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Citations de JP Bouzac (16)


Le sucre, on en met aussi une bonne dose dans le vin de Moselle pour le rendre plus gentil. Souvent, ça lui monte à la tête et il en devient méchant. Ne vous inquiétez pas, ce genre de vin est surtout destiné à l'exportation vers des contrées dont nous tairons les noms. Et c'est un excellent support de la vente de cachets d'acide acétylsalicylique, autre grande invention culinaire des bord du Rhin.
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" Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne,
Comme un soir en dormant tu nous en fis récit,
Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie,
Là-bas où le destin de notre siècle saigne. "

Louis Aragon ("Les Poètes")

(page 96).
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La tortue
N’a pas vu le lièvre depuis belle lurette.
On dit qu’il a quitté le pays
Pour tenter sa chance en Europe.
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Depuis toujours, le torrent se précipite dans la vallée. Pareil à lui-même. L'eau toujours nouvelle. Les galets rockent 'n roulent.
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JP Bouzac
Un auteur franco-allemand pressenti pour le Nobel 2013! A l'occasion du 50ème anniversaire du Traité de l'Elysée et malgré le grand nombre de lauréats francais (14) et allemands (8) depuis la création du prix en 1901, le comité de sélection aurait retenu un mystérieux auteur franco-allemand (dont seules les initiales sont connues: JPB) dans la short list des lauréats potentiels. Une sensation. D'autant qu'il serait question de le considérer comme un auteur polonais (4 lauréats) voire taiwanais (o lauréat). Que dire de plus?
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Elle (en italique) est évidemment formidable et beaucoup trop belle pour que je vous la décrive aujourd'hui alors que j'en étais déjà bien incapable sur le moment.
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Dans ce pays, si proche et parfois si étrange, "sucré" veut aussi dire "mignon": vous imagineZ ca "le petit dernier de la voisine, comme il est sucré!".
Et comme si cela ne suffisait pas à décourager les bonnes volontés, à démoraliser les derniers Mohicans qui cherchent encore à apprendre la langue de Goethe, "acide" signifie par la même occasion " de mauvaise humeur"...
Alors, medeaderezous, sil, chez ces gens-là, du sucre en quantité, partout et jusque dans le pâté de foie (en fait : la saucisse de foie), la moutarde, les petits pois, le riz au lait et la vinaigrette, s'agit-il d'un péché mignon?
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Dans la magnifique vieille ville d’Uzès, à quelques pas du Palais des Ducs, je découvris une petite échoppe comme je les aime. Sous les voûtes construites avec le même calcaire que le Pont du Gard tout proche s’entassait un grand choix de chefs d’œuvre de la littérature mondiale, en bon état et bien classés. Dans l’entrée, un homme habillé dans le style classique élégant, assis dans un vieux fauteuil, fumait tranquillement aux sons d’une musique classique raffinée.
Après ma visite en solitaire du petit magasin, je revins à l’entrée avec mes découvertes sous le bras (« Les lâches », de Škvorecký, « La plaisanterie », de Kundera et des nou-velles de Gorki).
Là, je demandais au propriétaire s’il avait d’autres exem-plaires de littérature tchèque. Il interrompit à regret sa lec-ture et m’annonça d’un ton sec, comme si je lui avais fait une proposition malhonnête :
« Mais, je n’ai aucun livre tchèque ! »
Je lui montrais ma récolte. Il rétorqua aussitôt :
« Kundera, il est français ! Les autres, je n’en ai jamais entendu parler. »
Par pure gentillesse et histoire de le faire profiter un peu de mes immenses connaissances, je lui racontais en quelques mots qui était Škvorecký et quel rôle il avait joué pour la littérature tchèque en tant qu’auteur et éditeur en exil d’œuvres interdites par la censure. Il écoutait distraitement d’une oreille et se mis tout à coup à parler :
« Intéressant. De la République Tchèque, je ne connais que Prague, une belle ville. J’ai rendu visite à un ami français qui habitait sur place à l’époque. C’était vraiment utile d’avoir un vrai connaisseur à ses côtés. Il m’a tout montré et aussi expliqué comment la ville est très marquée par deux influences. »
Le libraire fit une courte pause dramatique. Je jouais le jeu et demandais bravement, comme le célèbre soldat, un peu ventru, il est vrai : « Et lesquelles…? »
« C’est très simple… » poursuivit-il « la première influence est celle des Américains, bien visible grâce aux nombreux clubs de jazz. Nous avons entendu du Bop. Très bien. Donc, américain. »
Je ne disais plus rien. Il continua seul avec le deuxième côté de Prague :
« La deuxième influence est celle des Allemands. Nous sommes allés dans une taverne et c’était exactement comme en Bavière ! »
Qui l’eut cru ? Prague, américaine et allemande. Et rien d’autre. Je payais les livres et partis. Pour le moment, j’avais acquis suffisamment de savoir technique de la bouche d’un expert.
