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Critiques de Jeremy Chambers (13)
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Le grand ordinaire



Le grand ordinaire ne raconte pas grand chose. En s'appuyant sur le quotidien d'un vieil homme solitaire qui survit comme il peut, il dessine depuis la marge des fragments de vie d'une bourgade de l'Australie rurale. Un coin paumé écrasé par la chaleur, dans lequel les mots sont vains et clouent le bec à toute forme de mélodrame.

Il ne faut pas compter sur Smithy pour être la voix de ceux qu'il croise, il appartient lui aussi à ce monde de taiseux, ces gens ordinaires écrasés par le destin et la misère et pour lesquels les sorties au bar le week-end sont le seul défouloir, un temps volé à l'ennui.

Dans un récit en creux et en silences, c'est donc le regard de Smithy que l'on suit. Débarrassé de l'alcool, il peut observer son entourage et fixe les états fuyants, les esprits épuisés et les âmes tristes.

Les confidences et les réminiscences arrachées à la solitude et à l'oubli perturbent à peine le sentiment d'immobilité du récit. Car oui il y a une profonde tristesse dans le texte qui donne à toute chose et toute tentative de rédemption un goût prématuré de lassitude.

Ce n'est pas une lecture désagréable mais le sentiment d'accablement est si puissant qu'il n'épargne pas le lecteur. La faute au talent de Jeremy Chambers qui, à l'aide d'une écriture rudimentaire, suggère sans expliquer les ressorts des drames qu'il met en scène. La désillusion n'éclate jamais au grand jour, elle flotte entre les lignes, s'insinue dans les esprits, à la périphérie de la conscience.
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Le grand ordinaire

Un roman très bien écrit mais pour lequel je ne suis pas certaine d'avoir bien ressenti l'intégralité de ce que voulait me transmettre l'auteur. J'ai eu parfois du mal à suivre le fil, et le lien entre les deux personnages est parfois complexe. Et après lecture du livre, je ne trouve pas le résumé de dernière de couverture très parlant, ce qui est toujours perturbant...
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Le grand ordinaire

Smithy doit arrêter l'alcool. Question de vie ou de mort. Alors forcément, sobre, il voit tout beaucoup plus clair. La lumière se fait sur lui, sur les autres et les événements. Pas d'un seul coup mais petit à petit. Elle se niche dans les failles, transperce les interstices pour offrir une vue d'ensemble qui n'a jamais été insoupçonnée. Au contraire, cette lumière, c'est la réalité. Celle que Smithy n'a jamais intégrée. Celle qu'il a fuit dans l'alcool.



Et il est courageux Smithy. On pourrait croire qu'il n'a plus le choix mais il accepte de prendre la voie la plus difficile. Celle des bilans, des vérités qui détruisent une vie parce qu'elle apparaît vide de sens.



Il y a quelque chose de Faulknerien chez Jeremy Chambers. Oui carrément. Cette façon de décrire le quotidien des travailleurs de la terre et des non-éduqués. Les mots sont rocailleux, habités par un mélange paradoxal de silences et de fureur. L'auteur en dit beaucoup avec peu. Par exemple, un personnage féminin n'a pas de nom, c'est « la femme de... ». Réduction qui en dit long, ici on ne possède pas grand chose, même pas son identité quand on est une femme.



Le bar est central, unique lieu de socialisation, témoin du profond désespoir d'une ville qui semble figée dans le temps. La seule distraction semble de boire son argent durement gagné, de s'abrutir jusqu'à ne plus tenir debout. Il ne se passe pas grand chose mais quelle force et quelle violence dans cet ordinaire si justement décrit.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Le grand ordinaire

Loin du faste et des paillettes de Sydney, la vie quotidienne d'un bled du sud de l'Australie. Bourgade ouvrière entourée de vignobles où une vie sans grands espoirs et le dénuement poussent à l'alcoolisme forcené et à la violence. Smithy est un alcoolique repenti malgré lui, contraint à l'abstinence pour préserver sa santé.

Âgé, fatigué par une vie de labeur il observe ses compagnons se détruire à la boisson comme lui auparavant. Il est le témoin de cette misère ordinaire qui ronge son entourage, un fils aux abonnés absents, une belle fille dépassée, des collègues alcooliques, et une voisine affolée par la sortie de prison de son mari.

Avec le Grand Ordinaire, Jeremy Chambers offre un portrait édifiant d'une réalité peu connue. Dialogues à bâtons rompus, rugueux comme ses personnages, une ambiance pesante, des situations dérangeantes, une bien triste réalité. L'auteur à le talent de nous mettre devant des situations perturbantes sans tomber dans la descriptions sordides.

J'ai eu des difficultés passer le dernier monologue de Charlotte (la voisine apeurée) qui est désordonné et répétitif. Le style oral est bien utilisé et colle au personnage mais il casse le rythme de lecture. Malgré cela Le Grand Ordinaire est un beau premier roman à découvrir. Un bon moment de lecture.
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Le grand ordinaire

Au confluent de deux afflictions et solitudes. Les deux personnages principaux du premier roman de Jeffrey Chambers, Le grand ordinaire, ont perdu leurs illusions et remballé leurs espoirs de jeunesse. A chacun, l'auteur donne la parole dans des monologues poignants qui suintent la détresse avec l'évanouissement progressif des rêves de bonheur. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire. Mais avant cela, Le grand ordinaire décrit par le menu la vie des saisonniers pendant la saison viticole en Australie. Un labeur ingrat de jour et le passage obligé par le pub, le soir, avec cuites carabinées quasi systématiques. Une vie rude, âpre et un horizon bouché. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire. A base de dialogues très brefs, de phrases courtes et coupantes, Chambers raconte leur existence dans un style et une couleur qui le rapproche des écrivains sudistes des Etats-Unis. Ce ne sont pas Les raisins de la colère mais Les grappes de la désolation. Si le changement de ton entre les deux segments du roman s'effectue sans difficulté, l'ensemble, plus triste que mélancolique, est tellement rugueux qu'il en devient pesant et harassant. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire.
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Le grand ordinaire

