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Critiques de J.A. Flanigham (55)
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Double traîtrise

Je n’ai de cesse, dans mes chroniques, à clamer toute mon admiration pour la plume de J.-A. Flanigham, un auteur de la littérature populaire fasciculaire dont on ne sait rien, à part qu’il eut une période d’activité entre 1945 et 1959 et qu’il fut très prolifique.



On lui doit notamment les trois séries autour du journaliste détective Bill Disley, celle (bien plus courte) mettant en scène Dick et Betty Reutel, un couple d’aventuriers ou encore les 6 épisodes de l’Agence Garnier.



Mais il écrivit également un nombre non négligeable de récits indépendants, soit policiers, soit d’espionnage.



Jusqu’à présent, j’ai au moins apprécié tous les récits de l’auteur que j’ai lus et même adoré ses diverses séries.



Cette fois-ci, je me plonge dans « Double traîtrise » un fascicule de 64 pages publié initialement en 1958 dans la collection « Police et Mystère - 2e série » des éditions Ferenczi.



Il s’agit probablement là d’un des derniers titres écrits par l’auteur puisque 3 titres, dont celui-ci, furent publiés lors du 4e trimestre 1958 et qu’un titre « Poker International » était prévu pour 1959, mais n’est probablement jamais paru.



Anne est inquiète, son frère, espion américain, n’a plus donné de nouvelle depuis qu’il est arrivé en France pour rencontrer un espion yougoslave qui devait lui fournir des documents importants.



Arrivée dans l’hôtel dans lequel son frère s’était installé, elle reçoit la visite de deux hommes étranges qui semblent en savoir beaucoup sur elle et son frère…



Histoire d’espionnage, donc, pas forcément mon genre préféré, mais quand le texte est écrit pas J.-A. Flanigham, l’intérêt croit immédiatement, tant, comme je l’ai déjà dit, j’apprécie la plume de l’auteur.



On retrouve tous les éléments qui font un texte noir de Flanigham, les femmes fatales, vénales ou vénéneuses, les trahisons, les incises de dialogues, et les descriptions sur les sentiments des personnages qui permettent de les étoffer à peu de mots (ce qui est pratique dans le monde du fascicule ou la concision est reine).



Malheureusement, le récit d’espionnage n’étant pas mon genre favori, forcément, la lecture du texte ne fut pas ma préférée de toutes celles déjà effectuées sur les récits de l’auteur.



Malgré tout, il faut bien reconnaître que je suis toujours subjugué par la plume de Flanigham qui a elle seule, justifie la lecture d’un de ses textes, même si celui-ci ne s’inscrit pas dans mon genre de prédilection.



Au final, un récit d’espionnage qui s’inscrit dans la veine de ce qui se faisait à l’époque et qui bénéficie du talent de plume d’un de mes auteurs favoris.
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La Brigade des 5, tome 6 : Les années 50

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son sixième volume consacré aux années 1950.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français, la collection traverse les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire jusqu'aux années 1950 qui furent témoins de l'extinction du fascicule au profit du format poche qui fit son apparition en 1953 et qui gagna rapidement le cœur des lecteurs.



Et c'est cette ultime décennie qui est mise en avant dans ce sixième volume.



Et ce 6ème volume s'ouvre sur du lourd, du très lourd, le summum du fascicule policier.



On retrouve à la barre le commissaire Odilon Quentin, un personnage fort inspiré par Jules Maigret, mais qui apporte ici ses propres caractéristiques dont celle de laisser croire aux protagonistes qu'ils ont affaire à un type un peu benêt afin de les amadouer et de profiter qu'ils ne se méfient pas de lui pour obtenir les informations qu'il recherche.



Mais un fascicule policier n'a pas tant besoin d'un personnage fort que d'un auteur maîtrisant le genre policier et le format fasciculaire et Odilon Quentin est mené par la baguette d'un des meilleurs auteurs du diptyque "fascicule/policier" : Charles Richebourg...



Si personne ne sait désormais qui se cachait derrière ce pseudonyme et si la seule information que l'on a est qu'il signait également certains récits d'un autre pseudonyme, Désiré Charlus, une chose est certaine : l'auteur avait une qualité de plume indéniable et maîtrisait parfaitement le genre policier et le format fasciculaire.



Ainsi, chacune des 46 enquêtes menées par le commissaire Odilon Quentin est un chef d'œuvre du genre proposant à chaque fois une véritable enquête à hauteur humaine (le lecteur n'a jamais affaire à des crimes extraordinaires ou a des tueurs élaborés) menée par un policier humain.



Pas une seule faute de goût dans la carrière littéraire d'Odilon Quentin, à part, peut-être, de n'avoir pas s'être essayé au format roman. 



Du grand art !



Le second Brigadier est lui aussi inspiré de Jules Maigret dont il va jusqu'à partager le prénom : le commissaire Jules Troufflard.



Son auteur, René Byzance, est également connu pour avoir mit en scène un autre policier récurrent : Gonzague Gaveau alias Le Professeur.



René Byzance fait preuve ici, comme dans les enquêtes du Professeur, d'humour, mais Jules Troufflard est lui plus fouillé que son prédécesseur et ses enquêtes plus approfondies également.



« Le drame du Val de Cère », l'enquête du jour, est l'occasion pour l'auteur de confronter deux mondes, celui populaire de son héros, le commissaire Troufflard, à celui plus huppés des protagonistes de l'affaire. Mais c'est également l'occasion de proposer des personnages hauts en couleurs au service d'une enquête très plaisante à lire.



Et on enchaîne avec un troisième Brigadier ou une troupe de Brigadiers, puisqu'il s'agit d'une agence de détective, l'Agence Garnier et l'un des auteurs les plus performant dans le genre fascicule policier : J. A Flanigham.



De l'auteur, on ne sait rien, sauf qu'il développa plusieurs personnages récurrents, l'attachant journaliste Bill Disley, le charmant couple d'aventuriers Dick et Betty et... les membres de l'Agence Garnier.



Ces derniers n'apparurent qu'à 6 reprises, dans autant de numéro d'un magazine éphémère qui était destiné à recueillir leurs aventures.



On retrouve dans « Filles au rabais », l'enquête proposée, tout ce qui fit le talent de Flanigham : qualité de plume, art des incises de dialogues, maîtrise du genre policier...



Et même si les personnages sont un peu clichés, à l'instar du roman "Hardboiled" à l'américaine qui inspira tant l'auteur, l'ensemble s'avère très plaisant à lire.



On était dans le "Hardboiled", on y reste avec Lew Dolegan, un personnage né de la plume de Louis de la Hattais à qui l'on doit également les aventures de Jim Patterson alias Monsieur Silence.



Ici, on retrouve tout ce qui fait le genre singé (le "Hardboiled") qui inspira aussi bien Frédéric Dard et son San Antonio que Léo Malet et son Nestor Burma : un enquêteur beau gosse, qui prend des coups et en donne, des belles pépés dont certaines sont vénéneuses, de l'humour, du noir...



Rien de transcendant dans cette série plaisante à lire mais respectant un peu trop les règles du genre sans jamais les transcender.



Enfin, on clos le recueil, la décennie et le voyage dans le temps avec un voleur, cette fois-ci inspiré d'Arsène Lupin : Edward Warrency alias L'Ange.



Ce personnage né de la plume du prolifique Paul Tossel apparaît tout du long des années 50 (et depuis le milieu des années 1940) dans l'une des dernières grandes collections fasciculaires policières : « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi.



C'est la 23ème et dernière aventure de L'Ange qui a été sélectionnée pour clore la rétrospective : « Massacre pour trente millions ».



L'Ange est un voleur qui ne s'attaque qu'à des truands et les dépouille de leurs biens mal acquis. Il est épaulé par sa compagne la belle Diana Deel et pourchassé inlassablement par l'inspecteur Kenneth Hartling.



Du fait de la concision des récits, cette série ne propose rien de bien original et chaque épisode fonctionne sur le même principe du jeu du chat et de la souris ou du gendarme et du voleur. Cependant, l'ensemble est plaisant à lire à défaut d'être original tant par les intrigues que par la plume de l'auteur.



Et voilà, le voyage dans le temps est terminé.



On retrouvera probablement d'autres Brigadiers réunis sous d'autres caractéristiques communes que leur époque d'activités.
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Bill Disley, tome 20 : Le fabuleux héritage d..

Mon second J.A. Flanigham, cet auteur mystérieux des années 1950 dont l’identité réelle n’a jamais pu être dévoilée. Cette fois-ci, je me suis lancé dans une enquête de Bill Disley, reporter-détective de son état, qui a été le héros de nombreux récits de Flanigham parus sous forme fasciculaire.

Et bien m’en a pris, car cette seconde lecture d’un titre de Flanigham m’a nettement plus enthousiasmé que la première. On y retrouve la patte de l’auteur, qui sait très bien raconter une histoire policière de manière concise et avec une plume virtuose, mais ce récit m’a particulièrement plu en raison de son approche logique, linéaire (l’histoire se déroule en moins de 24 heures), le lecteur suivant pas à pas les réflexions du détective, d’abord dans le brouillard le plus complet, avant de voir la vérité dans toute sa clarté.

Cette courte enquête est rondement menée et m’a permis de m’évader pour un moment dans le monde de Bill Disley, que j’ai hâte de retrouver dans une prochaine aventure.
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Meurtres pour zéro

Cette nouvelle des années 1950 est un ovni de la littérature populaire. En raconter l’histoire ne sert à rien, il faut que chacun se fasse sa propre idée de cette histoire. Ce que je peux en dire, c’est que l’auteur, un parfait inconnu ayant écrit sous différents pseudonymes, réussit un tour de force incroyable: raconter en peu de pages une histoire à la vitesse grand V dont certains auteurs actuels auraient réussi à narrer avec moult détails les événements relatés dans un pavé de 500 pages. C’est ce qui m’a plu chez ce mystérieux Flanigham: la concision, qui n’est plus du tout au goût du jour. Son style vif et incisif, sans fioritures, a également trouvé mon assentiment.



Le hic, parce qu’il y en a un bien entendu pour que ma note ne soit pas meilleure, c’est que l’histoire s’emballe si vite qu’elle s’embrouille tout aussi vite et que l’on n’assiste plus qu’à un jeu de massacre. C’est bien regrettable, l’histoire avait pourtant bien commencé.

D’une noirceur difficile à dépasser, l’intrigue se mue en farce, à moins que l’auteur l’ait conçue comme une illustration parfaite du nihilisme, auquel cas j’adhère.

