AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Paul Belmondo (31)


Jean-Paul Belmondo
De la même façon que je me retourne rarement vers le passé, je ne sais jamais de quoi sera fait mon avenir. Aujourd’hui, seul le présent m’intéresse et il est beau.
Commenter  J’apprécie          670
Jean-Paul Belmondo
Le Magnifique

Des affres de la création littéraire pour Belmondo alias François Merlin face à Vittorio Çaprioli alias Georges Charron son éditeur, pour réclamer une avance:

Georges Charron (au téléphone) : Non. … Oui. … Oui… Ah non ! Mmm… Entendu. (Il raccroche.)
Georges Charron : Je vous écoute !
François Merlin : Voilà ! J'ai…
Georges Charron : Comment va Bob Saint-Clar ?
François Merlin : Il est à Acapulco.
Georges Charron : Ah ! J'aime bien Acapulco. Je vais probablement aller y passer cet hiver. Vous connaissez ?
François Merlin : Non. Vous savez, on travaille sur documents, alors… un bon plan et quelques prospectus…
Georges Charron: Vous avez plus de satisfaction que moi au bout du compte. Vous faites rêver des milliers de gens: Eh oui. Je vous écoute.
François Merlin : Voilà ! J'ai un…
Georges Charron : Oui.
François Merlin : … j'ai un découvert…
Georges Charron : Mmmoui. (Il bâille.)
François Merlin : … et j'ai promis à ma banque de passer tout à l'heure…
Georges Charron : Oui.
François Merlin : … alors, j'ai pensé… si on pouvait me donner une petite avance…
Georges Charron : Mmm.
François Merlin : Pardon ?
Georges Charron : Non.
François Merlin : Ah.
Georges Charron : Quand devez-vous remettre votre manuscrit ?
François Merlin : Lundi.
Georges Charron : Eh bien ! Vous l'aurez lundi, votre avance. (Il prend une boîte de bonbons, en propose un à Merlin.) vous voulez un Cachou ?"
François Merlin: Non.
Georges Charron: Croyez-moi, c'est vous qui avez la meilleure part, cher Merlin. Alors que moi, qu'est-ce que je fais? Je reçois ça... des manuscrits...20 par jour, 140 par semaine...Qu'est-ce que vous voulez que je foute de toute cette saloperie? ... Croyez-moi, vous avez certainement plus de satisfaction que moi au bout du compte...Vous faites rêver des milliers de gens...
( Gros plan sur l'édition du Pigeon Maltais dans la collection Super Crime Club.) Et ce rêve, cher Merlin, c'est vous qui le fabriquez....parce que...parce que vous êtes un magicien...et moi je ne suis qu'un boutiquier...Allez, à lundi cher ami... (Il le met à la porte).
François Merlin: Mais pour...
(Il claque la porte et prend un cachou.)

Jean-Paul Belmondo (1933-2021)
Commenter  J’apprécie          5520
Jean-Paul Belmondo
Le charme est la capacité de faire oublier aux autres que vous ressemblez à vous.
Commenter  J’apprécie          446
Jean-Paul Belmondo
De la même façon que je me retourne rarement vers le passé, je ne sais jamais de quoi sera fait mon avenir. Aujourd'hui, seul le présent m'intéresse. Et il est beau.
Commenter  J’apprécie          321
Jean-Paul Belmondo
"Dire "bonjour", c'est faire la moitié du chemin"
.
Bébel dans "Itinéraire d'un enfant gâté"
Commenter  J’apprécie          302
Jean-Paul Belmondo
-- Vous savez la différence qu'il y a entre un con et un voleur ?

-- ...........

