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Citations de Jacques Moulins (21)


Dans les couleurs vespérales de ces douces soirées dialoguant avec le crépuscule de sa vie, il aimait aujourd'hui encore parcourir son ancien paradis alors que la ville d'orgueil et de passions suspendait son rythme désordonné.
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La pandémie n'avait fait qu'accroître ce sentiment d'incertitude, d'insécurité, qui collait au pas même du passant, et à toute discussin, laissant place à l'idée qu'un régime fort, replié sur la nation, s'imposait. Des larmes mouillèrent ses yeux, elle crut revoir ces deux adolescents courant l'un envers l'autre, insouciants, heureux, prêts à conquérir un monde ouvert.
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D'après le légiste, il y a eu rapports vaginal et anal. Sans trace de sperme. Rapports consentis, toujours selon le légiste. Pas de trace de drogue dans le sang, mais beaucoup d'alcool. Son dernier repas est composé de fromage, de charcuterie, de pain et d'anchois. Détail significatif : on lui a lavé le corps au savon après la mort.
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La commissaire désigna un tabouret à côté de l'armoire.
— Là se trouvait l'ordinateur portable de la victime. Le premier examen n'a rien donné d'intéressant, mais l'analyse se poursuit. Pas de téléphone, seule chose qui ait apparemment disparu, donc nous excluons un cambriolage.
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La posture du corps était étrangement symétrique, de toute évidence voulue par l'assassin après l'enlèvement des draps : les jambes légèrement écartées, les bras le long du corps. Comme s'il avait voulu manifester son respect, suggéra Elsa, mais pas facile à réaliser avec tout ce sang.
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Salima lui avait suggéré de faire de ce don un métier, l'imaginant très bien sur les scènes des petits théâtres parisiens toujours gourmands de one-woman-show désopilants. Mais Maryam s'avouait bien trop paresseuse pour construire un spectacle professionnel. Faire le pitre lui suffisait.
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Et puis surtout ensemble elles riaient. Depuis le collège, Maryam avait ce don d'observer chez les autres, par-delà leurs discours, ces gestes singuliers auxquels on ne prête guère attention mais qui en disent tant sur la personnalité. Maryam saisissait à une vitesse folle le tic nerveux, la manie de changer son verre de place sur la table, le besoin de symétrie sur une étagère, tous ces petits riens qui lui permettaient l'imitation, recomposant les personnages dans une gestuelle qui froissait rarement le modèle d'origine.
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Quant à Madame la professeure Salima Duval, elle admirait le temps que son amie consacrait à tous les exclus du système, ceux avec lesquels on compatit mais que la vie moderne, famille, travail, loisirs, ne laisse guère l'occasion d'approcher.
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Stéphane et Maryam n'avaient guère accroché. Elle trop radicale contre les injustices, lui trop social-démocrate pour la justice. L'ingénieur du ministère de l'Équipement n'avait pas grand-chose en commun avec l'ex-chômeuse intermittente.
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elle s'interrogea sur cette incohérence supplémentaire dans la gestion du service. Car enfin on ne déplaçait pas le directeur du département de l'antiterrorisme pour enquêter sur un meurtre. Les polices nationales étaient aptes à traiter ce genre d'affaire sans le secours d'Europol. Elles en avaient non seulement la compétence mais également l'autorité. Elsa faisait certes confiance à son patron, mais elle n'avait pas manqué de noter ces derniers temps une certaine tension dans son comportement.
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— (...) Nous devons intervenir sur un dossier urgent.
— Ah ? Mais je n'ai vu passer aucun bordereau…
— Ça viendra. Parfois, on doit anticiper.
Pas de saisine ? Mais alors dans quel cadre ? Et quelle urgence ?
— Un meurtre, concéda-t-il.
— Un attentat ?
La correction dans sa bouche était naturelle, la France était au premier rang des menaces terroristes que leur service avait la charge de désamorcer.
— Elsa, pas besoin qu'il y ait des bombes pour que nous soyons concernés. Et si nous attendons la saisine, nous serons une fois de plus privés de scène de crime. Et puis il faut bien donner quelques arguments à Wolfgang Brenner, ajouta-t-il dans un sourire provocateur.