Comme annoncé d’entrée, au lecteur de s’en faire sa propre idée. Une histoire écrite pour tous ceux et celles qui sont prêts à s’évader pour quelques minutes dans un monde fou, fou, fou.
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Les aventures de Bill Disley, tome 3 : Une ..

Depuis le moment, il y a quelques années, où j’ai découvert le personnage de Bill Disley et la plume de son mystérieux auteur, J.-A. Flanigham, je n’ai de cesse, régulièrement, de me plonger dans les récits de cet écrivain dont j’affectionne tout particulièrement le style…



Car, de J.-A. Flanigham, on ne connaît que les textes et sa période d’activité (1945-1959). Probablement, un autre pseudonyme peut lui être accordé : Raymond Gauthier.



Mais, le principal à savoir est l’excellence de sa plume et sa maîtrise des incises de dialogues (ces indications scéniques qui, en quelques mots, en disent plus sur l’état d’esprit des personnages que de longs discours), sa maîtrise également du récit noir et l’humour dont il fait preuve dans certains de ses textes, notamment dans les aventures de Bill Disley.



Quant à Bill Disley, il s’agit d’un reporter londonien travaillant pour le Star Express et qui, en compagnie de son ami-garde du corps-majordome-ancien boxeur-ancien pickpocket, n’hésite jamais à se lancer dans l’aventure.



On retrouve, en plus du duo, généralement l’ami de Bill Disley, l’inspecteur Martin de Scotland Yard.



Ces personnages sont apparus dans des fascicules de 32 pages à partir de 1946 dans la collection « murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert. Ils vécurent ainsi 27 petites aventures, rééditées à partir de 1949, en changeant parfois de titre, dans la collection « Police-Roman » des éditions Lutèce.



À partir de 1951, les mêmes éditions Lutèce offriront une collection propre au personnage : « Les aventures de Bill Disley », qui regroupera 12 petits livres de 132 pages, la plupart s’appuyant pour tout ou partie d’intrigues empruntées à la première salve.



Une troisième fournée de 13 titres verra le jour en 1955, regroupée dans la collection « Nouvelles aventures de Bill Disley »…



« Une certaine Priscilla Smith » est le troisième épisode de la collection « Les aventures de Bill Disley ». Il est initialement paru en 1952.



Bill Disley est contacté par son ami Bob qui lui demande d’enquêter sur la mort de Priscilla Smith, une jeune femme dont il était proche depuis 5 ans pour habiter des chambres sur le même palier d’un hôtel.



Dans la foulée, c’est M. Streep, un riche exportateur, qui le mande pour lui confier la même tâche, lui révélant que Priscilla Smith était sa fille illégitime qui s’était présenté à lui il y a quelques années.



Invité à une soirée chez M. Streep, Bill Disley va se rendre compte qu’il a affaire à une famille dysfonctionnelle entre le père droit et vertueux, l’épouse qui ne semble par partager ces traits de caractère, le beau-fils détestable et dédaigneux, la nièce aux troubles psychiatriques évidents et une jeune fille, amie de Priscilla Smith et qui semble bien connaître le beau-fils de la famille.



Si on ajoute d’autres meurtres, un trafic d’armes, des agressions… l’aventure va être mouvementée.

Bon, on retrouve donc Bill Disley dans un troisième épisode où il navigue en terrain connu, du moins dans une ambiance qui lui est plus habituelle que l’histoire d’espionnage du précédent épisode.



Ici, tous les éléments d’un récit de Flanigham sont présents entre les femmes volages ou vénéneuses ou vénales (ici, il y a des trois), des hommes pervertis, de l’argent, de la misère, de la rancœur, de la vengeance, de la noirceur, des troubles psychiatriques, une ambiance délétère…



À la lecture de cet épisode, je me rends compte que, comme le précédent, l’histoire reprend un bout d’intrigue d’un des récits courts de la première fournée.



Malheureusement, comme pour le précédent, impossible de remettre la synapse sur le titre concerné.



Pas très grave, mais cela a tendance à m’agacer.



Peu importe, car, ce récit-ci faisant 32 000 mots, on se doute qu’il diffère grandement de celui dont il s’inspire et qui ne devait pas atteindre 10 000 mots.



Durant la lecture, difficile de ne pas penser que ce texte a été rapidement écrit, peu ou pas relu, que ce soit par l’auteur ou par l’éditeur.



Effectivement, outre les nombreuses fautes dans la version originale, on constate également des problèmes de noms erronés, l’auteur se mélangeant les crayons par moment dans ses personnages, ce qui arrive à tout le monde, mais que l’auteur, normalement, détecte à la relecture (erreurs qui ne sont pas présentes dans la réédition numérique récente).



Autre chose qui « choque », c’est que le prénom du Boss du Star Express a changé. Il ne se prénomme plus Bob, mais Ned.



Peut-être est-ce dû au fait que l’ami de Bill se prénomme Bob et que Flanigham a voulu changer celui du boss pour que le lecteur ne soit pas perdu. Ou alors, est-ce tout simplement une inversion entre les prénoms des deux personnages, l’ami devant s’appeler Ned… allez savoir.



Malgré ces « coquilles », la lecture est agréable, plus que celle des deux premiers épisodes, car Bill est plus à l’aise dans cette ambiance un peu délétère. De plus, Jeff est plus présent, plus important dans cette intrigue et les dialogues entre les deux amis sont un des points forts de la série.



Pour le reste, du classique dans l’univers de Bill Disley même si, pour l’instant, le personnage est plus à l’aise dans un format fasciculaire de 32 pages que dans ce format un peu plus long.



Peut-être les épisodes suivants me feront mentir. Du moins, je l’espère.



Au final, un troisième épisode qui monte un peu en puissance et dans lequel Bill Disley est plus à l’aise et plus accompagné par son alcolyte (un acolyte alcoolique) Jeff.

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Les aventures de Bill Disley, tome 2 : Baga..

Je poursuis ma découverte de « Les aventures de Bill Disley » de J. – A. Flanigham, une série de 12 livres de 130 pages publiés entre 1952 et 1953 chez les éditions de Lutèce…



Pour rappel, Bill Disley est un journaliste londonien travaillant pour le Star Express et qui passe son temps à vivre de dangereuses aventures en compagnie de son ami-majordome-garde du corps, Jeff, un ancien boxeur propickpocket.



Ces personnages, ainsi que leur ami l’inspecteur Martin de Scotland Yard, sont déjà apparus dans 27 fascicules (sans compter les rééditions ou reprises en changeant de titre) dans la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert puis dans la collection « Police-Roman » des éditions de Lutèce, dans la seconde moitié des années 1940…



Quant à J.-A. Flanigham, derrière ce pseudonyme se cache un auteur français dont l’identité nous est inconnue, mais qui était doté d’une belle plume et qui eu une imposante production entre 1945 et 1959.



Il a d’ailleurs écrit plusieurs séries (dont trois destinées à Bill Disley, mais également deux courtes regroupant les aventures de Dick et Betty Reutel et, également, des membres de l’agence de détectives Garnier) et de nombreux récits noirs d’excellentes factures.



« Bagarres autour de l’atome » est initialement paru en 1952 et est le second opus de la série.



Bill Disley reçoit la visite de Jane, une espionne avec laquelle il travailla pendant la guerre et qui vient lui confier sa jeune sœur le temps de remplir une mission dangereuse… tellement dangereuse qu’elle va y laisser sa vie. Bill et la sœur de Jane vont tout faire pour venger Jane, mais les risques seront nombreux, car l’ennemi n’est autre qu’un ancien membre de la Gestapo, le terrible Krals, maître du déguisement…



On retrouve Bill Disley, cette fois mêlé à une affaire d’espionnage autour d’une usine où est tripatouillé l’atome.



Bien que le sujet abordé soit donc celui de l’espionnage, le genre du récit, lui, ne diffère guère des autres aventures de Bill Disley.



Si le genre est le même que d’ordinaire (je compte dans l’ordinaire les 27 fascicules de 32 pages que j’ai déjà lus) par contre, le plaisir semble faiblir dans le passage à un format plus long (plus de 30 000 mots à la place des moins de 10 000), du moins dans les deux premiers épisodes de cette nouvelle série.



Dans celui-ci, en plus, j’ai été perturbé par le passage entre Madeline et Krals, passage que j’ai déjà lu dans un autre titre sans réussir à l’identifier, ce qui a tendance à m’agacer. Ce passage se trouve-t-il également dans un des courts Bill Disley, un autre titre de l’auteur ou bien même un titre signé par un autre que J.-A. Flanigham ? Pour l’instant, je ne saurais dire, ce qui m’irrite, donc, et, du coup, a nui un peu à ma lecture.



Ce n’est pourtant pas le format de 30 000 mots qui perturbe l’auteur, puisqu’il a écrit également des récits noirs de cette taille, mais peut-être Flanigham a-t-il peiné à trouver le bon dosage pour que ses personnages s’épanouissent sur un plus long format.



D’ordinaire, deux éléments forts faisaient la qualité des petits épisodes : l’art de l’incise (dont j’ai très souvent parlé) et les dialogues entre Bill et Jeff.



Là, les dialogues sont forcément plus espacés, et les incises me semblent moins pertinentes (mais ce peut être uniquement un ressenti du fait de mon agacement).



Malgré tout, l’ensemble demeure plaisant à lire même si, pour tenir la distance, l’auteur est obligé de compter sur des rebondissements inhérents à des réactions bébêtes des personnages (bon ou mauvais) qui, ayant leurs adversaires à leur merci, tergiversent pour laisser leur laisser la possibilité de s’en tirer.



Au final, les aventures de Bill Disley peinent, dans les premiers épisodes, à séduire autant sur un format long qu’elles ne le faisaient sur un format court. Dommage. À voir pour les suivants.
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Les aventures de Bill Disley, tome 1 : L'av..

Bill Disley est un des personnages récurrents de l’énigmatique auteur de la littérature populaire J.-A. Flanigham.



De J.-A. Flanigham, je ne vous en dirai pas plus que pour mes précédentes chroniques sur un de ses titres (et elles sont déjà nombreuses) si ce n’est que sa période d’activité se situe en 1945 et 1959 et qu’entre ces deux dates, il a beaucoup, beaucoup écrit.



S’il a développé plusieurs personnages récurrents comme les aventuriers modernes Dick et Betty Reutel ou les membres de l’agence de détectives Garnier, c’est Bill Disley, un reporter anglais, qui monopolisa principalement sa plume (en dehors des récits indépendants) au point qu’il mit en scène le personnage en trois phases.



