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Citations de Jean-François Bouvet (37)


A qui fera-t-on croire que les substances nocives pour l'homme et son environnement s'arrêtent, tel le nuage de Tchernobyl, aux frontières ?

Dans ces conditions, les solutions efficaces ne sauraient être que globales
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Homo sapiens apparaît à l'évidence placé dans une situation nouvelle sur le plan évolutif : il a tellement modifié son environnement chimique que sa biologie s'en trouve durablement affectée.

Certes, il n'est pas nouveau que l'espèce humaine agisse sur son milieu (...) Sauf que son ampleur est telle que le saut apparaît bel et bien qualitatif.

Le changement environnemental généré par l'homme actuel est en effet si important qu'il devient un facteur à la fois direct et majeur de son propre changement. (...) Dès lors, il ne paraît pas illégitime de parler de rétro-évolution, puisqu'il s'agit d'une évolution en retour.
Elle se traduit de manière souvent négative - obésité, baisse du taux de spermatozoïdes ... et autres dommages collatéraux.
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Le système endocrinien est celui des hormones, ces messagers chimiques véhiculés par le sang d'un organe à un autre et qui contrôlent des domaines aussi vitaux que la croissance, le développement, la sexualité, le métabolisme, etc.

Les perturbateurs endocriniens peuvent "pirater" ce système en "mimant" des hormones, en perturbant leur production ou en s'opposant à leur action. (...)

Si certains perturbateurs, comme le bisphénol A, agissent en mimant les œstrogènes, hormones sexuelles femelles, nombre de pesticides s'opposent à l'action de ces hormones mâles que sont les androgènes.
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Outre le bisphénol A et la tributyltine, de nombreux autres produits chimiques omniprésents dans l'environnement sont incriminés dans le développement de l'obésité : (...) PCB, les dioxines (dérivés de combustion libérés par les usines d'incinération), mais aussi certains pesticides comme l'atrazine - une substance interdite dans l'Union européenne mais toujours largement utilisée aux Etats-Unis.

Une étude réalisée par des chercheurs coréens et publiée en 2009 a montré que des rats soumis à un régime alimentaire riche en graisse grossissent davantage si de faibles doses d'atrazine sont ajoutées à leur eau de boisson.
Or, il s'avère justement qu'aux Etats-Unis les régions du Midwest qui emploient massivement ce pesticide comme désherbant pour la culture du maïs sont parmi celles qui présentent le plus fort taux d'obèses.

Autres substances incriminées : les antibiotiques. Non contente de générer d'inquiétants phénomènes de résistance chez les bactéries, leur utilisation massive pourrait être impliquée dans l'épidémie d'obésité. (...)
L'idée que les antibiotiques puissent influer sur la prise de poids n'est pas nouvelle. On sait qu'ils sont utilisés comme facteurs de croissance dans l'élevage intensif aux Etats-Unis (...) On sait aussi qu'ils ont une action sur le microbiote intestinal, cet ensemble de microbes (bactéries, surtout) qui colonisent l'intestin et interfèrent avec les processus digestifs et métaboliques
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Comment distinguer - et quantifier - le simple surpoids et l'obésité ?
L'indice de masse corporelle (IMC) est le critère le plus utilisé. Pour le calculer, c'est simple : il suffit de diviser votre poids par le carré de votre taille (résultat en kg/m²).
L'OMS considère qu'il y a surpoids chez l'adulte si l'IMC est égal ou supérieur à 25, et obésité si cet indice est égal ou supérieur à 30. Par exemple, un sujet mesurant 1,75m est considéré comme obèse à partir du moment où son poids atteint 92kg (...)

Selon des estimations de 2008, le surpoids affectait, à l'échelle de la planète, 1,4 milliard d'adultes âgés de 20 ans et plus ; parmi eux, plus de 200 millions d'hommes et près de 300 millions de femmes étaient obèses.
Ce qui revient à dire que 35% des adultes étaient en surpoids et 12% obèses.
Et les plus jeunes n'y échappent pas : près de 40 millions d'enfants de moins de 5 ans sont touchés par le surpoids, selon des estimations de 2011.

Autrefois considérés comme des problèmes de pays riches, surpoids et obésité augmentent de façon spectaculaire dans ceux à faible ou moyen revenu - surtout en milieu urbain.

(...) Et la France, dans tout cela ? (...) en 2012, 32,3% des Français de 18 ans et plus étaient en simple surpoids, près de 7 millions étaient obèses (pour "seulement" 4 millions en 1997). Le phénomène affecte particulièrement les 55 ans et plus : 19% d'entre eux sont touchés pour l'obésité. (...) chez les 18-24 ans, la prévalence n'est "que" de 5,4% ... ce qui est déjà beaucoup. De fortes disparités sont également observées selon les régions
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Difficile d'imaginer que les grands singes - et donc les animaux - que nous sommes aient pu échapper aux lois fondamentales de l'évolution telles qu'établies au XIXe siècle par Charles Darwin.
En particulier à la sélection naturelle - ce tri, au fil des générations successives, des plus aptes à survivre et à se reproduire.

