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Critiques de Jacques Demarcq (8)
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Rimbaldiennes

Jacques Demarcq nous emmène dans une promenade aux cotés de Rimbaud ; il s'est approprié les textes s'en est nourri pour en ressortir de nouveaux, des histoires, toujours très poétiques, en vers ou en prose. Il nous entraine dans l'imaginaire que lui a inspiré Rimbaud. Je pensais connaitre assez bien Rimbaud, mais ce livre m'a ouvert la lecture et après une première lecture je me suis replongé dans les textes originaux et puis dans quelques livres sur sa vie.

Ce qui est remarquable avec ce livre c'est que Jacques Demarcq nous emmène dans l'esprit du poète, il y a très peu de références faciles, mais tout est inspiré par son œuvre. Ceci dit, on est dans une création originale, connaitre Rimbaud n'est absolument pas indispensable quand on lit ce recueil. Un très joli livre que j'ai été heureux d'ajouter à la section poésie de ma bibliothèque.

Merci à Babelio et aux éditions de l'atelier de l'agneau pour ce livre lu dans le cadre de l'opération masses critiques.
Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Rimbaldiennes

Tout d’abord réfractaire, aussi bien par les formes littéraires particulières retenues, que par le fond usant d’un langage d’érudition tel qu’il en est parfois opaque, il m’a fallu quelques pages pour entrer discrètement, puis de manière beaucoup plus affirmée et enjouée dans ces « Rimbaldiennes », hommage appuyé à l’éternel jeune poète Rimbaud. Mais Jacques Demarcq aime aussi la langue française, il la maitrise admirablement et la met en lumière et en images grâce à une série de textes dont l’apparente futilité, l’étonnante complexité ou la ludique mécanique n’ont de cesse de puiser intelligemment dans la vie et les écrits de Rimbaud, discrètement ou ostentatoirement, s’enchainant et nous transportant d’un genre à l’autre. On passe ainsi de récits à la Rabelais, aux facéties oulipiennes, de passages incroyablement poétiques à d’autres désopilants, le tout illustré bien à propos, de lithographies, photos, et œuvres d’arts. On s’enchante, on sourit, on s’émeut, l’hommage se veut pétillant et débordant de vie, plus encore d’âmes du passé sur lesquelles veille imperturbablement la fée verte. Et ce qui donne, de prime abord, une impression d’un ensemble désordonné, se révèle à la fin être d’une cohérence implacable et d’une grande originalité. Demarcq écrit tantôt comme le peintre, se joue de son lecteur comme un enfant et n’oublie jamais de nous montrer combien Rimbaud tient une place essentielle dans sa vie et dans cette œuvre, les deux se juxtaposant même par moments. « Rimbaldiennes » est bien plus qu’un hommage, c’est une offrande d’une éclatante richesse au génial poète et à son incroyable destinée.



Un grand merci à Babelio et à l'Atelier de l'agneau - Architextes pour la découverte de cet ouvrage
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Avant-taire

La grande Histoire, ici, croise l'histoire personnelle et familiale de l'auteur qui, en mémorialiste rigoureux, se raconte sans ego, dans un style fluide : roman en vers incluant des poèmes brefs, des sonnets rimés, à la métrique régulière (on entend sonner de beaux alexandrins). Jacques Demarcq joue avec les mots (notamment dans le langage parlé) et de joyeux néologismes, jusqu'à la dysorthographie pour en souligner les polysémies, et jamais gratuitement (à commencer par le titre). Un livre formidablement maîtrisé, original dans sa fantaisie inventive, superbement soigné dans sa composition (y compris graphique et typographique), dénué de tout pathos et extrêmement touchant. Cette poésie reste toujours parfaitement claire, et même élégante, jamais contournée.C'est dès la première page que l'on est convaincu par cette écriture à la fois limpide et inventive, sage et audacieuse, d'une pertinence qui s'impose. Le texte narratif, et "à peu près en vers" change de forme d'une page à l'autre, mais sans ruptures qui gêneraient. Il y a là toujours du jeu, même quand les événements rapportés sont dramatiques, une mise à distance souvent teintée d'humour. Une magnifique fantaisie, mais jamais gratuite, jusque dans les retours à la ligne inattendus où l'on reconnait le familier de Cummings.
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Alliage, n°66 - Avril 2010

Incontournable sur la C.S.T.

