Helen n’avait jamais imaginé être un jour la maîtresse de quelqu’un. Elle avait nourri trois ambitions: avoir un job très bien payé dans les relations publiques, un appartement à elle, et un homme qui lui appartiendrait exclusivement. Elle était finalement devenue “assistante de direction” – secrétaire, soyons clairs -, gagnait mal sa vie et louait un deux-pièces près de Camden High Street qui donnait sur une cour minuscule et sombre, avec un plafond fissuré et les murs de la salle de bains tachés d’humidité. En ce qui concerne l’homme – eh bien, elle avait beau croire dur comme fer au grand amour, à l’engagement jusqu’à ce que la mort vous sépare, ça ne lui était encore jamais arrivé.
A l’époque de sa rencontre avec Matthew, elle sortait de sa deuxième relation sérieuse et avait profité de son célibat pour “s’amuser un peu”, comme disait sa mère. Bien sûr, elle voulait avoir des enfants. Un jour. Mais elle voulait surtout une relation sur un pied d’égalité, où elle pourrait être détendue sans être toujours sur ses gardes de crainte de trop en dévoiler ses sentiments. Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’avait pas imaginer s’installer avec un home marié, père d’un enfant déjà adulte.