Citations de Jean-Louis Monestès (33)
Le développement de la conscience va se réaliser au moyen d’une augmentation de la concentration et de l’attention sur tout ce que nous vivons. Cela permet de vivre le moment présent.
Le message est clair : arrêtez de vivre votre passé. Laissez-le vivre. Nous ne pouvons pas modifier nos souvenirs, alors arrêtons de les entretenirs.
Plutôt que de vivre nos souvenirs comme des vérités accablantes que nous subissons, apprendre petit à petit à en prendre note depuis une position d’observateur extérieur.
Mais, dans certains cas, particulièrement lorsque nous ne sommes pas à même de modifier le cours des choses, il est préférable de sortir de cette perpétuelle analyse et de devenir simple observateur de ce qui se passe en nous.
Habituellement, nous ne parvenons pas à simplement repérer l’apparition de nos pensées et de nos souvenirs sans y attacher des significations particulières ou sans les croire. Nous n’avons pas l’habitude de nous décentrer par rapport à notre vie psychique
Difficile de rester centré sur le présent. Et pourtant, nombreux sont les psychologues qui pensent que la clé du bonheur se trouve dans l’ici et le maintenant.
C’est parce que nous sommes capables d’analyser et d’anticiper les émotions désagréables que nos problèmes apparaissent. Comme le soulignent deux spécialistes des troubles anxieux et dépressifs, les êtres humains peuvent avoir peur de la peur, être déprimés de leur anxiété, avoir peur du futur, être tourmentés par leur passé, et lutter pour éviter ou échapper aux pensées déplaisantes, aux images, aux sensations, aux sentiments, à leurs habitudes et aux circonstances qui les ont provoquées ou à celles qui pourraient les provoquer dans le futur..
Nerveux: se dit à chaque fois qu'on ne comprend rien à une maladie.
La normalité est une expérience plus extrême que ce que les gens veulent communément admettre.
Mieux vaut commettre une erreur avec toute la force de son être que d'éviter soigneusement les erreurs avec un esprit tremblant.
Il me parait donc plus juste de parler d'une personne atteinte de schizophrénie, c'est-à-dire sur laquelle un type de fonctionnement schizophrénique s'est ajouté, plutôt que de la considérer une et entière "schizophrène".
La conception de la schizophrénie que j'ai tenté de décrire dans cet ouvrage est celle d'une maladie dont les symptômes ne constituent que des exagérations (en fréquence et en intensité) de mécanismes psychologiques communs à tous. J'y vois une différence plus quantitative que qualitative.
Nous avons tendance à ne pas réellement nous confronter à ce que nous craignons. Ce modèle thérapeutique propose la démarche inverse: une confrontation pour une meilleure maîtrise de ce qui nous inquiète.
J'espère, par cet ouvrage, avoir permis à tous ceux que la schizophrénie interroge ou assaille de mieux avancer vers cette confrontation.
Nous avons vu pourquoi il était important de ne pas contredire les idées délirantes. Il est particulièrement contre-productif de chercher à convaincre que ce à quoi quelqu'un croit avec fermeté est faux.
L'idée générale est d'aider le patient, non pas à éviter de penser aux idées gênantes comme il le fait habituellement -nous avons vu à quel point cela était contre-productif-, mais au contraire d'en prendre pleinement conscience.
La difficulté de ces patients reposerait donc sur l'habitude de ne pas rechercher suffisamment d'informations avant de tirer une conclusion, plus que sur un problème de réflexion.
Les hallucinations auditives seraient donc en réalité des productions verbales dont le cerveau ne reconnaîtrait pas la "paternité".
Ce modèle de la vulnérabilité-stress est de plus en plus retenu comme cadre général de compréhension des maladies mentales. Il est, par exemple, également utilisé dans la compréhension des phobies.
L'explication la plus retenue actuellement est celle d'une concordance de variables multiples ayant des influences variées. Plusieurs de ces variable seraient à l'origine de ce qu'on nomme une "vulnérabilité": une sorte de prédisposition à la maladie, qui n'est pas la maladie elle-même, mais qui rendrait beaucoup plus sensible aux stimulations vives.
Comme pour la compréhension de beaucoup de maladies, le débat entre l'inné et l'acquis a été abandonné au profit d'une compréhension multifactorielle. C'est ce que propose le modèle vulnérabilité-stress présenté ci-dessous.