AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.41/5 (sur 68 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Vernayaz , le 23/12/1967
Biographie :

Jérôme Meizoz est professeur associé à l'Université de Lausanne, écrivain et critique littéraire.

Après des études de lettres à l'Université de Lausanne, il part étudier la sociologie à Paris où il rencontre l'écrivain-sociologue Pierre Bourdieu, qui préfacera sa thèse. Devenu docteur ès lettres, il enseigne un certain temps à Zurich, puis à l'Université de Genève, où en tant que chargé de cours suppléant, il donne en hiver 2000-2001 un séminaire consacré à Maurice Chappaz.

Écrivain depuis toujours, il a d'abord publié des écrits critiques, par exemple "L'âge d'or du roman parlant 1919-1939", et de nombreux essais sur la littérature romande. Il exerce également une activité de chroniqueur littéraire dans plusieurs revues suisses et françaises. Considéré comme un spécialiste de Charles Ferdinand Ramuz, il participe à L'histoire de la littérature en Suisse romande de Roger Francillon (vol. 3 et 4) (Payot, 1998-1999) et collabore à l'édition critique des romans de Ramuz dans la collection de la Pléiade (Gallimard).

Il écrit également des récits de fiction: après "Morts ou vif", qui obtient la mention "Livre de la Fondation Schiller 2000", les éditions Zoé publient un recueil de petites proses, "Destinations païennes" (2003). La revue Europe (septembre 2000) et la Revue de Belles-Lettres (no. 3-4, 2000) ont donné en prépublication quatre proses issues de ce recueil. Elles ont fait objet de lectures publiques, dans une mise en scène de François Marin, au Festival de la Cité (Lausanne, 11 juillet 2000) ainsi qu'au théâtre de l'Alambic (Martigny, 13 novembre 2000).

Il reçoit le Prix d'encouragement artistique du canton du Valais en 2000. Il fait partie de la Fondation Ramuz, du Groupe d'Olten et de Pro Litteris. En 2003, paraît aux éditions d'en bas "Jours rouges" libre évocation du parcours militant de Paul Meizoz (grand-père de l'auteur, 1905-1988) dans les luttes sociales des années 1930 à 1950. Jérôme Meizoz dans la postface qu'il rédige revendique pour son texte la place d'"acte mémoriel" face au manque de mémoire littéraire dont "pâtit le mouvement ouvrier".
+ Voir plus
Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Jérôme Meizoz   (28)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Jérôme Meizoz présente son roman "Malencontre", en librairie dès le 7 avril 2022. RÉSUMÉ Tout le monde l'appelle le Chinois. On se moque doucement de lui, de ses poèmes, de ses «théories à la con». L'année de ses quinze ans, il s'est épris de Rosalba. Elle, elle n'a rien vu, rien su et épousé l'héritier de la prospère Casse automobile. Au fil du temps, cet amour non partagé s'est librement déployé dans l'esprit fertile du Chinois. le jour où Rosalba se volatilise, la police diffuse sans succès un appel à témoins. Pour comprendre cette histoire dont il perd sans cesse le fil, le Chinois interroge les proches de la disparue. Toutes leurs voix dessinent l'inquiétant motif d'un miroir éclaté. Anti-polar et célébration de l'imagination amoureuse, Malencontre oppose à l'âpreté du réel les forces de l'humour et de l'invention. https://editionszoe.ch/livre/malencontre
+ Lire la suite
Podcasts (2) Voir tous


Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
« Un écrivain est-il un vendeur d’aspirateurs comme un autre ? »
(Source : quotidien "Le Matin", 18 octobre 2015)

