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Citations de Jessica Bruder (50)


" Autrefois, il existait un contrat social stipulant que si vous respectiez les règles ( aller à l'école, trouver un boulot et travailler dur), tout se passerait bien pour vous, leur expliquait-il. Cela n'est plus vrai, de nos jours. Vous pouvez jouer le jeu, exactement comme la société vous le demande, et vous retrouver quand même fauché, seul et à la rue."
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Il y a une fissure en toute chose. C'est ainsi qu'entre la lumière.

Léonard Cohen


(Epigraphe)
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"On suit pas les moutons, on suit les nuages."
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"Si les oiseaux ont le droit de vivre dans le parc, ou n'importe où en ville, pourquoi pas moi ? dit-elle. On n'est pas obligés de tous habiter au même endroit que les autres. La voilà, ma vie ! "
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l'Amérique n’est pas tendre envers ceux qui adoptent le mode de vie nomade, quelle que soit leur couleur de peau...et à une époque où les afro-américains, même non armés, se font régulièrement tirer dessus par la police lors des contrôles routiers, vivre dans son propre véhicule apparaît comme un pari dangereux pour toute personne potentiellement victime de profilage racial. P. 221
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Je me répète la règle d'or de l'écrivain - journaliste : " l'histoire continue d'elle-même, il faut savoir s'en écarter le moment venu. "
Cette phrase est en partie fausse en réalité l'histoire m'a suivie jusque chez moi.
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Quand on découvre que les valeurs sur lesquelles on s'est construit ne sont qu'un leurre, c'est très perturbant. La vérité à laquelle vous croyez est inscrite en vous. Il est très dur de s'en détacher.
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La réalité , moins polémique et plus cocasse, est digne d’une version contemporaine des Temps Modernes de Charlie Chaplin. Nos formateurs nous régalent d’anecdotes de robots indisciplinés. Comme le jour où les Kivas ont tenté de s’échapper par un trou dans le grillage...p.235
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Les travailleurs-campeurs sont des employés bouche-trous, c'est-à-dire l'idéal pour les employeurs à la recherche de main-d'œuvre saisonnière. Ils apparaissent juste où et quand on a besoin d’eux. Ils apportent leur propre maison avec eux et transforment des parcs de mobile homes en villages d'entreprises éphémères qui se vident une fois le boulot terminé. Il ne reste pas assez longtemps pour se syndiquer.
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Depuis longtemps déjà, Kat s’intéressait aux sites sur le nomadisme et la vie en camping-car. Elle avait même écrit sur sa page Facebook : « Je n’arrive pas à savoir si c’est triste ou formidable de voir TANT de gens sur les forums se lancer dans ce mode de vie pour des raisons financières. Sans doute un peu des deux, j’imagine. Accéder à la liberté… vivre en se réinventant soi-même. Heureusement qu’il existe toutes ces tribus différentes pour offrir leurs conseils, leurs encouragements, leur matériel et leur écoute bienveillante. Est-ce l’évolution de l’ancienne classe moyenne ? Assiste-t-on à l’émergence d’une classe de chasseurs-cueilleurs modernes ? »
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Être humain, c'est voir au-delà de sa propre subsistance.
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Les membres de CamperForce (et nombre de travailleurs itinérants au sens large) se surnommaient eux-mêmes les "workampers" - mélange de "workers" (travailleurs) et de "campers" (campeurs) (...) D'autres travailleurs-campeurs avec lesquels j'ai eu l'occasion de m'entretenir avaient leur propre façon de se décrire. Beaucoup se présentaient comme des "retraités", même s'ils avaient anticipé le fait de devoir travailler au-delà de 70 ou 80 ans. D'autres se définissaient comme des "voyageurs", des "nomades", des "clochards de la route" ou, non sans ironie, des "gitans".
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"Je m'intéresse moins au poids et aux circonvolutions du cerveau d'Einstein qu'à la quasi-certitude que des gens aux aptitudes similaires ont vécu et trouvé la mort dans des champs de coton et des ateliers insalubres", disait l'écrivain Stephen Jay Gould.

Le creusement des inégalités paralyse la mobilité sociale. On assiste de facto à l'émergence d'un système de castes. Non seulement c'est inacceptable sur le plan moral, mais aussi et surtout c'est un énorme gâchis. Priver tout un pan de la population d'ascenseur social équivaut à priver la société d'immenses réserves de talents et d'intelligence. En outre, comme on le sait, c'est aussi un frein à la croissance économique.

L'outil le plus largement répandu pour calculer les inégalités de revenus est une formule vieille d'un siècle appelée le coefficient de Gini. C'est la référence absolue des économistes inter nationaux, mais aussi de la Banque mondiale, de la CIA et de l'OCDE. Ce qu'il nous révèle est effrayant. Aujourd'hui, les États-Unis affichent le plus fort taux d'inégalités sociales de toutes les nations développées. Le niveau d'inégalités y est comparable à celui de la Russie, de la Chine, de l'Argentine et de la République démocratique du Congo, un pays ravagé par la guerre. Et si cette situation est déjà terrible, elle est vouée à empirer. Je m'interroge, donc : quelles autres mutations - ou contorsions - du tissu social apparaîtront dans les années à venir? Combien d'individus seront broyés par le système, et combien trouveront le moyen d'y échapper?
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Le film Nomadland vient tout juste de rafler deux oscars. Il nous faudra encore un peu de temps pour le voir chez nous, donc à ce jour, pas moyen de savoir s'il sera aussi fort que ce bouquin.

