Citations de Jean-Philippe Baril Guérard (65)
Jean-Philippe
J'arrive pus pantoute à comprendre ce qui est vrai pis ce qui est faux dans votre histoire.
Charles
T'es pas à la bonne époque pour ça. La vérité, ça appartient à l'époque des journaux papiers. Ici, maintenant, le vrai pis le faux chantent en harmonie. Plus c'est flou, plus le monde en parle.
Thomas Stewart
Une inquiétude ? A quel propos ? Si on me payait à chaque fois qu'un journaliste commet une erreur factuelle, je serais riche comme Crésus. C'est toujours plus facile de critiquer avec le recul, de réévaluer et de se dire : "J'aurais dû faire les choses autrement." mais que devais-je faire ? Interrompre la distribution à cause de quelques inexactitudes ? Ou alors aurais-je dû simplement ne jamais publier ce livre ? Combien d'auteurs rêvent d'obtenir ne serait-ce qu'une part du marché américain du livre ?
Soyez honnête, Jean-Philippe : refuseriez-vous, si je vous approchais pour acheter les droits de vos livres ? Une controverse comme celle-ci est le rêve de tout auteur. 95% de ce que je publie meurt dans l'obscurité d'une boutique d'objets de seconde main. Les controverses, les appels à la censure, voilà les vraies façons de jauger la pertinence d'un auteur aujourd'hui. Vous seriez prêt à vendre votre mère pour que vos livres génèrent autant de haine.
Les gens meurent sur leur canapé en regardant Netflix, avec un filet de bave qui coule sous le menton. Tout le monde veut leur attention, c'est la ressource la plus précieuse de notre époque. Et les artistes la veulent plus que quiconque. Vous êtes bien placé pour le savoir.
Charles
Mais il faut que je précise que ma théorie, c'est le produit de ce qui a été fait avant moi.
Marie-Louise
Vraiment ? Pourtant vous vous opposez complètement à vos prédecesseurs, je me trompe ?
Charles
Ben, y a des divergences, oui, mais la science, c'est ça aussi. On peut pas trouver la bonne réponse sans s'appuyer sur les mauvaises réponses qui ont été trouvées avant nous.
Emma
Je sais que ça peut avoir l'air d'une vie parfaite, tout ça, mais c'est pas mal spartiate comme mode de vie. On a toujours l'épée de Damoclès au-dessus de nos têtes à attendre de savoir si notre financement va être reconduit, financement qui est toujours pas mal conditionnel à une éventuelle utilité commerciale de nos recherches, comme vous pouvez vous imaginer. Pis quand je viens me tremper les pieds dans l'océan comme aujourd'hui, c'est vraiment juste pour récolter des échantillons sur les coraux. Le reste du temps, ça se passe pas mal devant un écran. Je passe pas mal plus de temps à entrer des chiffres dans un tableau Excel, je dirais. Y a pas beaucoup de temps pour la plage dans ma vie. Y a pas beaucoup de temps.
"T'as peur des autres parce que t'as peur que le monde soit aussi rat que toi, man. Mais on est pas toutes malades mentaux comme toi. Par contre, je suis vraiment flatté que tu me considères assez menaçant pour que tu penses que j'aie pu te voler tes notes."
Le paintball est un sport éminemment white trash, aussi coûteux en matériel qu'idiot, pratiqué par des ouvriers et des cols bleus trop pissous pour aller faire l'armée pour vrai et qui ont voulu transposer le plaisir qu'ils éprouvent à jouer à Call of Duty dans la vie réelle, sans penser que la guerre demande de se lever de son cul et de courir; généralement, ces gars-là perdent un bon trente livres et hypothèquent leur maison pour se payer de l'équipement de protection, une gamme d'armes variées (fusil à pompe, pistolet, sniper), et des munitions.
C'est complètement vulgaire. Tu adores ça.
Quand ma sœur sort ses ramen, c'est le début de la fin.