La première est celle que j’ai déjà beaucoup évoquée (j’en ai chroniqué chaque titre). Elle s’étale principalement sur les années 1946-1947 (jusqu’à 1950 avec les rééditions) et est publiée dans la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert puis « Police-Roman » des éditions Lutèce. Elle comprend 27 fascicules de 32 pages (10 000 mots environ).



La deuxième, celle qui nous intéresse aujourd’hui, regroupe dans une collection dédiée titrée « Les aventures de Bill Disley ». Elle démarre en 1952, se termine en 1953 et propose 12 fascicules de 68 pages d’environ 32 000 mots (dont certains sont des récits précédents rallongés).



La troisième, titrée « Nouvelles aventures de Bill Disley » débute en 1955, se termine en 1956 et propose 13 titres dont la plupart résultent d’une réécriture de récits de la première salve.



« L’aventure se joue la nuit » est le premier titre de la seconde salve et est donc paru en 1952 sous la forme d’un fascicule de 68 pages.



Bill Disley est appelé par son ami Martin de Scotland Yard pour venir le rejoindre à la taverne des « Trois corbeaux » où un homme est mort empoisonné par une injection.



Le défunt, au moment de succomber, discutait avec un dénommé Ned Brenton, un escroc sortant tout juste de prison. Celui-ci affirme qu’un curieux marin s’est interposé entre lui et la victime jusqu’avant que celle-ci ne s’écroule.



Plus tard, la taverne explose tandis que l’étrange marin est retrouvé mort…



Bon, j’étais curieux de savoir ce que pouvait donner un épisode de Bill Disley à travers une histoire un peu plus développée.



Bill Disley et son acolyte Jeff sont des personnages auxquels je me suis attaché sur de petits récits. Des histoires de 10 000 mots.



Qu’en serait-il sur plus de 30 000 mots ?



Je ne pourrai pas réellement répondre après cette lecture puisque, malheureusement, pour des raisons indépendantes de ma volonté, ma lecture a été par trop hachée, morcellée pour que je puisse savourer pleinement le texte (du moins à sa juste valeur).



Du coup, mon ressenti s’appuie principalement sur ce que je connais de l’auteur et des personnages.



La plume de J.-A. Flanigham excelle principalement, comme toujours, dans les incises de dialogues, les indications scéniques qui permettent de mieux cerner l’état d’esprit des personnages et qui rythment à la fois l’histoire et les dialogues.



Elle excelle également dans les dialogues, surtout dans les joutes verbales pleines d’humour entre Bill, Jeff et Martin.



Pour l’intrigue, du fait de ma lecture anarchique, difficile de l’appréhender pleinement même si on retrouve les éléments usuels d’une histoire de J.-A. Flanigham, c’est-à-dire une belle femme vénéneuse ou vénale ou les deux qui, soit volontairement soit involontairement est responsable de la déchéance de l’homme…



Ici, on retrouve également des notions d’espionnage, d’inventions, que l’auteur aime manipuler dans ses intrigues.



Pour le reste, j’évoquerais le plaisir de retrouver les personnages, surtout Jeff…



Au final, quel plaisir de retrouver les personnages de Bill Disley et son acolyte Jeff sur un format plus long que d’ordinaire...
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À corps perdus

Je vous parle souvent d’auteurs que vous ne connaissez pas.



Parfois juste parce qu’ils ont beaucoup écrit pour la littérature populaire fasciculaire que j’affectionne tout particulièrement.



D’autres fois, parce qu’ils ont beaucoup écrit et, qu’en plus, j’adore leurs récits, leurs plumes et leurs personnages.



C’est indéniablement le cas de l’écrivain du jour : J.-A. Flanigham…



Si vous ne le connaissez pas, je vous rassure, moi non plus. Du moins, je ne connais pas l’homme (ou la femme, mais j’en doute) qui se cache derrière ce pseudonyme. D’ailleurs, personne ne semble connaître la véritable identité de l’auteur…



Mais peu importe, la seule chose qui m’intéresse, chez un écrivain, ce sont ses récits et, de ce côté-là, Flanigham ne m’a jamais déçu.



Que ce soit à travers ses différentes séries (« Les aventures de Bill Disley » ; « Dick et Betty, aventuriers modernes » ; « L’agence Garnier ») ou par la lecture des autres récits de l’auteur, je n’ai jamais été déçu.



En effet, même quand l’intrigue était plus faible ou moins intéressante, que les personnages étaient moins attachants ou moins originaux, il y a toujours quelque chose qui me charme dans les textes de J.-A. Flanigham : sa plume.



Et quand je dis « sa plume », je devrais plutôt évoquer sa parfaite maîtrise des incises de dialogues, ces petits passages que l’on peut comparer à des indications scéniques dans une pièce de théâtre et qui permettent, en quelques mots, d’en savoir plus sur l’état d’esprit des personnages et qui rendent l’ensemble du texte beaucoup plus vivant.



Et cette maîtrise, cet art, J.-A. Flanigham le possédait pleinement.



On peut s’en rendre une nouvelle fois compte avec « À corps perdus » un récit noir de 27 500 mots paru initialement sous la forme d’un fascicule de 96 pages dans la collection « Le Verrou » des éditions Ferenczi en 1957.



Mireille est la petite fille riche et inconséquente d’un magnat de la Presse. Quand son père la somme de prendre des responsabilités et de travailler, elle accepte de prendre en main le magazine paternel « Cœurs modernes ». Mais, en fait, elle fait faire tout le travail par Lucile, une fille de famille pauvre qu’elle connaît depuis toute petite.



Un matin, Lucile demande par téléphone à Mireille de venir chez elle, mais, quand cette dernière arrive au domicile, c’est pour retrouver la jeune femme morte, dans sa baignoire, le visage horriblement mutilé, de la même manière que dans ses rêves étranges. Soudain, elle entend sa voix déformée raconter comment, souvent, elle fait ce songe où elle écrase le visage de Lucile à coup de pierre et elle s’évanouit…



Voilà un récit qui est symptomatique du talent de son auteur.



Effectivement, l’intrigue, dans les mains d’un autre écrivain, m’aurait probablement lassé tant elle est à cent lieues de celles que j’affectionne. Faux semblants, relations toxiques, mensonges et trahisons aussi bien entre les deux femmes qu’entre les différents protagonistes à venir, je me serais fatalement ennuyé si ce n’était conté par la plume de Flanigham et si sa maîtrise des incises ne faisait pas toute la différence.



Alors, oui, à chaque fois que je chronique un texte de l’auteur, je mets en avant son art des incises, mais il ne faut pas croire que ce soit là son unique talent. L’écrivain manie parfaitement la langue, les mots, est un excellent conteur et propose parfois (souvent), des intrigues intéressantes. Mais, même quand il faiblit dans l’une de ces qualités, sa maîtrise des incises fait toute la différence à tel point que j’en suis effroyablement jaloux.



Cependant, même si le sujet de fond m’intéresse moins, il faut bien reconnaître qu’en moins de 30 000 mots Flanigham place son ambiance, ses personnages et propose à la fois du mystère et de multiples rebondissements.



Et, comme à chaque fois dans les romans noirs de l’auteur, le noir imprègne tous ses personnages ou presque et, au final, il n’y en a pas un pour racheter l’autre.



Certains pourraient trouver choquant le « s » de « perdus » du titre, avançant que l’expression ne prend pas ce « s ».



Certes, mais le titre prend plusieurs sens et, surtout, correspond plus à « corps perdus », aussi bien physiquement, dans les morts, que moralement, dans l’investissement de certains dans leurs affaires.



Au final, encore un récit noir qui ne démentira pas tout le talent de J.-A. Flanigham qui parvient à subjuguer le lecteur grâce à sa plume, son art de l’incise, même quand on ne l’est pas par l’intrigue.
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Jeux dangereux

C’est toujours exaltant de découvrir une œuvre ou l’auteur d’une œuvre que personne ou presque ne connaît.



Mais, en parallèle, c’est très frustrant de ne pouvoir parler de cette œuvre ou de cet auteur, faute de trouver des personnes connaissant l’une ou l’autre.



C’est ce que je ressens souvent, lors de mes découvertes, qu’elles soient littéraires ou cinématographiques, du fait que mon intérêt se porte presque toujours vers des œuvres oubliées ou méconnues dans notre Pays.



C’est gênant quand il s’agit de films étrangers (de Hong Kong, de Corée du Sud, du Japon ou plus récemment d’Inde), ça l’est encore plus quand ladite œuvre provient de notre si beau patrimoine.



En clair, j’aime la littérature populaire fasciculaire du siècle dernier, une immense part de notre patrimoine boudé, oublié ou méconnu des lecteurs d’aujourd’hui.



Dans cette immensité (et encore, je ne m’intéresse qu’au genre policier), le nombre d’auteurs sur lesquels j’aimerai échanger est grand.



Et, parmi ce grand nombre, je suis las de ne point trouver d’autres lecteurs des textes d’Albert Boissière, de Maurice Lambert ou, plus sûrement, de J.-A. Flanigham.



C’est de ce dernier dont il est question aujourd’hui puisque « Jeux dangereux », un fascicule de 64 pages publié en 1958 dans la collection « Police et Mystère - 2e série » des éditions Ferenczi, est signé J.-A. Flanigham.



De l’auteur, je ne peux rien vous dire, car on ignore qui se cachait derrière ce pseudonyme.



Certains avancent l’hypothèse qu’il s’agisse d’un pseudonyme commun à plusieurs auteurs. Mais, après lecture de plusieurs dizaines de titres signés J.-A. Flanigham, j’ai bien du mal à croire à cette thèse tant le style est homogène et excellent d’un texte à l’autre.



Tout ce que je puis vous apprendre c’est que le pseudonyme apparaît en 1945 et signe des textes pour les Éditions du Moulin Vert, puis pour les éditions Lutèce et, enfin, pour les éditions Ferenczi, jusqu’en 1959.



Que le même auteur utilisait probablement un autre pseudonyme, Raymond Gauthier.



Qu’il écrivit plusieurs dizaines de récits autour du personnage Bill Disley, un reporter anglais, puis de Dick et Betty Reutel, des aventuriers (anglais eux aussi) ainsi que 6 aventures des membres de l’Agence Garnier sans compter un bon nom de récits noirs.



Enfin, que l’auteur était passé maître dans l’art de l’utilisation des incises, ces indications scéniques souvent insérées dans les dialogues et qui permettent d’appréhender mieux l’état d’esprit des personnages.



Peter est un diplomate anglais en poste à Paris. Ronald, qu’il a bien connu durant la guerre et avec lequel il est demeuré ami, est un agent des services secrets américains chargé de négocier des documents avec un traître d’une organisation de Défense des Intérêts Orientaux. Raoul, un agent de la D.S.T., pilote l’affaire.



