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Critiques de Jean-Claude Milner (16)
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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

Harry Potter à l'école des sciences morales et politiques

Jean-Claude Milner, professeur de linguistique et président du Collège international de philosophie analyse d'une part les 7 tomes d' Harry Potter écrits par JK Rowling ainsi que les films tirés des romans.

Le monde de la magie permet une réflexion distanciée sur la société dans laquelle nous vivons. JK Rowling connait parfaitement les différentes mythologies et a su en tirer partie dans ses livres, mais grâce à l'analyse d'un spécialiste de la philosophie politique, j'ai découvert la portée philosophique de l'ouvrage et une autre dimension de certains personnages (Dumbledore, Hagrid et Rogue surtout) que je n'avais pas du tout envisagé. De nombreuses références (Platon, John Dee, Marx, John Locke) étayent de façon remarquable les propos de l'auteur. Ce livre fort intéressant m'a aussi permis de réfléchir aux questions sur l'esclavage et sur le racisme qui se posent de nombreuses fois dans les 7 romans de la saga Harry Potter. Un livre qui nous permet de mieux comprendre une saga qui m'avait passionnée. Je me suis même sentie un peu plus cultivée à la fin de la lecture !
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De l'école

Pourquoi ceux qui ont renoncé à changer la société veulent-ils tellement changer l'école? Parce que c'est plus simple? Plus économique? Plus raisonnable? Plus consensuel? Hélas, rien n'est simple, justement. Sauf peut-être l'écriture de J-C Milner. J'ai pour ma part tendance à croire qu'il y a deux types de penseurs: ceux qui vous font vous sentir stupide et vous enfoncent dans votre ténébreuse ignorance, et ceux qui soutiennent votre désir de reflexion et, vous transmettant leur savoir, vous font ressentir qu'il est possible de penser par soi-même. Milner appartient je pense à la deuxième catégorie. De surcroît, ce livre écrit en 1984 est d'une actualité brûlante. Sa lecture, en contrepoint des actuels projets de réforme, vient avantageusement compenser l'indigence des commentaires politiques de tous bords. Tous.
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Les noms indistincts

En 1983, un discret coup de tonnerre dans l’articulation du linguistique et du politique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/21/note-de-lecture-les-noms-indistincts-jean-claude-milner/



Publié en 1983 dans la collection Connexions du champ freudien du Seuil (et désormais disponible en poche chez Verdier), le cinquième ouvrage du linguiste et philosophe Jean-Claude Milner s’inscrivait à la fois en continuité, en approfondissement et en subtile rupture avec son « Pour l’amour de la langue » publié cinq ans plus tôt dans la même collection. S’il se présente d’abord, avec son articulation borroméenne entre le Réel (R), le Symbolique (S) et l’Imaginaire (I), comme un exercice avant tout lacanien (et les références aux travaux de l’auteur du « Séminaire », implicites ou explicites, pulluleront en effet tout au long des 130 pages du texte) de décryptage de ce qui travaille en nous et autour du nous, il se révèle rapidement, dans l’anticipation cette fois du « De l’école » de 1984, comme un véhicule ne masquant pas sa visée pamphlétaire vis-à-vis du rapport complexe qu’entretiennent le langage et le politique.



J’ai eu la chance que cet ouvrage soit utilisé, en septembre 1983, dès le premier cours de philosophie de l’année, par le si regretté Alain Etchegoyen pour introduire et pré-structurer son approche de la liberté (qui est aussi l’exemple mis en œuvre dans le chapitre 9 des « Noms indistincts ») auprès de nous, ses étudiants de l’époque. C’est ainsi que nous pûmes pratiquer les Maîtres-mots, décrits, analysés, disséqués – et vilipendés – ici par Jean-Claude Milner, véritables trous noirs conceptuels qui profitent de leur aura langagière pour étouffer les significations et les possibilités de réflexion comme d’échappée : cet instrument si précieux d’appréhension des diktats pseudo-idéologiques en matière de politique ne quittera dès lors plus guère ma boîte à outils personnelle…



