M. Fallières !...Qu'évoque encore ce nom ? Peu de chose encore d'abord. Une silhouette, quelques traits : large carrure, vaste corpulence, toupet ondulé, barbe où un peu de poivre se mêle à beaucoup de sel, bonhomie non exclusive de dignité, forte pointe d'accent gascon.
Quelques images surgissent ensuite, venues du fond de la mémoire ou d'albums récemment feuilletés : M. Fallières, vêtu, en plein midi, de l'habit noir, le plastron barré du cordon rouge, le haut de forme à la main, passant en revue un piquet d'honneur - capotes bleues, pantalons garance - qui lui présente les armes ; M. Fallières, sous le même habit noir, massivement assis, à côté du roi d'Angleterre ou de la reine de Hollande, au fond d'une calèche attelée à la d'Aumont qu'entourent de scintillants cuirassiers et que précède - catogan natté et bottes à chaudron - le piqueur Troude ; [...] M. Fallières un chapeau de pêcheur à la ligne sur le chef, pantalonné de coutil blanc, buvant le vin frais en famille sous une tonnelle du Loupillon...
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume paru au "livre de poche" en 1971)
Deux ans s'écoulent sans qu' apparaisse l'héritier mâle objet ardent des vœux du roi. Polygame dans les moelles, celui-ci a cessé d'aimer Anne et a eu plusieurs aventures. Son indifférence se mue en aversion quand, en janvier 1536, la jeune femme accouche d'un garçon mort... Henri a quarante cinq ans, âge considéré alors comme plus que mûr ; pressé par le temps, son désir d'avoir un fils devient une idée fixe, frénésie, et, désespérant d'en obtenir un de sa seconde épouse, il résout de se débarrasser d'elle.
Après la bataille politique, les batailles d'idées et les batailles de goûts. Moins de combattants, mais davantage de cliquetis, d'étincelles et peut-être de passion.
Ici aussi le terrain a été bouleversé par la guerre : la démarche de la pensée française n'est pas, en 1920, ce qu'elle était en 1913.