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Critiques de Jean-Jacques Salgon (23)
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Des graffs dans la nuit

J’ai lu ce livre grâce à la Masse critique Babelio de janvier et aux éditions Arléa, merci pour cette lecture 🙂



Ce livre regroupe 4 textes: le premier et le troisième relatent les visites effectuées par l’auteur dans les grottes Chauvet et Baume Latrone; le second propose une analyse comparative du Grand Panneau des Lions de la grotte Chauvet et de L’Enterrement à Ornans de Gustave Courbet; le dernier est une mise en parallèle entre les graffs préhistoriques des grottes visitées et les oeuvres d’artistes contemporains, en particulier Judit Reigl, mais aussi Basquiat ou Giacometti.



Si l’idée peut sembler saugrenue au départ, la démarche et sa mise en oeuvre sont très intéressantes. L’auteur met en parallèle des oeuvres tellement éloignées dans le temps que les préoccupations et la vie des artistes ne pouvaient qu’être totalement différentes. Mais si on met l’accent sur le point essentiel, l’inspiration, ces artistes étaient-ils si différents? Leur volonté de représenter ce qui les entoure ne plonge-t-elle pas ses racines dans une sensibilité humaine finalement restée la même au fil des millénaires?



Ce sont ces questions que se posent l’auteur, tout en s’émerveillant de la découverte des grottes. Je n’ai pas été complètement convaincue par certains aspects du texte, mais c’était malgré tout très intéressant.



Quelques bémols malgré tout. Le livre ne fait que 80 pages, on n’a pas le temps de réellement s’immerger et ce n’est pas suffisamment approfondi pour laisser un souvenir précis à long terme. D’autre part, pour un livre qui parle avant tout d’images et de représentations picturales, c’est dommage de ne proposer aucune photo ou illustration.



Une lecture intéressante dans sa démarche, mais qui ne sera pas très marquante sur la durée.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Des graffs dans la nuit

Dans mes premières pages, j'ai eu l'impression d'embarquer pour un voyage digne de Jules Verne, nous partions pour le centre de la terre. Mais c'est tellement plus que cela qui nous est proposé, tout autant une introspection de l'homme qu'une prospection du sous-sol de la Terre.



Je sors de cette lecture des étoiles ou plutôt des peintures rupestres plein les yeux.

Ce petit opus est superbement écrit, un vrai plaisir. On se balade au côté de l'auteur dans ces musées primitifs que sont les grottes Chauvet ou Baume Latrone., Ces "galeries" autour desquelles une grande part de mystère persiste encore aujourd'hui sont envoûtantes.

Une seule envie en lisant ce livre, se jeter sur des ouvrages reproduisant ces peintures primitives, se documenter, aller sur place.



Les parallèles que fait l'auteur avec des œuvres

contemporaines (Courbet, Matisse ou encore Judit Reigl) sont également très intéressants et poussent à réfléchir sur une sorte de continum temporel qui existerait entre les artistes de toutes les époques.



Petit bonus, cet ouvrage est publié chez Arléa, une maison d'édition que j'apprécie depuis toujours pour la qualité et l'esthétique de ses livres.



Je vais parcourir le catalogue de cette collection "La rencontre" à la recherche d'ouvrages aussi intéressants.



J'ai reçu ce livre lors d'une Masse Critique. Je remercie Babelio et les Éditions Arléa.
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Des graffs dans la nuit

Que voilà un livre petit par la taille, mais d'une profondeur abyssale.



Jean-Jacques Salgon ne nous emmène pas seulement visiter des grottes préhistoriques... Non, grâce à sa grande sensibilité, il créé un lien entre des peintures rupestres et d'autres plus proches de nous.



Au travers de son ressenti et de sa culture se rencontrent, se mélangent, fusionnent les secrets de la création artistique picturale hors des frontières du temps et des civilisations. C'est du grand Art !