Au-delà des Maîtres-mots eux-mêmes, et des thèmes communs avec Jacques Rancière et Alain Badiou (malgré leurs dissensions ultérieures), voire avec Giorgio Agamben (dont l’Homo sacer rôde déjà ici, préfiguré, par endroits), Jean-Claude Milner propose dans cet ouvrage une grille particulièrement efficace pour détecter torsions et abus (en désertant progressivement le territoire d’origine de la psychanalyse lacanienne, certes) par lesquels les dominants et leurs auxiliaires de basses œuvres, qu’ils soient conscients ou inconscients (sans jeu de mots freudien) parviennent à s’approprier le langage pour rendre difficile puis impossible la critique – sous une forme beaucoup plus fondamentale et impérieuse, in fine, que les novlangue ou L.T.I. jusque là présentes sur la scène de la langue politique. On en trouvera des actualisations tout à fait contemporaines, bien qu’issues d’angles différents, chez, par exemple, l’Alban Lefranc de « Si les bouches se ferment » (2006 / 2014), le D’ de Kabal de « Casus belli » (2008) ou la Sandra Lucbert de « Personne ne sort les fusils » (2019) et du « Ministère des contes publics » (2021) – ou encore une forme de glissement habile dans un champ voisin avec Sylvain Lazarus (« L’intelligence de la politique », 2013).



« Une fois encore, l’homonymie ronge les noms » : de la part de celui qui déclarera à Philippe Lançon en 2002 « La fonction politique de l’intellectuel c’est d’aller où la société ne veut pas ; c’est d’être impopulaire », le fait de s’inscrire contre une vision exclusivement politique du monde (ce qu’il reprochera justement à Badiou ou Rancière) implique bien le risque, dans cette « confession politique d’un enfant du demi-siècle » (selon le mot d’Annie Geffroy, qui soulignait en 1985, dans la revue Mots, la tentation que manifeste ici Jean-Claude Milner), d’un glissement tout à fait droitier en direction d’un tout « non-politique ». Sans succomber à une lecture rétrospective des « Noms indistincts » en fonction des évolutions postérieures de l’auteur, on soulignera plutôt la beauté du clin d’œil de facto au « Princess Bride » (1973) de William Goldman – puis de Rob Reiner (1987), en film – et à son célèbre « I do not think it means what you think it means », ou l’exégèse précieuse d’une locution telle que « C’est comme ça » (qui nous renverrait ainsi au non moins fameux « C’est la vie » de Kurt Vonnegut). Il y aurait beaucoup à dire aussi sur les passerelles détectables en direction d’un Valère Novarina, lorsque l’homme est réaffirmé non comme animal politique, mais comme être parlant et parlé, beaucoup à sourire autour de la provocation (dont s’amusait aussi Annie Geffroy, déjà citée) du « principe démocratique que tout le monde a tout lu », beaucoup à s’étonner encore du détour si poppérien par les questions de falsifiabilité : on retiendra peut-être, avec Maurice Tournier (également dans la revue Mots de 1985) que « cette satire des mœurs langagières est un poème sur l’homme ». Et l’on se persuadera, plus encore avec cette relecture de l’ouvrage, que l’on tient là un outil décisif d’appréhension des discours irriguant notre monde contemporain, alors même que les divers storytellings ont pourtant largement changé de puissance et de nature depuis quarante ans.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

De nombreux auteurs tels David Colbert ou Isabelle Smadja se sont frottés à l'analyse du monde d'Harry Potter. Car si l'œuvre de J.K. Rowling s'est imposée comme un récit d'aventures, le monde qu'elle met en place est suffisamment riche pour être une source inépuisable de sujets de réflexion sur le monde contemporain côté moldu.

Je suis friande de ce genre d'ouvrages qui dissèquent les aspects politiques, la mythologie, les références des romans potteriens. Je remercie Babelio pour m'avoir fait parvenir celui-ci, écrit par Jean-Claude Milner.

Qu'un auteur français soit publié pour ce type de sujet est déjà surprenant en soit. Mais ce qui l'est encore plus, c'est les choix qui sont faits pour le traiter. Jean-Claude Milner a décidé d'appuyer sa réflexion sur la politique et la morale sur les huit films et non sur les livres. Il explique que les détails dévoilés dans les romans sont trop nombreux et trop complexes pour qu'ils puissent être ici synthétisés. C'est pourquoi il a choisi de ne s'intéresser qu'aux élément dévoilés sur écran. Si je suis d'accord pour dire que livres et films peuvent être vus comme deux entités distinctes, je ne le suis cependant pas pour qu'on appuie un travail de recherche sur les partis pris décidés par le réalisateur, les décorateurs, etc. Ce qu'il y a de fait dans les films n'est pas ce qu'a voulu construire l'auteur. Il me paraît donc impossible de bâtir quelque chose de solide à partir d'éléments détournés de l'imagination de J.K. Rowling. De plus, quand l'essayiste parle de l'emprunt à Margaret Thatcher pour le personnage de Dolorès Ombrage par exemple, c'est bien des influences de J.K. Rowling dont on parle et pas celles du réalisateur du film. On a finalement un résultat assez bancal et qui peine à tenir la route.



