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Critiques de Jim McCann (21)
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Mind the Gap, tome 1 : Intimate Strangers

Ce tome contient les épisodes 1 à 5 (parus en 2012) d'une nouvelle série, indépendante de toute autre. Le scénario est de Jim McCann (Return of the Dapper Men), les illustrations de Rodin Esquejo (jusqu'alors uniquement connu pour les couvertures de la série Morning Glories), avec Adrian Alphona (la première saison de Runaways) pour la majeure partie de l'épisode 5. La mise en couleurs est assurée par Sonia Oback.



Tout commence avec une chanson de Lionel Richie et la vision d'un attrape-rêves : Jo Wilson vient d'être réveillée par un appel téléphonique d'Ellis Peterssen (surnommée Elle), elle ne comprend à ce que lui dit son ami. Elle appelle aussitôt Dane Miller (le petit ami d'Elle) qui n'a pas de nouvelles de sa copine. Peu de temps après, Min Peterssen (la mère d'Elle) reçoit un appel lui indiquant que sa fille vient d'avoir un accident dans une station de métro et qu'elle est hospitalisée. Elle fait prévenir Edward Peterssen (son mari) et Eddie (Edward junior, son fils) pour leur demander de la rejoindre à l'hôpital. Ellis est dans le coma et elle vit une expérience de décorporation (son esprit est dissocié de son corps pour une forme de voyage astral dans lequel elle a perdu la mémoire). Elle peut voir son corps sur le lit d'hôpital, mais aussi dialoguer avec d'autres esprits dont Blake Robert Plankman (surnommé Bobby) qui lui propose de l'aider. Autour de son lit d'hôpital, plusieurs intérêts émergent des personnes à son chevet. Il y a bien sûr Jo Wilson (sa meilleure amie), Dane Miller, Eddie Peterssen qui ne supporte pas Dane, le docteur référent S. Hammond qui a du mal à supporter Gina Geller, docteure suppléante pour cette patiente, Min et Edward Peterssen (les parents), le patient du lit d'à coté (le docteur Harold Crenshaw) dont l'assistant Miles semble également connaître Ellis. Il faut encore compter sur plusieurs autres relations de ces personnages : Lonnie Miller (le père de Dane), Antoinette Wallace (un inspectrice de police liée à Gina Geller), l'infirmier Frankie, Constance O'Shaughnessy (l'assistante professionnelle d'Edward Wallace).



Jim McCann invite le lecteur à découvrir les méandres de mystères labyrinthiques. Il est donc arrivé un accident sur le quai d'un métro à Ellis Peterssen, et beaucoup de monde semble en savoir plus sur sa situation qu'elle-même. La narration se déroule à 2 niveaux. Dans le monde des vivants, les discussions des personnages permettent de découvrir les uns et les autres, comment ils sont liés entre eux, et à percevoir que certains tirent les ficelles, sans pouvoir discerner la nature exacte des machinations. Dans le plan astral, Ellis Peterssen recouvre des bribes de sa mémoire, et elle écoute Bobby et d'autres lui apprendre les règles qui régissent ces limbes, antichambre entre la vie et la mort. McCann écrit un thriller très agréable, dans lequel il fait bon investir son attention pour assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure. À l'issue des 5 épisodes, les personnages ne sont pas encore très développés, mais ils sont déjà attachants. La narration est rapide sans être frénétique et elle réserve des moments étonnants, tout en louvoyant entre les stéréotypes pour les éviter. McCann prend la peine de donner des indices quant à son inspiration sous la forme de 4 citations respectivement d' Elisabeth Kübler-Ross, Tennessee Williams, Doris Kearns Goodwin, et Léon Tolstoï.



C'était avec une certaine forme de gourmandise que j'attendais de voir ce que Rodin Esquejo pourrait faire en tant qu'illustrateur d'un comics, car ses couvertures pour la série "Morning glories" sont vraiment magnifiques (meilleures que les pages intérieures). Le soulagement est de taille : ses planches intérieures sont aussi léchées que ses couvertures. Il bénéficie donc de l'aide de Sonia Oback pour la mise en couleurs. Elle a adapté sa palette, aux teintes privilégiées par Esquejo, et le résultat est délicieux. Elle utilise des couleurs douces, avec des effets de camaïeux, sans aucune volonté d'épate ou de démonstration. Elle reproduit fidèlement le schéma de composition d'Esquejo pour la couleur de la chair, sa façon d'agencer les teintes pour donner du volume aux visages en reproduisant les nuances de l'éclairage. Ses compositions chromatiques génèrent des ambiances douces, où la technologie infographique est entièrement asservie à l'artiste, totalement en arrière plan. Les effets faciles (millions de couleurs, floutage...) sont réservés à une poignée de cases pour lesquelles la narration le justifie.



Rodin Esquejo privilégie le détourage des formes par un trait fin (très fin même) de largeur constante quelle que soit la partie anatomique ou l'objet représenté. Les effets de l'éclairage et de la luminosité sont entièrement transcrits par les variations de nuances des couleurs. Chaque séquence fait apparaître un goût certain pour les décors qui sont définis avec soin au moins le temps d'une ou deux cases pour installer la scène. Ils sont ensuite rappelés par le biais des combinaisons des couleurs, et par un ou deux éléments spécifiques. L'association du dessin et des couleurs permet d'éviter l'effet de vide propre à la plupart des comics où les artistes s'économisent sur les décors en ne les dessinant pas. Tous les personnages ont une apparence spécifique ce qui aide à les mémoriser, vu leur nombre important. Et en même temps, Esquejo réussit le tour de passe-passe exigé par le scénario de faire en sorte que la mystérieuse silhouette encapuchonnée (un hoodie) ne puisse pas être reconnue parmi les porteurs de hoodie gravitant autour d'Ellis. Esquejo bâtit des pages comprenant entre 4 et 6 cases en moyenne, avec une grande lisibilité (aidée par l'absence de variation dans les épaisseurs de trait), une lecture immédiate. Il fait également preuve d'un sens de la mise en scène impressionnant pour que les personnages ne se marchent jamais sur les pieds même dans une petite pièce comme une chambre d'hôpital, qu'il combine avec des cadrages travaillés (plongées et contreplongées avec des angles étudiés). Cela permet d'insuffler de la vie et de la variété dans toutes les scènes de dialogues, sans que n'apparaissent de pages composées uniquement de cases avec une tête dessinée en train de parler. Enfin Esquejo combine une apparence très jolie, très agréable (un peu shojo), avec des traits qui examinés de près révèlent une vision moins idéalisée qu'il n'y paraît quand le lecteur s'attarde un peu sur le dessin.