Je vais m'empresser de renouveler ma lecture, en prenant le temps cette fois-ci de découvrir au fil des pages les œuvres citées, car ma curiosité et mon envie de prolonger cette aventure sont immenses.



Je remercie Babelio, ainsi que les éditions "arléa", de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique.



je souhaite à ce texte le beau succès qu'il mérite. En tout cas, en moi, il laissera son empreinte.
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Ma vie à Saint-Domingue

Un an après le séïsme et alors que l’on voit parader devant les télévisions le dictateur Duvallier, j’ai eu envie de lire un livre sur Haïti qui réponde à certaines de mes questions.



Ni livre d’histoire, ni roman, le livre de Jean-Jacques Salgon a été un guide parfait. Il dédit son livre « A tous ceux que cette catastrophe a meurtris dans leur chair et dans leur âme »



Pourquoi un ardéchois « coeur fidèle » viendrait-il parler d’Haïti ?

c’est que son histoire personnelle va croiser à un moment celle de l’île, il va ainsi par de fréquents allers-retours nous transporter des côtes africaines à Saint Domingue, des ors de Louis XIV aux apparats de l’Empire napoléonien.

Ce livre pour l’auteur répond à son besoin de savoir, de comprendre cette histoire d’Haïti et dresse le portrait d’un homme extraordinaire : Toussaint Louverture.

Son histoire commence sur les côtes africaines où son père va se faire enlever, capturer par des négriers et être envoyé en esclavage.

Toussaint naît en 1743. On suit la vie de l’esclave affranchi et éduqué, le fin statège qui va à la tête de ses troupes devenir le héros de Saint Domingue. Fidèle à la France jusqu’à l’aveuglement, croyant aux promesses de Bonaparte « Vous lui direz que moi, premier magistrat du peuple français, je lui promets protection, gloire et honneur »

Il n’aura que le temps de croire à l’indépendance, ses enfants Isaac et Placide seront reçus par le Premier Consul mais « Bonaparte va le faire jeter comme un brigand au fin fond d’un Jura couvert de sapins et de neige et vitrifié par le froid »

Toussaint Louverture est mort oublié au fond des geôles françaises en 1802. L’esclavage et la traite des noirs sont rétablis à la Martinique et à la Guadeloupe

Jean-Jacques Salgon à vécu, travaillé dans plusieurs pays d’Afrique, sa curiosité, sa sensibilité personnelle, transparaissent dans les pages où il revient sur son expérience. Comment il est passé des peintures de Jean Michel Basquiat à ses recherches sur Toussaint Louverture, comment il a élargi son point de vue par les détours de l’histoire (guerre d’Algérie, Mai 68) pris des chemins peu fréquentés, explorant le passé de cette ïle.



Son voyage est un voyage dans le temps et l’on part à la rencontre de figures de l’histoire de Haïti, certains peu connues, des hommes au destin parfois tragique,

les souvenirs de l’auteur faisant écho aux événements. Il garde un certain optimisme car dit-il « J’ai pu constaté combien la France, en dépit de tous les abus propres au régime colonial; pouvait encore être aimée » qu’il attribue à l’apport de la lecture, de la culture, moyens d’émancipation.



J’ai aimé ce livre court et dense, l’oeil bien ouvert de l’auteur, sa façon bien à lui de nous rappeler un passé qui peut nous rendre honteux mais dont parfois on peut être fier. j’ai aimé une franche simplicité doublée d’une hauteur de vue, le tout servi par des phrases parfois mordantes ou d’une douceur trompeuse.

Un excellent moment de lecture, de ceux qui vous donnent l’impression d’être un peu plus intelligent.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Parade sauvage

Jean-Jacques Salgon est un homme de la terre d'Ardèche, dont la famille habite ce coin de France depuis plusieurs siècles, d'après les informations que j'ai glanées. Il était donc naturel qu'il évoquât dans son oeuvre ce sanctuaire figé à des milliers d'années de nous : la grotte Chauvet.