Seule revue véritablement dédiée à la culture scientifique et technique, conçue dans un esprit original, non dénuée d’humour, toujours pertinente, même si certains sujets abordés peuvent être difficiles, c’est du LEVY-LEBLOND grand cru, encore lui !

association ANAIS 78 route de Saint-Pierre de Féric 06000 Nice

tel 04.93.86.87.93.

Diffusion : Ed. du Seuil






Lien : http://revel.unice.fr/alliage/
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Les Zozios (1CD audio)

"Livre bouquin multiple" dit son auteur, ajoutant que ces Zozios appartiennent à leurs lecteurs. Autant dire : approprions-les nous, lançons le jeu.

Qu’est-ce donc que Les Zozios ? Il ne s’agit pas, loin s’en faut, d’un simple recueil de portraits d’oiseaux. C’est un livre total, le «paradis du zoziolisme», une somme, une œuvre, le «chef-d’œuvre» d’un compagnon poète. Car que fait le poète ? Jacques Demarcq répond : Le poète suppose, mélange, exagère, invente sans y croire, se méfiant plus que tout des mots, jusqu’à ce qu’une vérité le rattrape.» Dans les Zozios, la variété des formes, et des formes entrecroisées, est confondante. Certaines pages tiennent du journal, d’autres du récit, du dialogue, du conte, de l’essai. Mais toujours, le poète est là, dans cette «pouhésie qui tourneboule». Tout cela brassé et construit, nourri de littérature, de voyages, d’observations, d’histoire, de philosophie, de linguistique.

Proses et poèmes alternent, et Demarcq excelle dans le grand écart entre les phrases classiques et les propositions éclatées, entre les narrations linéaires et les explosions typographiques. Grand écart que l’on retrouve entre les mots les plus anciens et les plus neufs, accueillis sans vergogne, avec de savants recours à plusieurs langues étrangères. Toniques télescopages.

Voilà, d’évidence, un grand œuvre (à chacun son Grabinoulor), long chantier abouti, fruit d’un considérable travail, d’une érudition impressionnante, mais invisible travail car comme Degas Demarcq sait effacer les traces du travail.

Rien de gratuit, de facile, de relâché ni d’approximatif dans ces pages soutenues par une maîtrise remarquable du sujet initial, les oiseaux, dont Jacques Demarcq semble tout savoir, sans pourtant se prétendre ornithologue, chants et mœurs, habitats, etc., mais on n’ignore pas que la connaissance n’est innée pour personne et que nous avons donc à saluer ici le travail opiniâtre de vingt années — le travail mais aussi la jubilation qui l’accompagne, une jubilation éclatante, dans chaque page. L’hirondelle, on la voit, la tourterelle on l’entend. Et plus de cent autres, ce merle par exemple, qui « picole » un raisin. On en saisit jusqu’aux caractères, oiseaux dans tous leurs lieux et leurs états, de la nature au zoo, de la volière à la casserole.

On l’a compris, l’intérêt et la curiosité de Jacques Demarcq ne s’arrêtent pas aux oiseaux, sa culture est universelle, qui force d’autant plus le respect qu’elle ne se prend jamais au sérieux, que jamais elle ne pontifie — on appréciera les deux pages où l’auteur s’autocritique plaisamment.

Car c’est drôle, irrésistiblement drôle, inventif, fantaisiste (une fantaisie qui plie et tord la langue), étonnant, déconcertant, volontiers coquin et toujours malin : «Jamais je n’ai rêvé poème plus remuant» avoue-t-il. Et : «J’écris pour voler dans les plumes, davantage que pour fixer». C’est vrai, Les Zozios ébouriffent leur lecteur. Et Demarcq de plaider : «La rime est un outil à bousculer la langue, à lui faire violence, peut-être à faire vaciller les certitudes de la pensée.»

Si écrire est traduire, traduire est aussi écrire et Demarcq traduit les oiseaux en littérature traduitcuicui les oiseaux et bien davantage, on l’a dit: familier de Baudelaire, de Mallarmé, de Cummings, de Leiris (Demarcq serre ses gloses), j’en passe, et d’innombrables, il consacre plus de soixante textes à des évocations truffées de références (où l’on apprécie donc un insatiable lecteur), et non pas des pastiches, saluant autant d’artistes ou de personnalités, de" the stein" à "la rouzeau" en passant par "l’aristophane", "le bashô", "il giotto" ou "un shakespeare".

