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Citations de Jean Esponde (21)


Les descriptions de la ville, très nombreuses, inutile d'en rajouter. Cette capitale que Ernst Weiss a qualifié de "noyau de l'Europe".
Brocanteur, livres d'occasion : acheté deux manuels de langue tchèque, feuilleté un vrai Livre de Poche français usagé : Le basalte bleu, de John Knittel. Une histoire d'archéologues, trafiquants, pyramide, reine d'Egypte, sarcophage, maléfices, spectres, et frissons en perspective. Photo de l'auteur en 4e de couv : gentleman britannique de l'entre-deux guerres, visage mûr et mou, béret et moustache, cravate étranglant le cou, ressemble à Heidegger.
Je me suis décidé en lisant les premières lignes :
"En ce début de novembre, un après-midi, un homme arriva au Caire par le train-paquebot de Port-Saïd. A première vue on n'aurait jamais deviné que c'était un savant, archéologue, et plus précisément, un égyptologue [...] Et les éclairs rapides qui s'allumaient dans ses yeux ordinairement voilés de rêve, lorsqu'il descendit sur le quai de la gare du Caire, trahissaient son amour des aventures et du romanesque."
Noté cette sublime prose pour assouplir les doigts, préparer la soirée.
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L’hiver pour dépouiller un voyage. À Prague, la jeune fille dessinant devant la tombe de Kafka dans une allée déserte, les arbres comme repaire. Ou bien l’Artémision d’Éphèse, ultime colonne entourée de vase, chien errant. Il est parfois lointain le lien où s’esquisse une plénitude.
En cette saison, à l’écart du rivage, le site sans mystère est désert. Un guide erre entre les ruines. Sur le côté de la grotte sacrée, le sentier monte vers un court promontoire juste au-dessus, le musée bordé d’une terrasse.
On domine : d’un côté quelques restes de ruines, ne pas oublier les Visigoths d’Alaric après les ravages de Xerxès ou de l’armée romaine. Et bien d’autres destructeurs plus ou moins bénévoles. De l’autre, antennes de télévision, cheminées d’usines, grues, câbles, et plus loin cargos ou pétroliers, la mer.
Parfois le temps a pitié des hommes, juste un sursis. Et comme le vieux fauve blasé, leur laisse une chance.
Pas ici.
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Diaïos a voulu négocier avec moi parce que je suis un responsable des dockers sur le port de Léchée.
De là on peut s’éloigner facilement par le golfe de Corinthe. Il y a pensé, et moi aussi. Disposé à rendre leur liberté aux esclaves, à tout promettre, les unir au petit peuple taxé de tous côtés et maintenant en armes. Il ne savait où trouver quelqu’un, un intermédiaire, des renforts. Les gens fuient sur les routes. Je lui ai dit que s’il voulait notre appui, il fallait envoyer le même message de libération à toutes les cités d’Achaïe et pour tous les esclaves. Et j’ai ajouté sans rire : une libération définitive bien sûr, pas seulement le temps de cette guerre. Que nous devrions gagner, avec des Romains fatigués, loin de leurs bases, amoindris je suppose, et beaucoup d’entre nous ont été soldats, etc. Il était trop énervé, m’a approuvé sans comprendre.
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Pressés de se voir assimilés, les pères de ce début de siècle transmettent à leurs fils un judaïsme évanescent, les encourageant de fait à le renier. Et les fils se retrouvent sans encrage, sans langue, sans appui sur un passé, bref sans identité.
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Ils sont encore dans l'espace culturel allemand, et tiraillés entre deux pôles, deux mondes littéraires, commençant à s'opposer : germanique pour le côté esthète, juif pour le côté politique. Kafka écrira à Brod (1921) : Ce que voulaient la plupart de ceux qui commencèrent à écrire en allemand, c'était quitter le judaïsme. En voulant s'intégrer à la culture allemande, ils ne pratiquaient qu'une littérature apprêtée n'appartenant à rien ni à personne.
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Shitao se moquait des académismes : Vouloir à tous prix ressembler à tel maître revient à manger ses restants de soupe : très peu pour moi ! Ce n'est pas comme nos savants d'aujourd'hui qui se contentent de collecter de vieux os et de la cendre éteinte.