Parade sauvage, ce sont donc les impressions de l'auteur, à la suite d'une visite dans ladite grotte. Mais Jean-Jacques Salgon est écrivain et il faut prendre son texte comme tel, ne pas (trop !) se formaliser lorsque, dans la superposition des yeux d'animaux, il décèle la préfiguration du cubisme, péché d'anachronisme évident puisque Picasso et Braque n'ont pu avoir connaissance de l'existence d'une grotte découverte en 1994 ! Plus loin, c'est au tour des ready-made – donner à des objets usuels le statut d'oeuvres – de Duchamp d'être convoqués. Cependant, la notion d'Art, tel que défini depuis quelques siècles, a-t-elle un sens au paléolithique ? Las, il semble que l'Art, surtout contemporain, occupe beaucoup l'esprit de monsieur Salgon, au point qu'il rencontre la même émotion dans l'atelier d'un peintre – Claude Viallat, dont je laisse à chacun le soin d'apprécier le travail qui me laisse, pour ma part, aussi froid qu'un matin d'hiver ! – que dans la grotte Chauvet : « Même sentiment de richesse offerte, même déférence admirative que lorsque je me suis trouvé devant les grandes fresques de Chauvet. » Il faut dire qu'il conclura son texte en songeant à Basquiat et Haring ; ça se tient !

Puis il y a ce ton sûr qui me chatouille les nerfs : « l'écriture a peut-être déchargé la peinture de sa composante immédiatement efficace et de sa charge « magique » ou ésotérique d'avant les religions du Livre. » Les cathédrales, ces Bibles de pierre, ainsi que les peintures religieuses, servaient à édifier les populations massivement illettrées sur l'histoire sainte. L'image a toujours eu un impact immédiat et ce, jusqu'à nos jours : l'efficacité d'un crucifix dans une église n'est pas moindre pour un fervent croyant que ces peinture rupestres, dans lesquelles Jean Clottes voit par ailleurs le fruit d'une transe chamanique. Chamanisme, justement : l'auteur se paye à un moment donné une parodie de transe dont le burlesque évoque de loin en loin les Monty Python !

Il s'offre aussi des raccourcis hasardeux. Ainsi, petit poucet rêveur de corridas qui dépose çà et là ses cailloux, il justifie cette barbarie en évoquant le dégoût que ce spectacle inspira jadis à Himmler, invité à y assister par Franco. de là, l'auteur en déduit que : « bien souvent […] cet amour excessif et narcissique des animaux repose sur une détestation profonde des humains. » C'est un peu court comme argumentaire, « on pouvait dire… oh ! Dieu !... bien des choses en somme… » ! Il est tout à fait possible de détester à la fois la corrida et le nazisme, je crois ! Je ne suis pas convaincu – sans preuve formelle, il est vrai – que les hommes du paléolithique auraient trouvé un quelconque plaisir à torturer gratuitement une bête dans une arène, eux qui vénéraient la nature et se fondaient en elle. Et si « l'art tauromachique » révèle « une certaine sauvagerie primordiale », il est inepte de la lier à ces chasseurs, lesquels ne s'y frottaient pas par jeu mais nécessité.

Il y a aussi ces phrases éculées et bien-pensantes qui n'ont pas grand-chose à faire dans un texte censé évoquer la grotte Chauvet, laquelle ne devient plus qu'un prétexte à parler inlassablement de soi : « les enfants de mon village formaient à mes yeux une sorte de conglomérat étanche et hermétique, représentants d'un monde éloigné où se forgeait une identité qui ne me concernait pas. » Tout est digression ici, et pas du même tonneau que celles d'Hugo dans Les Misérables, hélas !

