Le Salon dans tes oreilles - S1E32 - Confidences, avec Jean-François Harvey
Ostéopathe, professeur, conférencier, auteur, entraîneur et athlète, Jean-François Harvey nous offre ici ses confidences et démystifie la course à pied. C'est le temps de lacer vos chaussures!
Avec
Jean-François Harvey, Auteurrice
Marie Josée Turgeon, Animateurrice
Livre(s)
Courir mieux Volume 2, Repenser l'entraînement - Déjouer les limites mentales - Cultiver plaisir et performance, Jean François Harvey, Les éditions de l'Homme
Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute!
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Certains coureurs sont plus économes que d’autres, et on ne parle pas ici de leur propension à courir les soldes de chaussures de course. Le roi de l’économie de course est à ce jour l’Érythréen Zersenay Tadese, plusieurs fois champion du monde du demi-marathon. On a mesuré chez lui une incroyable capacité à maintenir une vitesse donnée en consommant beaucoup moins d’oxygène que la majorité des coureurs. Comparé à un groupe de coureurs élites caucasiens, son avantage se situe à près de 30%, une différence énorme. Il a aussi été démontré que les coureurs est-africains sont plus économes que les coureurs caucasiens, ce qui explique probablement en partie leurs succès.
Faire un trajet de 40 kilomètres tassé dans la boîte d’un camion avec 50 personnes est une expérience particulière. Rouler dans des crevasses d’une profondeur insondable sur un bodaboda (petite motocyclette très commune en Afrique), sans casque, élève l’excitation d’un cran. Devoir pousser un matatu (minivan) avec le reste des passagers, les pieds dans 30 centimètres de boue, est irréel. Mais avoir la chance de courir au lever du soleil avec ces athlètes hors pair est sans aucun doute ce qu’il y a de plus intense.
Marcher demande peu de ressort. Pédaler n’en demande aucun. Mais quand vient le temps de courir, il est plus que nécessaire d’avoir du ressort! Et on ne parle pas ici de ressorts intégrés dans des chaussures (oui, ça existe vraiment!). On parle plutôt des mécanismes naturels de ressort, dont le corps est richement pourvu. À condition bien sûr qu’on les développe à l’aide de mouvements appropriés et que l’on sache comment les utiliser en courant.
On fait grand cas du fait que les pieds sont endormis lorsque supportés par les chaussures modernes. Passer à des chaussures plus minimalistes n’est pas la seule façon d’éveiller vos pieds. Maintenez une bonne posture, et vos pieds seront automatiquement éveillés. En allongeant la colonne, on stimule tous les muscles posturaux, dont les muscles profonds des pieds. Voilà une autre démonstration du fait que le corps fonctionne comme une unité.
En observant et en palpant les pieds et jambes des Kalenjins, on ne peut que constater qu’ils sont taillés sur mesure pour la course. Leurs pieds sont à la fois souples et solides, en plus d’être très coussinés sous la plante. Plusieurs coureurs occidentaux paieraient cher pour avoir des pieds comme ceux-là. Malheureusement, ils ne peuvent que s’offrir des chaussures.
Avant d’être maîtrisée, la course est une activité qui, tout comme d’autres sports techniques, demande un apprentissage et beaucoup d’entraînement. Mais encore faut-il savoir comment courir. D’où vient cet apprentissage, si ce n’est par l’entremise d’un enseignement approprié ?
«La qualité de l'entraînement, non sa quantité, est l'élément qui permet de devenir un meilleur athlète, peu importe votre niveau de performance.»
– Grete Waitz, championne marathonienne