Jim McCann, Rodin Esquejo et Sonia Oback proposent de plonger dans un thriller captivant qui demande une bonne attention du lecteur pour assimiler l'ensemble des personnages et leurs relations, avec des illustrations bénéficiant d'une mise en scène sophistiquée et d'une apparence très jolie. Même s'il est difficile de se faire une idée de la profondeur thématique du récit en 5 épisodes (uniquement thriller, point de vue philosophique sur la vie spirituelle, autre ?), l'habilité de la narration procure un excellent moment de lecture.
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Dark Reign Saga N°1 : Double jeu

Non aux super-héroïnes en justaucorps et un non catégorique aux « masques-papillon » ! La couverture de ce numéro démontre les deux tendances qui me révulsent le plus chez les super-héros : la tendance toujours accentuée vers le « sexy » et les « masques » en forme de papillon !

Ce premier numéro de Dark Reign Saga, à lire en parallèle des aventures des héros Marvel soumis au « Dark Reign » de Norman Osborn, n’échappe donc pas à cette règle. Il se focalise sur les retrouvailles mouvementées entre Hawkeye, nouvellement dénommé Ronin, et son ex-femme Oiseau Moqueur. À l’occasion d’une difficile mission contre une organisation secrète, ils tentent de recoller les morceaux de leur relation jadis harmonieuse, mais passée depuis au crible des différentes catastrophes de l’univers Marvel (je résume et vous passe les détails compliqués…). Sans être fin connaisseur, disons que je ne suis pas contre ce genre d’aventures plus confidentielles qui cherchent malgré tout à renforcer la toile de fond de leur histoire en reliant trop d’intrigues pour un seul numéro. Mais ici ce sont véritablement les choix graphiques qui peuvent énerver, pas le trait attention, mais surtout les tenues données aux deux super-héros qui font ici l’affiche. Je limite mon coup de gueule à cela car il ne faut pas cracher surtout non plus, mais vraiment, il faut se mettre à l’ordre du jour et les justaucorps accompagnés de masques-papillon n’en font pas partie pour moi !



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Zombies Christmas Carol

De nos jours, à Noël, on a droit aux séries dédiées avec toute l’ambiance propre à ce moment particulier dans l’année. Le genre zombie a également droit à son petit chant festif. On n'attend plus que le Père-Noël avec ses cadeaux à moins que cela ne soit le Père Fouettard en mode zombie. Il est vrai que les petits lutins verts peuvent se révéler plutôt coriaces. On aurait presque envie de croquer un mannele.



On aura droit à une autre version du célèbre roman de Charles Dickens sur ce conte de Noël avec le fameux personnage de Scrooge. Cependant, si l’idée était intéressante, son traitement va être tout bonnement catastrophique en partant dans des délires hallucinants qui vont nous faire perdre patience.



Si je n’avais trop rien à dire sur le graphisme, la mise en forme avec ce côté très bavard m’a vite saoulé. Je reconnais toutefois qu’on reste dans l’esprit assez proche de l’œuvre originale. Certes mais ce n’est pas assez pour me plaire. Ce côté totalement décalé n’a pas retenu mon adhésion.
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Mind the Gap, tome 3 : Out of Bodies

Ce tome fait suite à Temps morts Tome 02: Si seulement tu étais là... (épisodes 6 à 10) qu'il est indispensable d'avoir lu avant. Il faut avoir commencé cette série par le premier tome. Celui-ci comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2013, écrits par Jim McCann. Les épisodes 11 & 2 ont été dessinés et encrés par Sami Basri, avec une mise en couleurs réalisée par Jessica Kholinne (épisodes 11 & 12) et Beny Maulana (épisode 12). Les épisodes 13 à 15 ont été dessinés et encrés par Rodin Esquejo et mis en couleurs par Arif Prianto (aidé par Jessica Kholinne) pour les séquences du présent, et par Dan McDaid avec une mise en couleurs de Lee Loughridge pour les séquences du passé.



Elle Peterssen est revenue dans la dimension spirituelle, celle où errent les âmes qui n'arrivent pas à rompre complètement leurs attaches avec le monde matériel, coincées dans ces limbes par des situations non résolues de leur vie corporelle. Une dizaine de fantômes s'attaquent à sa forme astrale et la déchirent en autant de morceaux. Ce drame se produit sous les yeux de Blake Robert Plangman (Bobby) et du psychologue Harold Crenshaw. Ils récupèrent la dizaine de morceaux du corps astral d'Elle et les étalent par terre comme autant d'enveloppes vides, sans réaction de la part d'Elle. Dans l'hôpital de New York où se trouve le corps d'Elle dans le coma, une dizaine de corps spectraux de sa personne errent dans les couloirs ne contenant qu'une toute petite partie de sa mémoire, ne comprenant par leur situation. Ils entendent les alertes sonores de malades également dans le coma qui viennent de reprendre conscience à l'instant.



Dans la pièce secrète aménagée par Edward Peterssen, Jo Wilson, Dane Miller, Frankie Burton, Miles Gilbert et Edward sont en train de faire le point devant le tableau où sont épinglés les photographies et les documents ayant trait à l'affaire d'Ellis Peterssen, avec des fils rouges matérialisant les liens entre les uns et les autres. Ils décident de se rendre à l'hôpital pour trouver plus d'indices. Jo Wilson effectue une remarque sarcastique en se qualifiant d'équipe Hoodie. À l'hôpital, tous les médecins sont débordés avec cette soudaine reprise de conscience d'une dizaine de patients. En particulier, la docteure Gina Geller entre dans la chambre de la patiente madame Chandler, et celle-ci lui intime de débrancher le système de support vital d'Harold Crenshaw. Jo Wilson arrive sur ces entrefaites et comprend que c'est la conscience d'Elle qui est en train de s'exprimer. De son côté, Edward Peterssen se rend au bureau du docteur Steven Hammond, protégeant son identité avec sa capuche, et lui passant son téléphone portable, lui indiquant que sa cheffe veut lui parler. Il s'agit de Min Peterssen (la mère d'Elle) qui ordonne au docteur d'obéir à la personne qui se tient devant lui.