Aussi, quand Ronald trouve la mort suite à un sabotage de son véhicule, Raoul propose à Peter de prendre du service et de découvrir qui a assassiné son ami et pourquoi.



Pour ce faire, il devra se rapprocher d’une chanteuse de cabaret, Maryse Dahl, qui est très proche d’un espion italien au rôle énigmatique…



C’est donc à un récit d’espionnage que nous convie cette fois J.-A. Flanigham.



Si l’intrigue se déroule à Paris, elle met en scène protagonistes de différents pays : Égypte, pays de l’Orient, anciens nazis, Américains, Français…



Comme souvent chez Flanigham et dans ce format médiant (fascicule de 64 pages ; récit d’environ 20 000 mots ; moitié d’un petit roman) son intrigue est à la fois simple et complexe.



Ici, une affaire d’espionnage assez simple : des traîtres dans une organisation cherchent à vendre des informations ; et une double affaire de vengeance impliquant des civils.



Et comme toujours, il y a au moins une femme au centre de l’intrigue (ici, une seule, la chanteuse de cabaret).



Généralement, la femme n’a que deux rôles chez Flanigham : l’oie blanche ou la femme vénéneuse et/ou vénale.



Ici, la même femme joue les deux rôles…



Il faut bien avouer que l’intrigue, format oblige, n’est pas haletante.



Et c’est là que l’on constate que le talent de Flanigham, notamment son art des incises, fait toute la différence.



Car, grâce à ces indications scéniques nombreuses, l’auteur parvient à la fois à densifier son récit et ses personnages. Par ces incises, il donne corps aux personnages, dépeint leurs sentiments en quelques mots, en un geste décrit, ce qui rend l’ensemble à la fois plus consistant et surtout plus intéressant à lire.



On pourrait presque se dire que peu importe l’histoire, ces incises rendent forcément le texte plaisant et c’est un talent rare que celui-ci et difficile à acquérir.



C’est pour cette raison que je ne crois pas à la thèse du pseudonyme commun. J’ai bien du mal à imaginer plusieurs auteurs maîtrisant aussi bien ce talent rare.



Bref.



Malgré cette intrigue qui n’est pas la plus intéressante au monde, J.-A. Flanigham parvient, parfois, à toucher le lecteur, ainsi que certains personnages qui, pourtant, se vantent de n’être point sentimentaux.



Pour le reste, une histoire d’espionnage, de meurtres, de mystification, de vengeance qui se révèle agréable à suivre même pour ceux qui, comme moi, ne sont pas fans de récits d’espionnage.



Au final, le talent de J.-A. Flanigham parvient à rehausser l’intérêt d’une histoire qui, écrite par un autre auteur, aurait pu me lasser. Ce n’est pas cette fois-ci que je serai déçu par la plume de J.-A. Flanigham…
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Mort deux fois

J.-A. Flanigham est un auteur énigmatique de la littérature populaire fasciculaire qui œuvra entre 1945 et 1959.



Dans ce laps de temps, ce pseudonyme (on ignore quel auteur se cachait derrière) signa plus d’une centaine de titres (130 en comptant les quelques rééditions) que l’on pourrait diviser en 4 catégories.



La première, la plus conséquente, est consacrée aux aventures du reporter Bill Disley.



Effectivement, le personnage eut le droit à trois séries distinctes, d’abord sous la forme de fascicules de 16 ou 32 pages, puis des épisodes plus imposants pour ses nouvelles aventures.



La deuxième est destinée aux aventures de Dick et Betty Reutel, un couple d’aventuriers détectives. Elle compte 7 ou 8 titres d’environ 10 000 mots.



La troisième comprend les aventures de l’Agence Garnier. Six épisodes d’environ 20 000 mots.



Puis vient celle regroupant les récits noirs de l’auteur, des fascicules de 32, 64, 96 pages destinées à des collections policières telles « Police et Mystère - 2e série » de Ferenczi.



C’est à cette dernière catégorie qu’appartient « Mort deux fois », un fascicule de 64 pages paru en 1958 dans la collection « Police et Mystère - 2e série » des éditions Ferenczi.



Maria est la secrétaire de l’écrivain à succès Fabienne Plessy. Quittée par l’homme qu’elle aime, elle s’en épanche envers sa patronne et se rend alors compte que celle-ci était la maîtresse de son amoureux.



Quand les deux jeunes femmes apprennent la mort de ce dernier, elles ne se doutent encore par que ce crime n’est que la pierre d’achoppement d’une sanglante affaire…



Dans ce court roman de 20 000 mots, J.-A. Flanigham met en place une intrigue à la fois simple et complexe avec de multiples personnages, tant du côté des suspects que de celui des enquêteurs puisqu’en plus des deux policiers, l’affaire avancera grâce au travail d’un journaliste, d’indics et autres…



Comme dans tout récit noir de J.-A. Flanigham, celui-ci étant inspiré par les romans noirs à l’américaine, la femme est au centre de tout. Femme vénale, femme fatale, femme vénéneuse, les femmes sont, pour la plupart, jeunes, belles, et sources des pires travers de la société.



« Mort deux fois » n’échappe pas à la règle d’autant que ce n’est pas une, ni deux, mais trois femmes qui sont au cœur de ce drame.



L’auteur relie le crime français à celui d’outre-Atlantique à travers une double passerelle, celle mise en place par le personnage de Frédo, un gangster américain venu en France et celle d’un consortium du crime américain ayant lancé des tueurs dans l’hexagone.



Si l’on retrouve également l’art des incises de l’auteur, on peut cependant reprocher qu’il n’est pas ici porté si ce n’est à son paroxysme, du moins au niveau habituel.



L’auteur abuse effectivement de certaines incises, soit par manque de temps, soit par manque de relecture à moins que ce ne soit pour signifier des tics des personnages, mais j’en doute (ou alors, ce n’est pas assez explicite).



On peut également regretter qu’il n’y ait, dans cette histoire, aucun personnage attachant, les deux devant jouer ce rôle (l’inspecteur et la secrétaire de la romancière) n’étant pas assez fort ou assez développés pour attirer l’empathie du lecteur.



Heureusement, même quand J.-A. Flanigham n’est pas au meilleur de sa forme, cela ne l’empêche pas de livrer un texte appréciable et de proposer une lecture agréable à défaut de très agréable.



N’oublions pas que le format fasciculaire 64 pages est un format dans lequel il est difficile de s’épanouir. On en attend logiquement bien plus qu’un fascicule de 32 pages à qui on pardonnera un scénario basique ou certaines facilités, en oubliant qu’il ne permet pas de livrer autant que dans un roman de taille classique.



Au final, un récit noir à l’intrigue un peu complexe qui pâtit d’un trop grand nombre de personnages (même si certains n’apparaissent qu’en filigrane) et, surtout, de personnages principaux auxquels on a un peu de mal à s’attacher.
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Morte à jamais

Jamais je ne clamerai assez toute la passion que je porte à la plume de l’auteur J.-A. Flanigham…



Et pourtant, difficile d’apprécier autant un écrivain dont on ne sait strictement rien.



Car, J.-A. Flanigham est indéniablement le pseudonyme d’un auteur français du siècle dernier.



Le premier texte signé de ce pseudonyme apparaît en 1945 dans la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert.



Il disparaît en 1958, avec le titre « Mi-Carême sanglante » dans la collection « Police et Mystère - 2e série » des éditions Ferenczi.



Entre les deux, près de 130 récits portent cette signature. Une partie est issue des rééditions affichées ou masquées.



Des fascicules de 16, 32, 64, 128 pages, quelques récits pour des magazines…



Des personnages récurrents : Bill Disley, Dick et Betty, les membres de l’agence Garnier…



Des récits ou des romans noirs…



Mais un point commun dans tous les textes de l’auteur : la qualité littéraire, l’art et la maîtrise des incises, de la narration et du genre abordé.



Bref, j’adore la plume de J.-A. Flanigham et réfute l’hypothèse émise par certains qu’il s’agit en fait d’un pseudonyme commun à plusieurs écrivains.



Car J.-A. Flanigham sait être drôle, touchant, tendre, sombre…



Car J.-A. Flanigham sait surtout écrire, bien écrire… très bien écrire…



Car J.-A. Flanigham est inspirant, de par son style, de par ses personnages.



Bref, je n’aurai de cesse de clamer toute l’admiration que j’ai pour J.-A. Flanigham et qu’importe que je ne sache jamais qui se cachait derrière ce pseudonyme.



Si j’ai dégusté les premières aventures de Bill Disley et toutes celles de Dick et Betty Reutel, que j’apprécie pour la légèreté et le format court ou toutes celles de l’Agence Garnier, j’aime de temps en temps plonger dans un récit noir de l’auteur.



C’est une nouvelle fois le cas avec « Morte à jamais », un titre publié initialement sous la forme d’un fascicule de 64 pages dans la collection « Police et Mystère - 2e série » des éditions Ferenczi en 1958 (l’avant-dernier titre paru de l’auteur. Un autre fut annoncé, mais n’a jamais été publié)…



Douchka l’aventure, tel est le surnom de cette belle jeune femme d’origine russe qui change de personnalité et d’identité pour charmer de riches et crédules hommes afin de les dépouiller d’une partie de leur fortune.



Mais elle n’agit pas seule, elle appartient à une association dirigée par David Frommel, alias David-le-rapace ou David-le-rat…



Douchka déteste les hommes, n’a jamais connu une vie normale et, pourtant, quand elle rencontre par hasard Thierry, c’est le coup de foudre.



Alors, elle n’a plus qu’un désir, laisser l’aventure derrière elle. Mais David-le-rapace n’acceptera jamais de perdre son gagne-pain. Alors, pour que son rêve se réalise, Douchka n’aura plus que deux solutions : tuer… ou mourir…



J.-A. Flanigham nous livre là un récit classique dont l’intrigue souffre un peu du fait de la concision exigée par le format du fascicule 64 pages.



Ne pouvant développer son histoire et ayant pour obligation d’écrire vite, l’auteur va donc sombrer dans une certaine facilité pour poser son intrigue et user un peu trop des hasards de la vie qui font que les personnages se rencontrent un peu trop facilement.



On pardonnera ce travers qui est inné au format et on appréciera une intrigue certes un peu trop commune avec un personnage désireux de se ranger des voitures, mais dont les partenaires voient d’un mauvais œil ce changement d’attitude.



