En France le cinéma est une religion. On se retrouve après une séance pour se disputer et discuter des heuires durant sur un acteur ou sur un scénario .Martine Carol, François Truffaut, Brigitte bardot puis à leur tour Catherine Deneuve, Jean Jacques Annaud et désormais Marion Cotillard ont conquis les esprits depuis plus de vingt ans, avec la régularité d'un métronome, notre industrie figure dans les trois premières places des palmarès des festivals mondiaux. Et les Oscars, cette compétition si convoitée et jalousée des artistes américains, les français ont été distingués plus de 80 fois sur 92 éditions, faisant ainsi largement mieux que tous leurs voisins européens.
« La femme la plus belle du monde »… Lorsque le journaliste américain de Time Magazine écrivit cette phrase, il ignorait que le compliment magnifique allait continuer de se propager dans le monde entier plus de trente ans plus tard et pourrait aussi se refermer sur l’icône comme un piège. Celle qui, âgée d’à peine vingt-trois ans, fait le choix audacieux de tourner successivement en moins de deux ans Répulsion, Belle de jour et Les Demoiselles de Rochefort, n’aura de cesse de prouver qu’elle n’est pas qu’une image de papier glacé. Jacques Demy, Luis Buñuel, Roman Polanski, Marco Ferreri, François Truffaut, puis André Téchiné, Jean-Paul Rappeneau, Tony Scott, Lars von Trier, François Ozon… En choisissant avec attention chacun de ses rôles et surtout chaque cinéaste auquel elle accorde sa confiance, Catherine Deneuve est « un des plus grands auteurs français », comme l’assure avec malice Arnaud Desplechin, pour qui l’actrice est « radicalement moderne ». Raconter ces choix, ausculter une filmographie, comprendre le lien qui parfois se tisse de film en film, cheminer entre les rôles pour tenter de percer une âme secrète, impossible à cantonner à sa beauté plastique, admettre comme pour tout artiste qu’une carrière comporte des hauts et des bas et esquisser à travers nombre de films l’histoire d’une époque ou d’un pays auquel elle fut même identifiée en devenant notre « Marianne » républicaine, tel est l’objet de ce livre. Forcément subjectif et non exhaustif tant la filmographie est immense. Rares sont les actrices figurant dans tant de chefs-d’œuvre ou de films cultes. Témoins d’engagements, de choix audacieux, d’une soif constante de renouvellement. Femme libérée ou objet sexuel, princesse ou potiche, amante, amoureuse ou mère de famille, vampire, médecin, aristocrate ou magistrate, et même chienne ou apôtre… Puisse ce livre être une invitation au voyage, grâce à une pléiade de personnages : Geneviève dans Les Parapluies de Cherbourg, Delphine dans Les Demoiselles de Rochefort, Carole dans Répulsion, Peau d’âne, ou encore l’étrange Tristana, la bien nommée Belle de jour, Marion dans Le Dernier Métro, Éliane dans Indochine, Gaby dans 8 Femmes ou encore Florence la juge dans La Tête haute. Autant de rôles témoins d’un goût certain pour la liberté.
De cette histoire kafkaïenne au sens fort du terme, Losey a tiré un film glacé et glaçant [...] Alain Delon est époustouflant de présence retenue." Jacques Siclier, Le Monde, 5 mai 1976 à propos de Monsieur Klein.
On n'a pas le droit d'exiger de ces êtres proches de vous qu'ils vous aident à porter votre fardeau.
Romy Schneider.
Si je ne devais retenir qu'une chose d'intouchables, c'est que c'est un film qui m'a fait grandir. Aujourd'hui, je suis un autre homme. Il et impossible d'isoler un moment plutôt qu'un autre, car l'ensemble du tournage s'est déroulé comme une parenthèse de grâce.
p. 169 Omar Sy
A la fois lumineuse et tourmentée,radieuse et angoissée. Sa vie parfois semblable à un chemin de croix a attiré la presse cannibale, avide d'images racoleuses.
Ou on vit à cent pour cent, ou bien ce jeu n'en vaut pas la chandelle.
Romy Schneider
On ne vit qu'une fois et j'ai décidé d'en profiter.
Romy Schneider
Un acteur c'est quoi ? [...]. Un acteur c'est un accident. C'est une personnalité forte que l'on prend et que l'on met au service du cinéma." Alain Delon
Sautet la compare à Mozart, Tavernier à Mahler ou à Verdi. La tragédienne germanique peut se transformer en un éclair en jouisseuse latine.