Poetry Series - S10: Joe Wilkins 6/14/2017
Les vieux vieillissent et meurent. Les jeunes vieillissent et pleurent.
Je peux courir et me cacher et courir encore et même si c'est rien qu'un instant à six cents mètres et que vous devez me coller une balle dans le dos ces montagnes sont à moi bandes d'enculés bandes d'enculés et de lâches je vous le dis une bonne fois pour toutes que les Bull Mountains sont à moi.
Ils essaient de nous prendre nos terres (...) Voir ce fils de pute californien avec ses chaussures en daim marron se balader sur nos terres et retirer toutes les clôtures et mettre aucun mouton ni aucune vache à paître. Et parader en ville à dire qu’il laisse la terre se régénérer. Qu’est-ce qu’il peut connaître à nos terres ce mou du genou à cheveux longs de connard de californien ? On ne fait qu’un. La terre et nous.
Quand les choses sont faciles c’est souvent qu’elles sont mauvaises. Souvent malhonnêtes et lâches. C’est pour ça que je suis ici dehors. Parce que j’ai refusé de mentir davantage. J’ai refusé d’être un lâche. J’ai refusé de respecter les règles des lâches et des enculés quelle bande d’enculés.
La théodicée, c'est ainsi que l’appellent les croyants: Les interrogations et les explications, les luttes contre ce qu'il faut comprendre comme la justice divine, le fait qu'un Dieu bon et omniscient ait choisi ceci pour certains d'entre nous, et cela pour d’autres, qu'il ait dit: “Je vous donne la vie. À vous, je donne la vie. Et à vous, je donne la douleur.”
Peut-on avoir confiance en un Dieu aussi capricieux et aussi malveillant? Et qu'en est-il alors de nos pères et de nos mères, nos premiers dieux, les plus puissants ? p. 272
Ils mangèrent en silence. Le raclement des cuillères, le
craquement léger des crackers. Après avoir terminé, le
garçon resta là, les yeux rivés sur son bol. Wendell ouvrit une
autre conserve et en versa la moitié dans le bol du gamin, le
balança au micro-ondes avant de le poser devant lui.
Le garçon mangea celui-là aussi, ainsi qu’une pleine assiette
de crackers beurrés. Il se laissa ensuite aller contre le dossier
de sa chaise, les yeux moins écarquillés, ses épaules et sa
mâchoire semblèrent se décontracter
Des moutons, tous, voilà ce qu’ils étaient, à suivre le troupeau sans jamais rien remettre en question, sans jamais se rendre compte qu’il pouvaient décider par eux-mêmes, qu’ils pouvaient juste arrêter de vivre de cette foutue manière, qu’ils pouvaient vivre différemment.
Lacy l’avait taquiné de rester ainsi le nez collé dans ces bouquins, sa mère avait plissé les yeux en remarquant qu’il ne rendait pas les livres à l’école, mais elles avaient été assez gentilles pour le laisser plus ou moins tranquille.
Ils aimaient mon père, eux aussi, et comme nous ils ont le coeur brisé, dérouté. Ils demandent s'ils peuvent faire quelque chose, mais ils ne le demandent pas pour nous, plutôt pour eux-mêmes - ils le demandent dans l'égoïsme de leur chagrin.
Ce qui n'est pas grave. Ce qui doit sûrement être ainsi.
Ton père est mort, ton grand-père est vieux et tu te dis que tu fais simplement ce qu’est censé faire un homme. Tu prends soin des champs, tu protèges le troupeau.