AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques Izoard (191)


Jacques Izoard
Cette ville, cette absence,
ensemble des mouvements
dont les toits gardent les plans,
gardent l’étroitesse pliée,
le coude qui change
la position prise
par la colline, le nuage.
Commenter  J’apprécie          490
Jacques Izoard
Ne va pas chercher ailleurs
les petits séismes quotidiens.
C'est en toi qu'ils frémissent
avec de minuscules soubresauts
Vifs tourbillons! Remous infinis!
Commenter  J’apprécie          242
Jacques Izoard
Langue


La langue touche le palais, touche
les dents. Touche le seuil des petits mots
qui vivent partout dans la bouche. La langue
touche la bouche elle-même. Et ce ne
sont que minuscules coups de boutoir,
touchers légers. Effleurements plutôt,
rétractations ou avancées. Le bain d'huile
parfait enveloppe l'organe charnu, le rend
à ton sommeil de poulpe inerte. Mais
les muscles veillent, qui palpitent. Muscles
des sifflements et des chuintements.
La langue grossit de colère ou de volupté.
La sève la fend. Les mots l'enrobent
de feuilles de papier d'argent. La langue
invente elle-même le langage de nos amis.
Écoutons-la. Par un soir d'automne,
la langue naine des fées happe libellules
et liserons. Mais l'hivoire approche de l'iver
l'engourdit….
Commenter  J’apprécie          240

Ne lie pas les lilas
Laisse le parfum t'envahir.
Et la main n'effleure
qu'un frémissement léger.
Rien n'ose trembler.
Commenter  J’apprécie          220
Jacques Izoard
…De ton enfance,…
il te restera le bleu
dont on fait les poèmes….

Ensuite viendra le temps
que la nuit engloutit.
Viendra la rose noire
dans l’alerte du vent.
La fièvre qui s’apaise
te laissera inanimé
respirant à l’accalmie.

Viendront les brumes tranquilles
au fil des marais et des lacs.
Sifflera l’eau volée
par-dessus les moulins.
Ténèbres chuchoteront.
L’écho invisible ameutera
l’indicible écho.

Avions-nous promis
d’être nuage ou rêve ?
Non, nous vivions nus,
sans nous soucier des autres.
Et nous faisions semblant
de croire à la mélancolie.

Extraits Le bleu et la poussière

Commenter  J’apprécie          180
Jacques Izoard
Tout se taira, tout
se fera silence embué.
Le hasard, quelque part,
mettra son chapeau d’âne
pour un dernier adieu.
Pour nous qui vivions
mourront les mouches.


Après tes dits et tes proverbes,
tes lunes, tes lubies, tes rêves,
ta voix nue surgira
comme une mer qui gronde
au plus profond des fonds.


Vie ne veut pas dire
que vivre est absence.
Mais si vie exige
des brassées de fleurs,
et que fleurs disparaissent,
tu peux partir.


De ton enfance au gré des voyages,
de tes rixes, de tes trépas minimes,
de l’oubli de toi-même,
il te restera le bleu
dont on fait les poèmes….

Extraits Le bleu et la poussière
Commenter  J’apprécie          180
Jacques Izoard
Que toucher dans le jour?
Des passants pressés, des rêveurs
ou des ombres sur le pavé ?
On ne sait trop qui nous frôle.
D'anciens marcheurs volatilisés
ou des fées très légères ...
Commenter  J’apprécie          161
 
 
Qui ne dit mot consent,
suit la main vers le corps,
touche le coq bavard,
qui, dès que le jour pointe,
est, dans ma langue,
sac de plumes,
vampire au nom noir.
Se tait la jambe.
L'œil droit, l'œil gauche
ne font qu'un seul regard.

p.105
Commenter  J’apprécie          150
Racines. Racines. Racines…


Racines. Racines. Racines.
Inextricables langues
que la terre tient,
que la terre arrache
à l’envers du ciel,
je vous montrerai
la lumière, la lumière !
Commenter  J’apprécie          130
Écrire sans respirer :
deux chevaux sur les épaules.
Écrire sans bouger :
sur le verre ou le papier,
une haleine d'amandiers, de fille
efface ma paume.
Et si j'écris sans écrire,
les liens du lin m'étranglent,
et le rêveur ivre attise
un feu de nerfs ou d'osiers.
Commenter  J’apprécie          120
Le parc enchanté