On pourrait me rétorquer que le citoyen Salgon, en tant qu'écrivain, a le droit de raconter ce qu'il veut, de divaguer, d'improviser. On est d'accord. Mais ce texte tangue comme un navire en pleine tempête qui aurait perdu le cap : tantôt ethno-anthropologique, tantôt philosophique, tantôt autobiographique, etc., on ne sait pas bien où il va. La grotte ressemble ainsi à une madeleine qui, à chaque fois qu'on la trempe, fait ressortir des souvenirs maladroitement reliés à elle. le sommet étant atteint lorsqu'à une cérémonie orthodoxe est superposée une cérémonie chamanique dans la grotte Chauvet. le tout « baigne dans une étrange clarté », dit le texte. J'aurais mis « brouillard » à la place de « clarté » !

Non que parler de soi constitue une faute, tant que cela sert le sujet qu'on s'est fixé. Par exemple, Jean Clottes rapporte volontiers ses impressions personnelles dans Pourquoi l'art préhistorique ?, mais elles convergent toutes vers son sujet.

Pareil pour les citations qui émaillent le récit : Dante, Rimbaud, Baudelaire, Sartre, etc. C'est bien de citer, encore faut-il que cela soit pertinent ! Car je ne saisis pas bien le lien entre l'Enfer du sieur Alighieri et Chauvet ! Comme j'ai du mal à relier le panneau des lions à…Un enterrement à Ornans, de Gustave Courbet (conservé au musée d'Orsay) !

Que dire encore du lien fait entre l'actuelle chasse et celle pratiquée par nos lointains ancêtres ? En plus d'être un loisir, l'actuelle activité de chasse répond, selon moi, plutôt à l'exercice d'un droit autrefois réservé à la noblesse et que le petit peuple entend perpétuer, comme un symbole de l'abolition des privilèges d'Ancien Régime. Etant entendu que l'on ne chasse plus de nos jours pour assurer sa subsistance.

Toutefois, loin de moi l'idée de vider le bébé avec l'eau du bain car certaines citations sonnent juste, comme celles d'un certain Youssouf Tata Cissé, qui a étudié les chasseurs malinkés et bambaras : « Les grottes que fréquentaient régulièrement les communautés étaient les lieux de culte par excellence de ces chasseurs nomades. » Il y a en effet une forte charge spirituelle (et rituelle) dans les grottes ornées.

Conclusion : je ne peux cacher ma déception, moi qui attendais mieux d'un écrivain qui a eu cette chance inouïe de pénétrer dans un lieu qu'il ne me sera sans doute jamais donné de voir. Parce que je ne suis ni vedette de cinéma, ni ministre, ni écrivain autorisé, pour pénétrer dans ce sanctuaire. Je me rappelle soudain de cette jeune guide à Rocamadour qui en savait long sur l'art pariétal mais devrait attendre longtemps avant d'entrer un jour dans la grotte Chauvet, contrairement à Catherine Deneuve. Preuve qu'il reste encore de la poussière de privilèges sur le parquet de la République !

Ce petit agacement passé, et tout en admettant que J.-J. Salgon manie très bien le verbe et peut parfois écrire de fort belles choses, force est de constater que cette Parade sauvage s'est muée souvent en une parade personnelle, n'accordant à Chauvet que la portion congrue.

Rendez-vous manqué. Il y en eut d'autres, c'est le lot de tout lecteur !



(Je remercie l'équipe de Babelio et les éditions Verdier)

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07 et autres récits

Avec ce recueil de textes courts, Jean-Jacques Salgon (que j'ai découvert grâce à un livre remporté lors d'une Masse Critique de Babélio : merci !!!) nous invite à découvrir des petits morceaux de son enfance.



Il partage des petites tartines de vie, nappée d'une succulente écriture, dans le monde où arrive le "progrès", et c'est délicieux à picorer.



Lors de ma lecture, j'ai ressenti les mêmes émotions que devant un Marcel Pagnol mais pour un passé plus proche de nous.



