Jeff Patton

Le scénario suivant s'est reproduit de nombreuses fois : mon équipe et moi-même plaçons toutes nos idées à propos du produit idéal sur une carte et nous sommes submergés par la quantité de travail à réaliser si l'on veut tout développer. Tout semble important.

On prend alors du recul et on réfléchit aux personnes spécifiques qui vont utiliser notre produit, et à ce qu'elles auront besoin de d'accomplir pour faire leur travail.
Nous résumons cela en une ou deux phrases.

Puis nous écartons tout ce dont nous n'avons pas besoin, et nous sommes stupéfaits de la taille vraiment réduite de notre solution viable. C'est magique.

Utilisez les discussions sur les clients et les utilisateurs pour vous faire une meilleure idée des personnes qui se serviront de votre produit et qui en tireront parti.
Faites participer ceux qui ont une connaissance profonde des utilisateurs et ceux qui ont besoin de l'acquérir.

Assurez le suivi

Une des choses dans laquelle les outils excellent, c'est le suivi de la progression de tout le travail qui a été planifié.
Les outils sont performants pour assurer le suivi des données chiffrées qui sont pénibles à comptabiliser : quand avons-nous commencé, quand avons-nous terminé, combien reste-t-il à faire ?
Les meilleurs outils vont générer des synthèses utiles au fur et à mesure que l'on assure le suivi systématique de ce qui est réalisé.

Le story mapping est une idée extrêmement simple. A l'aide d'une carte, vous pouvez travailler en groupe pour décrire une story de produit et bénéficier d'une vision d'ensemble au fur et à mesure du processus. Ensuite, vous composez cette vision d'ensemble pour prendre de bonnes décisions de planification. Il n'y a rien d'autre derrière ce concept de story en développement agile.

Paradoxalement, on s'efforce d'écrire pour communiquer plus clairement et ainsi éviter le risque de malentendu, mais trop souvent, c'est l'inverse qui se produit.
Le partage de documents ne favorise pas la compréhension mutuelle.

(...) Il ne s'agit pas de dire qu'une personne a raison et qu'une autre a tort, mais que nous voyons les choses différemment. En combinant et en affinant nos idées différentes, nous finissons par créer une compréhension mutuelle qui inclut l'ensemble de nos meilleures idées. C'est la raison pour laquelle l'externalisation de nos idées est si importante. Nous pouvons redessiner des schémas ou déplacer des Post-it, mais la chose la plus importante est que nos idées sont réellement en mouvement. En fait, nous faisons évoluer notre compréhension mutuelle, ce qui est extrêmement difficile à réaliser si l'on se contente de mots.

Problèmes ou solutions

Idéalement, on devrait commencer par une vision claire d'un problème que l'on tenterait de résoudre.
Toutefois, le monde est rarement idéal. On nous donne souvent une idée de fonctionnalité ou d'amélioration, puis il faut travailler à rebours pour comprendre le problème.
Commencez par ce que vous avez.

Idées de solution
Listez le produit, la fonctionnalité ou les idées d'amélioration capables de résoudre les problèmes de votre public cible.

Problèmes
Quels sont les problèmes actuels de vos clients et utilisateurs potentiels auxquels répond votre solution ?

Si vous développez un produit de divertissement, comme un jeu ou un outil pour partager des trucs amusants sur un réseau social, il est possible qu'ils n'aient pas de réel "problème" à résoudre, mais simplement le désir d'être divertis.

Traitez chaque release comme une expérience et soyez conscient de ce que vous voulez apprendre.

Des conversations de stories ont lieu en permanence quand nous traduisons les idées en développement de logiciels.
Dans toutes les discussions, orientez le sujet de la conversation sur ce qui est valable, utilisable et faisable.
Incluez dans les conversations des personnes qui sont capables de parler de ces choses-là.

Une des critiques que les gens adressent parfois au story mapping, c'est que chaque fois qu'ils s'asseyent et créent des story maps, ils se retrouvent avec beaucoup trop de choses.
Mais je suis convaincu qu'ils trouvent à ce moment-là des éléments qui les auraient gênés par la suite, ce qui est une bonne chose.

Lorsque je fais de mon mieux pour écouter les autres, ce qu'ils disent provoque en moi de nouvelles idées.