Jean-Claude Milner va même encore plus loin dans les partis pris surprenants. C'est la première fois que j'entends/lis quelqu'un pro-Daniel Radcliffe et anti- Michael Gambon! Pour le premier, il loue sa capacité à donner vie et sensibilité au personnage d'Harry Potter. Pour le second, il dénonce le refus de l'acteur de faire de Dumbledore un personnage important, en le lissant totalement. Alors, même si Daniel Radcliffe m'a toujours semblé faire preuve de bonne volonté, son jeu ne m'a jamais transcendée. Et j'ai au contraire beaucoup aimé le Dumbledore de Michael Gambon, plus unique que celui de Richard Harris. Il a réussi à faire du personnage plus qu'un vieux mentor. Et comme Jean-Claude Milner insiste sur sa position en montrant bien qu'il a raison et qu'on a tord, j'ai eu du mal à passer outre cette divergence d'opinion. Enfin, l'auteur se présente dans son ouvrage d'une façon qui m'a vraiment perturbée. Il est totalement intrusif dans ses propos et ne cesse de louer le caractère novateur de ses idées. Le cas Thatcher pour Dolorès Ombrage viendrait de lui apparemment. Comme bien d'autres choses. Et ça a finit par me lasser.



C'est tout de même un plaisir de lire des théories sur la politique et la morale dans Harry Potter. Mais il y a tout de même matière à faire bien mieux. Ça a le mérite de donner envie de s'impliquer pour défendre ses idées. J'ai hâte de lire d'autres études sur le sujet pour comparer !

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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

JC Milner est un professeur de linguistique, né en 1941.

Tout d'abord, il faut savoir que l'auteur se base uniquement sur les films. Il essaye de se justifier, mais honnêtement, je trouve que c'est un peu facile, ça lui permet souvent des raccourcit, alors que dans le livre c'est plus expliqué. Bref... chacun son point de vue, je reste fermement attachée au texte, quoi qu'il se passe.



Sinon, les analyses sont assez intéressantes. Milner commence par étudier l’œuvre comme le récit initiatique qu'il est, en se basant notamment sur le trio Harry, Dumbledore, Snape/Rogue. Il évoque aussi la ressemblance de certains personnages avec des personnages historiques comme la Tante Marge avec Marguerite Tatcher (les vêtements, le bouledogue symbole de l'Angleterre, etc).

Mais l'analyse principale de l'auteur se fonde sur les différences entre notre monde, le monde des moldus comme il est présenté et le monde des sorciers. En effet, dans les films, le monde des moldus est présenté comme dépouillé de toute connotation religieuse, le pouvoir tenu par la reine n'est pas non plus présent, il n'y a finalement que le premier ministre, mentionné plusieurs fois. C'est la même chose dans le monde des sorciers, où il n'y a ni pouvoir royaliste, ni religion, seulement un pouvoir qui se divise entre le législatif et l'exécutif. Le monde des sorciers est en effet figé depuis des siècles, rien de nouveau n'est créé contrairement au monde des moldus qui à défaut de magie à un pouvoir créateur.

Ainsi, l'auteur tente de nous montrer qu'il existe deux sortes de magie, celle des sorts qu'on doit apprendre et qui est immuable, et celle des mots, des sentiments, qui n'est pas seulement propre aux sorciers, mais à tout humain quelque soit son rapport à la magie.



Ce livre est court, mais assez dense, il est donc difficile de le résumer sans faire trop d'explication comme je viens de le faire, mais je pense que c'est nécessaire pour s'y retrouver ! Ce livre est donc intéressant, mais assez dense et ce n'est pas un roman, donc ça ne se lit pas aussi facilement. Et de même, l'auteur interprète sûrement des éléments auxquels JK Rowling n'avait jamais pensé, c'est souvent ce que je pense avec ce genre de textes.