Un roman à deux voix : celle d'un vieil homme, journalier dans un vignoble, ex-alcoolique, solitaire et celle d'une femme victime de violence conjugale, vulnérable et désoeuvrée. Une rencontre improbable et qui donne au récit ces confessions croisées émouvantes entre les personnages, portées par une écriture parfois simpliste et parfois aussi d'une grande beauté poétique.
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Le grand ordinaire

Très beau roman. Étrange aussi. il existe en effet deux parties dans ce livre. La première nous fait découvrir les hommes qui travaillent à la vigne, des saisonniers aux habitués. On ressent malgré une économie de dialogue tous les sentiments qui interagissent dans cette équipe. c'est superbe, c'est brut, c'est minimaliste et justement ! c'est la force de l'auteur.

La seconde est quasiment occupée par l'histoire d'une femme qui est hébergé par un des travailleurs de la vigne. Dialogue mais surtout grand monologue, superbement mené, laissant parfaitement transparaître le drame de cette femme.

J'ai juste été surpris par cette construction. Je serai bien resté dans les vignes mais l'auteur nous emporte dans son histoire, dans sa langue. et c'est beau.
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Le grand ordinaire

tres grand roman , minimaliste comme disent certains ici

peut etre a ne pas mettre dans toutes les mains , du moins des personnes déprimées chroniques

peut etre est ce une peinture au vitriol de l'ensemble de l'humanité?
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Le grand ordinaire

C'est en repérant par hasard la tranche de ce livre à la BM que j'ai déniché ce premier roman australien, Le grand ordinaire écrit par Jeremy Chambers. La quatrième de couverture aura fini de me convaincre. Me voilà embarquée avec Smithy dans une bourgade perdue de la région de Victoria, au sud-est de l'Australie, où triment, jour après jour, sans autre horizon que les centaines d'hectares de vignobles, une poignée de saisonniers.



Cernés par les ceps, la chaleur et l'ennui - ces hommes, le soir venu, filent au pub se saouler à ne plus tenir debout. Oublier cet environnement de désolation, oublier le désespoir ambiant, oublier cette vie de dur labeur sans espoir, Smithy, le personnage principal, ancien tondeur de moutons et buveur invétéré est aujourd'hui contraint à ne plus toucher à une goutte d'alcool pour des raisons de santé. Sans l'alcool, la chape de nuages se lève et Smithy voit la vie telle qu'elle est.



Sa vie, celle de son fils, Spit et de ses amis. Il observe ainsi ses compagnons de travail se détruire à petit feu, les anciens embarquant les plus jeunes au pub. Smithy se joint à eux sans réelle envie, sa consommation de limonade étant devenue un sujet de moquerie. Mais lorsque cet homme rentre chez lui, son passé lui revient : son mariage malheureux, son amour de jeunesse disparu. Puis peu à peu, Smithy se souvient des fantômes de son passé : ses premières années dans un orphelinat tenu par des sœurs catholiques au nord de l'Australie, dans le bush où avec quelques autres têtes blondes il côtoyait les négrillons et accompagnait parfois le Père dans ses tentatives d'évangélisation de ces aborigènes qui l'impressionnait fortement.



(....)



la suite sur mon blog pour connaître les raisons d'un tel coup de coeur !
Lien : http://electrasamazingflying..
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Le grand ordinaire

Un roman de haute volée mais qui ne m'a pas totalement touchée. L'histoire qui est racontée est toute en subtilité et délicatesse, l'âge avancé d'un homme qui le met sur la touche, vieilli et progressivement incapable de travailler et de prendre soin de ses proches, que ce soit son fils ou une jeune femme qu'il a protégée d'un conjoint violent.

On voyage à la fois dans les vignes australiennes, avec la difficulté de la vie rurale, sa pauvreté matérielle et sa misère humaine, dans un orphelinat du bush où les enfants pris en charge échappent de peu à la famine.

Le style littéraire adopté pour ces narrations est murmuré, scandé comme une psalmodie ou un chant traditionnel adapté à ces régions australiennes si difficiles à vivre.

Une longue partie du livre est dédiée au monologue de la jeune femme maltraitée par son mari, qui m'a quasiment fait pensé à certains passages d'Ulysse de James Joyce - récit intérieur obsessionnel progressant par cycles dans un style hypnotisant.

Je reconnais de très grandes qualités littéraires et stylistiques à ce texte mais il ne m'a pas complètement séduite, malgré sa peinture impressionnante de l'Australie et ses habitants.
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Le grand ordinaire

Se laisse lire mais n'a pas eux de réel intérêt personnel.
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Le grand ordinaire

Un roman magnifique, raboté par le fer du désespoir, avec une économie de moyens digne de Beckett. Il ne se passe quasiment rien dans ce Grand Ordinaire, et pourtant on a l'impression que tout est dit.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Le grand ordinaire

D'abord, le livre séduit, impressionne. Puis il déroute, avant de nous bouleverser tout à fait, atteignant dans ses dernières pages un genre d'apothéose, où chaque mot, chaque image touche au coeur.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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