07 et autres récits est un billet pour un voyage au pays d'une enfance révolue. Un témoignage plein d'espièglerie, sans nostalgie aucune.
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Des graffs dans la nuit

Jean-Jacques Salgon, dans de très courts récits réunis dans Des graffs dans la nuit, fait circuler le sens des œuvres, leurs reprises, sauvant ainsi l'art de l'emprise du temps. Il ne cesse non plus de mettre les œuvres en relation avec ceux qui les ont rendues visibles.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Obock

Au Bar de l’Univers, je demande Obock (et de la limonade).

Obock n’est qu’un plateau désertique et aride ouvert sur l’Océan Indien quand Paul Soleillet (1842-1886) implante une société commerciale et reconnaît le chiche territoire hanté par les nomades Afars comme une possession française. Il commerce et prospère jusqu’à ce qu’une insolation le foudroie à 44 ans. Arthur Rimbaud (1854-1891) se démène dans les parages, croise Soleillet, discute, échafaude des plans de vente d’armes, probablement mais rien n’atteste ces échanges possibles. Le poète quittera la contrée sur une civière de fortune pour aller se faire amputer à Marseille. Le cancer le terrassera à 37 ans. Comment de tels lieux où les traces des comètes sont dissoutes depuis si longtemps ne peuvent-ils pas aimanter les âmes errantes d’aujourd’hui ? Jean-Jacques Salgon (né en 1948), enseignant retraité, docteur en physique, reprend un voyage initié en 1973 et continué en 2016, mêlant ses trajectoires à celles de Soleillet et de Rimbaud, à la recherche de ce qui n’existe plus, se dissimule, résiste toujours. Ne reste plus que l’air du temps à saisir mais n’est-ce pas dans les lumières, les reflets, les odeurs, toutes choses fugitives, que le réel se dévoile dans sa continuité ? : « On regardait le soir tomber avec le sentiment d’un éphémère qui nous faisait toucher du doigt l’éternité ». Le récit autobiographique s’insère naturellement dans les biographies conjuguées et rêvées des illustres aventuriers. Le style tenu mais fluide autorise une lecture aisée. Le rimbaldien pourrait penser qu’il apprend peu de choses de prime abord mais le texte vivifie et actualise une errance qui se transmet, dans un mouvement de balancier, du nord au sud, du sud au nord. Rimbaud est venu s’échouer en Abyssinie pour des raisons économiques. Quand Soleillet était connu, Rimbaud se consumait en tâcheron anonyme. Par une pirouette du destin, le poète glorifie tous les lieux et les hommes qu’il aura approchés. Bien qu’il ait le souci de tout documenter, Jean-Jacques Salgon n’en esquisse pas moins un parcours métaphysique jalonné de fulgurances poétiques : « Rimbaud… est un univers à lui tout seul ; une vérité cachée dans une âme et un corps. C’est sans doute pour ça que les autoportraits flous de Harar nous paraissent si vrais ».
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Ma vie à Saint-Domingue

L'histoire que nous raconte, Jean Jacques Salgon, n'est pas la sienne, enfin pas tout à fait. C'est surtout celle de Toussaint Louverture, depuis l'arrivée de son père, esclave dans une plantation , jusqu'à son arrestation son transport vers la France, son enfermement au château de Joux, et son dècés dans cette prison du Jura. Mais, Jean Jacques Salgon ne peut pas ne pas se mettre en scène dans ses livres, pour notre plus grand plaisir, il nous livre les moments de sa vie, qui ont été des déclics pour écrire sur le héros de l'indépendance de Saint Domingue, actuellement la République d'Haïti. Un séjour en côte d'ivoire, une période de vie à La Rochelle, un des ports de la traite, sur les pas de Aimé Benjamin Fleuriau, devenu planteur prés de Port-au Prince, des souvenirs de mai 68, les événements de la Guadeloupe en 2009, ne l'ont pas amené à construire un biographie exhaustive de Toussait, mais plutôt à relater un grand destin, une grande ambition. L'auteur ne se prive pas de dire qu'il travaille avec les moyens de son temps, Internet pour ses sources, ni de donner ses opinions. Il donne envie d'en savoir plus sur les faits qu'il relate, lire, notamment, les mémoires de Toussaint Louverture par lui-même. A chaque fois, il nous passionne sur les lieux, les gens, les événements, de sa vie et de celle de ses personnages. J' avais ressenti le même intérêt, à la la lecture du livre de Jean Paul Kaufmann, La chambre Noire de Longwood.
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Le roi des Zoulous