Ce tome constitue la dernière partie de la première saison de cette histoire, qui n'a pas connue de deuxième saison jusqu'alors. Seuls 2 épisodes supplémentaires (16 & 17) sont parus, mais non présents dans ce recueil. Le lecteur a quand même le plaisir de découvrir l'explication, ou plutôt les explications relatives à l'état d'Ellis Peterssen. Le tome se termine sur un suspense, mais qui ouvre clairement sur un autre chapitre bien différent. Jim McCann continue d'utiliser sa narration un peu éclatée, dans laquelle il délivre des éléments d'information à la manière d'un puzzle, charge au lecteur de recoller tous les morceaux pour comprendre le tableau qui se dévoile à lui. En ce qui concerne la question principale (Qu'est-il arrivé à Elle ?), les révélations se font rapidement et il n'y a pas besoin d'effort particulier pour comprendre. Cela se complique un peu si le lecteur veut retracer le parcours de l'allégeance des différents personnages au fil des séquences, en particulier dans le passé. Jim McCann ne se sent pas contraint de rappeler régulièrement les noms des personnages et le lecteur peut perdre le fil le temps d'une séquence de qui a fait à quoi, ou qui est sensé savoir quoi, entre chacun des membres de la famille Peterssen (Ellis, Min, Edward senior, Edward junior, Erik le grand-père), Stephen Hammond, Harold Crenshaw. Fort heureusement ce degré de complexité de la lecture n'obère pas la compréhension de l'intrigue globale.



À la lecture, il apparaît que derrière la structure sophistiquée de la narration, avec une distribution de personnages importante et des événements survenus sur plusieurs générations, le scénariste n'est pas adepte de la décompression narrative. Non seulement, il finit par révéler ce qui est vraiment arrivé sur le quai du métro où Elle a perdu connaissance et a peut-être été agressée, mais en plus il révèle l'identité du mystérieux Cinquième et du fonctionnement de cet étrange groupe d'individus portant capuche. En outre, il revient sur la manière dont le composé Jairus a vu le jour. C'est une histoire qui remonte à la seconde guerre mondiale et qui implique la famille Peterssen, avec un autre nom à ses débuts. Ce retour en arrière justifie que ces passages soient dessinés par un autre artiste : Dave McDaid. Ce dernier réalise des traits de contours plus épais que ceux de Rodin Esquejo, le dessinateur initial de la série, avec des traits plus gras, et des contours moins lissés. Il n'hésite pas à utiliser des aplats de noir pour donner du poids à certaines surfaces. Ces aplats sont couplés avec des petits traits secs dans les surfaces, ce qui traduit à la fois les ombrages, mais aussi la texture du matériau, les plis des tissus, les traits tirés des visages. Les dessins comportent un bon niveau descriptif, sans être photoréalistes, l'artiste privilégiant un ressenti plus organique. Au fil des séquences, le lecteur apprécie la capacité de McDaid à évoquer une fuite dans les égouts avec une maçonnerie en brique, une belle demeure dans le sud de l'Argentine avec une salle à manger dotée d'une large table, les tenues vestimentaires d'époque, une sympathique maison simple en milieu rural dans les États-Unis, ou encore une salle d'opération dans un hôpital moderne. Le changement de dessinateur n'est pas simplement justifié par le changement d'époque, mais en plus il apporte une saveur différente, plus adaptée aux épreuves que traversent ces personnages de génération antérieures.



Le lecteur éprouve un a priori plus négatif en voyant que le dessinateur en titre a cédé la place à un remplaçant sur les 2 premiers épisodes. Mais à la lecture, il découvre que Sam Basri dessine à la manière de Rodin Esquejo et que ce ressenti est encore accentué par la mise en couleurs. En surface, il a l'impression de retrouver les mêmes caractéristiques graphiques, avec les traits de contour très nets et très lissés, l'absence d'aplats de noir, les couleurs un peu pastel qui viennent apporter les informations relatives au relief des objets et des tissus, la même impression de décors un peu fragiles, mais donnant une bonne idée des volumes des pièces. Effectivement, s'il le souhaite, le lecteur peut s'amuser à faire la comparaison avec les dessins d'Esquejo qui est de retour pour dessiner les séquences du présent dans les 3 derniers épisodes. À ce jeu-là, il observe que les visages ont des formes plus harmonieuses et des expressions plus variées et plus nuancées. Il y a toujours autant de têtes en train de parler dans les cases, mais la mise en scène est un peu plus vivante que celle de Basri. Dans les 2 cas, le lecteur plonge dans des prises de vue quasi cliniques, avec un degré de simplification qui n'est pas synonyme de simplisme, et des personnages dont le comportement relève d'un langage corporel d'adulte. Les couleurs oscillent entre une approché un peu délavée, et une utilisation du rose-violet qui fait planer un sentiment de petit décalage, en phase avec la vie spirituelle de l'esprit d'Elle Peterssen.



Dans ce tome, le lecteur découvre donc la genèse du projet qui a abouti à Jairus, ainsi que le véritable responsable qui se fait appeler le Cinquième. Le scénariste utilise des ficelles classiques dans ce genre de complot sur plusieurs générations, à commencer par ses origines pendant la seconde guerre mondiale. Dans le même temps, il fait l'effort d'y introduire des éléments originaux, et cela aboutit à un développement organique de l'entreprise qui a manipulé la vie d'Ellis Peterssen dans les coulisses, avec une belle cohérence dans ses méthodes d'action. Le lecteur en ressort complètement satisfait du point de vue de l'intrigue, mais un peu frustré que McCann n'ait pas plus utilisé la vie spirituelle de son personnage principal, qu'il s'en soit tenu à un mécanisme sans substance. En lisant la postface rédigée par McCann, il y apprend que l'idée de base d'un individu capable de se réveiller d'un coma, lui est venue à partir de ce que son grand-père a raconté de sa naissance à McCann, et de ses épisodes de mort en tant que prématuré.



