Son eye-liner noir et son ombre à paupières gris foncé font paraître ses yeux bleus plus grands qu’ils ne sont en réalité ; ils lui donnent une allure dramatique et presque dérangeante. Ce soir, sa beauté est différente de la mienne : plus spectaculaire, plus intimidante. Quand elle se met sur son trente et un, ma sœur a une présence qui attire les regards, et elle le sait.
Il y a des miracles. « N’abandonnez pas espoir, nous disait-on, l’espoir vous nourrira. » Mais l’espoir ne nourrit qu’un temps avant de pourrir. Sans preuve, il ne reste que la déception. Au bout d’un moment, les gens cessent de partager votre chagrin et commencent à vous prendre en pitié. Ce n’est pas un sentiment agréable.
Quand on a vécu avec ça aussi longtemps que la plupart d’entre nous, on s’habitue à en parler. Ça ne devient jamais plus facile, mais on s’adapte. Il le faut : autrement ça nous tuerait. Au bout d’un moment, le simple fait de vivre deviendrait trop pesant.
Les théories vont d’improbables, à impossibles, à insensées. Les gens, surtout ceux qui étaient mal informés, ont inventé des scénarios d’une créativité impressionnante.
La mort c'est un drôle de truc. Tôt ou tard, quels que soient nos efforts pour lui échapper, elle finit par emporter chacun de nous. Elle est inéluctable ; pourtant, nous avons tous peur de ce qui nous arriveras ensuite. Pourquoi ?
C'est le problème avec la vie, je suppose. La seule chose dont on peut être sûr, c'est que rien n'est jamais certain. On a beau tout planifier, les choses prennent rarement le tour prévu.