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3.95/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 02/11/1918
Mort(e) le : 01/05/2000
Biographie :

Jean Servier est un ethnologue et historien français, né le 2 novembre 1918 à Constantine et mort le 1er mai 2000.
Il était professeur d'ethnologie et de sociologie à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Montpellier.

Adoptant une méthode d'ethnologie comparée ouverte à l'histoire des idées, il s'est intéressé à de très nombreux sujets, incluant l'utopie ou l'ésotérisme, mais aussi l'Antiquité méditerranéenne et l'Algérie. Il travaillait à la fin de sa vie à l'étude des traditions orales d'Israël.

Jean Servier fut un des meilleurs découvreurs de la civilisation berbère, qu'il a mise en valeur après l'avoir étudiée sur le terrain de 1949 à 1955.



Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Servier
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
L'homme a les mêmes structures mentales, quelle que soit la civilisation à laquelle il appartient... Ceux que l'on a pris, pendant de longs siècles, pour des oubliés de l'évolution, rattrapent d'une seule foulée des différences que l'on évaluait en millénaires. Nous savons maintenant qu'un Pygmée enlevé très jeune à son milieu social peut, après une éducation appropriée, siéger à la Chambre des Lords, devenir magistrat ou entrer à Polytechnique... N'importe quel être humain peut passer d'une civilisation à l'autre.
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Les bactéries avec leur structure cellulaire et leur sexualité possible, leur surprenant complication chimique sont loin d'être des formes primitives de la vie.
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Littré ramène l'adjectif "ésotérique" à un terme de philosophie désignant la partie de l'enseignement que certains philosophes de l'Antiquité ne communiquaient qu'à un certain nombre de disciples choisis.in avant propos page VII
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L'ésotérisme est, d'une civilisation à l'Autre, un temple secret, aux cents portes ouvertes; et pourtant, bien peu nombreux sont ceux qui y ont accès. in avant propos page page IX
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(p.128)

Dans cette peinture d'Utopia, l'agriculture occupe déjà la place qu'elle aura dans la pensée des philosophes des xviii et xixe siècles : occupation privilégiée de l'homme, pure, « naturelle », n'entraînant avec elle aucun vice.

Les habitants de l'île s'habillent de façon identique, sauf en ce qui permet de distinguer les hommes des femmes et les gens mariés des célibataires. Les vêtements nécessaires sont confectionnés dans chaque famille.

Nul ne doit être oisif. La vie est réglée par un emploi du temps strict : six heures consacrées au travail ; à huit heures du soir, toute la population d'Utopia est au lit pour un sommeil de huit heures ; le matin à l'aube, conférences facultatives ouvertes à ceux qui s'intéressent aux belles lettres, aux arts et aux sciences. Après dîner, une heure de récréation est consacrée à la musique, à moins que l'on ne préfère pratiquer deux jeux de société, analogues l'un aux dames, l'autre aux échecs.

La journée de six heures peut nous paraître révolutionnaire mais, dit More, elle est largement suffisante si toute la population travaille. Chez nous, ajoute-t-il, la majeure partie de la nation vit dans l'oisiveté complète. Les femmes, constituant la moitié de l'espèce, généralement ne font rien ; si certaines sont actives, leurs maris alors sont paresseux. Les prêtres sont oisifs. Les nobles, inactifs, entretiennent pour leur service des familles entières dans une semi-oisiveté. Si l'on prend en considération le nombre des mendiants et des vagabonds, on s'aperçoit aisément que l'humanité vit aux crochets d'un petit nombre de travailleurs.

Les désirs et les besoins de l'Utopien sont réduits par l'éducation qu'il reçoit : un vêtement de laine et un de lin blanc tous les deux ans lui suffisent.

Le commerce intérieur y est inconnu : chaque cité se divise en quatre quartiers ayant chacun son marché. Tout père de famille peut s'y rendre et prendre, parmi les produits exposés, ce dont il a besoin. Sûrs d'être toujours ravitaillés et de ne jamais manquer du nécessaire les hommes ne sont ni cupides ni avares.