Jean-Jacques Salgon nous fait découvrir Jean-Michel Basquiat, peintre noir américain mort en 1988, à 27 ans d’une overdose.

L’univers et l’œuvre du peintre sont décrits de manière très attentive ainsi que ses amis, ses relations professionnelles (peintres, marchands d’art, galeristes). Le roman arrive lorsque l’auteur fait résonner certains signes de sa vie avec les œuvres de Basquiat.

Intéressant.

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Papa fume la pipe

J'ai beaucoup aimé la forme originale proposée par l'auteur pour ce voyage dans le temps au pays de son père. Un bel hommage, très touchant.

Une manière de se raconter avec beaucoup de pudeur. Un retour au source enclenché tel un compte à rebours inversé.

Un doux, sincère et vrai moment de partage.

Mais aussi, pour le lecteur, un retour en arrière dans un monde pas lointain et pourtant très différent d'aujourd'hui.

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Place de l'Oie

" J'ai décoré ma maison comme on écrit un livre, j'ai écrit ce livre comme on décore une maison " écrit Jean Jacques Salgon page 163 de ce beau récit. Le lecteur que je suis, peut lui répondre, j'ai lu votre livre comme on visite la maison d'un écrivain avec l'envie de découvrir l'histoire qui se cache dans chaque pièce et derrière chaque objet. J. J. Salgon dans le prologue nous explique comment il a fait l'acquisition de sa maison située Place de l'oie d'un village du Vivarais, puis il nous convie à en faire la visite et, depuis l'entrée jusqu'à la terrasse sur le toit il s'attarde sur les objets, sur les détails, et nous entraîne dans des souvenirs qui touchent sa famille, dans des histoires de résistance, dans des affaires criminelles, qui se sont déroulés dans les lieux qui entourent la maison, dans l'analyse des tableaux , dans la vie d'amis artistes. En partant de la description de l'escalier, il part dans un exposé sur la création de l'univers, dans la cuisine il nous relate un repas qu'il a fait en Algérie et en quelques pages nous raconte l'histoire de la religion musulmane. Des cartes postales sont le prétexte a aborder l'histoire de François II et d'Elisabeth d'Autriche. Il nous entraîne dans sa visite de la grotte Chauvet. Il nous livre sa passion pour la controversée corrida dont il compare le déroulement à la création de la terre. Il nous fait un beau portrait de Rimbaud, nous révèle son admiration pour le livre de Robert Musil " l'homme sans qualité ", pour l'œuvre d'Hergé à travers les aventures de Tintin, et aussi pour les actrices Simone Signoret et Catherine Deneuve. A deux où trois reprises, sans s'y attarder, il fait un clin d'œil à" à La recherche du temps perdu " de Marcel Proust (j'ai aimé le verbe, je verdurine pour dire qu'il reçoit des amis comme le font les Verdurin dans le roman de Proust). Le livre finit sur la terrasse, devant la beauté du ciel, l'auteur nous laisse sa maison et part dans les étoiles en posant le pied sur une étoile filante. Avant que nous partions il nous demande de visiter la cave et d'y creuser un trou, peut-être pour exhumer les reste de Béatrix d'Enjieu, disparue en 1220 qui avait une grande réputation de guérisseuse. J'ai déjà lu de Jean Jacques Salgon, " Ma vie à Saint Domingue " et " Les Sources du Nil " et à chaque fois, j'ai eu beaucoup de plaisir à ces lectures.
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Les sources du Nil : Chroniques rochelaises