-- Un voleur, de temps en temps, ça se repose ! ( clin d'œil )
Commenter  J’apprécie          284
Jean-Paul Belmondo
Il voulait me sentir, me renifler. C’était une oreille, une éponge, Audiard, il vous écoutait, il saisissait votre ton pour le restituer dans les dialogues. On parlait de sport, de cyclisme. J’étais pour Poulidor, pas pour Anquetil, on évoquait le 14e arrondissement, où on avait tous les deux grandi.
Commenter  J’apprécie          272
Toute ma vie, j'ai eu en moi une bipolarité non pathologique qui me fait aspirer en même temps à deux modes d'existence parfaitement antagonistes.
Un premier appétit m'entraîne à mener une vie de bamboche, à brûler mes forces comme une cigarette, à faire sauter tous les cadres, y compris horaires, en inversant le jour et la nuit, à consumer les choses et liquider les bouteilles de whisky, à multiplier les canulars, à pousser la vitesse à son maximum, à jouer aux jeux dangereux de l'argent, de l'amour et de l'oisiveté. En cela, je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés, de son époque grandiose, après guerre, de son Flore avant qu'il ne soit fané, et de ses Deux-Magots encore riches d'oiseaux rares et de surprises.
Mais de l'autre côté, je rêve de tranquillité sous un ciel clair, de me retirer du monde et du bitume pour m'étirer en face de quelques vaches. La compagnie de ma famille suffit amplement à mon bonheur et la modestie chaleureuse des petits logis en bois me convient d'avantage que la prétention des palais. Laisser couler les jours me semble être une occupation idéale, parce qu'essentielle.
Commenter  J’apprécie          230
La paternité aurait pu m'inculquer l'inquiétude, l'esprit de conservation, la crainte de l'avenir. J'aurais dû, si j'avais été un père "ordinaire", garder mes enfants sous cloche pour les mettre à l'abri. De quoi ? De la guerre ? De la mort ? Je n'avais pas ce pouvoir là. De l'imprévu ? Certainement pas. Ne pas les priver de ce qui a si bon goût, de ce qui ravive sans cesse, de ce qui anime. Je voulais qu'ils aient une enfance aussi souriante que la mienne ; je voulais être un père aussi indulgent et tendre que mon père l'avait été.
En revanche, je n'avais pas son calme, mais une frénésie à faire le pitre, à être le clown personnel de mes trois enfants chéris, Patricia, Florence et Paul.
Commenter  J’apprécie          220
[...] "Que pensez-vous de votre physique ?" Depuis le conservatoire, on me gratifie d'épithètes non homériques : "jeune premier laid", "débutant aux traits ingrats", "drôle de gueule". Ces incessants commentaires ne me blessent pas, mais continuent de m'étonner. Les comparaisons - en ma défaveur - avec Alain Delon n'ont pas encore commencé ; je suis encore un laid non relatif. Edith Piaf n'a pas encore dit : "Je sors avec Delon, mais je rentre avec Belmondo." Mais le rôle fort romantique que j'occupe dans A bout de souffle vient de me placer dans la catégorie "séducteur avec physique grossier". Ma laideur prend un nouveau crédit. Et moi des rougeurs dues à la honte de ma réponse à la fameuse question : "Je crois que j'ai du charme."
Commenter  J’apprécie          181
La journée se déroule comme elle a démarré, dans le vagabondage. Ça me convient. Je ne réfléchis pas à ce qui veut Godad, qui n'a pas l'air de la savoir lui-même. Je joue, j'improvise, je lance des phrases. [...]
A nouveau je suis un môme qu'on ne grondera pas, un délinquant qu'on ne peut pas condamner, un criminel sans crime, un meurtrier aux mains propres, un enfant prodigue. Godard est en train de m'accorder une formidable impunité à être moi-même. Je détiens les pleins pouvoirs sur mon être, l'authentique, celui qu'une caméra peut saisir sans emprisonner. Je suis dédouané du réel ; je peux pisser dans un lavabo, fumer torse nu au lit, faire l'amour sous les draps et injurier les spectateurs : "Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, allez vous faire foutre ! "
[...]
Jean Seberg et moi nous nous entendons assez bien pour nous amuser comme des gamins. Je dois bien avouer aussi que nous sommes dubitatifs quant au destin de ce film cinglé. Nous avons conscience de toutes les transgressions cumulées par A bout de souffle et imaginons qu'il va se planter. Alors nous en ajoutons à la folie - nous n'avons plus rien à perdre.
L'équipe technique, réduite au minimum avec un cameraman, Raoul Coutard, armé d'une Caméflex, peut nous suivre en toute légèreté dans nos turpitudes.
Commenter  J’apprécie          150
Le général de Gaulle était le maître des lieux et, au moment où l'on m'a présenté à lui, il s'est exclamé "J'admire beaucoup votre père, et vous ça commence."
Commenter  J’apprécie          130
Jean-Paul Belmondo
Gabin, quoi qu’on en dise, a toujours représenté pour moi l’acteur accompli. Celui à qui l’on n’en remontre plus. Celui qui sait tout et qui accepte toujours d’apprendre. Celui qui annonce toujours qu’il n’est pas un comédien, mais un fermier, et qui crèvera sur les planches. Celui que l’on dit mauvais copain et qui a des amis de trente ans. Celui que l’on dit fini à chaque film et qui fait toujours les plus grosses recettes. Celui qui passe des personnages de gangster à celui de Clemenceau ou de clochard avec le même naturel. Celui que l’on ne peut pas voir, mais que l’on va toujours voir.
Commenter  J’apprécie          120
De nous tous, Truffaut était le plus volubile, le plus savant, le plus talentueux dans l'art de dialoguer avec un public. Je l'admirais, comme un enfant sidéré par un magicien.
Commenter  J’apprécie          110
Mes parents nous nourrissent de leurs passions. […] Mon enfance en compagnie de ces parents-là, fût des plus heureuses. Tout m’a été donné d’office, sans que j’aie eu à produire le moindre effort. Je ne me rappelle pas m’être senti une seule fois brimé ou frustré.
Commenter  J’apprécie          100
Jean-Paul Belmondo
"Joss Beaumont, espionnage et châtaignes."