Pour une fois, J.-A. Flanigham ne fait pas de son personnage féminin une personne totalement vénale et vénéneuse. Certes, au départ de l’histoire, Douchka s’inscrit dans le style de femmes qui pullulent dans les romans noirs à l’américaine dont s’inspire l’auteur, ces belles mantes religieuses qui en veulent à la vie ou à l’argent des mâles aveuglés par leur désir.



Mais Douchka va changer en découvrant l’amour… oui, dit comme cela, ça pourrait avoir l’air un peu gnangnan, mais Flanigham est plus doué que moi pour présenter la chose.



On se retrouve alors dans un récit, là aussi classique, de rédemption, une rédemption difficile à acquérir et qui n’a d’autre aboutissement que la mort, la sienne ou celles des autres…



On regrettera également que Flanigham n’use qu’avec parcimonie des incises (son habituel point fort) et qu’il a du mal à enrober ses clichés (le bel homme, la belle femme, le méchant vilain, les hommes riches et naïfs) avec un peu plus de substance.



M’enfin, comme dirait l’autre, il ne faut pas être trop exigeant avec un tel format contraignant.



Au final, pas le meilleur récit ni le plus noir de l’auteur, mais un texte de près de 20 000 mots qui se lit avec plaisir, car, après tout, un texte de J.-A. Flanigham se lit toujours avec plaisir. Et si vous n’en êtes pas convaincu, c’est que vous n’en avez jamais lu.
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Meurtres pour zéro

J'ai lu, j'ai vu, je n'ai pas été convaincu.

Je ne connaissais pas le vaudeville noir, maintenant c'est fait.

Les amants et maîtresses se croisent et se re-croisent.

Les meurtriers sortent du placard en claquant la porte bruyamment derrière eux.

Les assassins assassinent avec cruauté.

Les mourants meurent avec atrocité, une lueur d'effroi effroyable dans leurs yeux, une grimace grimaçante aux lèvres.

Désolé, ce très court roman n'est pas pour moi ; peut-être plaira-t-il à certains.
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Plus rien à perdre

J.-A. Flanigham est un auteur qui me tient tout particulièrement à cœur, car j’ai apprécié tous les titres que j’ai lus et j’en ai lu déjà un certain nombre.



Pourtant, je ne sais rien de J.-A. Flanigham, rien, car il s’agit là d’un pseudonyme de la littérature populaire fasciculaire des années 1950 et que personne, aujourd’hui, ne sait quel était l’écrivain qui se cachait derrière ce paravent.



Certains avancent qu’il s’agissait d’un pseudonyme commun à plusieurs auteurs, mais j’ai bien du mal à croire à cette hypothèse tant la qualité de la plume est hétérogène d’un titre à l’autre.



Bref.



J.-A. Flanigham fut en activité entre 1945 et 1959.



Entre ces deux dates, il signa presque une centaine de titres dont une bonne partie fut destinée à faire vivre le personnage de Bill Disley, un journaliste détective anglais.



Mais si l’auteur se consacra à ces récits légers et drôles ou à d’autres un peu plus sentimentaux avec les rares aventures de Dick et Betty Reutel, un couple d’aventuriers détectives, il excella également dans le pur roman noir à l’américaine comme il le démontra dans des récits courts ou dans quelques romans.



« Plus rien à perdre » est le titre d’un fascicule de 128 pages paru en 1958 dans la collection « Le Verrou » des éditions Ferenczi.



Une bande de voleurs de bijoux sévit dans les alentours de New York.



Quand elle dérobe la collection Garfield, sous la garde de la Mondial Company Assurance, dirigée par Léon Briot, Ronald Brent, son ami, détective et aventurier, décide de se lancer sur la trace des bijoux.



Pour ce faire, il se rapproche de la belle Reine Marlox, ancienne maîtresse d’un dangereux gangster et qui s’est rangée en épousant un milliardaire sexagénaire dont elle est devenue la veuve…



Mais, bientôt, les cadavres vont s’accumuler sur sa route sans qu’il parvienne à comprendre ce qu’il se passe…



Dans un roman noir à l’américaine, plus encore dans un récit de J.-A. Flanigham, la femme a une place prépondérante. Pas forcément enviable, mais indéniablement importante.



Car la femme est toujours celle par qui le malheur arrive, que cela soit de sa volonté ou non. Car, si l’enfer est pavé de bonnes intentions, il l’est encore plus de mauvaises et, en la matière, la femme est passée maître… dans les récits noirs de Flanigham.



D’ailleurs, une réflexion d’un des personnages résume assez bien l’image de la femme dans l’univers de Flanigham : « À votre âge… Vous fier aux femmes ».



Hé oui. Il ne faut jamais se fier aux femmes dans une histoire menée de la plume de Flanigham.



Et c’est une nouvelle fois le cas ici puisque le malheur vient des deux principaux personnages féminins.



Mais l’homme n’est guère mieux traité chez Flanigham (excepté le héros, et encore) puisqu’il est soit un malfrat, soit un alcoolique, soit un malfrat alcoolique.



L’alcool et la cigarette sont d’ailleurs omniprésents dans ces récits noirs (comme dans ceux de ses confrères, d’ailleurs).



Autant dire que Flanigham ne cherche pas à innover en la matière et se contente de livrer un récit marchant dans les pas de ceux de ses collègues du genre.



Et il y parvient généralement avec excellence, car, s’il ne cherche pas à se démarquer par le genre, par l’histoire ni par les personnages, il le fait, involontairement, probablement (c’est ce que l’on appelle le talent) par le style.



Un style qui brille par la maîtrise du genre, certes, de la narration, également, mais avant tout et surtout par l’art des incises, ces petites indications scéniques qui émaillent les dialogues (mais pas que) et qui indiquent bien des choses sur les personnages (état d’âme, intentions…) en seulement quelques mots. Un gain place appréciable dans le format fasciculaire, notamment celui très concis du 32 pages, mais également dans celui plus ample du 128 pages.



Car, ici, Flanigham a près de 40 000 mots à disposition (38 000) ce qui correspond à une taille classique des romans policiers de l’époque.



Si l’intrigue est un peu moins tortueuse et sombre (quoique) que celles ordinaires des récits noirs de l’auteur, elle n’en demeure pas moins sanglante et nous livre un panel de personnages à l’âme pas très reluisante…



On pourra regretter que le héros de l’histoire, Ronald Brent, ne soit pas plus étoffé, plus approfondi, ce qui aurait, à mon sens, donné de l’épaisseur à l’ensemble, mais c’est sûrement la volonté de l’auteur de laisser son détective marcher sur les traces des clichés en la matière.



Malgré tout, ce roman se lit agréablement (pour peu que l’on apprécie le roman noir) même si le début du texte manque un peu des fameuses incises dont je parlais, rendant celui-ci un peu plus plat.



Heureusement, avec l’action, ces indications de gestes et d’humeur reviennent et rendent alors le récit plus consistant et, du coup, plus prenant.



Au final, un bon roman noir de la part d’un auteur qui mériterait d’être plus lu de nos jours. Mais qui peut bien se cacher derrière la plume de J.-A. Flanigham ?....
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Les jeux sont faits

J.-A. Flanigham est un auteur que j’adore tout particulièrement sans savoir pour autant qui il est.



Effectivement, le pseudonyme de J.-A. Flanigham apparaît en 1945 dans les collections policières des éditions du Moulin Vert, notamment à travers les récits sur les aventures du journaliste Bill Disley.



Après plus d’une vingtaine de fascicules de 32 pages (ou 16 pages, double colonne, selon), ce personnage se verra consacrer deux collections de fascicules plus consistants « Les aventures de Bill Disley » et « Les nouvelles aventures de Bill Disley ».



Mais, jusqu’en 1959, J.-A. Flanigham signa d’autres récits, quasi tous policiers, certains autour d’autres personnages récurrents comme le couple de détectives Dick et Betty Reutel, ou des membres de l’agence de détectives Garnier, et d’autres, indépendants, publiés dans la « Série Noire et Rose » des éditions Lutèce ou encore dans les collections « Le Verrou » ou « Police et Mystère 2e série » des éditions Ferenczi…



En tout, 90 titres dont certaines rééditions.



Si l’auteur maniait la légèreté, l’amour, l’humour, dans les récits autour de Bill Disley ou ceux mettant en scène Dick et Betty Reutel, le reste de sa production est dirigée vers le roman noir à l’américaine.



Dans tous les cas, on reconnaît la patte de l’auteur (quel qu’il soit) par sa maîtrise et l’utilisation poussées des incises dans ou autour des dialogues, des indications scéniques permettant, en quelques mots, de rythmés les récits, mais, surtout, d’étoffer les personnages, de leur donner une âme, de permettre aux lecteurs de suivre les pensées de chacun.



« Les jeux sont faits » est un fascicule de 128 pages publié en 1958 dans la collection « Le Verrou » des éditions Ferenczi.



C’est bien la première fois que Marc Rogerel amène une femme à Little House, la pension tenue par la vieille Martha dans laquelle il vit depuis des années.



Pour l’occasion, Martha appelle tous les amis de Marc pour organiser une fête.



Pourtant, Clotilde, la femme en question, est persuadée que Martha ne voit pas d’un bon œil sa présence et que Marc n’avait aucune envie de voir ses amis. Pis, il semblait craindre quelque chose.



Et, quelques heures plus tard, alors que tout le monde est à moitié ivre, Marc est assassiné dans sa chambre d’un coup de poignard…



Clotilde appelle alors son ami Fred Mathieu, un journaliste, pour venir la chercher tandis que le commissaire Durteil et ses hommes débutent leur enquête.



Pour innocenter Clotilde, qui, après tout, figure au nombre des personnes des potentiels suspects, Fred Mathieu va mener ses propres investigations et découvrir la face cachée et sombre de la victime ainsi que les liens ténébreux qu’il a tissés autour de lui…



Le lecteur se retrouve donc dans le monde obscur de J.-A. Flanigham, un auteur mystérieux, mais assurément empreint de l’univers du roman noir à l’américaine.



Je fais souvent le parallèle entre Flanigham et Vernon Sullivan, le pseudonyme de Boris Vian pour écrire des romans noirs à l’américaine, notamment et surtout à cause des dates d’activités.



Vernon Sullivan est inventé en 1946 et meurt avec Boris Vian en 1959.



La période d’activité de J.-A. Flanigham se situe entre 1945 et 1959.



Tous les deux ont œuvré, mais pas que, dans une sorte de parodie du roman noir à l’américaine.



Mais, là où le sens de la parodie de Vian le pousse dans certains extrêmes (violence, sang, sexe, outrance, rocambolesque), Flanigham, lui, se concentrait sur l’âme noire des êtres humains… et plus particulièrement des femmes.



