John Baichtal

Alors dans ces conditions, pourquoi les produits Lego ne sont-ils pas vendus à des prix démesurés ? La réponse vient de leur format modulaire. (...)

Un modèle de 1000 pièces, par exemple, est coûteux, mais une boîte de 20 briques reste abordable pour la plupart des parents.

Une fois achetée, la boîte de Lego devient un véritable objet de famille : les sacs de briques se transmettent d'aîné en cadet, et parfois même de génération en génération !

Non seulement les briques sont conçues pour satisfaire à la réglementation sur les jouets, mais elles respectent également les normes de sécurité alimentaire. Leur qualité est si élevée que vous pourriez vous en servir comme assiette !

(...) La question de la qualité demeure un mystère pour les entreprises : si votre produit est de trop bonne qualité, il sera forcément cher et personne ne pourra se permettre de l'acheter. Mais si vous compressez votre production au maximum pour garder des prix de vente bas, vos jouets finiront par n'être plus que de la camelote bon marché ... (...)

En dépit de ces pressions, le groupe Lego a maintenu ses unités de production à Billund pendant des décennies, jusqu'à ce que la concurrence le force, malgré ses réticences, à ouvrir des usines au Mexique et en Europe de l'Est. L'entreprise continue toutefois à utiliser un type de plastique onéreux, quoiqu'il en existe des variétés moins bonnes - mais moins chères.

Il existe une vieille anecdote selon laquelle le fondateur du groupe Lego, Ole Kirk Christiansen, avait remarqué que son fils Godtfred lésinait sur le vernis utilisé pour recouvrir les jouets en bois de l'entreprise. Au lieu des trois couches de vernis requises, Godtfred, dans un souci d'économie, n'en appliquait que deux. Le vieux Christiansen lui fit alors revernir tous les jouets car, comme le proclame le slogan de la compagnie :
"Seul le meilleur est assez bon".

Combien de fois a-t-on déjà entendu semblable histoire de la part d'une entreprise ? Si toutes promettent de concentrer leurs efforts sur l'expérience consommateur, peu le font réellement. (...)
Le groupe Lego, à la différence de biens d'autres, semble authentiquement sincère dans ses affirmations. Tout tend à prouver que l'entreprise priorise effectivement la qualité de ses produits sur la recherche de bénéfices, en dépit de toutes les pressions et tentations. Pourquoi ? Peut-être parce que l'actionnariat de l'entreprise est privé. (...)

Loin d'avoir recours à une main-d'œuvre étrangère surexploitée et sous-payée, le groupe Lego fabrique lui-même ses pièces clés, afin de maintenir la qualité remarquablement élevée de ses produits - il n'y aurait que 18 briques défaillantes pour 1 million de pièces produites.
En outre l'entreprise, soucieuse de garder en interne toutes ses compétences, veille à conserver ses experts.

Les jouets créatifs du groupe Lego reflètent également la culture danoise.
Le Danemark est un pays de créatifs qui a vu naître des icônes culturelles comme l'auteur de livres pour enfants Hans Christian Andersen, l'écrivain Karen Blixen (qui publie sous le pseudonyme de Isak Dinesen), l'humoriste et musicien Victor Borge, ou encore le philosophe Soren Kierkegaard.

(...) Le PIB par habitant y est plus élevé qu'aux Etats-Unis et que dans la plupart des pays européens - une donnée qui, combinée à leur penchant naturel pour le beau et le solide, a donné aux Danois un amour certain de la qualité.

Si Billund est la ville du groupe Lego, le Danemark en est la nation.
"Il y a une certaine fierté quant à l'entreprise Lego", indiquait Ulrik Pilegaard lors d'une interview.
"La plupart des gens aimerait voir Lego réussir à l'échelle internationale.
La majorité de ceux qui ont grandi au Danemark ont, à un moment ou un autre, côtoyé Lego et se sentent comme liés à la marque. Celle-ci s'accorde bien au mode de vie danois, où dans la majorité des cas, la qualité l'emporte sur l'argument du coût."

Un état d'esprit qui transparaît dans les produits de la compagnie, qui coûtent généralement plus cher que ceux de la concurrence - mais que vous garderez des dizaines d'années !

Le pays tout entier s'est approprié l'entreprise. "On trouve des produits Lego dans quasiment tous les foyers du Danemark", relatent Ulrik Pilegaard et Mike Dooley, anciens salariés du groupe, dans le livre "Forbidden Lego" (No Starch Press, 2007).

"En réalité, le concept même de Lego est imbriqué dans la culture et la psyché danoises. Promenez-vous dans les rues des petites villes du Danemark, vous aurez l'impression de traverser un monde Lego miniature - tout vous fera penser à Lego (...)"

Billund, ses hommes des tourbières ... et son entreprise Lego

C'est dans le village danois de Billund qu'est fondé le groupe Lego qui, conformément à ses valeurs, y a conservé son siège.
Mais toute capitale du royaume Lego qu'il soit, l'endroit n'a rien d'une métropole. Jusqu'à l'arrivée de Lego, la région est surtout connue pour ses hommes des tourbières : des corps humains enfouis depuis plus de 5000 ans et préservés par les propriétés exceptionnelles de la tourbe, qui ont ainsi rendu possibles des analyses scientifiques poussées sur ces momies millénaires.

Depuis 2007 et sa fusion avec une municipalité voisine, l'agglomération représente 236 km² de terrain pour un peu plus de 26 000 habitants - dont 6000 pour le village de Billund même.
Pour vous donner un ordre de grandeur, le moins peuplé des vingt arrondissements parisiens, le 3e, comptabilise une population de 35 000 habitants pour une surface de 1 km². (...)