Ce troisième tome clôt la première saison de manière satisfaisante, apportant des réponses claires aux circonstances de la plongée dans le coma d'Ellis Peterssen, et au mystérieux projet Jairus. Le lecteur éprouve du plaisir à retrouver les dessins propres et nets de Rodin Esquejo. Il s'accommode facilement de ceux de Sam Basri qui dessine d'une manière très similaire, avec un peu moins de nuances. Il approuve tout à fait le choix d'avoir confié les scènes du passé à un autre dessinateur, d'autant plus que Dan McDaid s'avère pertinent dans ce registre de reconstitution historique. Il regrette un peu que la deuxième saison se soit arrêtée au bout de seulement 2 épisodes. Cette première saison était particulièrement bien ficelée, avec un scénario rapide, malgré une narration parfois peu attentive au lecteur quant à l'identité des personnages.
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Temps morts, tome 2 : Si seulement tu étais là

Ce tome fait suite à Temps morts, tome 1 : Murmures... (épisodes 1 à 5) qu'il est indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2012/2013, écrits par Jim McCann, dessinés et encrés par Rodin Esquejo et mis en couleurs par Arif Prianto, à l'exception de l'épisode 9 dont les 3 quarts sont dessinés et encrés par Dan McDaid. L'histoire s'achève dans le troisième tome : Mind the Gap Volume 3: Out of Bodies (épisodes 11 à 15) inédit en français.



La jeune Katie Lawrence (une dizaine d'années) se tient devant son miroir en pied, pensant à sa classe, à sa dernière leçon de mathématiques, sa dernière leçon de géographie, sa dernière lecture. En superposition, Ellis (Elle) Peterssen éprouve la sensation d'être dans le corps de cette jeune fille, et de devoir faire un effort conscient pour conserver son identité, dans le flot de conscience de Katie. Ainsi se superposent leurs souvenirs des membres de leurs familles respectives, mais aussi de leur accident, Katie ayant été poussée dans l'escalier par son demi-frère, Elle ayant été poussée du quai du train vers les rails, par un individu encapuchonné avec un hoodie. Après cette remémoration de l'accident de Katie, Elle reprend conscience dans le corps de Katie, à l'hôpital. Elle saisit l'occasion de pouvoir parler à Jo Wilson (la meilleure amie d'Elle) en l'appelant au téléphone, alors que Jo la croit dans un profond coma. Elle se fait reconnaitre de Jo qui se trouve au commissariat et lui demande de communiquer les informations sur les circonstances réelles de l'accident de Katie, à l'officier de police le plus proche. Les parents de Katie s'aperçoivent qu'elle a repris connaissance, mais elle retombe dans le coma dès l'instant d'après. Le docteur Gina Geller arrive pour essayer de comprendre ce qui s'est passé.



Alors que Gina Geller indique qu'elle n'a pas d'explication rationnelle à proposer, Katie, toujours sans conscience, prononce une demi-douzaine de phrases dont le sens échappe aux personnes présentes dans sa chambre. La docteure décide de l'emmener faire des examens supplémentaires. En emmenant Katie inconsciente sur son lit, ils croisent le docteur Steven Hammond qui pousse Ellis sur son propre lit médicalisé. Les 2 médecins constatent que les électro-encéphalogrammes des 2 patients sont rigoureusement identiques. Min Peterssen (la mère d'Ellis) étant dans le couloir à ce moment-là, elle convoque le docteur Hammond dans son propre bureau pour exiger des explications rapides. Elle lui rappelle que l'expérience en est à un stade crucial, et qu'il est hors de question d'en perdre le contrôle. Elle lui indique que le Cinquième attend des résultats probants. Dans le même temps, Dane Miller (toujours détenu dans une cellule de commissariat) reçoit la visite de Miles Gibert qui déclare vouloir l'aider.



Le lecteur a intérêt à avoir lu le premier tome peu de temps avant celui-ci pour suivre les différents développements de l'intrigue. Jim McCann a construit une histoire basée sur une intrigue à plusieurs niveaux. Il utilise donc un élément surnaturel avec l'expérience de décorporation d'Ellis Peterssen dont le corps est dans le coma, mais dont l'esprit erre dans des sortes de limbes où il croise d'autres esprits désincarnés, et qui réussit parfois à entrer dans le corps d'un vivant sous réserve qu'il soit inconscient ce qui est le cas de plusieurs patients de l'hôpital où elle se trouve. Le scénariste met en scène une conception très littérale de cette forme de vie après la mort. Les âmes (ou les esprits) des défunts récents attendent avant de prendre leur départ pour un ailleurs non spécifié, s'il se trouve que ces individus souffrent d'une forme d'absence de clôture satisfaisante de leur vie, essentiellement l'impossibilité d'avoir pu dire adieu à leurs porches. Rodin Esquejo représente ces limbes de manière toute aussi littérale. Les âmes errantes apparaissent sous la forme d'êtres humains habillés comme durant leur vivant. Ces limbes sont dépourvus de décors, les individus se déplaçant sur fond noir, sauf quand Ellis arrive à conjurer un décor familier à partir de ses souvenirs, en particulier sa maison. Le lecteur voit donc dans cette phase de vie après la mort un dispositif narratif, et pas une conviction de l'auteur sur la vie spirituelle. Le lecteur découvre une ou deux règles de cette vie durant ce tome.