Il faut dire que la femme a une place prépondérante dans le roman noir à l’américaine même si celle-ci n’est pas toujours (rarement) enviable.



Celle-ci est soit la traînée, soit la vipère, celle par qui tous les malheurs arrivent (un peu comme dans la Bible).



Au mieux, elle devient l’ingénue, réconfort du héros et qui, par sa naïveté, peut également être source de problèmes.



Ici, Flanigham propose tout le panel de la femme du roman noir à travers différents portraits.



Clotilde, celle par qui le malheur arrive, car Marc Rogerel veut changer par amour pour elle.



La vieille Martha, une vieille belle, Maud Dartois, Magda, Annie, dont je ne dévoilerai pas les travers pour ne pas déflorer l’intrigue.



Toutes, qu’elles aient bons ou mauvais cœurs, sont source de malheurs pour les hommes…



Une nouvelle fois, Flanigham nous livre donc une sorte d’étude de mœurs à travers les méandres d’une intrigue dont les tenants et les aboutissants sont liés aux deux choses qui dirigent le monde : le cul et le pognon (l’amour et le pouvoir pour être moins cru).



Et les méandres de l’intrigue sont nombreux et tortueux autant que les secrets.



On retrouve l’art de la narration de Flanigham, sa maîtrise parfaite des incises qui permettent de mieux cerner ses personnages et apportent à chacun de ses textes une épaisseur, une densité, qui permet aux lecteurs de sentir l’ambiance étouffante du récit.



Mais on retrouve aussi, comme personnage central, comme enquêteur principal, un journaliste, corporation appréciée par l’auteur puisque celle de son héros récurrent fétiche : Bill Disley.



Certes, moins d’humour dans « Les jeux sont faits » que dans les aventures de Bill Disley.



Car, quand Flanigham trempe sa plume dans le noir, il ne fait pas semblant.



Pourtant, malgré le sombre, Flanigham se montre ici moins violent que dans certains de ses récits noirs même si la violence physique est remplacée par celle morale, bien plus perverse.



Bref, encore une fois un excellent récit qui rivalise allègrement avec ceux des auteurs américains ou des auteurs français de collection à succès, mais qui n’offrira pourtant pas à Flanigham la notoriété et, surtout, l’immortalité acquise par les auteurs dont les textes leur survivent et c’est fort dommage.



Ô, combien j’aimerais converser avec d’autres fans de l’auteur, (tout comme avec ceux d’Albert Boissière, de Maurice Lambert, de Charles Richebourg, de René Byzance…), mais je peine à en trouver.



Au final, un roman de J.-A. Flanigham ! C’est-à-dire, excellent, maîtrisé, sombre, tortueux, voire désabusé.
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Les aventures de Dick et Betty, tome 0 : Tr..

L’énigmatique écrivain J. A. Flanigham est l’auteur d’un nombre conséquent de fascicules policiers publiés entre 1946 et 1959.



Dans un premier temps, il écrit des aventures autour de personnages récurrents : Bill Disley, le reporter détective et Dick et Betty Reutel, un couple d’aventuriers détectives dont les récits sont publiés tout d’abord dans la collection « murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert sous la forme de fascicules de 16 pages, double colonne contenant des textes d’environ 11 000 mots.



Dans cette collection on retrouve 7 aventures de Dick et Betty, les autres sont consacrées à Bill Disley.



Les aventures de Bill Disley seront rééditées en partie dans la collection « Police Roman » des éditions Lutèce à partir de 1949.



Par la suite, l’auteur consacrera deux collections à son journaliste : « Les aventures de Bill Disley », à partir de 1951, et « Les nouvelles aventures de Bill Disley », à partir de 1955, sous la forme de livres de 128 pages.



Le reste de sa production sera principalement destinée aux collections Ferenczi « Police et Mystère 2e série » et « Le Verrou » ainsi qu’à la série « Les dessous de l’Agence Garnier », une série de 6 aventures destinées à autant de magazines « Miroir-Police » entre 1954 et 1955.



En ce qui concerne l’auteur, on ne sait rien puisque l’on n’a pas identifié qui se cachait derrière le pseudonyme.



« Trois femmes, un meurtre » est la toute première aventure de Dick et Betty Reutel, celle dans laquelle ils vont se rencontrer et s’aimer… Elle date de 1946 sous la forme d’un fascicule de 16 pages, double colonne.



Dick Reutel vient de passer un mois à naviguer sur un yacht en compagnie de son ami Robert Darcourt, de sa femme, d’un de ses associés Rémy Brent, de sa femme Sophie et de la jeune Betty.



Ils se sont ensuite tous réunis dans la villa de Darcourt pour conclure leur aventure, mais, durant la nuit, Robert est assassiné en pleine nuit d’une balle.



Le commissaire Stan mène l’enquête et découvre que la victime a été tuée avec l’arme de Dick Reutel, que celui-ci n’était pas dans sa chambre au moment du crime, que la femme de Darcourt, ainsi que les deux autres d’ailleurs, sont amoureuses de Dick.



Pourtant, Stan a du mal à croire à la culpabilité de Dick Reutel, Betty non plus et va tout faire pour la démontrer.



Découvrant cette aventure bien après les autres, je connais donc déjà Dick et Betty et le connais donc en tant que couple. Je les découvre alors totalement inconnus l’un de l’autre, pire, se détestant presque, du moins, étant agacé par l’autre.



J. A. Flanigham nous livre donc le récit de la rencontre des deux jeunes gens à travers un récit plus sentimental que policier, l’intrigue policière arrivant bien tardivement.



Pourtant, et bien que je ne sois pas féru de récits sentimentaux, il faut bien avouer que la plume de Flanigham fait passer facilement la pilule. En effet, grâce à un style un brin désuet, mais maîtrisé, relatant des sentiments tout aussi désuets, l’auteur livre un récit agréable à suivre d’autant que l’on sait comment il va se terminer.



Autant le dire tout de suite, si l’intrigue n’est pas le fort des fascicules, un format trop court pour qu’un suspens puisse réellement s’établir, ici, l’intrigue est reléguée au second plan voire au troisième. Mais qu’importe, le style de Flanigham suffit à me charmer, et ses incises dans les dialogues à me ravir.



Par contre, je suis assez surpris de l’utilisation d’indications théâtrales de mises en situation en début de chapitre afin de situer le décor ou l’histoire, une pratique que je découvre chez l’auteur et qu’il ne réutilisera plus, je crois, par la suite.



C’est assez surprenant, car peu dans la subtilité usuelle de l’auteur et cela semble démontrer une certaine inexpérience dans la maîtrise de sa narration qui est pourtant le fort de cet auteur.



Je n’oserais parler d’œuvre de jeunesse puisque ce texte n’est pas le premier publié par l’auteur et que les titres s’enchaînent très vite et son gérés avec maestria par un auteur que je considère comme un excellent écrivain.



Pour ce qui est du reste, on pourra regretter l’excessif charme de Dick Reutel, le fait que toutes les femmes sont à la fois belles et envoûtées par le même Dick, mais c’est un peu le principe de la série, mais aussi des romans noirs à l’américaine dont l’auteur s’inspire pour son écriture.



La solution de l’intrigue est aussi simple que l’intrigue elle-même et n’est d’ailleurs que d’une importance relative, le principal étant la rencontre entre Dick et Betty et leur passion l’un de l’autre et de l’aventure.



Au final, une gentille bluette doucement surannée et charmante menée de belle façon par l’un de mes auteurs préférés, qui marque le début des aventures de Dick et Betty Reutel, aventuriers modernes.
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Les aventures de Dick et Betty, tome 6 : Le..

Les couples de détectives, dans la littérature, ne sont pas si nombreux que cela. Bien évidemment, je ne parle pas de duos dont les partenaires, hommes et femmes, femmes et femmes ou hommes et hommes entrent dans une relation de séduction, ou ont des relations plus poussées, mais bien d’un homme et d’une femme mariés (pour la littérature populaire du siècle dernier) ou, pourquoi pas, de deux hommes mariés ou de deux femmes mariées voire, même pacsé(e)s.



D’ailleurs, comme ça, sans trop chercher, je n’en vois qu’un, que la plupart d’entre vous ne doivent pas connaître : Dick et Betty Reutel, un couple d’Anglais nés de la plume de l’énigmatique auteur J. A. Flanigham au milieu des années 1940.



Que vous ne connaissiez pas l’auteur, je vous rassure, cela est totalement normal, déjà parce qu’à l’heure actuelle on ignore qui se cachait sous ce pseudonyme actif entre 1946 et 1959, ensuite parce qu’il ne signa que des fascicules policiers pour les collections « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert et pour les collections « Verrou » et « Police et Mystère - 2e série » pour les éditions Ferenczi (plus une série de 6 titres autour de l’Agence Garnier pour un magazine).



Ensuite, parce que Dick et Betty Reutel ont vécu de trops rares aventures, moins de 8.



Mais précisons que J. A. Flanigham, derrière lequel certains voient le même auteur que celui qui signe Raymond Gautier à la même époque, ou, d’autres, un collectif d’auteurs (je ne crois ni à l’une et encore moins à l’autre théorie), est l’auteur d’une série (trois, en fait) autour du personnage du reporter détective Bill Disley, des récits brillant par une plume experte dans les incises de dialogue et dans l’humour.



Bref, « Dick et Betty, aventuriers modernes » virent leurs courtes aventures publiées au sein de la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert, sous la forme de fascicules de 16 pages double colonne contenant des récits indépendants d’environ 10 000 mots.



« Le meurtrier assassiné » est l’une de ces aventures.



Dick Reutel est invité pour une soirée organisé par Larry Hooper, un homme excentrique qu’il connut adolescent. Déjà à l’époque, Larry était considéré comme excentrique, alternant phases de spleen et moments de folies. En grandissant, les choses se sont empirés, sombrant dans la drogue, passant de femmes en femmes, surtout des femmes mariés et faisant des affaires un peu louche.



C’est dire si le bonhomme peut avoir des ennemis. D’ailleurs, il en a, probablement une dizaine, selon sa confession, et l’un d’eux veut plus sa mort que les autres puisqu’il lui a envoyé des lettres de menaces dont la dernière le prévient qu’il mourra dans la soirée, raison pour laquelle il a convié Dick Reutel pour identifier son meurtrier…



On retrouve le charmant couple que forment Dick et Betty Reutel, un couple dit « moderne » à l’époque, mais dont les vouvoiements et les minauderies fleur bleue rendent plutôt, à l’heure actuelle, quelque peu surannés.



