En résumé :
Mais quel est donc cet homme qui court, par tous les temps, pieds nus, sac en bandoulière, du matin au soir, sans s'arrêter, dans une fuite en avant dont lui seul semble connaître le but ? C'est la question que se pose le narrateur au début du roman «
L'homme qui court » de
Jean-Michel Philibert. Ecrit à la première personne, ce récit nous propulse dans les pensées d'un joggeur amateur, vendeur d'articles de sports dans une grande surface, qui fasciné par
l'homme qui court, ermite des temps modernes, va tenter de l'approcher puis de l'apprivoiser si tant est que cela soit possible. Ce faisant, en découvrant l'histoire de son nouvel ami, il va dépasser ses propres limites et aller bien au-delà de tout ce qu'il imaginait.
Mon avis :
Sur les chemins caillouteux des vallées perdues de l'Atlas, vous courrez. Dans les traces des légendes de l'athlétisme comme Zatopek, Alain Mimoun ou Abebe Bikila, vous courrez. Dans la quête éperdue d'un amour tragique, obsessionnel et aliénant, vous courrez. de courir, évidemment, dans ce livre, il est question mais pas seulement. Courir pour qui ? Pour quoi ? Dans quel but ? Pour donner un sens à sa vie ? Pour oublier ?
De l'atmosphère enchanteresse du Maroc magnifiquement retranscrite à l'âpreté de l'asphalte de nos villes et des rapports humains dans nos sociétés dites modernes, l'auteur nous embarque pour un beau voyage dans un conte philosophique au style poétique mais pas mélancolique, direct, concis et précis comme la foulée d'un coureur de fond.
En conclusion :
Que vous soyez marathonien aguerri, joggeur du dimanche, que vous ne couriez que dans votre tête (comme moi !) ou que vous aimiez simplement les belles histoires, je ne saurais trop vous recommander la lecture du roman «
L'homme qui court » de
Jean-Michel Philibert aux éditions de Phénicie. Petit conseil d'ami : compléter la lecture de «
L'homme qui court » par celle du « Courir » de
Jean Echenoz, une biographie romancée de Emil Zatopek, l'un des plus grands coureurs de tous les temps, surnommé la locomotive tchèque. Et pour finir, pourquoi ne pas lire «
L'homme qui court » en écoutant la magnifique bande originale du film « Les Chariots de Feu » (oscar du meilleur film 1982 tout de même !) signée Vangelis et qui raconte la rivalité entre deux coureurs britanniques au début du 20ème siècle.