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4.16/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jean-François Zimmermann est né à paris le 08 août 1946. La disparition brutale de son père, en 1963, l'oblige à abandonner ses études et à aller travailler. D'abord pigiste, il sera ensuite commercial pour une entreprise de vins et spiritueux.
Cependant, c'est l'écriture qui l'attire. Il écrit en parallèle. Depuis 2005, il en a fait son activité à temps complet.

Son premier ouvrage, "L'Apothicaire de la rue de Grenelle", a obtenu le grand prix 2011 des écrivains bretons, puis, en 2012, le second prix au Concours International de littérature « Regards ».
Son cinquième ouvrage, "Le mépris et la haine", a obtenu le Prix du Roman de la Ville de Moret-sur-Loing et le Prix du Roman des Ateliers d'Arts de Servon.
Son sixième ouvrage "Rendez-vous au Pré-aux-Clercs", est paru le 16 novembre 2017 aux éditions De Borée.

Jean-François Zimmermann est président de l'Association des Auteurs des Hauts-de-France.
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Bibliographie de Jean-François Zimmermann   (10)Voir plus

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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
- Tous ici présents, vous avez rejeté le joug des tyrans et l'injustice qui accompagne leur règne. La Liberté est désormais votre credo. Elle s'accompagne de l'équité et de la fraternité. Les lois naturelles nous en donnent le droit. En toutes circonstances, il nous faudra montrer l'exemple en étant généreux envers nos ennemis, générosité qui ne doit pas exclure la fermeté. À leur iniquité qui engendre méfiance et confusion, nous opposerons confiance et ordre. À la haine qui règle leurs relations, nous opposerons l'amour. Il faudra bannir de nos rapports rancunes et moqueries et, bien à rebours, privilégier l'entente et l'harmonie.
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Je ne cours pas derrière les richesses de ce monde. Seule m'intéresse au plus haut point la connaissance des êtres et des choses, ce qui explique ma passion pour les livres et ma fréquentation assidue des bibliothèques.
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Amsterdam, hiver 1685

Voilà maintenant plus d'un an que Martin a repris les recherches hermétiques de son père. Il se souvient du laboratoire attenant à l'apothicairerie de la rue de Grenelle qui était toujours fermé à clef, non qu'Alexandre craignît qu'on y pénétrât pour violer quelque secret ou dérober poudres ou métaux précieux, mais parce qu'il contenait des objets et des produits dangereux à quiconque les aurait manipulés sans précaution. Or, les enfants sont toujours curieux, et Martin l'était plus que Simon, Paul et Judith. Le ronflement du feu d'enfer de l'athanor, entretenu au moyen d'un soufflet, se mêlait au bouillonnement des mystérieux liquides qui se sublimaient dans les cornues. Toutes ces couleurs, toutes ces odeurs, parfois suffocantes, qui provoquaient toux et picotements des yeux, sont siennes désormais. Tout ce que son père a souffert dans sa chair, les multiples brûlures sur ses mains, ses yeux brillants, trop brillants, au sortir du laboratoire, « ce repaire du démon », comme le disait Jeanne qui ne voyait dans cette activité qu'une folie pour les mener à la ruine, il l'éprouve lui aussi, avec les mêmes impatiences et les mêmes interrogations.
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- Es-tu certain, Thibaud, qu'il n'y ait qu'une vérité ? Le dogme, ce principe fondamental donné comme intangible, ne souffre pas d'être contesté. Dieu a laissé à l'homme la liberté. La liberté et le choix. Il peut donc contester. Satan ne pourrait-il pas nous dire : "Je suis le frère aîné de l'homme. Vous m'avez affublé des oripeaux de de l'épouvantail des consciences alors que je tentais de vous libérer du joug de l'église. J'étais la révolte légitime de votre conscience. J'ai voulu affranchir le monde. Je me suis fait chair en m'appelant Jésus. Je suis monté au Golgotha pour briser les chaînes de la servitude".

- Luigi, je te prie de t'accoiser. Ta rhétorique n'est que rhétorique.

- Je regrette que tu ne saches, ou n'oses, contester. Le doute est permis. La foi n'est pas innée. Un saint bardé de certitudes n'est pas un saint, c'est un rasoté.

