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Critiques de Jean-Michel Philibert (8)
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Le prisonnier : Une énigme télévisuelle

Je recommande cet ouvrage et cette collection à tous ceux et celles qui souhaitent approfondir leur connaissance des vieilles séries télévisuelles, souvent les plus intelligentes.

Ce livre sur le Prisonnier est on ne peut plus complet, vous y trouverez le moindre détail sur cette série énigmatique, sur sa genèse, sur son héros, ses acteurs, réalisateurs, chaque épisode est détaillé avec de nombreuses anecdotes, diffusion, etc...

J'ai trouvé ce livre vraiment intéressant car il pousse la réflexion fort loin.

J'ai établi un parallèle avec notre époque, et cela depuis le début du XXIème siècle :

La terre entière n'est-elle pas devenue comme le Village ?

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La diagonale du fou

La diagonale du Fou, c'est ce trail mythique qui traverse l'île de la Réunion sur plus de 160 kilomètres et qui, sous la plume de Jean-Michel Philibert, devient tout à la fois, un but, une toile de fond et un prétexte.



Un but, celui d'Ulysse, un trentenaire paumé, un ex-coureur prometteur et brillant qui s'est perdu dans l'alcool et la fumette et qui va redonner un sens à sa vie en croisant la route du narrateur. Celui-ci est un des enfants de la Creuse, ces gamins déracinés, arrachés à leurs familles et à leurs origine pour soi-disant repeupler les zones rurales de la France des trente glorieuses, pas franchement métropolitains, mais plus vraiment réunionnais. Sa rencontre avec Ulysse, si elle ne le guérit pas de sa lancinante quête de sens et de repères va lui offrir l'opportunité de se muer en ange gardien, accoucheur d'une rédemption et d'une résurrection.



Une toile de fond, car l'auteur nous dépeint avec à-propos et subtilité cette île de la Réunion, souvent fantasmée et travestie en un eldorado de l'océan indien. Si le dépaysement est total au travers des descriptions colorées et sensuelles de paysages grandioses et d'une population à la légendaire hospitalité, on est cependant bien loin de l'image d'Epinal, car l'écrivain n'occulte jamais l'envers d'un décor en apparence paradisiaque : violence, alcoolisme, drogues, chômage, passé esclavagiste,...



Un prétexte, celui qui conduit les deux principaux protagonistes à utiliser la course à pied pour, au-delà de la pure performance sportive, se racheter, s'accomplir en tant qu'être humain et même, plus fondamentalement, en tant qu'être vivant. Sous la plume de Jean-Michel Philibert, courir ce n'est pas seulement, un départ et une arrivée, c'est une philosophie, une parenthèse hors du temps et de l'espace, un don, celui de soi et une réminiscence, celle de temps anciens où l'homme ne se déplaçait d'un point à un autre que grâce à ses deux jambes.



La diagonale du fou est un roman court, 110 pages, qui se dévorent, s'avalent comme des kilomètres d'asphalte et de pistes, le souffle court, la foulée parfois légère, allongée d'autres fois, pesante, chaotique en se laissant bercer par la brise qui caresse les cheveux, le battement de la pluie sur le visage et la musique de Bernard Lavilliers qui résonne dans la tête.
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Le carnaval des ombres