(extrait de "L'unique trait de pinceau - p. 27)
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Héraclite
Ce monde, le même pour tous, ni dieu ni homme ne l'a fait, mais il était toujours, il est et sera, feu toujours vivant, s'allumant en mesure et s'éteignant en mesure.
(p.41)
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[...] Sartre ne semble pas entendre la poésie de Genet, ainsi les fleurs réduites à ce qu'elles évoquent banalement. Pour Derrida, Genet et lui-même existent en tant que noms, auteurs, signatures, exclusion, ce que produit l'exclusion, et le poétique - lilas, éclats - l'emporte sur le philosophique.
(page 74)
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Une ronde.
Elle participait joyeusement, on chantait peut-être.
Danse accompagnée de chant. Elle avait un nom, il faut que je la nomme : Aédé, plus tard l’une des Muses, celle du chant, le chant à l’origine du poème.
Ici, sur cette place
Aédé dansait, robe de toile fine
coiffure raffinée, haut chignon
elle participait joyeusement
d’une ronde, ses amies
entourant un joueur de lyre
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Connaître le monde, et d'abord la Chine dont il apprend la langue, c'est une nécessite pour le médecin Segalen ; un énorme et très ancien fruit proche de la décomposition, la Fleur du Milieu.
(page 59)
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Partout dans la nature, le monde animal, les humains, la cité, les sentiments, les états du corps de chacun.
Les hommes spontanément s'opposent, entrechoquent tout, ils s'arrêtent aux contraires, leurs combats, leur multiplicité. Ils ne saisissent pas l'unicité.
(page 43)
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Ariane :
Evidemment, mais tes douceurs ne m'impressionnent pas ! J'ai eu affaire ainsi à un jeune homme impudent dont nous avions arraisonné le bateau. Entre autres bêtises, un pillage et le rapt d'une fille. Nous l'vons emprisonné dans la tortueuse caverne de Gortyne, juste pour lui donner une leçon. C'est impressionnant mais pas très méchant. C'est là que les jeunes gens subissent leurs épreuves et ça les amuse beaucoup. La fille a refusé de repartir avec les autres. Cet imbécile lui avait plu, elle voulait même l'accompagner. C'était peut-être bien ton Thésée !
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Container vert poubelle.
Portée par son rêve
une chèvre distraite
a sauté dedans.
(p.58)
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Dans la violence du jour les mots vacillent, et vont lentement sécher leurs couleurs.
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A l'entrée, figuier poussiéreux, dérisoire, vendeur désoeuvré de cartes postales.
Et comme un reste mystique, un regret, une ultime protestation du temple dépecé, l'unique colonne surgit, encore dressée, ou plutôt remise debout à l'aide de prothèses en ciment.
Elle est là, au milieu du terrain vague, seule, long moignon pathétique ne supportant rien, sinon un nid de cigogne.
Parenthèse : l'Héraïon, le temple rival sur l'île de Samos, juste en face, avec ses 155 colonnes; il en retse une, on la voit debout dans la plaine.
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Hasard et nécessité, quelque impulsion aussi sans doute, histoire de se lancer, on trouvait des places d'avion pour Prague en promotion. Quant au travail possible, revenir au café Aloha, dans l'ancien ghetto juif disparu. Il convient bien, lieu calme, une sonorité assez nomade genre indien des Grandes Plaines. Pas de problème avec offres de locations dans le coin : elles ne manquent pas les semaines précédant Noël, période creuse, tranquille, ce bar loue des appartements et la statue de Kafka est à côté.
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Ce n'est pas une citation mais un court poème qui m'est revenu à la lecture de cet ouvrage :

Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
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Commerce déjà mondial des cités industrielles d'Occident, recherche de lointaines matières premières.
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On le rejette et il rejette. Il s'évade de la vieillerie poétique comme de l'hallucination des mots, se convertit à la réalité rugueuse à étreindre.
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Le nom "Prague" évoque un climat souvent décrit, étrange, médiéval, à la fois suranné et fantastique. Des rues sombres autour du fleuve, engluées de brouillard froid, vestiges du passé.
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