Isabelle Fromont

Parfois, j’aurais aimé quitter ce monde, car je me demandais pourquoi rester sur terre si ma vie au quotidien était d’être battue. Heureusement, au fond de moi, j’entendais une petite voix qui me conseillait de lutter, de penser à ma famille qui n’aurait pu vivre en sachant ce que j’avais subi et qui se serait sentie coupable de n’avoir rien vu, donc responsable de mon suicide.

À ces femmes, je voudrais leur rappeler qu’une simple gifle n’est pas anodine, qu’à tout instant, leur vie ou celle de leurs proches peut se trouver en danger, qu'elles ne doivent pas avoir peur d’en parler, qu’elles ne doivent pas rester seules face à leur peur, même si ce sentiment paraît insurmontable, qu’il existe certainement un centre près de chez elles, de la famille ou des amis, qu’il leur faudra du courage pour combattre ce mal, qu’un jour ou l’autre, elles pourront s’en sortir.

Nous pensions que le bonheur serait enfin au rendez-vous, à portée de mains, que nous bâtirions notre vie ensemble quand nous serions majeurs, nous promettant monts et merveilles! À cet âge, beaucoup d’adolescents vivent les mêmes sentiments et le même enthousiasme, sans vraiment réfléchir. La vie est là, il faut la savourer.

Aujourd’hui, j’ai confiance en la vie et je sais ce qu’aimer veut dire. Certaines
cicatrices ne s’effaceront jamais totalement, mais je les cautérise par tout
l’amour que je reçois chaque jour.

J’étais bel et bien dans le monde des adultes et je ne pouvais plus me réfugier au pays des rêves, ni dans les bras de mon père.

Il n’est pas toujours besoin d’étreindre une personne pour lui communiquer son amour. Mon père était comme cela, il suffisait de le regarder pour savoir qu’il serait toujours là pour moi, pour nous, pour sa famille.

Les pensées d’une petite fille ne ressemblent en rien à la réalité. Ce ne sont que des rêves.

On ne se marie qu’une fois dans la vie, il faut que ce soit une fête !