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Elle passait nombre d'heures avec Salvère dans ce triste bunker policier, aussi sombre que les cieux de Hollande, nombre d'heures au-dessus de la durée légale, nombre d'heures encore sur le terrain où des enquêtes les amenaient parfois, trop rarement à son gré. Ces dernières incluaient déjeuners et parfois dîners lorsqu'ils étaient en déplacement dans un quelconque pays de la vaste et vieille Europe. La promiscuité n'allait pas plus loin, mais c'était déjà bien suffisant pour avoir de temps en temps quelques échanges débordant le cadre strict de leur travail.
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Leur seule attention, celle-là forcenée, allait à ne pas commettre d'impair, à ne pas s'exposer sur une affaire à risque, à ne pas froisser un collègue dont on pourrait demain avoir besoin. « Ne jamais insulter l'avenir » était leur première devise. Et pas de sexisme en la matière, les femmes étaient aussi calculatrices que les hommes. Cela énervait prodigieusement Elsa, même si les compétences de ces messieurs et dames étaient bien supérieures aux siennes.
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(...)cette culture de caste qui l'horripilait tant. Ces gens-là, hyperdiplômés, hypercultivés, hyperpolicés, hyper en tout, étaient principalement occupés à bichonner les réseaux propres à servir leur carrière.
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Elsa Minetti avait espéré que, cette fois, son beau commandant allait piquer une colère à faire trembler tout l'étage du service, insulter l'auteur du mail, le menacer même, et faire preuve d'une virilité guerrière qui sans doute apporterait à son charme. Elle aurait adoré, mais elle ne se faisait pas d'illusion. Depuis bientôt trois ans qu'elle pratiquait Deniz Salvère, elle savait combien il intériorisait ses réactions et se faisait un devoir, conforme à sa caste de haut fonctionnaire européen, de ne laisser paraître aucune émotion dans un poste qui n'en demandait pas.
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Elle craignait les mélanges et n'avait pas l'intention d'abuser. Trop besoin de vigilance. La différence de goût heurta son palais. Au second, ça irait mieux. (...)
Ses propos devenaient de plus en plus hachurés et incohérents, coulant son exubérance au fond du verre. Elle eut un frisson dans le dos
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Depuis le temps qu'elle avait rompu avec toute sa famille… Depuis le temps qu'elle n'avait plus de nouvelles d'eux… Elle se pensait oubliée. Enfin oubliée ! Et puis ces coups de fil. Répétés. Comment avait-il eu son nouveau numéro ? Savait-il où elle habitait ? Et d'abord où était-il ? Au Maroc ou revenu en France ? Elle aurait dû rester sereine, l'interroger avant de l'envoyer chier. Malgré tout, elle avait peur.
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Ce qui l'avait le plus inquiétée, c'était le calme et l'assurance de sa voix. Il se prenait pour un sage, un inspiré, ce petit con ignare. Le calme du fanatique. Mais ça l'avait rendue nerveuse. Depuis le temps qu'elle avait rompu avec toute sa famille… Depuis le temps qu'elle n'avait plus de nouvelles d'eux… Elle se pensait oubliée. Enfin oubliée !
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À peine 20 heures et déjà la foule des buveurs, surtout buveuses d'ailleurs, commençait à se déverser sur les trottoirs, de part et d'autre d'une chaussée qui ne voyait guère passer de voitures. Maryam Binebine aimait ce moment, le meilleur peut-être de la soirée, où l'on va bientôt pouvoir se laisser aller avec gourmandise à toutes les fantaisies.
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Elle y avait passé les moments les plus dégueulasses de sa vie. La violence dans l'appartement familial, l'injustice, la bêtise, ses deux frères, avaient marqué son esprit à jamais. Mais chaque fois qu'elle grimpait cette rue de Belleville, prise à nouveau par le tumulte, les couleurs, et ces commerces improbables qu'on ne trouvait nulle part ailleurs dans Paris, elle ressentait quelque chose comme du bonheur.
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