Plus qu’une langue, c’est un langage que fabrique, unique, Jacques Demarcq, absolument neuf, audacieux, et accordé à son propos. Assonances, allitérations, rimes, jeux de mots (plutôt que bons mots), licences typographiques, onomatopées, néologismes, mots-valises, comme ajoutant un supplément au dictionnaire, composant le Demarcq après le Littré, le Larousse, le Robert. Joueur impénitent, ce Demarcq fait le Jacques (parenthèse ici pour dire que le "Robert" signale que le mot "jacques" désigne un «oiseau à comportement vif, un peu fou» tel le geai ou, plus rarement, le corbeau, le hibou et la chouette) ; Jacques s’amuse encore avec les règles de la versification, parfaitement connues de lui, s’appliquant à "désailer" le texte. Jeu jusque dans les pages essayistes : incorrigible Demarcq qui ne peut pas s’empêcher, il y a du clown chez lui et, sans doute, une volonté farouche de ne pas s’enfermer, de ne pas se laisser enfermer : «Je délire, ou je fais de la poésie, ce qui se vaut». Et: «Toute écriture vraie, tout geste artistique est une affirmation de liberté.»

On n’enfermera donc pas ce drôle d’oiseau Demarcq dans les cages de la poésie sonore, visuelle, concrète ni d’action ; il les chahute toutes, notre feuilletoniste d’histoire littéraire de "Dans la lune". "Les Zozios" (certes il y a un CD à la fin de ce livre de 337 pages) ne sont pas qu’à écouter. Certaines graphies ne peuvent être appréciées qu’à l’œil. Il faut donc regarder ces Zozios, les lire, les écouter, plus sûrement les reregarder, les relire, les réécouter.

J’ajouterai ici, et foin des chapelles et autres coteries (j’ai failli dire conneries), pour reprendre une idée de Jean-Pascal Dubost (sans j’espère le trahir même si nos mots ne sont pas les mêmes), qu’en choisissant un sujet emblématique du lyrisme le plus conformiste, à savoir les oiseaux, Jacques Demarcq, par son, par ses écritures, secoue et renouvelle le lyrisme, apportant une réponse éclatante à l’une des questions les plus aiguës qui se posent à la poésie d’aujourd’hui. Le lyrisme, pour peu qu’on le bouscule et qu’on n’appelle pas n’importe quoi lyrisme, a encore de beaux jours, des jours neufs devant lui.

Gonflé, Demarcq, car si un livre brille par son intelligence c’est bien Les Zozios dans lequel il cite cette phrase de Proust : «Chaque jour j’attache moins de prix à l’intelligence». Comprenons bien, alors, que ce livre n’est pas fait que d’intelligence même s’il en déborde, il y a là de l’astuce, de la rouerie, du jeu, de l’invention et de la fantaisie (on l’a dit), des surprises, des chausse-trapes, des images (on citera «les photographes d’antan plongeant la tête sous un jupon de veuve»), en un mot du talent, et un sacré talent.

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Alliage, n°66 - Avril 2010

A retenir de cette livraison printanière d'Alliage :



- "Les merveilles du progrès", un texte amusant du physicien Henri Bouasse conspuant le progrès technique (texte publié en 1924),



- "Nous ne devons pas en être honteux', une réflexion personnelle de Harold Vasselin, auteur dramatique qui fut scientifique, à propos de la pensée sauvage de Claude Levi-Strauss,



- "Expanded crash", œuvre de Florian Pugnaire et David Raffini qui rythme la revue d'images d'une 2CV Citroën se comprimant sur elle-même de manière très lente (si on veut bien croire Pauline Thyss qui présente ce travail). Ces photographies sont assez fascinantes et donnent envie de prendre le temps d'assister à la performance mécanique en réel...

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Rimbaldiennes

Je remercie Babelio et les éditions l'Atelier de l'agneau pour ce livre. Cependant pour la première fois depuis longtemps, je n'ai pas aimé ce livre et pourtant j'adore Rimbaud! Malheureusement, je n'ai pas su comment aborder ce livre, comment l'apprécier et surtout comment l'analyser. Je ne doute pas que l'auteur a de bonnes intentions en publiant ces textes mais personnellement soit ce n'est pas mon registre soit je ne suis pas sensible à son écriture. Bref après 23 jours de réflexion et de lecture intermittente, tout ce que je peux dire, c'est que seul le texte Lampedusa m'a interpellé car c'est un sujet d'actualité et surtout parce que c'est un texte touchant.......
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Les Zozios (1CD audio)

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