Jim McCann développe son récit selon 2 autres axes : l'activité immédiate d'Ellis Peterssen, et l'activité de ses proches pendant son coma. Ellis se retrouve un peu limitée dans ses possibilités d'action, essayant de comprendre ce que lui raconte Blake Robert Plankman (surnommé Bobby). Elle saisit l'opportunité de pouvoir utiliser le corps de la fillette pour contacter les vivants (Jo Wilson). De retour dans les limbes, elle commence à utiliser la maîtrise qu'elle a réussi à acquérir pour interroger sans pitié le docteur Harold Crenshaw qui est lui aussi dans le coma, dans le même hôpital. L'artiste décrit une jeune femme en bonne santé (du moins dans son apparence physique), avec des expressions de visage un peu exagérée pour ce qui est de la colère. Il se montre plus convainquant pour les expressions de Katie Lawrence et pour sa gestuelle, les gestes appuyés correspondant plus à une personne de son âge. Le lecteur constate que l'artiste utilise des angles de vue en forte contreplongée pour introduire de la variété dans les plans. Même s'il s'interroge sur les réels déclencheurs d'un état ou d'un autre (de la possession d'un corps au retour dans les limbes), le lecteur reste motivé par l'envie de découvrir progressivement, à la fois les capacités d'Ellis Peterssen en tant que spectre, à la fois par la découverte très progressive de ses souvenirs.



Dans le même temps, la narration suit également les autres personnages qui sont liés à Ellis Peterssen. Dans le premier tome, le lecteur avait bien assimilé qu'il ne pouvait pas se fier à grand monde, si ce n'est Jo Wilson, à peu près la seule personne à avoir les intérêts de sa meilleure amie à cœur. Pour les autres, il sait qu'au moins l'un d'entre eux était l'individu avec un hoodie qui a poussé Ellis Peterssen sous un train. Jim McCann se montre très joueur dans la construction de son intrigue, réussissant à faire porter le doute sur chaque personnage, quant à son degré de responsabilité dans ce qui arrive à Ellis Peterssen. Il faut donc un petit effort de mémoire pour que le lecteur resitue la distribution assez conséquente de personnages : Dane Miller (le copain d'Ellis), Min & Edward Peterssen (ses parents), Edward Peterssen junior (son frère), les 3 docteurs Steven Hammond (médecin traitant d'Ellis), Gina Geller (et sa compagne l'inspectrice de police Annie Wallace), Harold Crenshaw, et encore Miles Gilbert (l'assistant du docteur Crenshaw), Lonnie Miller (le père de Dane), et Jo Wilson. À cette réserve près, il eut alors prendre plaisir à découvrir indice après indice. Le scénariste fait en sorte qu'il comprenne vite que Min Peterssen (la mère d'Ellis) a organisé la réalisation d'expériences sur sa fille Ellis, pour le compte d'une tierce personne. Par contre il reste à découvrir le degré d'implication des uns et des autres, leurs allégeances plus ou moins pérennes, et qui manipule qui. McCann a construit son intrigue en emmêlant les fils et le lecteur doit faire l'effort de le suivre dans le détricotage progressif, au fil des révélations. L'intrigue avance suffisamment vite pour qu'il ne perde pas patience.



Ce genre de récit à base d'enquête entremêlant les faits et gestes d'une douzaine de personnes nécessite un vrai savoir-faire de la part du scénariste pour que le casse-tête reste compréhensible du lecteur sans qu'il ne prenne de notes. Il s'avère tout aussi exigeant pour l'artiste qui doit mettre en scène des séquences de dialogues avec des explications conséquentes, donc des dialogues qui peuvent durer sur plus d'une page. Rodin Esquejo se montre un bon metteur en scène, et un bon directeur d'acteurs. Lors des dialogues, les personnages continuent à interagir avec leur environnement la plupart du temps, accomplissant des gestes banals, ou des actions pour déplacer les objets, ou pour se déplacer. Grâce à cela, le lecteur ne lit pas page après page de cases avec des têtes en train de parler, mais voit des individus bouger et agir. Esquejo bénéficie certes d'un scénario qui comprend des déplacements, mais il conçoit ses prises de vue de manière vivante. Il réalise des dessins très propres sur eux, descriptifs, avec des traits de contour fins, d'une épaisseur constante. Il ancre donc la narration dans un monde réaliste. La mise en couleurs d'Arif Prianto est au diapason des dessins, également très propre, naturaliste, avec des effets de dégradés très lissés. En fonction de sa sensibilité, le lecteur pourra trouver que cette vision de la réalité est trop enjolivée, ou qu'il s'agit d'une sensibilité proche d'un téléfilm, avec une narration de bonne qualité.



Arrivé à l'épisode 9, le lecteur a la surprise de découvrir un épisode sans texte, ni dialogue, ni narrateur omniscient, ni pensée des personnages. La narration visuelle est réalisée par Dan McDaid, avec une approche qui reste descriptive, mais moins détaillée, et des traits de contour d'épaisseur variable, donnant une vision avec plus de relief, et plus texturée. L'exercice de raconter une histoire sans l'aide de mots est assez délicat, pour être sûr et certain que la suite de cases soit intelligible de tous les lecteurs, sans pour autant doubler le nombre de cases pour éviter les fausses interprétations. Globalement le dessinateur s'en sort bien, même si le lecteur revient sur une ou deux séquences pour s'assurer qu'il a bien assimilé toutes les informations logiques et qu'il ne s'est pas trompé sur les liens de cause à effet.



Ce deuxième tome réussit à conserver l'atmosphère de mystère établi dans le premier, tout en faisant avancer l'intrigue de manière significative et intelligible. L'histoire repose donc essentiellement sur l'intrigue, avec des personnages ne disposant que d'un seul trait de caractère prédominant, et étant définis par leurs liens avec les autres. Rodin Esquejo réalise des dessins très agréables à l'œil, précis et descriptifs. Dan McDaid réalise un épisode muet bien mené, malgré une ou deux maladresses. L'intérêt du récit réside donc dans son intrigue, et dans la découverte progressive de pièces du puzzle permettant de reconstruire ce qui est arrivé à Ellis Peterssen. Il manque un peu de personnalités aux protagonistes pour que cette belle mécanique intrigante génère un niveau d'empathie plus important.
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X-Men Extra N°89 : L'Ère X (2/3)

[...]Ca bouge beaucoup, les événements se précipitent entre les assauts des forces extérieures, les doutes de certains et la rébellion manifeste d’autres mutants qui remettent en cause les fondements même de leur propre univers. Carey tient manifestement la baraque et rend le tout attachant, même si pas passionnant[...].