Des esclaves, des condamnés de droit commun abattent les bêtes de boucherie : les Utopiens sont trop bons pour tuer des animaux. Les repas sont pris en commun : les hommes, assis le dos au mur, font face aux femmes ; le dîner est accompagné de musique et comprend toujours des fruits.

L'or est considéré comme un métal vil dont sont lourdement chargés les hommes condamnés à l'esclavage : chaînes ou bracelets pour les peines légères, diadèmes pour les peines plus lourdes ; quant aux pierres précieuses, elles servent de jouets et de parures aux enfants. Lorsque arrivent en Utopie, venant d'Anémolie, des ambassadeurs vêtus de soie, parés d'or et de pierreries, les Utopiens les prennent pour des esclaves ou de grands sots demeurés en enfance.

Sur le plan moral, les habitants de l'île heureuse discutent souvent entre eux pour savoir ce qu'est le bonheur et en quoi il consiste : c'est leur seul problème.

Nous retrouvons, comme chez Platon ou Aristote, des prescriptions relatives à l'âge optimum pour contracter mariage : dix-huit ans pour les femmes, vingt-deux ans pour les hommes au minimum. Les rapports extraconjugaux sont sévèrement punis, sinon le mariage n'aurait plus sa raison d'être : l'adultère est condamné par l'esclavage et la récidive par la mort.

La guerre en Utopie est considérée comme une coutume brutale, au vrai sens du terme, c'est-à-dire caractéristique de la brute.
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Chaque homme a son génie, chaque homme a son ange avec lequel il essaie d’établir un difficile dialogue fait de divin et de chair. Les civilisations traditionnelles y ont trouvé le grand secret de la dignité humaine : tout homme est habité par un dieu, donc un dieu peut descendre dans chaque homme ; chaque homme est réellement ou virtuellement un autel de l’Invisible.
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Le terme d’Invisible m’a paru définir plus fidèlement ce que certains philosophes appellent le “Numineux“ et d’autres le “Sacré“. Le Sacré peut être crée par l’homme alors que l’invisible s’impose à lui. Dans l’esprit de l’homme des civilisations traditionnelles, l’Invisible n’a pas le vague d’un concept métaphysique, il est une réalité, une dimension dans laquelle se meut chacun des hommes composant l’humanité entière. L’Invisible est dans l’homme, plus réel, plus présent, plus sensible que n’importe quelle partie de son corps. L’Invisible est autour de l’homme comme un milieu qui enregistre chacune de ses actions terrestres et les réfléchit en conséquence qui seraient inéluctables sans l’action de médiateurs, invisibles eux aussi.
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Les traditions de toutes les civilisations ont choisi la solution de la chute. Elles en tirent toutes les conséquences. La science occidentale défend, elle, l’hominisation du singe, peut-être parce qu’il est plus facile d’être un singe « parvenu » qu’un ange déchu
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La pensée humaine est égale dans toutes ses manifestations depuis l’heure de sa présence sur terre, c’est ce que nous dit la voix des sages en haillons qui, ici ou là, peuvent encore ouvrir pour nous sur le monde les déchirures de leurs manteaux. Même si notre civilisation a choisi sa voie, chacun de nous peut encore méditer et essayer de déchiffrer les humbles traces laissées dans les couloirs du labyrinthe par les pieds nus de nos frères. Peut-être retrouverons-nous dans la cendre le mot de passe de toutes les initiations qu’ils y ont inscrites.
Ce mot est Univers, sa réponse, Homme.
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L’Invisible explique l’homme des civilisations traditionnelles comme l’air explique l’oiseau. La mort lui paraît aussi familière que le coucher du soleil, aussi nécessaire au cycle de sa rédemption que la naissance. L’initiation qu’il subit imprime dans sa chair le sceau de l’Invisible patrie, avec des rites identiques d’un bout à l’autre de l’espace et du temps, au symbolisme toujours le même. (…) L’Occident s’est écarté de la voie suivie si longtemps par l’humanité.
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