Idéaliste forcené, Louis-Ferdinand dit "LF" n’a jamais supporté les compromissions, les consensus mous et c’est ainsi que, dénoncé par ses camarades de lutte politique, il se retrouve taulard. LF n’a qu’une obsession à sa sortie de prison : se venger. Malgré deux décennies au « trou », il n’a jamais pu balancer ses ex-frères et soeurs d’idéologie, préférant leur régler leur compte à sa façon. Pourtant, une fois libéré, et malgré une féroce envie de punir ceux qui l’ont trahi, LF va peu à peu et, au fil d’une errance qui le mènera du Costa Rica à Saint-Martin, de Saint-Barth à Cayenne, changer. De révolutionnaire rouge il devient progressivement révolutionnaire vert, avide de consacrer sa vie et une fortune acquise aux dépens de la mafia albanaise (qui le poursuit inlassablement), à la défense de la nature et de peuplades qui se battent pour sauvegarder leur(s) terre(s) et leur identité. Au son des mélodies de Renaud et de Bernard Lavilliers, Jean-Michel Philibert nous offre, avec ce « carnaval des ombres » un voyage initiatique, celui d’un être fracassé, abimé par des années d’enfer carcéral mais qui demeure debout, entier dans son engagement, ses convictions et ses valeurs face à un monde en perdition, confronté au dérèglement climatique et à la folie humaine qui détruit la planète. Nanti d’un style acéré, fluide mais non dénué de poésie notamment dans les passages consacrés à la description de la faune et de la flore des lieux traversés par le héros, ainsi que des us et coutumes des amazoniens, cette oeuvre riche et dense ne relève pas d’un genre littéraire spécifique, mariant habilement des ingrédients issus du roman d’aventure, du carnet de route à la Jack Kerouac et du récit psychologique et philosophique. C’est ce qui fait toute la force de ce livre qui ne laissera sans doute pas le lecteur indifférent et indemne.
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La Dégradation

Mon résumé :



Une route déserte. Une voiture qui fonce à tombeau ouvert. Soudain, une silhouette surgit au beau milieu de la chaussée. L’accident inévitable, le drame épouvantable, la mort brutale, sans artifices. Et puis, la lâcheté, la fuite, le déni. Pour le chauffard, pris en étau entre remords et fatalité, commence une lente descente aux enfers mais qui, paradoxalement, va s’accompagner d’une effervescence créative d’une puissance incommensurable. Lui, l’écrivain, prisonnier de sa page blanche, va se dévoiler, lors d’une lente et mortifère retraite solitaire aux allures de cavale spirituelle, en démiurge barbare, en génie de la plume, en automutilé de la prose…



Mon avis :



Pour ce second roman, Jean-Michel Philibert reprend le processus narratif qu’il avait éprouvé dans « L’homme qui court » à savoir une alternance de points de vue un chapitre sur deux. Sauf que, à la différence de son précédent ouvrage (qui, d’un chapitre à l’autre, nous faisait passer du passé au présent), l’auteur s’essaie, cette fois-ci, à la mise en abyme, nous plongeant dans le roman qu’est justement en train d’écrire son personnage principal. Exercice ô combien périlleux dont l’écrivain ligérien s’acquitte pourtant avec brio, construisant un habile parallèle entre la réalité et la fiction, perdant le lecteur pour mieux le surprendre. Les références littéraires et philosophiques sont nombreuses dans le récit démontrant une solide érudition, sans toutefois verser dans la pédanterie, ni le snobisme. Surtout, Jean-Michel Philibert nous fait nous interroger sur le caractère profond de la création et sur ce qui anime fondamentalement l’artiste. Faut-il détruire (et se détruire) pour pouvoir créer ? N’est-ce pas se prendre pour dieu que de vouloir donner vie à des hommes et des femmes de papier ? à des paysages imaginaires ? à des sentiments factices ? Au-delà de cette réflexion sur l’acte de création, l’auteur nous interpelle sur le moteur de nos vies, sur ce qui nous anime et nous fait avancer (ou pas) au travers du néologisme de « désesperrance », titre du livre dans le livre, concept violent et absolu, que nous avons pourtant tous croisé, chez nous ou chez les autres.



En conclusion :



Moins descriptif et plus intimiste que « L’homme qui court », « La dégradation » nous entraîne dans les tréfonds de l’âme humaine, dans l’expression des puissances conscientes et inconscientes qui se jouent en chacun de nous, contradictoires, paradoxales, tendant vers la vie et la mort, vers la création et la destruction, vers l’altruisme et l’égoïsme, vers la folie et la sagesse, vers l’excès et la retenue. Plus exigeant et plus éprouvant que le premier roman de l’auteur, « La dégradation » se mérite aussi sans doute plus, le lecteur étant forcément amené à s’interroger sur sa propre existence. En aura-t-il le courage ? En aurez-vous le courage ?