Et c’est donc ce côté ampoulé de la relation, cette désuétude, qui donne, désormais, tout son charme à la série.



J. A. Flanigham, on le sait, maîtrise correctement le format court, habilement l’humour et parfaitement les incises de dialogues.



Si, notamment, dans les aventures de Bill Disley, où les personnages sont moins lisses, ces fameuses incises permettent de donner une meilleure idée des protagonistes à faible renfort de mots, elles demeurent, dans les aventures de Dick et Betty, agréables bien que moins productives.



De même quant à l’humour de l’auteur, humour qui passe le plus souvent, dans les aventures de Bill Disley, dans la relation et les dialogues entre Bill Disley et son ami Jeff.



Forcément, dans ce couple charmant, difficile de proposer des dialogues aussi railleurs et drôles, du coup, les personnages, et Dick en particulier, manient plutôt l’ironie désabusée.



Si l’on sait que le format court ne permet pas de développer une réelle intrigue, J. A. Flanigham tente, parfois, de proposer tout de même une histoire qui réservera quelques rebondissements et surprises.



C’est le cas ici même s’il ne faut pas s’attendre à l’intrigue du siècle.



Cependant, l’histoire est suffisamment intéressante, au départ, pour regretter que l’auteur n’ait pas le loisir de la développer plus, notamment à travers l’étude des dix assassins potentiels.



Certes, le début d’histoire n’est pas sans rappeler le fameux livre d’Agatha Christie, et je pense que la référence est volontaire, mais Flanigham s’en détache très vite, déjà en retournant l’intrigue : dix suspects potentiels pour un meurtre à venir et non dix personnes qui deviennent suspectes suite à un meurtre ; mais également dans la poursuite de son histoire.



Pour le reste, rien à dire de réellement pertinent à part deux trois répétitions un peu gênantes qui auraient pu être facilement évitées par une relecture (ce que les auteurs et les éditeurs de cette littérature fasciculaire n’avaient probablement pas le temps de faire).



Au final, un récit policier charmant, à l’intrigue pas si inintéressante que cela, et qui occupe très agréablement un petit moment de lecture.
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Les aventures de Dick et Betty, tome 7 : La..

Difficile de parler d’un auteur dont on ne connaît rien, ni sa vie, ni son visage, ni son identité, juste un pseudonyme et, encore, un pseudonyme dont ne sait s’il cache un homme, une femme ou un collectif (comme certains l’avancent).



Et pourtant, comme j’ai toujours l’habitude de le lire, la seule chose intéressant, chez un artiste, c’est son œuvre !



Et l’œuvre de J. A. Flanigham (puisqu’il s’agit de lui… ou d’elle… ou d’eux… ou d’elles), je commence un peu à la connaître à force de me plonger dans ses récits.



J. A. Flanigham eut une période d’activité (du moins sous ce pseudonyme) qui s’étale entre 1946 et 1959, treize petites années durant lesquelles il signa à peu près 90 titres, des fascicules contenant des récits entre 10 000 mots et 50 000 mots.



Le début de sa carrière (toujours sous ce pseudonyme) est destiné à la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert, à partir de 1946.



Pour l’occasion, il développe deux groupes de personnages récurrents.



D’un côté, le détective reporter Bill Disley, souvent accompagné de son fidèle Jeff, ancien boxeur et pickpocket et parfois de son ami de Scotlan Yard, Martin.



De l’autre, le couple d’aventuriers modernes : Dick et Betty Reutel, mondains et détectives



Les premiers personnages vivront près de 30 aventures dans un format court (16 pages ou 32 pages) qui seront rééditées par la suite dans la collection « Police-Roman ».



Les seconds en vivront moins de 10, de mêmes formats et parus et reparus dans les mêmes collections.



En plus de ces récurrents, on notera les membres de l’Agence Garnier, dont les 6 enquêtes furent destinées au magazine « Miroir-Police », puis quelques récits indépendants, dont tous les derniers, à partir de 1957, furent destinés à des collections Ferenczi : « Le Verrou » ou « Police et Mystère » 2e série.



Mais, revenons-en à Dick et Betty Reutel, puisque ce sont les personnages apparaissant dans le titre du jour : « La mort est dans le parc », un fascicule de 16 pages, double colonne, paru en 1946 dans la collection « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert et qui ne semble pas avoir eu le droit à une réédition depuis.



Dick Reutel, mondain et détective, est appelé par son ami inspecteur-chef au Yard, Méricourt, afin de lui apporter son expertise dans une affaire de meurtre. Effectivement, il connaissait et s’intéressait à William Garsson, qui fréquentait les mêmes milieux mondains que lui. Garsson a été retrouvé de bon matin, mort, dans le parc de sa propriété, une balle dans la tête.



Rapidement, Méricourt pense avoir trouvé le coupable, un dénommé Rudy Meuller, un pseudo artiste charmeur et excentrique que Dick connaît également, enfin, surtout sa femme Betty, que le poète courtisa avant qu’elle ne devienne Madame Reutel…



On retrouve donc le couple d’aventuriers modernes, ainsi qu’ils étaient surnommés à l’époque, et qui n’ont plus rien de moderne de nos jours étant donné l’aspect suranné et fleur bleue de leur relation.



Généralement, les aventures du couple sont à leur image : charmantes, douces, tendres, vieux jeu et un brin suranné.



C’est ainsi. Si on déteste le genre, autant passer à côté.



Que les lecteurs ayant aimé les premières aventures des Reutel se rassurent, c’est toujours le cas dans cet épisode.



Ce ne sera donc pas par là que le bât blessera, car, il faut bien le dire, le bât blesse quelque part.



Et ce quelque part, c’est un problème pour un roman policier, c’est l’intrigue.



Effectivement, dès que les personnages et le lecteur se retrouvent sur la scène du crime, le lecteur, contrairement au détective et à l’inspecteur-chef, a déjà résolu le meurtre, connaît le nom du meurtrier et commence à se douter de la manière dont le crime s’est produit.



Cette manière, il la devinera avec certitude plus tard, mais bien avant les personnages, ce qui gâche un peu la lecture de cette courte aventure.



Certes, on ne s’attend pas dans ce format court à ce que l’auteur nous propose une intrigue échevelée, un suspens insoutenable, il le voudrait qu’il ne le pourrait pas, pas assez de place.



Mais c’est mieux quand le lecteur ne découvre pas tout aussi rapidement d’autant que, si on analyse un peu la scène de crime, un simple examen aurait dû permettre aux policiers de deviner un peu ce qu’il s’était passé.



Bien évidemment, les lecteurs de romans policiers d’aujourd’hui ont été nourris aux Thrillers en tous genres et aux séries télévisées comme « Les Experts », mais même les flics de l’époque devaient avoir un minimum de méthodes et de connaissances pour deviner le pot aux roses de l’histoire.



Étant un peu sorti de l’histoire de par le fait de tout savoir, le lecteur, du moins, moi, j’ai eu, du coup, du mal à m’attacher au style qui, ne pouvant se cacher derrière une intrigue, révèle un peu, à cette lumière, toute la poussière qui s’est depuis déposée dessus.



Difficile, donc, de s’attacher à ces personnages que l’on a pu, pourtant, apprécier, justement pour cette désuétude.



Au final, quand le lecteur devine tout bien avant les enquêteurs, c’est un souci, surtout dans un récit policier.
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Bill Disley, tome 4 : Le mystère « Lady Gordl..

La littérature populaire fasciculaire est peuplée d’écrivains méconnus, depuis oubliés, et, parfois, d’auteurs totalement inconnus. Inconnus, car, les rares personnes étant dans le secret des Dieux (de la plume) du nom de la personne se cachant derrière le pseudonyme utilisé, n’ont pas partagé ce secret et, avec le temps, peu de chance que celui-ci réapparaisse un jour.



C’est le cas de J.A. Flanigham, un auteur dont la production s’étale entre 1945 et 1959 (a-t-il été publié avant ? Après ? Peut-être, mais sous un autre pseudonyme).



Durant cette courte période d’activité, l’auteur s’est principalement voué au genre policier, développant, pour cela, plusieurs personnages récurrents.



Si l’on peut citer, par exemple, les deux aventuriers modernes Dick et Betty (qui ont dû vivre une demi-douzaine d’aventures) ou encore les membres de l’Agence de détectives Garnier (6 aventures), l’auteur s’est principalement consacré à un personnage (en plus de tous les récits indépendants) : Bill Disley, un reporter détective anglais, aidé par son fidèle ami boxeur et ex-pickpocket Jeff et parfois par Martin, inspecteur à Scotland Yard.



Si l’on excepte les rééditions (entre la collection « Murmure d’Amour » des éditions du Moulin Vert à la collection « Police-Roman », des éditions Lutèce), Bill Disley vécut tout d’abord 28 courtes aventures, que ce soit en format 16 pages, double colonne, ou 32 pages, simple colonne, voire 48 pages, simple colonne.



Pas facile de s’y retrouver, entre les rééditions éponymes et celles changeant de titres.



Il faut croire que le personnage eut du succès, car les éditions Lutèce lui offrirent une nouvelle collection, pour de nouvelles aventures, plus longue (la taille d’un petit roman) sous la forme de fascicules de 128 pages, dans une collection, à partir de 1951, nommée « Aventures de Bill Disley » comprenant 12 aventures.



Puis, à partir de 1955, une autre collection lui est dédiée, toujours chez Lutèce, titrée « Nouvelles aventures de Bill Disley » et comprenant 13 fascicules de 128 pages.



Certains titres, peu, dans l’ensemble, résultent de réécriture des premières aventures de Bill Disley.



Tout cela pour dire que ce bonhomme de Bill Disley, pour avoir eu autant de collections à son nom, a dû avoir beaucoup de succès à son époque.



Et c’est tout à fait normal que le personnage et attachant, Jeff s’avère très drôle, la relation entre les deux est touchant et, surtout, l’auteur démontre une belle plume avec une maîtrise d’un format court et, surtout, l’excellence de ses incises insérées dans les dialogues et qui permettent de bien cerner les personnages à faible renfort de mots.



Bref.



J’adore Bill Disley, j’adore Jeff, j’adore la plume de J. A. Flanigham, quel que soit l’auteur qui se cache derrière le pseudonyme et je ne saurais que trop vous encourager à lire ses récits, qu’ils concernent Bill Disley, Dick et Betty, les membres de l’Agence Garnier, mais également tous ses romans policiers publiés, entre autres, dans la deuxième série de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi.