Honnêtement, ceux qui ont aimé l’Ere d’Apocalypse apprécieront ces épisodes. Les autres attendront impatiemment de revenir à la réalité sur Utopia, à la veille de Schism.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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Lost Vegas

Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, initialement parue sous la forme de 4 épisodes mensuels en 2013. Cette histoire est réalisée par la même équipe artistique que Return of the Dapper Men : Jim McCann au scénario (également scénariste de la série Mind the gap), Janet K. Lee aux dessins et à l'encrage (ayant également réalisé l'adaptation Northanger Abbey). La mise en couleurs a été réalisée par Chris Sotomayor.



Roland est un joueur professionnel qui a une préférence pour les cartes. L'histoire commence alors qu'il joue une grosse somme contre Bisa l'Almon. Non seulement Roland a triché, mais en plus il se fait prendre la main dans le sac. Le service de sécurité de la planète Lost Vegas intervient, prend en charge Roland qui finit en prison et indemnise l'Almon. Roland est condamné à travailler pour le compte de l'entreprise propriétaire du casino, jusqu'à ce qu'il ait payé sa dette. Après 5 ans de travaux forcé à servir de garçon de salle (sous un déguisement holographique uniforme, comme les autres détenus), Roland a trouvé 3 alliés (Rinny, Ink et Loria) dont une créature télépathique et il a un plan pour ramasser gros et s'enfuir de ce satellite artificiel dédié aux jeux. Alors qu'il a réussi à se promener en toute liberté dans les salles de jeu, Kaylex (une danseuse extraterrestre se produisant sur scène avec un cerf anthropomorphe géant) le désigne du doigt pour attirer son attention. Il va devoir reporter l'exécution de son plan au lendemain. Or il découvre d'autres manigances clandestines.



Dans un décor de science-fiction, l'histoire commence comme un casse original. Un petit tricheur s'est fait piquer, il paye sa dette en servant les tables de jeux, prisonnier du casino. Comme dans ce genre d'histoire, charge au lecteur d'imaginer ce que peut-être la nouvelle arnaque de Roland. McCann et Lee présentent un univers assez riche, avec de belles trouvailles de scénario, et des images sympathiques. L'idée de déguiser (par le biais d'un collier de servitude émettant un habillage) tous les prisonniers pour qu'ils aient tous la même apparente apparaît aussi logique que pertinente. L'usage de la créature télépathique s'impose comme une évidence lumineuse.



De son côté, Janet K. Lee réussit à créer un environnement crédible dans lequel il fait bon circuler aux côtés de Roland. La première vision du groupes de serveurs (tous avec la même tête souriante) provoque un sourire amusé chez le lecteur. La double page permettant de découvrir la salle monumentale de jeux est inoubliable. Elle sait aussi bien dépeindre la danse acrobatique de Kaylex, que rendre palpable la tension lors des parties de cartes aux tables de jeu. La mise en page est inventive, pouvant passer de 2 cases sur une page à 15 cases la page d'après, en fonction des besoins de la séquence. Lee fournit un effort réel pour maintenir la présence d'arrières plans tout du long du récit, même s'ils se réduisent à peu de choses quand la séquence s'étire dans un même endroit.



Le lecteur se laisse tenir par la main pour découvrir la nouvelle combine de Roland et ses partenaires, ainsi que l'environnement peu commun de Lost Vegas. Il s'agit d'un décor de science-fiction assez substantiel pour qu'il soit possible d'y croire, sans aller jusqu'à un monde pleinement développé. Et puis au milieu du récit, McCann introduit une conspiration politique, ainsi qu'un passé complexe pour le personnage principal. Il se produit une rupture de ton inattendue qui donne l'impression de changer de récit, comme si McCann n'avait pas eu confiance en l'épaisseur de son intrigue première et qu'il souhaitait se reposer sur une deuxième intrigue pour être sûr de conserver l'attention du lecteur. Il s'agit d'un pari dangereux pour le scénariste, parce qu'à force de courir 2 lièvres à la fois, il risque de n'en attraper aucun. Il exige également ainsi un niveau supérieur de suspension consentie d'incrédulité, en demandant à son lecteur d'accepter que le projet de casse de Roland correspond exactement (comme par hasard) à l'aboutissement de ce complot à l'échelle galactique (quelle coïncidence!). L'histoire s'achève avec la constitution d'une équipe de rebelles qui luttera sûrement contre un méchant empire (oui, la lecture donne vraiment cette impression de déjà vu).



Malheureusement, les dessins de Janet K. Lee présentent également quelques défauts. Pour commencer, lorsque Roland met en marche son déguisement pour échapper à la surveillance des gardes, il conserve le même visage que lorsqu'il est bien peigné (pas très efficace pour passer inaperçu). Ensuite tous les personnages sont affublés d'une sorte de petit losange pour figurer l'extrémité du nez, pas très dérangeant, mais ça finit par agacer pour sa valeur non significative et sans justification. Certaines expressions des visages semblent un peu déplacées ou infantiles, et certains visages présentent une apparence juvénile inexpliquée (en particulier Rinny), en décalage avec le ton du récit.



Jim McCann et Janet K. Lee narrent une histoire complète, rapide et exotique, avec de nombreux rebondissements et des personnages attachants. En fonction de son humeur, le lecteur pourra trouver l'histoire très divertissante et inventive (4 étoiles), ou estimer que le nombre de rebondissements constituent une entrave à l'unité du récit et le rend superficiel (3 étoiles).
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Ce tome contient les épisodes 1 à 5 (parus en 2012) d'une nouvelle série, indépendante de toute autre. Le scénario est de Jim McCann (Return of the Dapper Men en anglais), les illustrations de Rodin Esquejo (jusqu'alors uniquement connu pour les couvertures de la série Morning glory academy), avec Adrian Alphona (la première saison des Fugitifs Les joies de la famille) pour la majeure partie de l'épisode 5. La mise en couleurs est assurée par Sonia Oback.