Donc, c'est intéressant, mais je pense que cet ouvrage s'adresse essentiellement aux plus grands fans de l’œuvre Harry Potter (pas seulement de l'histoire) et comme le nom l'indique, des sciences politiques et morales !
Lien : http://girlkissedbyfire.word..
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La puissance du détail: Phrases célèbres et fra..

Ce nouvel essai réunit une dizaine de textes – certains inédits, d'autres déjà publiés dans des revues –, prenant tous pour objet une phrase ou un fragment philosophique. Ainsi la célèbre citation de Karl Marx, « La religion est l'opium du peuple », ou ces énigmatiques dernières paroles de Socrate : « Criton, nous devons un coq à Asclépios. Payez cette dette, ne soyez pas négligent. »


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

Je tiens à remercier Babelio et et les Presses Universitaires de France (PUF) pour m'avoir permise de lire ce livre via l'opération masse critique.



Par où commencer ? Il va m'être difficile de critiquer ce livre dans la mesure où je ne suis pas très fan de politique... Mais grande fan de la saga Harry Potter, je ne pouvais passer à côté de ce livre, même si la politique et moi, nous ne sommes pas amies.



Commençons par le négatif. En premier lieu, je citerais la couverture : je suppose qu'il y a plusieurs raisons quant à ce choix (le Ministère de la magie qui représente l'Etat de droit chez les sorciers, etc.) – et même si en tant que Serpentard j'apprécie l'atmosphère et le vert dominant – je dois dire que je n'aurais pas choisi une image du cinquième film qui est pour moi l'un des moins fidèles aux romans (et puis aussi parce qu'il y a Ginny dessus, mais là c'est plus personnel, je ne peux pas la sentir). Et là j'en viens au deuxième point négatif que j'ai noté, le plus important : l'auteur ne se base que sur les films pour alimenter son livre. Je trouve ça vraiment dommage dans la mesure où les films sont déjà des interprétations de la source (à savoir les livres), que l'on ne fait ici qu'interpréter ce qui a déjà été interprété (en parti). Et puis c'est surtout que les livres sont tellement riches que les films ne peuvent les relater fidèlement. J'étais parfois en désaccord avec certains faits énoncés, comme quoi Harry était complètement indifférent à Dobby (alors que dans le livre, on voit qu'il lui cherche un cadeau pour le remercier de la branchiflore, etc.). *mode puriste on* On a même une scène inutile du film 6 qui est mentionnée (la scène où Harry se fait dragué par une serveuse), ce que je n'ai pas trop aimé *mode puriste off*. A part ça, je n'ai pas noté d'autres aspects négatifs, mis à part le côté un peu trop fermé : l'auteur exprime vraiment bien son avis mais j'ai parfois eu l'impression de me trouver devant un prof de français ou d'arts plastiques qui trouvait des choses auxquelles l'auteur n'avait pas pensé dans son œuvre. Pas que ça ne soit pas pertinent bien au contraire, mais j'ai parfois trouvé que c'était assez long (surtout quand on parlait d'autres choses avec un rapprochement lointain au récit potterien) et même parfois tiré par les cheveux/capillotracté.



Mais à part ça, j'ai bien aimé le livre. Je lui ai même parlé « ah bon ? Ah oui c'est vrai maintenant que tu le dis... ». L'auteur compare beaucoup la société des moldus et celle des sorciers, qui est ici jugée égalitaire : les sorciers ont les pouvoirs (qui ne s’acquièrent pas sans savoirs) magiques, et les moldus ont les pouvoir des mots. Dumbledore renvoie d'ailleurs à ce fait avec sa maxime « Les mots sont notre plus intarissable source de magie, capables à la fois d'infliger une blessure et de la guérir. », et j'ai bien aimé l'analyse que l'auteur a fait de ce personnage, même si à mon sens il y aurait bien plus à dire (si on prenait les livres). Enfin voilà, j'ai beaucoup aimé l'analyse linguistique autour des mots. On voit que l'auteur a bien réfléchit autour de son sujet, il use d'arguments et de rapprochements pertinents qui vont nous faire réfléchir, que nous sommes fans des livres ou des films (ou des deux). Je peux citer par exemple l'absence de la Couronne, à laquelle je n'avais jamais prêté attention. J'ai aussi aimé le fait que l'auteur nous parle beaucoup de Rogue (surtout Rogue), de Dumby, de Voldy et parfois de Hagrid. J'ai trouvé la description qu'il a faite de Hagrid très juste.