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Les touristes, jeunes pour la plupart, iront voir ensuite le musée du mur qui se trouve juste à côté. Un café latte to go à la main, ils s'amusent comme des fous. Hier, ils ont pique-niqué sur les pierres grises du Mémorial de l'Holocauste, à côté de la Porte de Brandebourg. Demain, ils visiteront le musée de la Stasi et l'ancien camp de concentration de Sachsenhausen, près d'Oranienburg, au nord de la ville.
Une ado avec l'accent du sude de la France dit à sa voisine: "Ca me rappelle notre week-end à Rome, le Colisée et les thermes de ... Comment s'appelait-il déjà?" (Vingt ans après)
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Je regarde à nouveau les deux officiers disparaître en coup de vent dans leurs véhicules. Quelques secondes plus tard, les deux voitures passent en trombe devant nous. Le Français est seul à bord et nous ignore superbement. Les Russes sont deux. Celui qui est assis à droite du chauffeur continue à nous tirer le portrait comme si nous étions des stars et lui un paparazzo.
Bientôt, le calme revient. Pas un piéton en vue, pas même de l’autre côté de la chaussée. Quelques bagnoles fendent l’azur sans nous voir.
Nous sommes toujours plantés là et c’est moi qui romps en premier le silence : « Qu’est-ce qu’on fait ? »

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Après avoir longtemps attendu son tour, la sergent-chef N., de Houston (Texas), qui n'est pas sans rappeler la célèbre Whitney du même nom, une belle drôlesse si vous voulez tout savoir, pose la question qui l'a travaillée pendant tout le long du trajet depuis les plaines du far west :
"Est-ce bien vrai qu'il n'y a pas de civils à Berlin, Sir?"
"Hmm, cela ne correspond pas exactement à la vérité, sergent-chef. A dire vrai, il y a des habitants dans cette ville."
"Des civils ?"
"Affirmatif. Des civils."
"Merci. Sir."
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Mais pour la guerre froide, là, vous pouvez compter sur moi : j'y étais, au premier rang, ici à Berlin, au pied du mur. J'y suis arrivé par un matin d'hiver glacial et ensoleillé, trois ans avant le virage, nom politiquement correct du grand chamboulement de 1989.
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Les hypothèses allaient bon train. L’une privilégiait la piste dite familiale, selon laquelle M. Š. aurait assassiné Mme Š. l’avant-veille au soir et se serait enfuit hier, après nous avoir servi le petit-déjeuner pour gagner du temps. L’autre, plus originale, dite la vengeance est un plat qui se mange réchauffé nous replongeait dans la trop célèbre guerre froide, au milieu d’une intrigue du KGB, nos amis étant, ne l’oublions pas, deux dangereux espions de l’ouest en go-guette. Cette deuxième hypothèse permettait de nombreuses variations, dont certaines, hélas confidentielles, nous fai-saient oublier sur le champ le goût du café lui-même instantané. (extrait de Première petite histoire pragoise)
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En 1940, je suis allé rejoindre les Pimpf. On appelait ainsi la Jeunesse Allemande, une organisation fortement politi-sée, à savoir la partie des Jeunesses Hitlériennes qui ac-cueillait les enfants de dix à quatorze ans . Fort de notre ignorance, nous étions tout fiers de nous montrer dans notre premier uniforme qui nous rapprocher des adultes.