Il y a un grand jardin qui s'étend à perte de vue.
Il y a des allées parallèles. Il y a des jets d'eau.
Il y a des bancs de pierre. Il y a un ciel gris. Il ne
fait ni chaud ni froid. Quelque part dans ce jardin –
l'imprécision me plaît –, assis sur un banc de pierre,
il y a un homme, un homme qui fixe un caillou de l'allée.
Les allées en effet sont couvertes de cailloux blancs et
ronds. L'homme ne fixe pas n'importe quel caillou.
Il fixe un caillou qu'il a choisi très soigneusement,
après avoir éliminé des milliers d'autres cailloux.
Donc, l'homme fixe le caillou. Dans ce caillou, il y a
un grand jardin qui s'étend à perte de vue. Il y a des
allées parallèles. Il y a des jets d'eau. Il y a des bancs
de pierre. Il y a un ciel gris. Il ne fait ni chaud ni froid.
Mais, dans ce jardin-là, il n'y a personne.
Commenter  J’apprécie          100
La langue a besoin de la voix…


La langue a besoin de la voix
pour se maintenir en vie,
pour mieux lécher le poème
qui ne cesse de s’évanouir.
M’appartiens-tu, langue
qui ne peut se toucher elle-même ?
Commenter  J’apprécie          100
À peine écrit, le poème
devient la fragilité même.
Il ressemble au verre d'eau
que les doigts saisissent
que les doigts dénudent.
Clarté telle que la clarté
importe peu !

p.190
Commenter  J’apprécie          100
Au ras de l'être :
tu n'es que toi-même.
D'autres vivent-il en toi ?
Tu ne le sauras
jamais.

        *

Tu as laissé ton corps
arrêté quelque part
bien des années
avant déluge, désastre.
Mais tu fais semblant
de rire et de bouger,
quand la vie est absente.

        *

Pourquoi l'eau ne lie-t-elle pas
l'air et l'haleine ?
Un fil ténu se brise
dès que l'on dit un mot
plus léger que l'écume.

        *
Commenter  J’apprécie          100
Arbre attaque arbre
et feuillage contre feuillage
estompe ombre et clarté.
Nous levons la tête
et tout se déploie :
le ciel vit dans l'arbre.

        *

Je marchais ailleurs et
n'ai laissé là-bas ni trace
ni morceau de tissu.
Un caillou que j'ai déplacé
conserve peut-être
mon léger toucher.

        *

Ma lave, ma pierre ponce.
Mon noyau dur. Mon granit.
Ma terre ferme.
Et les os sous la peau
qui sont gisants muets.
Coups. Poings. Désastres.

        *
Commenter  J’apprécie          100
Le Bleu et la Poussière
1998


Nous nous frottions, nous nous aimions.
Nous buvions l'eau ensemble.
Et des torrents nous emportaient.
Nous enfourchions cent voyages.
Nous n'avions pas prévu
les jours qui passent.

        *

Le poële de fonte et l'écolier.
Rira bien qui rira
dans sa barbe dernière.
L'instituteur a demandé
l'alun, le poivre et la cannelle.
On avait oublié
l'étude et ses désastres.

        *

Mot à mot, le poème
devient mur, brique à brique.
Ainsi s'élève
le mausolée du vent.

        *
p.167
Commenter  J’apprécie          100
Un chemin de sel pur
1969


Toit dont l'ardoise
est un léger fardeau
pour l'oiseau rêveur,
si la foudre t'effleure,
tu suis la pluie limpide
pour garder au sec
les miroirs de ma maison.

*

Ce bras qui prend naissance
au mot « aisselle »
est un arbre où des oiseaux
repliés en eux-mêmes
vivent à perdre veine, haleine…
Un geste, un bruit d'aile.
Le corps. La fontaine
où la lumière élève
ma rouge destruction.

*

p.41
Commenter  J’apprécie          100
Femme connue
dont la. La femme
inventée là où
tu es nu.
Quel verger Rilke.
Que digérer
quand tout blesse ?
L’ estomac, le pal,
l’aiguille,
les aiguilles
m’encombrent.
Commenter  J’apprécie          90
Rose expectative, poèmes inédits
(2000-2001)


Suçons le dard de l'herbe
et glissons la main
sous l'écorce et la pierre.
ne soyons qu'un
avec ciel et terre.

      *

Mange la poussière
et que ton corps devienne,
avec le corps d'un autre,
même chair, même bleu.
Désir assouvi.

      *

Ahane et avale et harasse !
Nul objet arrondi
ne file dans ton ciel.
Tu n'es que
mille morceaux
de toi-même.

p.195
Commenter  J’apprécie          90
         Mots maudits sans mot dire
  ou dictons qui prennent eau de toutes parts


Nuage n'est que nuage si le ciel bat de l'aile.

Lapereau sous la paume. L'enfance y palpite.

La suie est la sueur. Le sable est le frère.

Touche la petite haleine qu'un miroir ternit.

Le poing ne serre que le poing.

N'incendie pas le feu que tu boutes au délire.

p.137
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Izoard (33)Voir plus

Quiz Voir plus

36 heures dans la brume

Où se passe l’histoire ?

Los Angeles
San Francisco
New York

5 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : 36 heures dans la brume de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}