Certains faits étaient déjà connus (comme la comparaison avec le nazisme) mais c'est aussi sympathique d'avoir un avis plus approfondi sur la question.





En résumé, j'ai bien aimé l'aspect du livre qui m'a fait réfléchir et découvrir des choses sur le « récit potterien », mais j'ai moins aimé le fait que ça soit basé sur les films et non les livres, ainsi que les passages assez longs (mais intéressants, je ne dis pas le contraire) moins basés sur Harry Potter. Mais je ne doute pas que les férus de politique y trouveront leur compte (moi j'ai un peu de mal avec ce domaine).
Lien : http://miyu-neko.blogspot.fr..
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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

En tant que grande fan de la saga, j'étais très curieuse de découvrir cet essai. Ce n'est pas du tout mon genre de lecture habituel, mais c'est très bien passé dans un train pour aller à Paris… Je lirais tout ce qui parle de Harry Potter si c'était possible !



Le ton est lancé dès l'introduction, l'auteur ne s'intéresse qu'au récit potterien dans les films et affirme : « Tenant que les films se suffisent à eux-mêmes, je m'interdirai de les compléter par les romans. » L'oeuvre écrite est évidemment bien plus complète et complexe selon moi et je trouve dommage d'avoir fait ce choix. Jean-Claude Milner s'arrête notamment sur Dumbledore et Rogue, mais ces personnages sont beaucoup plus profonds dans les livres. Et la base, le Harry Potter que l'on pourrait qualifier d'officiel est bien celui de J.K. Rowling et pas celui interprété par Daniel Radcliffe, non ? Je dois avouer avoir du mal à comprendre pourquoi analyser uniquement les films, ils complètent les livres mais ne pourront jamais les remplacer.



Malgré tout, ses analyses sont pertinentes. Je n'aurais pas pensé à la moitié d'entre elles, même en ayant vu et revu les films des dizaines de fois (de même pour les livres, mais comme il ne s'y intéresse pas...). Des analyses qui mettent en relation le monde des sorciers et le nôtre, qui remettent en question les points positifs de cette magie et nous interrogent sur la psychologie des personnages et leurs "équivalents" dans notre monde.



Si c'est très intéressant de découvrir le point de vue de l'auteur, il est très positionné sur certaines idées et il m'est arrivé de ne pas être tout à fait d'accord avec lui. Parfois, il part un peu loin dans ses explications (et même loin de l'univers de Harry Potter) et je suis persuadée que J.K. Rowling ou les réalisateurs n'y avaient pas pensé. Il existe après tout autant d'interprétations que de lecteurs.



Un livre pas forcément simple que je conseille aux fans car il fait réfléchir sur une saga que nous pensons connaître jusqu'au bout des doigts !
Lien : http://lesmondesdeclem.blogs..
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Dire le vers : Court traité à l'intention des..

Une extraordinaire leçon à deux voix sur la diction de l'alexandrin français classique, leçon de poésie et de théâtre mais aussi subtile leçon de politique appliquée de la langue.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/12/07/note-de-lecture-dire-le-vers-jean-claude-milner-francois-regnault/



Publié en 1987 au Seuil, réédité après révision chez Verdier en 2008, ce « Dire le vers », joliment sous-titré « Court traité à l’intention des acteurs et des amateurs d’alexandrins » est un véritable régal intellectuel et sensible. Comme chez le Jacques Réda de « Quel avenir pour la cavalerie ? » (2019), cette focalisation sur le vers, et ici, plus spécifiquement, sur l’alexandrin « classique » presque exclusivement, même si elle prétend s’adresser tout particulièrement à celles et ceux chargés de « dire le vers », au théâtre ou ailleurs, constitue une expérience d’investigation poétique à part entière.



