés maures avec des pots de romarin et des poissons rouges flottant dans des bocaux ronds sous des lanternes en papier, des gargoulettes où trempaient des bottes de lentisque.
À côté, c’étaient des gargotes saures avec des salades humides et des olives luisantes, des étalages de confiseurs arabes avec des sucres d’orge et des pâtisseries poivrées, des fumeries de kif où on jouait du flageolet.
On frôlait des Mauresques en pantalons lâches et en foulards gorge-de-pigeon ou vert Nil, des Espagnoles avec des roses de papier piquées dans leurs crinières noires.
On pouvait acheter de tout, on entendait tous les langages, tous les cris de la vie méditerranéenne, bruyante, toute en dehors, mêlée aux réticences et aux chuchotements de la vie maure.
Enfin, au fond d’une impasse, par une porte branlante, on entrait dans un patio frais, plein d’une ombre séculaire.
(début de la nouvelle "Le mage")
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La mer scintillait à la lumière, opaline et claire, encore rosée des reflets du ciel matinal. Le port s'animait, et en bas, à Bab Azoun, sur le boulevard de la République et sur la jetée Kheïr ed Dine, une foule bariolée se mouvait en deux torrents roulant en sens inverse.

Je me reposais à cette heure si douce et étonnamment joyeuse. Mon âme semblait flotter dans le vide charmeur de ce ciel inondé de lumière, de vie.
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Souvent, en face de ces vieux mendiants de l'islam, aveugles et caducs, je me suis arrêtée, me demandant s'il y avait encore des âmes et des pensées derrière ces masques émaciés, derrière le miroir terne de ces yeux éteints... Étrange existence d'indifférence et de morne silence, si loin des hommes qui, pourtant, vivent et de meuvent alentour!
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“Il comprit l’inanité de notre vouloir et la folie funeste de notre coeur avide qui nous fait chercher la plus impossible des choses : le recommencement des heures mortes”
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Comme il arrive pour toutes les créatures d’amour, Achoura se sentit naître à une vie nouvelle. Il lui sembla n’avoir jamais vu le soleil dorer la crête azurée des montagnes et la lumière se jouer capricieusement dans les arbres touffus de la montagne. Parce que la joie était en elle, elle sentait une joie monter de la terre, comme elle alanguie en un éternel amour.
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Des dunes incolores, accumulées, pressées, houleuses, changeant de teintes à toutes les heures, subissant toutes les modifications de la lumière, mais immobiles et comme endormies en un rêve éternel, enserraient le ksar incolore, dont les innombrables petites coupoles continuaient leur moutonnement innombrable.
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Jamais, en aucune contrée de la terre ,je n'avais vu le soir se parer d' aussi
magiques splendeurs .
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Du sommet de cette dune on découvre toute la vallée d'El-Oued,sur laquelle semblent se resserrer les vagues
somnolentes du grand océan de sable gris .
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Oui, j'aime mon Sahara et d'un amour obscur, mystérieux, profond,
inexplicable mais bien réel et indestructible.
Je suis même bien sûr que jamais plus je ne pourrai vivre
loin de ce pays-là ...
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Le convoi part le 25 donc je serai à Biskra le ler mars.
Je t'embrasse mille fois.
Sois ferme, ne nous perds pas tous les deux par de la
faiblesse.
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Jamais, en aucune contrée de la terre, je n' avais vu le soir se parer d 'aussi magiques splendeurs .
Mais jamais plus, l 'âme du Pays des Sables ne s' est révélée à moi aussi profondément , aussi mystérieusement comme ce premier soir déjà lointain dans le recul des jours .
De telles heures , de telles ivresses , ressenties une fois , par un hasard unique , ne se retrouveront jamais .
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Un peu par nécessité, un peu par goût, j'étudiais alors les moeurs des populations maritimes des ports du Midi et de l'Algérie.
Un jour, je m'embarquai à bord du Félix Touache, en partance pour Philippeville.
Humble passager du pont, vêtu de toile bleue et coiffé d'une casquette, je n'attirais l'attention de personne. Mes compagnons de voyage, sans méfiance, ne changeaient rien à leur manière d'être ordinaire.
C'est une grave erreur, en effet, que de croire que l'on peut faire des études de moeurs populaires sans se mêler aux milieux que l'on étudie, sans vivre de leur vie...
C'était par un clair après-midi de mai, ce départ, joyeux pour moi, comme tous les départs pour la terre aimée d'Afrique.
On terminait le chargement du Touache et, une fois de plus, j'assistais au grand va-et-vient des heures d'embarquement.
Sur le pont, quelques passagers attendaient déjà le départ, ceux qui, comme moi, n'avaient point d'adieux à faire, point de parents à embrasser...
Quelques soldats, en groupes indifférents... Un jeune caporal de zouaves, ivre mort, qui, aussitôt embarqué, était tombé de tout son long sur les planches humides et qui restait là, sans mouvement, comme sans vie...
A l'écart, assis sur des cordages, je remarquai un tout jeune homme qui attira mon attention par l'étrangeté de toute sa personne.
Très maigre, au visage bronzé, imberbe, aux traits anguleux, il portait un pantalon de toile trop court, des espadrilles, un sorte de gilet de chasse rayé s'ouvrant sur sa poitrine osseuse, et un mauvais chapeau de paille. Ses yeux caves, d'une teinte fauve changeante, avaient un regard étrange : un mélange de crainte et de méfiance farouche s'y lisait.
M'ayant entendu parler arabe avec un maquignon bônois, l'homme au chapeau de paille, après de longues hésitations, vint s'asseoir à côté de moi.
- D'où viens-tu? me dit-il, avec un accent qui ne me laissa plus aucun doute sur ses origines.
Je lui racontai une histoire quelconque, lui disant que je revenais d'avoir travaillé en France.
- Loue Dieu, si tu as travaillé en liberté et non en prison, me dit-il.
-Et toi, tu sors de prison?
- Oui. J'ai fait huit ans à Chiavari, en Corse.
(...)

(Amara le forçat)
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Non, certes, jamais aucun autre site de la terre ne m'a ensorcelée,
charmée autant que les solitudes mouvantes du grand océan desséché
qui, des plaines pierreuses de Guémar et des bas-fonds maudits du
chott Mel'riri, mène aux déserts sans eau de Sinaoun et de Rhadamès.
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