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Citation de JulienDjeuks


Le fantasme de l’ordre militaire, p. 92 :
Après toute cette existence d’amazone enrégimentée, une profonde insatisfaction s’était fait jour en son âme. Ce qui l’avait jetée dans le métier de chevalerie, c’était le désir de tout ce qui est austère, exact, rigoureux., plié à une règle morale ; et, dans le maniement des armes ou la conduite des chevaux, le goût d’une extrême précision de mouvements. Mais en réalité… Elle était environnée de gros bonshommes suants, qui faisaient la guerre à l’esbroufe, d’une manière approximative et négligente. Hors des heures de service, ils passaient leur temps à prendre des cuites ou à se traîner derrière elle, en vrais lourdauds, avec une seule idée en tête : savoir lequel d’entre eux elle se déciderait à emmener dans sa tante pour la nuit. La chevalerie est une belle chose, c’est entendu ; mais tous ces chevaliers sont une bande de nigauds, habitués à accomplir de hauts faits d’armes sans chercher la petite bête, comme ça se trouve. Dans la mesure du possible, ils tâchent de s’en tenir à ces règles sacro-saintes qu’ils ont fait serment d’observer : elles sont bien codifiées, elles leur ôtent le souci de réfléchir. La guerre, en définitive, c’est moitié boucherie, moitié train-train ; pas la peine d’y regarder de si près.
Bradamante, au fond, était à l’image des autres : peut-être que toutes ses aspirations, ses idées d'austérité et de rigueur, elle ne se les était mises en tête que pour contrarier sa vraie nature. Par exemple, il n’y avait pas plus souillon qu’elle dans toute l’armée de France. Sa tante était la plus mal rangée de tout le cantonnement, c’est dire…
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