« Le mystère « Lady Gordlay » » a été publié en 1946 dans la collection « Murmure d’Amour » des éditions du Moulin Vert. Il n’a, apparemment, pas eu le droit à une réédition dans la collection « Police-Roman ».



Bill Disley, le reporter du Star Express, reçoit un carton d’invitation de la part de Lady Gordlay, pour sa fête. Celle-ci explique, dans une lettre accompagnant le carton, qu’elle a reçu un courrier de menaces lui disant qu’il y aurait du sport durant la soirée.



Comme Bill Disley l’a connue quand elle était encore une célèbre actrice, et qu’ils ont eu un flirt, elle compte sur lui pour être là en cas de grabuge.



Et, au cours de la soirée, comme dans les films ou les romans, les lumières s’éteignent, des cris retentissent et des hommes masqués et armés débarquent pour prendre les bijoux des invités. Mais Bill Disley, après le départ des bandits, découvre un bracelet appartenant à Lady Gordlay, mais dans un endroit où les criminels ne sont pas passés…



Autant le dire tout de suite, « Le mystère « Lady Gordlay » » n’est pas une des meilleures aventures de Bill Disley et encore moins l’un des meilleurs textes de l’auteur.



Déjà, parce que ce titre fait partie des premiers publiés (la troisième aventure) et que le personnage de Jeff n’est pas encore très mûr et très présent dans l’histoire.



Sa relation avec Bill est encore un peu distante et c’est vraiment la proximité entre les deux personnages qui va mettre du sel dans les récits.



Ensuite, parce que, J. A. Flanigham, dans ces récits courts, utilisait des intrigues simples, ce qui est normal vu la concision des textes, mais qui, souvent, s’appuyaient sur des ficelles un peu grosses.



Qu’importe, l’intérêt des textes venant de la plume de l’auteur et de la relation Bill-Jeff.



Mais quand ladite relation en est encore à ses balbutiements et qu’en plus, la plume n’est pas à son paroxysme, on comprendra qu’une intrigue très moyenne ne permettra pas de combler les manques.



Aussi, la déception est présente durant la lecture.



Déception de voir un Jeff un peu pâlichon. Déception à propos des fameuses incises. Déception d’un rebondissement éculé (du moins de nos jours, tant il a été utilisé par les auteurs).



Une déception par rapport à l’exigence que je suis en droit d’attendre d’un auteur que j’adore. Mais un récit qui n’est pas pour autant désagréable à lire, J.A. Flanigham demeurant bon même quand il est moyen.



Au final, une aventure décevante de la part de Bill Disley et de J. A. Flanigham, mais qui reste agréable à lire.
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Les aventures de Dick et Betty, tome 5 : L'..

« L’aventure commence à cinq heures » est un fascicule de 16 pages, double colonne, publié dans la collection « Murmure d’Amour » des Éditions du Moulin Vert, en 1947.



Il contient un récit indépendant de 11 500 mots, signé J.A Flanigham et met en scène Dick et Betty Reutel un couple glamour de détectives anglais.



Derrière le pseudonyme de J.A. Flanigham, nul ne sait, désormais quel écrivain se cachait.



Certains prétendent qu’il s’agirait d’un pseudonyme commun à plusieurs auteurs (ce dont je doute), la BNF le rapproche d’un certain Raymond Gauthier (les deux noms se côtoient dans diverses collections).



Toujours est-il que ce nom apparaît en 1945, disparaît en 1958 et, qu’entre, on peut lui accorder une centaine de récits de 10 à 30 0000 mots (je ne compte pas les rééditions).



J.A. Flanigham a œuvré uniquement dans le récit policier, développant, notamment, plusieurs personnages récurrents dont le principal est le journaliste anglais Bill Disley (presque la moitié de la production de l’auteur) accompagné de son ami Jeff, ancien boxeur et pickpocket. Mais on trouve également 6 enquêtes de l’Agence Garnier et quelques-unes de Dick et Betty Reutel.



L’auteur brillera principalement par la qualité de ses incises et indications scéniques qui, dans un format court, lui permettait d’insuffler rapidement une certaine ambiance et d’étoffer ses personnages à peu de renfort de mots.



Lors d’un défilé de haute couture auquel elle assiste, Betty, la charmante épouse du célèbre détective Dick Reutel, est témoin d’une scène étrange. Une jeune femme, près d’elle, s’écroule dans un râle et a juste le temps de lui dire « À cinq heures, en bas, le taxi vert et jaune » avant de mourir visiblement empoisonnée. De plus, le sac à main de la morte est introuvable.



Poussé par la curiosité, Betty décide d’attendre dans la rue voir si un taxi arrive à cinq heures. À l’heure dite, un taxi vert et jaune s’arrête devant elle, elle décide de monter dedans et, alors qu’elle n’a rien dit, le véhicule démarre et traverse la ville.



Quelques heures plus tard, Dick Reutel s’inquiète de l’absence de sa femme auprès de son ami l’inspecteur Brenny…



C’est un plaisir de retrouver Dick et Betty Reutel (c’est surtout un plaisir de retrouver la plume de J.A. Flanigham), car leurs aventures sont assez peu nombreuses et les fascicules d’origine rares à trouver.



La lecture de ces récits policiers fait l’effet de bonbons acidulés où le piquant du mystère laisse souvent place à la relation très fleur bleue et désuète des deux personnages. Le vouvoiement, les mots d’amour, dans ce couple qualifié, à l’époque, de « aventuriers modernes » instille un charme suranné à l’ensemble qui contraste plaisamment avec le genre dans lequel ils se meuvent.



Sur 11 500 mots, on sait l’avance que l’intrigue ne sera pas le point fort du récit. D’ailleurs, celle-ci est relativement simple, et quelques points manquent un peu de crédibilité, mais, qu’importe, le principal réside, comme toujours chez Flanigham, dans sa plume.



Sa plume, raison principale qui m’empêche de croire au pseudonyme commun à plusieurs auteurs, est facilement reconnaissable dans l’utilisation permanente et judicieuse des incises lors des dialogues et des indications scéniques qui permettent à l’auteur, en quelques mots, de préciser l’état d’esprit des protagonistes, permettant ainsi de donner l’impression d’un récit plus fourni qu’il ne l’est réellement.



Cette qualité, effectivement, se retrouve chez peu d’auteurs de l’époque (un peu chez Boris Vian quand il se cache derrière Vernon Sullivan) et est très identifiable et, surtout, très agréable.



Ici, ce ne sont pas tant les personnages qui prévalent que cette relation de couple très marquée dans son temps, mais qui nous change de celles des séries actuelles tant littéraires que télévisuelles.



Certes, l’humour est du coup moins présent que dans les aventures de Bill Disley où, là également, le point fort réside dans les relations, mais entre Bill Disley et ses amis Jeff et Martin, mais cela se déguste comme une guimauve fondante et sucrée à souhait.



Au final, J. A. Flanigham s’avère être une valeur sûre, d’autant plus quand le charme suranné du couple de détectives Reutel est de la partie.
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Bill Disley, tome 27 : Mystère autour d'un me..

Découvrir les aventures de Bill Disley, reporter détective du « Star Express » dans son intégralité n’est pas chose aisée.



Pas aisé car, si le personnage eut le droit aux honneurs de deux séries éponymes…



— « Aventures de Bill Disley » contenant, à partir de 1951, 12 titres de 128 pages.



— « Nouvelles aventures de Bill Disley » où furent regroupés, à partir de 1955, 13 titres de 128 pages.



… se délecter des « anciennes » aventures du journaliste n’est pas une sinécure du fait qu’elles furent en partie publiées dès 1946, sous la forme de fascicules de 16 pages, doubles colonnes (récit d’une dizaine de milliers de mots) au sein d’une collection plus généraliste : « Murmure d’amour » des éditions du Moulin Vert, (collection dans laquelle ou retrouve d’autres personnages récurrents de l’auteur, J. A. Flanigham, les détectives Dick et Betty Reutel.



Puis ces mêmes récits furent réédités, dans n’importe quel ordre [et pas tous les titres], au sein d’une autre collection généraliste, « Police Roman » au milieu des années 1950.



Pour rappel, J.A. Flanigham est un pseudonyme dont on ne connaît pas l’auteur [certains soupçonnent qu’il s’agit d’un pseudonyme commun à différents écrivains, mais je n’y crois pas] et dont la période de production s’étale entre 1946 et 1959.



« Mystère autour d’un meurtre » est un fascicule de 16 pages, double colonne publié dans la collection « Murmure d’Amour » des éditions du Moulin Vert en 1946. Il met en scène le journaliste Bill Disley :



Bill Disley a reçu une lettre anonyme lui annonçant que la célèbre chimiste Bette Darnell récemment disparue se rend régulièrement dans un bouge mal famé.



Sur place, il n’en retire qu’un mal de tronche, mais aucune information. Bill cherche alors à cerner la personnalité de la femme, brillante, aux dires de son mari, mais également un peu folle, ces derniers temps.



Mais quand la scientifique est retrouvée morte dans une de ses propriétés, de deux balles dans la tête, il n’est plus l’heure de faire de la psychologie, place à la criminologie !



Je retrouve donc Bill Disley probablement pour la dernière fois dans un récit de 10 000 mots. Je dis « probablement », car je m’étais déjà dit cela à ma précédente lecture.



Si l’intrigue de ce récit ne vole pas très haut, format court oblige, force est de constater que la plume de J.A. Flanigham fonctionne toujours aussi parfaitement et que son usage des incises et des indications scéniques apporte un réel plus à ses textes.



L’autre point fort réside dans les personnages et les dialogues entre ceux-ci.



Si Bill Disley est le héros de la série, Jeff, son factotum ex-pickpocket et ancien boxeur lui vol régulièrement la vedette par son tempérament et ses réflexions. C’est une nouvelle fois le cas ici.



Mais c’est surtout la relation qui unit les deux hommes qui fait tout l’attrait du texte et de la série en général.



Car, il faut bien reconnaître que cette relation prend beaucoup de place et en laisse peu à l’histoire elle-même, ce qui oblige l’auteur à user d’intrigues simples et d’une narration linéaire.



Pour autant, dans un tel format court, mieux vaut privilégier la plume et les personnages à l’intrigue et J. A. Flanigham l’avait bien compris.



On remarquera que le personnage central se nomme Darnell et que l’auteur a déjà utilisé ce patronyme dans une autre aventure : « Lord Darnell est mort à l’aube ».



Au final, toujours un plaisir de lire une aventure de Bill Disley, du moins dans ce format fasciculaire. Il me reste maintenant à le découvrir dans un format plus long, celui des deux séries avérées.
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