L'auteure a fait un vrai travail d'ethnologue. Elle ne s'est pas contentée d'aller interviewer quelques-uns de ces workampers, obligés de vivre dans des caravanes, de vieux camping-cars, voire même sous une tente. Et de se déplacer au gré des petits boulots qui leurs sont "réservés": cueillir des betteraves, entretenir les sanitaires dans les campings, ou pire, préparer les commandes Amazon. Comment en sont-ils arrivés là? Un petit accident de la vie, un divorce, une maladie,... et surtout la funeste crise des subprimes de 2008, qui a fait fondre leur capitaux, et les a obligés à revendre leur maison, à perte.

Peu ou pas de retraite, mais pour les Américains si on est improductif on ne mérite pas de vivre. Alors, ils travaillent. Amazon et d'autres employeurs touchent des subventions pour les employer, à 10 euros de l'heure, ou même moins. Ils parcourent 15 à 30 km par jour pour stocker des produits qui vont finir à la poubelle. Amazon vante leur professionnalisme, leur fiabilité, et leur offre des tee-shirts au logo du programme Camperforce. Pour les attirer, on leur permet de stationner gratuitement à côté de leur lieu de travail, et on leur vante la possibilité de se faire des amis... Possibilité toute relative quand on est épuisé par ces travaux pénibles.

Mais le livre évite le piège du misérabilisme. Linda, Don, Silvianne, tous sont attachants, à leur manière. Le récit entremêle de façon vivante la description clinique de ces conditions de travail et de vie difficiles (camper sur un parking n'a rien de folichon) avec les paroles enjouées de ces personnages, qui font bon gré mal gré bonne figure.

Nouvelle incarnation du mythe américain, ou repoussoir? Là-bas comme ici, pourtant, il n'est pas bien vu d'être SDF. Garer sa voiture dans la rue, occuper ainsi l'espace, c'est normal... à condition de ne pas y dormir. À fin 2014, plus de 100 villes états-uniennes avaient interdit de s'asseoir au bord du trottoir. Bienvenue dans le pays où tout est possible!
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Mais personne n’aime se contenter de survivre. Ce qui n’était au départ qu’une stratégie de survie désespérée s’est transformé en un cri de ralliement pour ceux qui aspirent à autre chose.
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Pour de nombreux nomades, le fait d'avoir des dents en moins était le signe extérieur de pauvreté qui leur faisait le plus honte.
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« Notre société évolue comme ça, dit-elle. Plus personne ne veut embaucher de gens à long terme parce qu’ils cotisent à la retraite, qu’il faut leur accorder des hausses de salaire indexées sur le coût de la vie et qu’au bout d’un moment, ils exigent carrément des augmentations au mérite. »
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le 1 % le plus riche gagne 81 fois plus que les gens appartenant à la moitié inférieure de la population, lorsqu’on compare les revenus moyens. Les adultes américains appartenant à cette seconde moitié, soit 117 millions d’individus, n’ont pas vu leurs revenus évoluer depuis les années 1970.
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Dans le chariot, il pouvait y avoir quatorze paniers de cochonneries fabriquées en Chine. L’un des trucs qui me déprimaient le plus, c’était de savoir que tous ces machins finiraient à la benne. » Cet aspect-là des choses la démoralisait particulièrement. « Quand on pense à toutes les ressources mobilisées pour en arriver là ! On nous incite à utiliser ces trucs, puis à les jeter. » Le travail était éreintant. Non seulement elle parcourait des kilomètres dans des allées de rayonnages sans fin, mais elle devait se pencher, soulever, s’accroupir, tendre le bras, grimper et descendre des marches, le tout en traversant un hangar dont la superficie faisait grosso modo la taille de treize stades de football.
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Les workampers sont des travailleurs mobiles modernes qui acceptent des jobs temporaires aux quatre coins des États-Unis en échange d’une place de stationnement gratuite (généralement avec accès à l’électricité, à l’eau courante et évacuation des eaux usées), voire parfois d’une obole. On pourrait penser que le travailleur-campeur est une figure contemporaine, mais nous appartenons en réalité à une tradition très ancienne. Nous avons suivi les légions romaines, aiguisé leurs épées et réparé leurs armes. Nous avons sillonné les villes nouvelles des États-Unis, réparé les horloges et les machines, les batteries de cuisine, bâti des murs en pierre en échange d’un penny les trente centimètres et de tout le cidre qu’on pouvait avaler.
Nous avons suivi les vagues d’émigration vers l’ouest à bord de nos chariots, munis de nos outils et de nos savoir-faire, aiguisé des couteaux, réparé tout ce qui pouvait l’être, aidé à défricher la terre, à construire des cabanes, à labourer les champs et à rentrer les récoltes en échange d’un repas et d’un peu d’argent de poche, avant de repartir vers le prochain boulot. Nos ancêtres sont les romanichels. Nous avons troqué leurs roulottes contre de confortables autocars et autres camping-cars semi-remorques. À la retraite pour la plupart, nous avons complété notre éventail de compétences d’une carrière dans l’entreprise. Nous pouvons vous aider à gérer un business, assurer la vente en magasin ou la logistique dans l’arrière-boutique, conduire vos camions et vos grues, sélectionner et emballer vos produits à expédier, réparer vos machines, bichonner vos ordinateurs et vos réseaux informatiques, optimiser votre récolte, remodeler vos jardins ou récurer vos toilettes. Nous sommes les technoromanichels.
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