Autant le dire tout de suite. I kill giants ressemble beaucoup à Quelques minutes après minuit de Patrick Ness. Le contexte est très semblable, et la manière de le traiter aussi.
(Un/e jeune adolescent/e perdu/e et en colère, confronté/e au cancer de sa mère, à l'absence du père, avec l'intrusion du fantastique sous forme d'un géant aux accents de divinité, d'abord terrifiant mais qui s'avère être là pour aider l'enfant à surmonter ses émotions face à la maladie... et à la mort)
Trop ? En tout cas, ma lecture de l’œuvre de Joe Kelly et Ken Niimura a un peu souffert de la comparaison. Peut-être est-ce parce que je l'ai lu en premier ou parce que le format roman permettait mieux d'approfondir le thème, mais j'ai préféré l’œuvre de Patrick Ness.
Pourtant, ne dit-on pas qu'une bonne image vaut un long discours (bon, Quelques minutes après minuit est illustré aussi) ? C'est d'ailleurs ce qui m'a attiré dans ce comics quand je l'ai feuilleté. Le trait dynamique, un peu rough, en noir et blanc et niveaux de gris, parfois proche du manga, la dégaine déjantée de sa jeune héroïne avec ses oreilles de lapin ou de nounours, que personne ne semble remarquer.
J'ai vraiment apprécié l'utilisation de ces fameuses oreilles dans la narration, d'ailleurs. Elles ne sont pas qu'un accessoire vide de sens pour détacher le design du personnage principal de celui des personnages secondaires. Leur présence ou leur absence en dit beaucoup sur l'état d'esprit de Barbara et sa navigation entre sa réalité et celle des autres.
C'est une petite héroïne vraiment attachante. Son tempérament, sa langue bien pendue (j'aime sa façon de gérer le harcèlement scolaire !), son univers un peu barré et ses fêlures derrière tout ça la rendent très touchante.
Une belle œuvre. Dommage pour moi d'en avoir lu une semblable auparavant, ce qui a atténué son impact, mais je la conseille à tous. J'ai également beaucoup apprécié les bonus sur la création de l'ouvrage (surtout sur le design des personnages).
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