Tout commence avec une chanson de Lionel Richie et la vision d'un attrape-rêves : Jo Wilson vient d'être réveillée par un appel téléphonique d'Ellis Peterssen (surnommée Elle), elle ne comprend à ce que lui dit son ami. Elle appelle aussitôt Dane Miller (le petit ami d'Elle) qui n'a pas de nouvelles de sa copine. Peu de temps après, Min Peterssen (la mère d'Elle) reçoit un appel lui indiquant que sa fille vient d'avoir un accident dans une station de métro et qu'elle est hospitalisée. Elle fait prévenir Edward Peterssen (son mari) et Eddie (Edward junior, son fils) pour leur demander de la rejoindre à l'hôpital. Ellis est dans le coma et elle vit une expérience de décorporation (son esprit est dissocié de son corps pour une forme de voyage astral dans lequel elle a perdu la mémoire). Elle peut voir son corps sur le lit d'hôpital, mais aussi dialoguer avec d'autres esprits dont Blake Robert Plankman (surnommé Bobby) qui lui propose de l'aider. Autour de son lit d'hôpital, plusieurs intérêts émergent des personnes à son chevet. Il y a bien sûr Jo Wilson (sa meilleure amie), Dane Miller, Eddie Peterssen qui ne supporte pas Dane, le docteur référent S. Hammond qui a du mal à supporter Gina Geller, docteure suppléante pour cette patiente, Min et Edward Peterssen (les parents), le patient du lit d'à coté (le docteur Harold Crenshaw) dont l'assistant Miles semble également connaître Ellis. Il faut encore compter sur plusieurs autres relations de ces personnages : Lonnie Miller (le père de Dane), Antoinette Wallace (un inspectrice de police liée à Gina Geller), l'infirmier Frankie, Constance O'Shaughnessy (l'assistante professionnelle d'Edward Wallace).



Jim McCann invite le lecteur à découvrir les méandres de mystères labyrinthiques. Il est donc arrivé un accident sur le quai d'un métro à Ellis Peterssen, et beaucoup de monde semble en savoir plus sur sa situation qu'elle-même. La narration se déroule à 2 niveaux. Dans le monde des vivants, les discussions des personnages permettent de découvrir les uns et les autres, comment ils sont liés entre eux, et à percevoir que certains tirent les ficelles, sans pouvoir discerner la nature exacte des machinations. Dans le plan astral, Ellis Peterssen recouvre des bribes de sa mémoire, et elle écoute Bobby et d'autres lui apprendre les règles qui régissent ces limbes, antichambre entre la vie et la mort. McCann écrit un thriller très agréable, dans lequel il fait bon investir son attention pour assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure. À l'issue des 5 épisodes, les personnages ne sont pas encore très développés, mais ils sont déjà attachants. La narration est rapide sans être frénétique et elle réserve des moments étonnants, tout en louvoyant entre les stéréotypes pour les éviter. McCann prend la peine de donner des indices quant à son inspiration sous la forme de 4 citations respectivement d' Elisabeth Kübler-Ross, Tennessee Williams, Doris Kearns Goodwin, et Léon Tolstoï.



C'était avec une certaine forme de gourmandise que j'attendais de voir ce que Rodin Esquejo pourrait faire en tant qu'illustrateur d'un comics, car ses couvertures pour la série "Morning glories" sont vraiment magnifiques (meilleures que les pages intérieures). Le soulagement est de taille : ses planches intérieures sont aussi léchées que ses couvertures. Il bénéficie donc de l'aide de Sonia Oback pour la mise en couleurs. Elle a adapté sa palette, aux teintes privilégiées par Esquejo, et le résultat est délicieux. Elle utilise des couleurs douces, avec des effets de camaïeux, sans aucune volonté d'épate ou de démonstration. Elle reproduit fidèlement le schéma de composition d'Esquejo pour la couleur de la chair, sa façon d'agencer les teintes pour donner du volume aux visages en reproduisant les nuances de l'éclairage. Ses compositions chromatiques génèrent des ambiances douces, où la technologie infographique est entièrement asservie à l'artiste, totalement en arrière plan. Les effets faciles (millions de couleurs, floutage...) sont réservés à une poignée de cases pour lesquelles la narration le justifie.



Rodin Esquejo privilégie le détourage des formes par un trait fin (très fin même) de largeur constante quelle que soit la partie anatomique ou l'objet représenté. Les effets de l'éclairage et de la luminosité sont entièrement transcrits par les variations de nuances des couleurs. Chaque séquence fait apparaître un goût certain pour les décors qui sont définis avec soin au moins le temps d'une ou deux cases pour installer la scène. Ils sont ensuite rappelés par le biais des combinaisons des couleurs, et par un ou deux éléments spécifiques. L'association du dessin et des couleurs permet d'éviter l'effet de vide propre à la plupart des comics où les artistes s'économisent sur les décors en ne les dessinant pas. Tous les personnages ont une apparence spécifique ce qui aide à les mémoriser, vu leur nombre important. Et en même temps, Esquejo réussit le tour de passe-passe exigé par le scénario de faire en sorte que la mystérieuse silhouette encapuchonnée (un hoodie) ne puisse pas être reconnue parmi les porteurs de hoodie gravitant autour d'Ellis. Esquejo bâtit des pages comprenant entre 4 et 6 cases en moyenne, avec une grande lisibilité (aidée par l'absence de variation dans les épaisseurs de trait), une lecture immédiate. Il fait également preuve d'un sens de la mise en scène impressionnant pour que les personnages ne se marchent jamais sur les pieds même dans une petite pièce comme une chambre d'hôpital, qu'il combine avec des cadrages travaillés (plongées et contreplongées avec des angles étudiés). Cela permet d'insuffler de la vie et de la variété dans toutes les scènes de dialogues, sans que n'apparaissent de pages composées uniquement de cases avec une tête dessinée en train de parler. Enfin Esquejo combine une apparence très jolie, très agréable (un peu shojo), avec des traits qui examinés de près révèlent une vision moins idéalisée qu'il n'y paraît quand le lecteur s'attarde un peu sur le dessin.