Le Professionnel, réalisation : G.Lautner
Commenter  J’apprécie          90
L'une de nos plaisanteries favorites, avec Jean-Pierre Marielle et Bruno Cremer, consiste à nous lancer dans de fausses bagarres en pleine rue pour effrayer les passants. C'est Bruno Cremer qui vient à nous en gueulant: "Tu m'as pris ma femme, salaud!".
Commenter  J’apprécie          70
En rentrant du Mexique, dans l'avion, nous ne pouvions plus nous arrêter de fêter mon anniversaire, qui a finalement duré deux jours. Nous étions pourvus de bouteilles de Tequila fraîchement acquises (...)
Commenter  J’apprécie          70
J'ai levé mon stylo encore une fois, à défaut de mon poing, pour répondre à cette cohorte d'ahuris, et anéantir une logique purement rhétorique dont ils usaient pour me nuire "En parcourant le manifeste dénonçant comme suspect mon film L'as des as, coupable d'avoir volé les "spectateurs potentiels" d'Une chambre en ville, en examinant la liste des signataires, je me pris soudain à baisser la tête... Un mot de Jean Cocteau me revenait à l'esprit : " En France, l'égalité consiste à trancher les têtes qui dépassent."
Ainsi L'as des as, que j'ai coproduit et interprété en y laissant intégralement mon cachet, parce que j'avais le désir de stigmatiser sur le ton léger de la comédie l'antisémitisme et l’intolérance, n'est pas toléré par ceux qui font profession de tolérance, n'est pas toléré par ceux qui font profession de tolérance, et Gérard Oury doit rougir de honte d'avoir "préconçu son film pour le succès" ! Jacques Demy a-t-il préconçu le sien pour l'échec ?
Lorsque, en 1974, j'ai produit et "sorti" Stavinsky d'Alain Resnais et que le film n'a fait que 375 000 entrées, je n'ai pas pleurniché en accusant James Bond de m'avoir volé des spectateurs. Ce remue-ménage est grotesque.
Commenter  J’apprécie          70
Le général de Gaulle était le maître des lieux et, au moment où l’on m’a présenté à lui, il s’est exclamé : « J’admire beaucoup votre père, et vous, ça commence. »
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Paul Belmondo (125)Voir plus

Quiz Voir plus

Un quiz plein d'étoiles (titres en littérature)

Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}