Tout passe mieux quand on est beau. La stupidité, par exemple. (p.130)
Vouloir une fille, c'est comme vouloir l'attention d'un recruteur. Ça te soumet. Tu veux pas, tu peux pas être soumis dans toutes les sphères de ta vie. Ça coûte trop cher en énergie et en santé mentale.
on aura en masse le temps d avoir des soucis quand on sera vieux, anyway
si on se rend là, ouais.
t avais l intention de mourir bientôt ?
— Raph ! T’étais tellement bon !
Elle va être beaucoup plus familière avec toi que la moyenne des spectateurs.
— Ah, merci, merci ! C’est la première fois que tu me vois en show ?
— Ben, depuis que je t’ai vu en impro au secondaire, là !
Tu la replaceras pas. Elle va tout de suite le remarquer.
— Je sais pas si tu te souviens de moi ? Vicky ?
— Vicky… ?
— Chénier.
Ça va te revenir, vaguement. Tu vas te rappeler qu’elle sortait avec un joueur de hockey qui aimait beaucoup t’étamper dans le mur chaque fois qu’il te croisait dans le corridor.
— Ah ! Oui, Vicky, ben oui, je suis désolé !
— J’ai changé mes cheveux, c’est pour ça.
Ses cheveux vont avoir l’air de n’importe quels cheveux. Tu vas t’exclamer :
— Ah oui, c’est ça !
Sa voiture va avoir l’air fraîchement lavée, comme toujours. Y aura deux cold brews dans les porte-gobelets entre lui et toi. L’habitacle va être imbibé de son parfum, quelque chose de frais, mentholé, herbacé, qui est bon sur papier, mais juste un peu criard. Une odeur qui dit excusez-moi je sais que je sens fort mais je suis là pour signifier que mon propriétaire se soucie beaucoup de son hygiène corporelle, et que par extension, il veut que vous déduisiez qu’il est une personne consciencieuse, rigoureuse, à son affaire.
Ça sera l'avant-dernière fois que tu vas me voir
"Vous vous dites que je pourrais bien finir ça demain, mais les actes divins, ça se réalise soit en une journée, soit en trois, soit en sept ; t'as pas le choix, c'est comme ça que ça marche, sinon c'est poche."
"Et le plus beau, c'est que, pour la première fois depuis que nous étions devenus cicatrisés, quelqu'un ne nous prenait pas pour des monstres. Je veux dire qu'elle était entrée avec son sac, ses dossiers, qu'elle s'était installée devant nous, sans se réfugier derrière son bureau, en nous souriant, sans balayer toute la classe du regard pour voir si un élève était tenté de faire un mouvement brusque, sans avoir l'air d'être prête à appeler la police au moindre signe d'une intention suspecte, comme tout le reste du personnel de l'école. Parfois, à regarder nos professeurs, les surveillants, la directrice, on pouvait croire que nous étions une race de dangereux criminels ou de pestiférés. Emmanuelle nous donnait l'impression qu'on était dignes d'être aimés."
"C'est émouvant de constater qu'on est pas seul à aimer ce qu'on aime."
"[...] c'était un peu le propre des premières fois, d'être décevantes. Je e suis remémoré en détail la fois où j'avais bu ma première bière dans le local du concierge et où j'avais vomi dans la moppe : c'était pas vraiment plus victorieux. L'essentiel était de ne pas se laisser abattre, de persister."
Les ego, c’est comme des ballons gonflés à l’hélium: plus ils sont gros, plus ils sont fragiles.
C’est plus facile de naviguer à travers une vie dans laquelle personne connaît par cœur toutes tes plaies ouvertes.
La vie, c’est une série de rendez-vous manqués: quand t’es pauvre et pas connu, personne t’offre de trucs gratuits. Quand t’es rendu au stade de t’en faire offrir, tout ce que tu veux, c’est la paix, et ça, on te la refuse.