Jim McCann, Rodin Esquejo et Sonia Oback proposent de plonger dans un thriller captivant qui demande une bonne attention du lecteur pour assimiler l'ensemble des personnages et leurs relations, avec des illustrations bénéficiant d'une mise en scène sophistiquée et d'une apparence très jolie. Même s'il est difficile de se faire une idée de la profondeur thématique du récit en 5 épisodes (uniquement thriller, point de vue philosophique sur la vie spirituelle, autre ?), l'habilité de la narration procure un excellent moment de lecture.
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Zombies Christmas Carol

Une adaptation qui aurait pu être totalement bidon mais qui est tout le contraire! Respect de l'oeuvre originale! avec un côté totalement décalée (les zombies) et pour ne rien gâcher, les dessins sont superbes!
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Marvel Heroes (v3) n°17 : Nouvelle donne

La « nouvelle donne » est celle des Vengeurs, pour lesquels Captain America décide d’engager de nouveaux membres.

L’Académie des Vengeurs commence à être ennuyeux malgré les implications futures dans les « grosses » séries.

Ce que fait Gillen sur Loki est assez délectable, quoique parfois confus. Mais comme à présent on est officiellement sortis de Fear itself, ça devrait être plus intelligible.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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Zombies Christmas Carol

Une adaptation surprenante et étonnamment respectueuse de l’œuvre de Dickens, parfaitement illustrée par le trio Baldeon, Tarragona, Daniel (avec le concours d'invités), et additionné des couvertures somptueuses de Michael Kaluta . Sombre et inquiétant - mais ce conte ne l'a-t-il pas toujours été? - avec un soupçon d'horreur et de romantisme, bref, une merveille. (J'adore ce qui a été fait du fantôme des noël passés...)

Ajout pour le moins inhabituel à ma bibliothèque (je hais les zombies), que je ne regrette pas!
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Ellen Peterssen est une jeune femme fortunée qui se retrouve plongée dans un coma profond suite à son agression par un mystérieux individu. Incapable de se souvenir de quoi que ce soit, elle se découvre cependant le don de transporter sa conscience dans d'autres personnes qui se trouvent dans un état similaire au sien. S’échappant de son corps inanimé, son fantôme décide donc de mener l’enquête.



Murmures... reprend les épisodes #1 à #5 de la série US Mind the Gap, la nouvelle saga de Jim Mc Cann, auteur récompensé par l’Eisner Award du meilleur scénariste en 2011. L’originalité de ce polar tient au fait que c'est la victime qui doit elle-même découvrir l’identité de son agresseur alors qu’elle se trouve encore dans le coma. Saupoudrée de secrets familiaux qui finissent par rendre tous les protagonistes suspects, ce premier volet se garde bien de dévoiler le nom du coupable, ainsi que les tenants et aboutissants du crime. Si l’intrigue invite à assembler les pièces du puzzle au fil des pages, le rythme est par contre un peu trop lent. La narration de ce récit qui se déroule sur deux niveaux - l’un situé dans le monde des vivants et l’autre dans une antichambre entre la vie et la mort - repose en effet essentiellement sur de longs dialogues qui éclairent certes le mystère, mais ont également tendance à plomber la cadence de lecture. Le tempo et un manque d’empathie envers l’héroïne sont cependant largement compensés par un concept intéressant et l’envie d’en apprendre plus.



Visuellement, Adrian Alphona et Rodin Esquejo ont la lourde tâche de devoir mettre ces scènes très statiques en images, mais parviennent néanmoins à offrir une grande lisibilité à l’ensemble.



Ce tome d'ouverture de Temps morts propose donc une mise en place un peu lente, mais reposant sur une idée de base suffisamment originale pour inviter à découvrir la suite.
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Graphiquement très bon, le scénario fantastique est un peu curieux, ça manque d'explications. Beaucoup de violence gratuite.

(Ados-adultes)
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Zombies Christmas Carol

Le scénariste intègre les zombies de façon audacieuse, mettant Ebenezer Scrooge à l’origine de l’épidémie et seul à même de la stopper. Il garde également la critique du capitalisme chère à Dickens, en présentant l’invasion zombie comme une révolte des pauvres face au riches et puissants.
Lien : http://www.bdencre.com/2012/..
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Marvel Super Hero Adventures : En route pou..

Un très chouette petit livre. Il se lit très rapidement, et raconte plusieurs petites histoires de Spider-Man et d'autres super-héros. Les illustrations sont magnifiques, et nous plongent dans ces petites aventures sympathiques. Bref, une chouette lecture.
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Ce tome d'ouverture de Temps morts propose donc une mise en place un peu lente, mais reposant sur une idée de base suffisamment originale pour inviter à découvrir la suite prévue en février 2014.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Murmures, le premier tome de Temps morts, est un excellente surprise que je vous invite à lire sans plus tarder. J’attends la suite avec impatience de cette série de grande qualité, comme on en voit peu ces derniers temps.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

Si la forme ne manque pas de qualités, avec des chapitrages minutieux et beaucoup d’effets visuels à la palette graphique, la série démarre tout de même avec quelques handicaps.
Lien : http://www.actuabd.com/Temps..
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Temps morts, tome 1 : Murmures...

La colorisation un peu froide de Sonia Oback et une couverture peu parlante – les variantes proposées en bonus sont bien plus belles – sont les seuls bémols de cette nouvelle série intrigante.
Lien : http://www.bdencre.com/2013/..
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Marvel Stars, Hors-Série N°1 : Fear Itself

[...]A vrai dire, pas grand-chose de concret à se mettre sous la dent, ici, d’autant que ce prologue est surtout là pour mettre les pions en place. On sait donc que l’élément moteur sera Sin, fille et héritière de Crâne rouge : Captain America (l’ancien et le nouveau) sera donc automatiquement concerné. Et puis, au travers d’une entame connue (on explore un passé trouble) qui en rappelle de nombreuses autres (au hasard : Hellboy), on se retrouve happé par le potentiel destructeur de la suite : nettement moins originale qu’habile, cette histoire émanant de la quête de Sin promet énormément, ne serait-ce que par les forces mises en branle (les Asgardiens seront forcément de la partie) et la psyché particulièrement tordue de la jeune femme.[...]
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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