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L'homme qui court

En résumé :



Mais quel est donc cet homme qui court, par tous les temps, pieds nus, sac en bandoulière, du matin au soir, sans s’arrêter, dans une fuite en avant dont lui seul semble connaître le but ? C’est la question que se pose le narrateur au début du roman « L’homme qui court » de Jean-Michel Philibert. Ecrit à la première personne, ce récit nous propulse dans les pensées d’un joggeur amateur, vendeur d’articles de sports dans une grande surface, qui fasciné par l’homme qui court, ermite des temps modernes, va tenter de l’approcher puis de l’apprivoiser si tant est que cela soit possible. Ce faisant, en découvrant l’histoire de son nouvel ami, il va dépasser ses propres limites et aller bien au-delà de tout ce qu’il imaginait.



Mon avis :

Sur les chemins caillouteux des vallées perdues de l’Atlas, vous courrez. Dans les traces des légendes de l’athlétisme comme Zatopek, Alain Mimoun ou Abebe Bikila, vous courrez. Dans la quête éperdue d’un amour tragique, obsessionnel et aliénant, vous courrez. De courir, évidemment, dans ce livre, il est question mais pas seulement. Courir pour qui ? Pour quoi ? Dans quel but ? Pour donner un sens à sa vie ? Pour oublier ?

De l’atmosphère enchanteresse du Maroc magnifiquement retranscrite à l’âpreté de l’asphalte de nos villes et des rapports humains dans nos sociétés dites modernes, l’auteur nous embarque pour un beau voyage dans un conte philosophique au style poétique mais pas mélancolique, direct, concis et précis comme la foulée d’un coureur de fond.



En conclusion :



Que vous soyez marathonien aguerri, joggeur du dimanche, que vous ne couriez que dans votre tête (comme moi !) ou que vous aimiez simplement les belles histoires, je ne saurais trop vous recommander la lecture du roman « L’homme qui court » de Jean-Michel Philibert aux éditions de Phénicie. Petit conseil d’ami : compléter la lecture de « L’homme qui court » par celle du « Courir » de Jean Echenoz, une biographie romancée de Emil Zatopek, l’un des plus grands coureurs de tous les temps, surnommé la locomotive tchèque. Et pour finir, pourquoi ne pas lire « L’homme qui court » en écoutant la magnifique bande originale du film « Les Chariots de Feu » (oscar du meilleur film 1982 tout de même !) signée Vangelis et qui raconte la rivalité entre deux coureurs britanniques au début du 20ème siècle.
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La diagonale du fou

D'une très belle écriture, variée, sachant user des différents registres de langue pour toucher, émouvoir, secouer le lecteur, ce roman nous plonge dans la vie quotidienne de l'Île de la Réunion. Le fil rouge en est bien sûr la course, à travers l'évocation du Grand Raid, et le rôle de cette pratique sportive dans la reconstruction d'une vie ; mais, le roman offre aussi une riche galerie de portraits et captive par son érudition.
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La diagonale du fou

Deux hommes, deux destins, une passion : la course à pied. L’un cherche, l’autre se perd et ils se trouvent au bord de la route. Que faire ? Choisir la bonne direction ou fuir la réalité. Ils ont tous les deux un passif mais un même décor : l’île de la Réunion, sa beauté sauvage et volcanique, un paradis en trompe-l’œil avec son mythique trail : la course des fous. Sauront-ils se dépasser pour atteindre à leur manière la ligne d’arrivée ?



Jean-Michel Philibert propose deux personnages chahutés par la vie. Tout d’abord Ulysse, mais pas celui de Du Bellay, celui-ci n’est pas heureux et n’a pas fait de grands voyages, au grand dam de son père. Par contre, il décolle souvent vers les paradis artificiels que procurent drogue et alcool. Il était doué pour la course à pied mais il a dégoupillé comme cela au détour d’un chemin dans Mafate et depuis il n’est plus vraiment remonté à la surface. Il tente d’oublier son échec, sa compagne, et les espoirs que fondait, en lui, sa famille.

