Jaclyn Osborn

- La lumière que tu portes sera un jour éteinte par les ténèbres. Je redoute le moment où la gentillesse dans tes yeux marron deviendra froide quand tu verras, enfin, que le monde est impardonnable et cruel.

Les légendes font toujours paraître les gens normaux plus extraordinaires qu'ils le sont.

Quand je l’avais rencontré, il avait l’odeur des matinées de printemps et de la rosée qui recouvrait l’herbe. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il m’avait attiré ce jour-là.

Ses paroles ne furent rien de plus qu’un chuchotement. Doux comme la brise qui soufflait autour de nous. J’imaginais ce mot balayé sur la colline et porte dans les prés avant de quitter Sparte et de voyager jusqu’à d’autres cités, trouvant d’autres amants en train d’avouer leur amour et leur donnant le courage de répondre avec honnêteté.

- Je ne crains ni les batailles, ni la mort, mais j’ai peur du jour où tu ne seras pas à mes côtés. Ne demande jamais à qui appartient mon cœur, car il est à toi pour toujours. Dans cette vie et la suivante.

Ensemble, nous aurions vécu le genre de vie dont les gens se contentent de rêver.

Peu importait à quel point il était cruel, un homme restait un homme, et il pouvait tomber comme n'importe qui.

- Tant qu’il y aura de l’air dans mes poumons, je t’aimerai. Je n’aimerai que toi. Et même quand je quitterai ce monde, je t’appartiendrai toujours, car mon âme cherchera toujours la tienne.

Partager des parties de mon coeur avec quelqu'un (mon coeur étant ici mon amour des chansons) me rendait nerveux.

Parce qu'on avait conscience qu'il était sous l'influence d'un sortilège. Parce qu'on l'aimait. C'était comme ça qu'Ezra espérait prendre possession du trident.
Malin.

Comment pourrais-je m’enfuir avec Eryx en laissant mes compagnons derrière ?
Ce fut au moment où ils luttaient tous les trois au-dessus de moi, m’enfonçant dans le sol et riant, que je réalisai à quel point ils comptaient pour moi. Je me battrais et mourrais pour chacun d’entre eux sans hésitation. Le sérieux de cette révélation n’avait pas sa place dans un tableau si loufoque, mais parfois, de petits moments de la vie nous montraient ce qui importait vraiment et leur signification était comme un poids sur notre poitrine.

— Eryx, regarde-moi.
Puisqu’il n’obéit pas, je saisis son menton et le forçai à le faire.
— Un homme sans peur n’est pas courageux. On devient courageux en ayant peur, mais en faisant tout de même ce qu’il faut. Être brave, c’est avoir peur de la mort et tout de même charger l’ennemi. La peur ne fait pas de toi un lâche. Mais la surmonter fait de toi un homme.
Il me fixa, comme s’il me voyait pour la première fois.
— La guerre t’a toujours troublé, commenta-t-il en prenant ma main dans la sienne. Comment peux-tu être si calme ?
— Parce que je t’ai à mes côtés.

Des sanglots me déchirèrent la gorge. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le coeur à mains nues, à coups d'ongles acérés, qu'on le pressaitet qu'on le tordait. Ma trachée était en feu et un goût amer remplit ma bouche. Puis la douleur se déplaça dans tout mon corps. Des milliers de lames me transpercèrent la peau en même temps et s'enfoncèrent avant de se retirer.

Pendant de nombreuses années, j'avais rêver de quitter Sparte.
Et maintenant, je ceux simplement y retourner.

Je ne redoute pas la mort parce que j'ai peur de mourir, Ery... Je la redoute car elle m'arracherait à toi.

Se rendre est une honte. La peur est pour les faible, tout comme l'amour. La douleur est sans importance car un Spartiate s'élève au-dessus d'elle.

Un Spartiate doit obéir à son chef. Sans obéissance, le système échoue. La solidarité entre nous est de la plus haute importance. Nous devons penser comme un seul homme, nous battre comme un seul homme.

À cause de moi, il allait mourir. Dans une vie différente, nous aurions pu devenir amis. Il y avait de la douceur en lui et il était d’une beauté rare.
Alors que je me focalisais à nouveau sur la scène, Eryx trancha d’un mouvement rapide la gorge du garçon avec la lame. Du sang jaillit de l’entaille, recouvrant son visage et le devant de sa tunique.
Le corps du garçon s’effondra et percuta le sol dans un craquement, convulsant un moment avant de se figer. Il était allongé sur le côté, nous regardant fixement mais ne nous voyant pas assis à la table.

L’envie fut trop forte et je ne pus résister plus longtemps. Je m’emparai de ses lèvres.
Il avait un goût de pluie et de terre, ainsi qu’une saveur qui lui était unique. Doux, comme les baies que nous cueillions et mangions pendant nos promenades, même encore plus doux.
Il se figea lorsque nos lèvres entrèrent en contact et je faillis reculer. Mais sa main bougea ensuite de ma joue vers l’arrière de ma tête et il attrapa une poignée de mes cheveux, m’attirant vers lui et posant sa bouche sur la mienne. Je soupirai et me fondis en lui.
Le baiser était innocent et pourtant, il me fit m’épanouir et sentir plus vulnérable que jamais. Il était intime. En tant que Spartiates, on nous apprenait à ne jamais montrer de faiblesse et les sentiments étaient synonymes de faiblesse. Si on nous arrachait de nos foyers à l’âge de sept ans, c’était pour que nous ne soyons pas affaiblis par l’éducation donnée par nos mères.

"Quand les questions me rongeaient l'esprit, il avait une façon de me tirer de l'obscurité et de m'aider à y voir clair. Je ne savais pas si je mourrais pour Sparte, mais je savais que je donnerais assurément ma vie pour lui."