La bourgeoisie empâte, c'est chose convenue,
Elle est le fruit d'anciens risques bien tenus,
Et la résultante de bénéfices bien entretenus
Souvent le danger nous guette, vil, écarlate,
Mais la tentation est grande de jouer de nos pattes,
Les couleurs jaunes, vertes, rouges sûrement nous appâtent,
Pimentant nos humbles destins,
D'expériences cuisantes et fort scélérates.
C'est depuis, entre nos merveilles,
Que les grenouilles chantent en veille,
Des musiques venant de Marseille...
Foi de gardian, jamais dans une foire aux emplettes,
On n'avait vu un taureau courir un boeuf usant de gonflette !
Mais le moine avait pour lui la recette d'un doux mélange,
Que seul il possédait par une magie goutteuse et fort étrange,
Et qui donnait le meilleur des vins, apprécié même des anges,
Des curés, des évêques, archevêques et éclairés archanges.
Notre moine était donc béni des cieux, malgré sa bonhomie,
Prisé au monastère par la sélection de ses grappes et son génie,
Qui ne connaissait pas ses pressoirs passait pour sûr aigri,
Car Dieu en personne, disait-on, s'abreuvait dans ses puits.
Nous trinquions au milieu d'une cascade de gamelles amassées,
D'objets de toutes sortes qui jonchaient le sol de terre damée,
Où la pauvreté affiche surtout la gentillesse de partager.
Depuis, à chacun de mes passages près de de ce petit homme,
Nous échangeons les plus cordiales civilités, en bons symptômes,
D'une amitié dénuée d'intérêt entre bons et gentilshommes.