Les nombreux débats ayant pris place autour de la mise en scène du « Tartuffe inconnu » en 2017, reconstitution par Georges Forestier et Isabelle Grellet de la pièce de Molière disparue (interdite au lendemain de sa création à Versailles en 1664), en trois actes, à partir de la pièce en cinq actes qui nous est parvenue (celle, allongée et vraisemblablement « édulcorée », créée en 1669), reconstitution jouée avec la langue, la diction et le type de déclamation « d’époque », telles qu’appréciées après les minutieuses recherches historiques entreprises, montrent bien que cette investigation poétique n’est pas en réalité « purement artistique », mais bien subtilement politique (comme souvent, et pas vraiment paradoxalement, en matière de langue). Cette présence subtile du politique au cœur d’enjeux apparents de versification et de diction explique certainement largement l’intérêt visionnaire, érudit et parfois provocateur porté ici au sujet, pour notre plus grand bonheur, et au-delà de leur intérêt personnel pour la poésie et pour le théâtre (même si se glissent de ci delà des accents presque novariniens, paradoxaux, dignes de son « Pour Louis de Funès »), par un linguiste et philosophe tel que Jean-Claude Milner (dont on devrait vous parler prochainement de l’immense « Les noms indistincts » de 1983 sur ce blog) et par un philosophe et dramaturge tel que François Regnault (qui, après la publication de ce « Dire le vers », enseignera notamment la diction au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris de 1994 à 2001).
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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

Jean-Claude Milner nous propose une analyse de la saga « Harry Potter » mais, comme il l'annonce lui-même, il ne s'attardera que sur l'oeuvre cinématographique en ne tenant absolument pas compte de l'oeuvre littéraire. Soit, c'est un point de vue qui se tient sauf que l'analyse en vient à être tronqué tant les réponses sont plus nombreuses dans les romans, évidemment, que dans les films.

Malgré cela, l'analyse est plutôt bonne et le livre facile à lire. L'auteur compare beaucoup le monde des sorciers à celui des moldus sur le point de vue des institutions politiques, sur celui de l'enseignement, sur celui des enjeux de pouvoirs et bien sûr sur l'histoire. Il y a par exemple un lien évident entre le Nazisme et la quête de Voldemort dans la dominance des sorciers de sang pur sur le monde des moldus et des sorciers de seconde zone (les « sang de bourbe » notamment).

Même si parfois Jean-Claude Milner part un peu loin dans ses explications, l'ouvrage est dans son ensemble plutôt sympathique à lire et permet de comprendre un peu mieux le monde de Harry Potter.

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Harry Potter : À l'école des sciences morales..

Ce n'est pas du tout ce que je peux lire actuellement. Mais j'ai adoré cette courte étude sur l'univers de Harry Potter. Déjà parce que j'aime l'univers du petit sorcier à lunette, mais également parce que le roman est intéressant.



L'auteur traite de plusieurs petits thèmes et explore bien l'univers potterien.

Chaque thème est bien traité, mais cela reste un peu court à mon goût. J'aurai aimé lire une étude un peu plus complète.

Ceci dit, cela reste un livre accessible à tout le monde, quelque soit l'âge du lecteur. Une bonne chose qui permet à des adolescents amateurs de l'univers de le lire et d'ouvrir son horizon.



Au final c'est un livre qui intéressera à la fois les fans de Harry Potter et les amateurs d'études. Du coup j'ai bien envie de continuer à lire ce genre de livre traitant de l'univers des séries TV, des livres ou de films "grandioses".



Cela peut également être très sympa à faire lire à des élèves pour ensuite en discuter en cours. C'est complet sans être trop complexe et traite d'un sujet intéressant sans être trop "universitaire".



Au final, je vous recommande ce petit livre. Il se lit vite et reste passionnant.
Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..
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Relire la Révolution

Le point de vue qu'adopte dans ce livre Jean Claude Milner sur la révolution française s'articule autour de la remise en perspective des faits à la lumière de la réalité que connaissaient ses protagonistes. De l'acceptation d'époque du mot de révolution aux concepts de philosophie politique en cours, il trace un tableau le plus juste possible pour nous permettre d'appréhender ce qui a pu la guider, et en particulier la mener à l'instauration du régime de la terreur.

Deux figures majeures sont décrites: Robespierre et Saint Just. Au travers d'eux, Jean Claude Milner nous fait mieux comprendre les ressorts humains qui animaient la pensée de leur temps, et qui ont disparu dans les figures historiques construites autour de l'évènement révolution.

Au delà de cette remise en couleur, Jean Claude Milner s'attache aussi à éclairer ce qui donne à la révolution française son unicité, qu'on pourrait résumer en une forme de prépondérance du gouvernement par les idées, une honnêteté vis-à-vis de la volonté d'accomplissement d'un nouveau régime pour le peuple, et l'absence de référence avouée à un livre doctrine unique.