Les journées et soirées passés à la Jeunesse Allemande étaient drôlement passionnantes. Il y avait des jeux, des cours, des exercices en plein air et de la formation parami-litaire. Bien sûr, tout cela dans le but de contrôler la jeu-nesse et de l’utiliser à des fins politique et pour faire la guerre.
Les choses étaient tellement bien faites que tous les enfants se laissèrent enrôler sans s’en rendre compte pour les ob-jectifs du troisième Reich. La jeunesse se passionnait pour les films qu’on lui montrait. Par exemple « Kopf hoch, Jo-hannes ! » et d’autres films au contenu tout aussi tendan-cieux. Tout cela m’impressionnait tellement que, au grand dam de ma mère, je me portais volontaire pour aller dans un camp du programme d’évacuation des enfants.
Avant mon départ se passa quelque chose d’imprévu dans la famille, à savoir que mon père fut incorporé en 1942, ce qui signifiait qu’il serait longtemps éloigné de nous. Ce n’était pas facile pour ma mère. A cela s’ajoutait mon ins-cription volontaire pour ledit camp. Je m’y rendis le 5 mars 1943.
(Gerhard à Prague)
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A la fin de la soirée, je rentrais dans ma banlieue en métro. Je me trouvais dans une ambiance bohémo-euphorisante. Pourtant, je n’avais rien bu d’autre que des mots. Et je me demandais comment j’avais bien pu en arriver là.
Dans ma jeunesse, dans un pays étranger non-socialiste, la Tchécoslovaquie existait tout au plus en cours d’histoire, autant dire pas du tout. Ma famille avait quand même, sans obligation aucune, une haute opinion de trois pays de l’est. Tout en haut de la liste se trouvait la Pologne, vraisembla-blement à la suite d’un préjugé positif qui avait fini par se transformer en vérité .
La Yougoslavie, qui pour nous, citoyens de l’Extrême-Occident, faisait partie du bloc oriental, occupait une place toute particulière. Mon grand-père paternel Gaston en avait, bien involontairement, fait la connaissance comme bran-cardier pendant la première guerre mondiale à laquelle il avait survécu plus mort que vif. Il ne parlait jamais de la guerre, mais il était intarissable sur les gens et coutumes des Balkans qui l’avaient profondément impressionné.
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Trois années se sont écoulées entre l’édition de la version originale en allemand de ce petit livre et la version fran-çaise que vous lisez. Et un peu de plus, tout se serait bien passé. Mais, en avril 2018, Sa, Ba, Dou et moi-même, af-famés de soleil et de printemps, assoiffés d’aventure et de bonne bière, mîmes le cap vers le sud depuis Berlin, pour une semaine intitulée « Au-Tour de Prague ».
Encore sous le charme des « Vigiles de Karlštejn », livre de František Kubka , qui fait revivre l’époque de Charles IV, roi de Bohème et empereur du Saint-Empire romain germa-nique, je me posais la question : « Charles, Karl, Karel… était-il allemand, tchèque ou les deux ? » Vous allez à peine le croire : la réponse varie selon les sources consul-tées. Seuls points d’accord : son père était luxembourgeois, sa mère tchèque.
Notre première étape, à Görlitz, ville de Lusace, ancien fief du royaume de Bohème, depuis 1945 mi-allemande, mi-polonaise (Zgorzelec), mi-saxonne (officiellement du côté allemand) et mi-silésienne (des deux côtés !), nous a tout de suite mis dans le bain : panneaux routiers bilingues, en al-lemand et sorabe , menus des restaurants en allemand et polonais, personnel polonais (sur les deux rives de la Neisse). L’histoire européenne, c’est compliqué !
Görlitz, l’une des rares vieilles villes d’Allemagne épar-gnées par la seconde guerre mondiale, revient de loin. Pim-pante, elle a toujours un petit air de famille avec les cités de l’ancienne Hexapole de Haute-Lusace, confédération pros-père au quatorzième siècle sous Charles IV, roi de Bo-hème...
A peine avions-nous quitté Berlin, que notre Tour de Prague avait déjà commencé !
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