Nous sommes sur le chantier, je profite d'une pause entre Sexte et None. Luigi affine une taille négligée par un apprenti. L'air est doux, le printemps se respire à pleins poumons. Sans me regarder, Luigi poursuit :

- Il n'est pas sain de laisser la violence du désir inassouvie chez les jeunes moines pleins d'ardeur et de sang. Je les soupçonne, sans les juger ni les condamner, de mignonner du regard les courbes évocatrices et provocantes des vierges qui leur tendent les bras, drapées dans leur étroite robe de pierre. Découpé dans le carrare, le frêle corsage de la jeune fille de Nazareth hante les nuits de leur solitude monastique. Je le sais, moi qui sculpte cette chute d'épaule, le galbe d'un sein, la veine palpitante d'une gorge, ces lèvres en forme de baiser ardent, ces ventres tièdes où l'homme heureux, accompli, comblé, aime à reposer sa tête. Lorsque j'exécute ce travail, je pense aux générations de moinillons condamnés à ce substitut sur lequel ils projetteront leurs chimères. Je veux qu'au travers de cette pierre vivante, ils n'ignorent rien de la réalité féminine, de la mère, de l'amante, de la fille, réunies en une seule courbe. Une telle grâce, une telle beauté ne peuvent rendre hideuse la jouissance qu'elles génèrent sous les couvertures humides des paillasses du dortoir glacé d'un moutier silencieux.

- Par Dieu, Luigi, tu me tourmentes.

- Ta naïveté me confond. Tu ne vois que la lumière et tu ignores l'ombre. Il n'y a point d'ombre sans lumière ni de lumière sans ombre. L'ombre n'est que le refuge des actes inavoués, elle est aussi l'abri des passions amoureuses. Elle permet à l'être de s'affranchir des contraintes terrestres et de s'emparer d'une part du divin que la lumière nous dérobe en contraignant notre regard.
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Le rêve est le compagnon du marin. Il se pose sur l’horizon, prend la forme des nuages aux profils menaçants, suit les moustaches d’écume du navire et s’engloutit dans les torsades de son sillage. Il gonfle d’espoir le vaisseau bien habillé de ses toiles arrondies par le souffle d’Éole.
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Ils marchent encore durant quelques minutes et passent devant le couvent des Filles-Dieu.
– La cour des Miracles est derrière, annonce Simon.
– Qu’est-ce donc ? demande Francisco, intrigué.
– Cet endroit est fréquenté par les gueux, les gens sans aveux, et les larrons de tout genre. On l’appelle ainsi car ils y disparaissent la nuit tombée, « comme par miracle », et aussi parce que mendiants, aveugles, infirmes de profession y déposent le costume de leur rôle. Les aveugles voient, les paralytiques gambadent, et les boiteux se redressent. Ils sont très bien organisés.
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La cité est dominée par quelques riches marchands qui fixent le prix des denrées, le montant des loyers et des salaires. Le fossé est profond entre les ventres gras et les autres. Parmi les bannis de cette société, il y a tous ceux que la campagne rejette. Les enfants de mamelle abandonnés sous le portail de l’église, les filles séduites, engrossées, sources de honte et d’infamie pour la famille qui ne peut plus cacher l’enflure non souhaitée. Les infirmes, de naissance ou par accident, les déformés, les vieillards caducs et tout cassés, sans oublier les lépreux, ces méséaux, ladres ou caqueux dont la présence suscite parfois une peur panique dans la population, une terreur qui engendre la haine. Il arrive qu’ils soient brûlés vifs. Les fous natureux, ces faibles d’esprit atteints de maladie frénétique, sont condamnés à la solitude dans la foule, à l’errance, car si, intouchables dans l’innocence de leur état, on les transforme en diseurs de vérités dans les récits et dans les farces et on s’en amuse, il n’en est pas moins vrai qu’ils suscitent la crainte. Les vagabonds, les voleurs, les criminels en fuite, tous ces êtres instables complètent cette populace responsable de la violence à fleur de peau.
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Sur la mer, tout est mouvement, la houle, les voiles, le vent, les nuages, le soleil, prévisible dans sa course..., . Seules, la nuit, les étoiles sont fixes.
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Soudain, des clochettes se font entendre. Sinistres notes annonciatrices de la pire misère de l’Humanité. Difformes, trébuchant sur leurs béquilles, leur chair blanchâtre décomposée, les paupières enflées, les yeux rouges dégoulinant de sang, couinant comme des rats, les hardes collées à leurs plaies suintantes, exclus du monde terrestre, ils vivent leur enfer sous nos regards effrayés : les lépreux.
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Ils sont une centaine à s’être rassemblés avant l’aube dans la clairière de l’arbre aux pendus. Indignés par l’énormité de ce crime perpétré sans motif apparent, ils ont chacun leurs raisons de s’être déplacés pour assister à l’exécution du condamné. Certains sont là parce qu’ils étaient familiers de la victime, d’autres parce qu’ils n’ont encore jamais vu un homme se balancer au bout d’une corde, d’autres encore, accoutumés à ce spectacle, veulent éprouver une fois encore cette excitation sauvage qui leur fouaille les tripes. Ceux-là ne vomiront pas discrètement, ils écarquilleront leurs yeux pour ne rien perdre de la scène et jouiront dans leurs chausses.

Il n’y a que quelques vieux qui se souviennent d’avoir vu des misérables, la corde au cou, la langue pendante, battre des pieds la dernière mesure d’une muette complainte à l’ombre de l’arbre aux pendus.
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