Jean Claude Milner s'appuie pour ceci sur la comparaison avec les révolutions russe et chinoise qu'il définit comme à part. On peut s'interroger sur la pertinence de la limitation à un tel spectre réduit, et les limites qu'elle implique sur la validité de la thèse suivant laquelle la révolution française serait à ce point incomparable à toute autre. La réflexion n'en reste pas moins très intéressante.

J'ai en revanche vu une différence notable entre d'une part le développement du livre, scrupuleux et argumenté dans son analyse de la révolution française, de même que dans sa comparaison aux deux autres révolutions choisies, et d'autre part la conclusion en forme d'extrapolation sur l'actualité. Cette conclusion parait par contraste bien trop rapide et pour évaluer sa pertinence elle nécessiterait sans doute d'être détachée de ce volume et d'être raisonnablement développée.
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Relire la Révolution

C'est justement parce que 1789 n'occupe plus aujourd'hui le premier rang qu'il est temps de le repenser à nouveaux frais, ce à quoi s'emploie le philosophe et linguiste dans Relire la Révolution.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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L'arrogance du présent : Regards sur une décenn..

Milner Jean-Claude - "L'arrogance du présent : regards sur une décennie 1965-1975" Grasset, 2009 (ISBN 978-2-246-73871-9)



Ouvrage écrit par l’un des protagonistes de «l'épopée» qui prit pour nom rien moins que l’intitulé "Gauche Prolétarienne", plus communément désignée à l’époque par son sigle, la "GP" flanquée de son inénarrable (et aujourd’hui illisible) feuille de choux arborant le noble titre "La cause du peuple", l’un des fruits les plus délirants issus de mai 1968. Un livre donc de première main sur l'époque considérée, pour le petit peuple des ex-gauchistes de la tendance "mao-spontex" comme disaient les trotskystes (qui, de leur côté, risquaient plutôt le «kyste» que le «spontex» - vieille rancune).



A première lecture, le livre se divise en deux parties inégales : les deux premiers tiers, remplis d'informations et d'analyses fort intéressantes, et le dernier tiers, dans lequel l'auteur se démène dans une grande théorie sur l'importance d'avoir ou non été d'origine juive pour participer à ce mouvement.

NB : j'avoue que ce dernier tiers m'a semblé particulièrement peu convaincant, mais – n'appartenant pas à cette obédience -, je me garderai d'émettre le moindre jugement ; je note toutefois que le témoignage de Thierry Jonquet (si je puis me permettre d’introduire ici – horresco referens – un trotskyste) évoquant sa compagne militant dans les rangs sionistes me paraît beaucoup plus probant (voir «Rouge, c’est la vie»).



Les deux premiers tiers me sont déjà particulièrement enrichissants !

L'auteur pose dès la page 8-9 l'une de ses thèses fondamentales : "J'affirme que Mai 68 et le gauchisme ont été l'affaire de la petite bourgeoisie intellectuelle et de personne d'autre. » (voir la suite dans les citations).

Il revient sur cet aspect page 88, ajoutant que Mai 1968 est non seulement un produit exclusif de la petite bourgeoisie intellectuelle, mais de surcroît un produit relativement typiquement français : nul beson d’adhérer entièrement à cette thèse pour en éprouver l’intérêt.

Voir aussi ses réflexions :

- sur la cérémonie organisée par François Mitterrand au Panthéon pour inaugurer sa première présidence (p.56)

- sur la survivance vivace des guerres et le service militaire obligatoire (pp. 70-71, voir citations)

- sur les assemblées enfumées se saoulant de paroles et discours (p. 75)

- sur les quatre caractéristiques de la Gauche Prolétarienne (p. 114 et seq.)

- une thèse centrale en page 131 et suivantes : "le mouvement ouvrier n'existe pas"

- l'analyse du slogan, hurlé jusqu'à plus soif par les manifestant(-e)s "CRS = SS" (page 180).



Un témoignage incontournable pour comprendre l'un des (nombreux) aspects de mai-68.

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L'oeuvre claire

Les destins du Sujet entre philosophie, science et psychanalyse. (Milner lecteur de Lacan) :
Lien : http://didier-moulinier.over..
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Clartés de tout : De Lacan à Marx, d'Aristote à Mao

à lire
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