De l’autre, on découvre le narrateur avec une histoire singulière aux accents de scandale d’Etat. Il se définit d’ailleurs comme un « créopolitain » : natif de l’Ile, on l’a déraciné enfant, sous un prétexte fallacieux, pour l’acheminer et se perdre dans la Creuse. Pas vraiment d’ici mais pas de là-bas non plus. Il n’est qu’un prénom, de sa famille il n’a que des souvenirs évanescents. En quête d’identité, celle que lui a volée la France. Il devient le mentor d’Ulysse. Ensemble ils vont chercher la résilience.



L’auteur met en lumière cette merveilleuse île de l’océan Indien, notamment Hell-Bourg, un village dans le cirque de Salazie et ses cases colorées, évoquant aussi sa faune et sa flore. Mais tout n’est pas rose au paradis, car Jean-Michel évoque aussi les relents du colonialisme, l’alcoolisme, la drogue, la pauvreté. Il nous parle aussi de cette population métissée où «tous vivent en harmonie [car] le racisme n’existe que par l’ignorance de la diversité ». Le lecteur découvrira beaucoup de choses sur cette région, je vous conseille d’ailleurs d’effectuer des recherches en même temps que votre lecture si vous ne connaissez pas l’endroit. Un bémol toutefois, l’utilisation du langage créole met certes dans l’ambiance mais le z’oreille que je suis n’a, malheureusement, pas tout compris.



Le traileur que je suis s’est retrouvé dans les propos de l’écrivain même si ce côté est peu abordé pour mon goût de spécialiste. D’une part, cette diagonale des fous, nom donné au Grand Raid par les métropolitains, car il faut être un peu fou pour affronter ces 160 kilomètres et 10000 mètres de dénivelé positif. D’autre part, la course à pied est vécue ici comme une philosophie de vie avec des paragraphes qui parleront aux amateurs d’efforts de longue distance et qui tenteront d’expliquer aux autres toute la passion qu’on peut y mettre.



Ce livre court se dévore comme un sprint mais vous laisse dans une posture du coureur de fond pour les réflexions qu’il engendre sur la responsabilité de la France dans le scandale des enfants de la Creuse, sur la revendication de ses racines, sur la nécessité de vivre sa vie et non celle prônée par d’autres et sur le passage de témoin.

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Le nom de Rosa

Un récit simple pétri d'humilité et d'abnégation



Le nom de Rosa, c’est une histoire vraie, une histoire de vie, une histoire de mémoires, celles de Giovanni, petit maçon des Pouilles, qui, dans les années cinquante, choisit de venir travailler en France et, plus précisément, à Saint-Etienne. Sous la plume alerte de Jean-Michel Philibert, dans un style abordable mais pas simpliste, on découvre l’itinéraire de ce jeune émigré italien qui a vécu son existence comme le paysan trace son sillon, avec envie et amour, avec altruisme et détermination, sans jalousie, ni rancœur, malgré les obstacles, les intempéries du destin et les chagrins. Un parcours ponctué d’une sublime rencontre, la rencontre d’une vie, celle de Giovanni et de sa femme, Rosa. Tout au long de la lecture de ce court ouvrage, Giovanni nous fait partager ses joies et ses peines, les splendeurs de sa région d’origine avec le village de San Giovanni Rotondo devenu mondialement célèbre du fait du Padre Pio et ses belles amitiés, nombreuses, fidèles et solides. De même, il nous ouvre les portes de sa famille, véritable ciment d’une vie bien remplie, humble mais joyeuse. Délaissant la facilité d’un déroulement chronologique, la mise en mots de Jean-Michel Philibert nous gratifie de nombreux aller-retours entre passé et présent avec un rythme appréciable. Une leçon de vie à méditer pour tous les lecteurs.
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