[Jérôme MEIZOZ, "Faire l'auteur en régime néo-libéral. Rudiments de marketing littéraire", éditions Slatkine (Genève), coll. "Slatkine Erudition", 256 pages, 2020]
Commenter  J’apprécie          152
Le Haut Val (obturé à l'est par un glacier et à l'ouest par un lac) et ses allures de corridor sans issue; les autochtones y vivaient depuis des siècles comprimés entre deux chaînes de montagnes, bon an mal an, ignorant les ciels immenses d'Asie ou d'Afrique, mais avec le soutien de la religion, dominés tantôt par ceux du Haut et leur langue rugueuse, tantôt par ceux du Bas dont les armées avaient toujours remonté le Val; ceux qui étaient demeurés chez eux s'étaient bâti un fier récit (ils disaient une identité), à partir de cette situation plutôt inconfortable sur une terre aux hivers interminables, envahie de marais ou de glaces, faisant nécessité vertu jusqu'à proclamer bénie de Dieu cette cuvette ou ce couloir que les poètes officiels aimaient comparer généreusement à un berceau; ayant en eux, dès lors, avec l'orgueil des survivants, la colère ombrageuse contre qui se mêlerait de leurs affaires, leur rappellerait l'ingratitude du lieu, le peu de promesses qu'il tenait, l’exiguïté des terres et, parant, leur malchance, le retrait où il étaient tenus par une géologie impitoyable; eux, ayant lutée des siècles contre ces terre amères, impavides et revêches, auxquelles ils avaient bien dû, pour ne pas désespérer, prêter des beautés secondes; œuvrant pour rendre cette nature peu à peu habitable à coups de pioches et de fusils, la tenant en respect comme une sourde menace, un ennemi séculaire; eux qui pensaient que les "bestioles" devaient être exterminées ou réduites par dressage, les forêts essartées devant le bétail, les cours d'eau captés vers les villages; eux qui contre ces forces muettes avaient soutenu l'assaut, obstinés et taiseux; eux qui de cet interminable différend avec le monde, avaient gardé au fil des générations une sévérité rieuse, un goût du sacrifice et de la force, un fatalisme puissant dénué de pitié.
Commenter  J’apprécie          10
Alors qu'on vienne un jour leur parler de biotopes, de batraciens menacés et de restriction de chasse, qu'on prétende protéger une forêt, contester une route, et tout de suite on passerait pour un causeur des villes, un étranger qui ne connait rien au lieu et à ses lois, un ennemi des ancêtres ayant maintenu envers et contre tout ces villages de bois, ces prés dégagés, ces routes de forêt ; on passerait pour un traître désireux de revenir en arrière, ennemi d'une prospérité tardive et méritée, débarqué du train pour convaincre les natifs du charme des sous-bois.
Commenter  J’apprécie          20
Oui, disait-il avec passion, une chose qui abonde ici, c'est bien l'ombre et avec elle « l'air frais et pur de nos montagnes ». Tant de pays du Sud, écrasés de chaleur n'avaient-ils pas un besoin d'ombre et de fraîcheur ? Le soleil n'était-il pas au fond le véritable souverain de ces contrées, il n'y avait qu'à voir à la télévision tous ces peuples abrutis par sa loi ? Sans ombre, ils ne pourraient jamais se mettre au travail, c'était bien connu, ajoutait-il avec un sourire complice. Nous allions profiter des caprices de la géographie, mettre à profit la situation de notre village.
Nous allions conditionner notre ombre, celle qui couvrait nos maisons tout l'hiver, et même en été, nous allions l'emballer et l'exporter vers des pays chauds. Ainsi revigorés et purifiés, ils découvriraient les avantages de notre offre et ne tarderaient pas à importer en quantité cette richesse naturelle qui leur faisait tant défaut.
Commenter  J’apprécie          10
Il [le patron] veut faire plaisir à son dévoué mécanicien qui vient de perdre son fils puis sa femme. Il se trouve que le frère du patron possède l'un des plus beaux palaces des Alpes. Une nuit y est offerte aux rescapés de la famille. Un peu de répit, à défaut de partager vraiment les richesses.
Le jour dit, père, ma sœur et moi entrons dans la suite qui nous est réservée. Partout, des draps de soie, des linges brodés, une décoration luxueuse avec coffre-fort près du lit... Nous regardons la chambre avec le respect accordé aux musées. Depuis le balcon, le paysage empile les cimes. Alpages et forêts se disputent le nom de paysage. Apercevoir quelques vaches nous rassure énormément. Nous restons debout dans la chambre sans oser toucher quoi que ce soit. Vient une sorte de honte poisseuse à chaque mouvement, puis la mauvaise nuit dans des draps impeccables. Toute notre vie renvoyée en pleine figure.
Commenter  J’apprécie          10
L'autoroute fonce, selon la trajectoire la plus droite, sans occuper trop d'espace. Là où le Rhône prenait son temps en méandres inutiles, en marécages silencieux, ensablés, on a rectifié le tir, enfermé l'eau dans un couloir.
Commenter  J’apprécie          20
L'écriture ouvre à une seconde dimension de l'existence qui est la représentation. Les choses existent deux fois, une fois dans leur réalité physique, la seconde dans leur représentation. Un élément du vécu ou de l'imaginaire est mis en forme par l'écriture et prend corps comme une réalité tangible. Il y a un effet des représentations sur l'auteur et sur le lecteur: effet miroir, ordonnancement, possibilité d'interpréter, regard second ou recul sur une émotion. La capacité d'explorer et créer nos représentations modifie effectivement l'existence.
Commenter  J’apprécie          10
Durant des siècles, les gens y avaient domestiqué les bêtes. Ils dormaient au-dessus de l'écurie. Plusieurs alpages situés à diverses altitudes leur permettaient de survivre. Les autres animaux, cerfs, chamois, chevreuils, lièvres, ils les chassaient pour la viande. Hors des animaux utiles, il n'y avait que des "bestioles", disait-n, et ce mot entendu depuis l'enfance, prononcé avec une sorte de rage mauvaise, jaillit parfois de ma bouche quand je n'y prends pas garde. De quel passé de violence nous sommes faits !
Commenter  J’apprécie          10
Toute sa vie, père a voulu croire au progrès. L'avenir radieux ne serait qu'une affaire de technique. Il fallait juste avoir confiance, s'en remettre à ceux qui savaient. En nous, rien n'avait jamais été moderne. Face aux malheurs, nous restions bouche bée.
Maintenant, me voilà enfin prêt à raconter ces années de promesses, quand on chantait partout l'avancée triomphale et la croissance infinie. Parce qu'aujourd'hui, apparemment, il faut en rabattre.
Quelque chose s'est brisé, mais quand ?
Commenter  J’apprécie          10
- Ça fait un moment que les avocats ne se préoccupent plus du juste et de l'injuste...
- Et la vérité dans tout ça ?
- La vérité est un rapport de forces, c'est tout.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jérôme Meizoz (92)Voir plus

Quiz Voir plus

Proverbes et dictons

D'après le proverbe, qui est mère de tous les vices ?

La gourmandise
La jalousie
L'oisiveté

16 questions
329 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , proverbe , dictons , mots , expression anglophoneCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}