Un concept trop souvent confondu avec la loi du plus fort : un individu assez costaud pour écarter ses concurrents mais non fertile ne risque pas, en effet, d'avoir une descendance et de transmettre quoi que ce soit aux générations suivantes.

Pour que la sélection naturelle induise l'évolution d'un trait biologique particulier dans une population - la couleur de la peau, par exemple -, il faut que ce trait varie d'un individu à l'autre et que cette variation individuelle soit héritable, mais aussi qu'elle favorise la survie et le succès reproducteur dans le milieu considéré.
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Songez que depuis que l'homme consomme massivement des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz de schiste ou autre), le taux de CO² atmosphérique a augmenté d'environ 40% - une modification quasi instantanée à l'échelle des temps géologiques.

Songez qu'en moins de deux siècles on est passé de machines à vapeur plutôt rudimentaires à des centrales nucléaires - à vapeur aussi - capables d'alimenter en électricité des millions d'habitants.
Songez que le plutonium 239, l'un des nombreux éléments radioactifs déversés dans la nature à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, a une demi-vie de 24 000 ans, ce qui signifie que dans 24 siècles il en restera encore la moitié.

Songez que, tant pour le coton que pour le soja, 81% des surfaces cultivées le sont d'ores et déjà avec des plantes génétiquement modifiées.

Songez que dans son expertise de 2013, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) nous dit qu'il existe près de 100 familles chimiques de pesticides et pas loin de 10 000 formulations commerciales - le tout destiné, bien sûr, à rejoindre notre environnement.
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Puberté précoce chez les filles, troubles de la fertilité, indices de dévirilisation chez les garçons ...
Même si la situation varie quelque peu selon les pays, l'être humain apparaît clairement perturbé dans ce qui touche à sa reproduction ;
il l'est aussi, nous l'avons vu, dans sa croissance pondérale.

Bien sûr, des facteurs génétiques entrent en jeu, mais ils ne sont pas seuls en cause. Bisphénol A, phtalates, mais aussi DDT, atrazine et autres pesticides ...
L'environnement d'Homo sapiens regorge de perturbateurs créés par Homo sapiens. Il est temps de mieux les cibler.
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De multiples substances incriminées ... et des effets sur des générations

Autre molécule libérée, comme le bisphénol A, par les tuyaux en PVC et également obésogène : la tributyltine. Des études récentes menées sur des souris ont montré que cette substance amplifiait très nettement leur stockage de graisse. Pis, si une femelle gestante en absorbe, les effets se feront sentir sur sa descendance pendant plusieurs générations.
Plus précisément, une souris n'ayant jamais ingéré de la tributyltine sera quand même obèse si son arrière-grand-mère en a absorbé !
Ce qui montre que ce que nous consommons peut avoir des effets durables sur nos descendants ... Un effet transgénérationnel de certains polluants chimiques dont nous aurons l'occasion de reparler.
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Parmi les responsables de l'obésité, fast-food et sodas sont souvent montrés du doigt. Mais faut-il accuser l'emballage, le contenu ... ou les deux ?
Question quelque peu surréaliste au premier abord ; elle l'est moins lorsqu'on apprend que les emballages plastifiés et le revêtement interne des canettes sont susceptibles de libérer une substance contaminant les produits alimentaires : le bisphénol A.