Après vingt années d'éloignement, en 2007, je suis revenu m'installer près de La Rochelle, ma ville natale. Les pas de mes premières ballades m'ont mené rue Saint Nicolas. Attiré par la roue de vélo qui sert d'enseigne à la libraire " Les saisons ", je me suis attardé devant la vitrine. Je suis devant les vitrines de libraire, comme les enfants dans les magasins de jouets, tout me fait envie. C'est là, que j'ai vu pour la première fois, le livre de Jean Jacques Salgon, " les Sources du Nil (chroniques rochelaises) ". Le mot du libraire attaché à la couverture précisait : " un des plus beaux textes sur La Rochelle ". Sans hésiter, j'ai poussé la porte, mû par deux curiosités, celle de rencontrer un vrai libraire, qui met des petits cartons sur les livres pour faire part de ses coups de cœur, et celle de savoir, comment un livre ayant pour titre " Les sources du Nil " pouvait être un grand texte sur La Rochelle. J'ai immédiatement été conquis par ce livre. Au loin, je pensais à " La Rochelle ", des touristes, j'imaginais les tours, les rues avec les arcades, l'hôtel de ville. En m'obligeant à fouiller plusieurs fois dans mes souvenirs, les " Chroniques rochelaises ", de Jean Jacques SALGON sont devenues le guide de mes promenades du retour. Il nous entraîne dans des lieux insolites, nous en montre la poésie nous en révèle les secrets, l'histoire, avec sérieux, humour, toujours avec passion. Il existe beaucoup de livres sur La Rochelle, plus volumineux, peut-être plus savants, qui détaillent méthodiquement les rues, les maisons, les monuments, l'histoire, mais aucun ne croise autant ma vie. Ces quelques lignes ne suffisent pas à dire la beauté de ce recueil de " chroniques rochelaises ", elles viennent modestement confirmer que le libraire avait raison " les sources du Nil est un très beau texte sur La Rochelle "
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Parade sauvage

Si l'auteur affirme, dans pratiquement chacune des pages de son livre, que l'exultation mêlant à la fois beauté et effroi (cf. p. 41) représente en effet les voix et les voies de l'homme, l'invocation à Rimbaud n'est pas innocente, qui rappelle la nécessité d'un déchiffrement de la matière poétique, confondue ici, nul ne m'en tiendra rigueur, avec l'art rupestre si admirable de nos lointains ancêtres et, plus largement, les balbutiements (intellectuels, poétiques, spirituels, qu'en pourrions-nous savoir ?) de leur propre émerveillement devant la beauté.

J'ai parlé de balbutiements : je ne songe bien évidemment pas à affirmer que des hommes qui ont vécu voici 30 ou 50 000 ans auraient été, par rapport à nous, amputés de quelque sens qui leur eût permis de célébrer la merveille que représente le monde. C'est exactement le contraire, et nous pourrions, en citant un seul passage, résumer le texte de Jean-Jacques Salgon qui déclare que «C'est en chassant, fabriquant, peignant, chantant, dansant, que nos ancêtres ont inventé une culture totale dont l'expression la plus aboutie est venue jusqu'à nous sous la forme du merveilleux bestiaire peint et gravé qu'ils nous ont légué, mais aussi, plus indirectement, par le truchement de cette mémoire chargée de mythes et de savoirs dont les rituels chamaniques aux quatre coins du monde sont encore [...] les ultimes dépositaires» (pp. 93-4, l'auteur souligne).
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Parade sauvage

Déçue par ce livre qui m'avait pourtant bien tentée au premier abord, sur la grotte de Chauvet et ses peintures rupestres.