Or, cette molécule qui ressemble aux oestrogènes, hormones sexuelles féminines par excellence, s'avère capable de dérégler l'équilibre hormonal et métabolique de l'organisme ; et on peut la détecter dans les urines de plus de 95% des adultes aux Etats-Unis. Pas vraiment étonnant dans la mesure où le bisphénol A est omniprésent dans l'environnement, le début de son utilisation massive dans l'industrie du plastique remontant aux années 1960.
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Bien qu'environ 99,99% de la séquence de l'ADN soit la même chez tous les humains, la fraction de la séquence qui varie est importante à connaître
car elle détermine, entre autres choses, les différences entre les individus en termes de risques de maladie.
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Autre caractère sur lequel a joué la sélection naturelle : la couleur de la peau.
(...) on observe actuellement dans les différentes zones géographiques une étroite corrélation entre la pigmentation et l'intensité de l'irradiation solaire liée à la latitude. Ainsi, lors de la migration d'Homo sapiens vers les zones à plus faible ensoleillement, une peau claire, plus à même d'absorber les ultraviolets nécessaires à la synthèse de la vitamine D, s'est avérée être un atout. (...)
l'adaptation à la latitude ne va pas sans poser problème pour un grand nombre de migrants, à la peau sombre ou claire, éloignés temporairement ou définitivement de leur milieu d'origine : les premiers risquent une carence en vitamine D, les seconds un cancer de la peau.
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Si la nature a horreur du vide, elle a aussi horreur de l’uniformité.
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Beaucoup plus fréquente que l’autisme, la dépression est la maladie mentale la plus répandue au monde.
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On n’est ni imbécile ni intelligent à vie ; on peut même gagner ou perdre au moins 20 points de QI. D’où l’importance d’apporter la plus grande attention à l’environnement éducatif des adolescents.
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On peut, en effet, s'inquiéter des dangers que représente la dissémination, par marketing, d'idées prématurément pourvues d'un label scientifique. Celles d'entre elles qui sauront, bien souvent à la faveur d'un malentendu, satisfaire quelque obscure attente de l'opinion, viendront grossir le contingent de ce que l'on appelle communément les idées reçues.
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La différence entre un étudiant et une idée, c'est qu'un étudiant doit faire ses preuves, alors qu'une idée ne doit subir aucun examen pour être reçue. C'est même cela qui caractérise une idée reçue. Non pas le fait d'être inexacte ou banale, mais le fait d'être acceptée sans qu'on y réfléchisse.
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Comme je l'ai évoqué dans le prologue, ce qui aiguise ma curiosité ce sont les modifications ultrarapides auxquelles nous assistons aujourd'hui - "en direct" en quelque sorte -, sans qu'il soit besoin d'attendre les générations suivantes pour percevoir leurs manifestations.
Celles générées chez l'homme durant ces dernières décennies par ses nouveaux modes de vie, ses comportements, alimentaires ou autres, les innombrables polluants qu'il introduit dans la nature ....
Car, encore une fois, peut-on concevoir que les modifications drastiques qu'il inflige à son environnement soient sans effet sur sa biologie ?
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La sélection naturelle, un processus obsolète ?

On a souvent prétendu que l'homme, animal culturel par excellence, n'y était pas ou peu soumis. Non sans quelque raison, on a fait remarquer que le progrès technologique qu'il n'a cessé de générer contrariait ce phénomène.
Que l'habitat de plus en plus dissocié du milieu naturel, le développement de l'agriculture depuis le Néolithique - lequel rend les ressources alimentaires plus abondantes et plus régulières - ou encore les avancées de la médecine, qui favorisent la survie des individus malades, amoindrissaient la pression sélective.

Mais comment le grand Darwin voyait-il, lui, les choses ? (...)
sa pensée a été mal comprise, voire caricaturée (...) Darwin construit toute sa théorie de la civilisation sur la destitution progressive de l'hégémonie de la sélection naturelle entendue comme effet de la lutte pour l'existence et élimination nécessaire des moins aptes
(...) ce qu'affirme Darwin (...) c'est que : "Si importante qu'ait été, et soit encore, la lutte pour l'existence, cependant, en ce qui concerne la partie la plus élevée de la nature de l'homme, il y a d'autres facteurs plus importants.
Car les qualités morales progressent, directement ou indirectement, beaucoup plus grâce aux effets de l'habitude, aux capacités de raisonnement, à l'instruction, à la religion, etc. que grâce à la sélection naturelle (...)"

Dans le développement de nos "instincts sociaux", qui nous poussent à soigner les plus faibles (malades, blessés, vieillards, etc.), on pourrait d'ailleurs voir une sorte de paradoxe biologique (...) On remarquera simplement au passage que, soignés ou non, et contrairement aux plus jeunes, les vieillards ne participent pas à l'évolution puisqu'en principe ils ne sont plus en mesure de transmettre leurs gènes.

Il reste que cette idée selon laquelle la sélection naturelle a sélectionné son contraire est intéressante. Faut-il pour autant en déduire que les populations humaines ont cessé de s'adapter par évolution sélective au milieu dans lequel elles vivent ?
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Ces fluctuations successives ont affecté le volume de son cerveau. Ainsi le nôtre est-il de 15 à 20% plus petit que celui de Cro-Magnon qui était plus grand que nous. Une réduction qui, soit dit en passant, a pour avantage de faciliter l'accouchement.

Dans ces variations de stature sur de longues périodes on peut voir, du moins pour partie, l'effet de la sélection naturelle en action.
N'oublions pas que notre espèce est venue d'Afrique ; une taille élancée, permettant de mieux évacuer la chaleur par transpiration, y est un atout.

En revanche, lorsque les conditions climatiques, générales ou liées à une migration vers une zone froide, se dégradent et que les ressources alimentaires se raréfient, les individus plus trapus, à moindres besoins énergétiques et plus faibles déperditions thermiques, ont en principe plus de chances de survivre et de se reproduire ...
Et il est bien évident que si l'on veut transmettre ses combinaisons génétiques aux générations suivantes, mieux vaut survivre jusqu'à l'âge à partir duquel il devient possible de se reproduire.
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