Mais les paragraphes s'enchaînent sans qu'on puisse y voir un enchaînement logique. Il y a ceux où l'auteur se perd en considérations scientifiques très techniques qui m'ont vite ennuyée. Puis il nous explique à plusieurs reprises ce que les peintures de la grotte de Chauvet évoquent pour lui, et là il y a tout de même des réflexions intéressantes sur l'art ! Enfin, on trouve également les récits de rencontres qu'on imagine avoir été nécessaires à la rédaction de ce livre. Mais dans ces parties plus narratives, c'est le style qui ne m'a pas convaincue.



Beaucoup de propos relèvent à mes yeux de l'anecdotique, alors que je suis sûre qu'il y aurait eu d'autres façons de révéler la poésie de ces peintures rupestres, poésie qui semble promise par le résumé, mais qui est en fait assez dure à retrouver une fois le livre ouvert.
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Place de l'Oie

Place de l'oie ou jeu de l'oie ? Jean-Jacques Salgon nous invite, d'escaliers en salons, de fenêtres en murs, à découvrir une maison modelée moins par la vie que par ses envies ; une maison qui pourrait être imaginaire tant il la transporte en lui. L'ordre logique, presque clinique, de ce parcours dessine en creux une vie, ses hasards, des parcours, déstructurée dans le temps pour mieux être rassemblée en unités de tons. Chaque objet y fait sens.

On peut se laisser petit à petit prendre à cette spirale, cependant ces accumulations peuvent à la longue faire ressembler ce livre à un catalogue de tableaux, au risque que les pièces s'étouffent les unes les autres. J'en retire l'envie d'aller explorer quelques pistes, en particulier une artiste hongroise.
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Place de l'Oie

Lecteur aimant laisser libre court à leur imaginaire, passez votre chemin. Ce livre est destiné à un public passionné de détails en tous genres. L'auteur entreprend une description très complète d'une maison avec des égarements historiques à partir d'un objet, d'un poster ou autre. Le style et le vocabulaire employé sont très fourni, toutefois je n'ai pas accroché à la non-histoire, je me suis cru en train de regarder un catalogue ikéa tant les détails sont poussés. Avis subjectif qui n'enlève rien au travail de l'auteur, simplement le fait que je ne suis pas adepte du style littéraire détaillé à outrance.
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Place de l'Oie

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique et j'avoue que je n'ai pas du tout accroché.

Après nous avoir expliqué pourquoi et comment il avait acheté cette maison aux Vans (en Ardèche), l'auteur entreprend une description minutieuse du contenu de chaque pièce, en expliquant comment il a obtenu tel ou tel objet, ou ce que tel autre lui rappelle.

Chaque anecdote n'est pas inintéressante prise à part, mais cette succession d'explications et d'anecdotes, sans fil conducteur si ce n'est l'ordre de visite des pièces, n'est pas évidente à lire.

C'est un roman descriptif, sans grande histoire, que des petites et j'ai vraiment du me forcer à lire pour ne pas abandonner, ce n'est pas du tout le style de livre que j'affectionne. Même si c'est bien écrit, il n'y a pas, à mes yeux, le petit truc qui donne envie d'avancer!
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Sept chemins en Ardèche

Me plonger dans ce livre à la fin de mes vacances en Ardèche (et le terminer dans le train pour Paris) m'a fait un bien fou. Très loin du guide touristique, l'ouvrage s'apparente plutôt à un récit de voyage. Jean-Jacques Salgon, qui a grandi dans le département, en est amoureux et sait en parler ! Dans une écriture précise, légère et non dénuée d'humour, il partage sa sensibilité, transmet modestement son savoir, raconte ses rencontres et fait de belles incursions littéraires et historiques sur le Vivarais. Une lecture oxygénante, poétique et instructive !
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Des graffs dans la nuit

Des graffs dans la nuit surgissent de la rencontre avec les oeuvres pariétales datées de plus de 30 000 ans, et des chocs de la découverte. Son étonnement et son éblouissement cherchent et apportent des réponses à sa passion de l’énigme.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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