Le Legoland de Billund est une attraction mentionnée sur chaque site de tourisme danois ; le siège de l'entreprise et son parc à thème ont fait de l'aéroport de la ville le deuxième du pays en terme de fréquentation.

Accéder aux usines fourmillantes d'activité du groupe Lego n'est toutefois pas aussi aisé. Si découvrir les bâtiments de l'entreprise vous tient réellement à cœur, préparez-vous à casser votre tirelire ... car les visites, guidées et restrictives, sont facturées 9000 couronnes danoises, soit environ 13 000 euros.

Qui doute encore de l'impact considérable de Lego ?
On retrouve les jouets danois dans 75% des foyers occidentaux.
Selon le site Internet de l'entreprise, il existe en moyenne 62 briques pour chaque habitant de la planète - pour être précis, sont en circulation 2400 éléments différents disponibles en 53 couleurs. (...)

Au moment d'écrire ce livre, on recense plus de 200 000 vidéos Lego sur YouTube tandis que plus d'un million de photos mentionnent le tag "Lego" sur Flickr. Les concepteurs d'imprimantes 3D, de pilotes automatiques ou encore de buckyballs, de même que les architectes, ont recours, pour conceptualiser les structures et modèles qu'ils ont en tête, à la célèbre brique.

Celle-ci inspire également certains artistes, qui créent des œuvres de grande qualité à partir de pièces Lego, tandis que des dizaines de milliers de personnes se pressent chaque année dans les conventions de fans.

Comment un modeste jouet en forme de brique, produit par une entreprise familiale, a-t-il pu toucher à ce point le monde entier ?

Les femmes aussi !

A en juger par la liste de fans présentée dans les pages précédentes, on pourrait aisément déduire que les femmes sont de faible importance dans la communauté Lego. Elles sont en réalité sous-représentées en nombre mais surreprésentées créativement.
Si les femmes adultes jouent aux Lego ? Et comment !

Depuis ses débuts le groupe Lego tente, à travers sa brique de plastique, de séduire à la fois les garçons et les filles. Il aurait pu s'agir d'une simple question de bon sens commercial - un effort pour doubler son potentiel de marché - à moins qu'il ne s'agisse là d'une expression de l'égalitarisme scandinave.
Les fondateurs de l'entreprise n'ont sans doute toutefois pas complètement réalisé l'attrait de la brique auprès des femmes !

Les femmes - du moins celles que leur passion amène à se rendre dans les conventions de fans ou à intervenir sur les forums consacrés - représentent, c'est un fait, une minorité parmi les AFOL (note : Adult Fan of Lego).
Le groupe MCP (Mindstorms Community Partner), par exemple, qui fait le lien entre le groupe Lego et les fans de la gamme Mindstorms, comptabilise 29 hommes et ... une femme.

L'une des différences les plus mystérieuses entre les femmes et les hommes fans de Lego pourrait résider dans leurs motivations.
De l'extérieur, on pourrait, ignorant les créations féminines grandioses, penser qu'il s'agit du comportement stéréotypé de l'homme qui cherche à se vanter de construire des modèles plus grands et plus massifs que les autres.
La réalité, en fait, semble beaucoup plus complexe et bien plus fascinante.

Jennifer Clark a commencé à s'intéresser aux Lego pour résoudre un besoin technique. "Je travaillais à l'époque dans la robotique (...)"
Dotée d'un instinct exceptionnel, Jennifer Clark construit des machines incroyablement détaillées et réalistes. Ses pelleteuses, grues et excavatrices sont fréquemment exposées dans les conventions.
Jennifer, qui est diplômée en informatique, a appris par elle-même les principes mécaniques et électriques de base pour pouvoir créer des modèles plus réalistes. (...)

Mais le réalisme, s'il reste un objectif majeur, n'est pas le plus important pour Jennifer. "Je m'intéresse aux créations qui "font" quelque chose, qui fonctionnent. C'est ce que permet la gamme Technic."

Loin d'éviter les produits "filles" de la marque Lego, certaines femmes y voient un défi à relever. Yvonne Doyle a ainsi conçu un hôpital incroyablement détaillé à l'aide des briques et figurines Belville.
Le résultat évoque un style féminin et sophistiqué dont on n'imaginait pas l'entreprise capable. Couleur pastel, raffinement de l'ensemble : ce modèle pourrait servir de contre-argument à l'obsession masculine du "plus gros, plus méchant, plus complexe".

Organiser son trésor

Quand vous possédez, parfois littéralement, une tonne de briques, il s'avère nécessaire de déterminer un système de rangement ... Certains sont prêts à mettre 2000 euros dans une télévision , et l'écran en question trouvera bien plus facilement sa place à la maison que 2000 euros de pièces Lego !
Les fanatiques de la brique les acquièrent rapidement et leur stockage peut devenir un vrai casse-tête ... Si la plupart des enfants peuvent ranger leurs pièces dans une ou deux grandes caisses en plastique, le pouvoir d'achat des adultes rend cette solution ridiculement inadaptée. (...)

Voyons le phénomène de la chambre exclusivement consacrée aux Lego - une idée, finalement, pas si radicale. Ceux ayant des pièces vides à disposition convertissent bien leurs chambre d'amis en atelier et leurs recoins en sanctuaire pour leurs collections diverses, pourquoi ne pourrait-il pas en être de même avec une collection Lego ?

Matt Armstrong fait des constructions en Lego depuis plus de vingt ans, et c'est dans une glorieuse anarchie que sa collection remplit une pièce entière de sa maison, dans laquelle s'entassent des corbeilles à papier de 120 litres, des bacs, des étagères, et même une pataugeoire d'enfant.
"Je ne vis pas chez ma mère", clame-t-il aux visiteurs de sa page Flickr !

Certains fans professionnels poussent le concept de la "chambre Lego" plus loin encore, jusqu'à en faire un véritable atelier.
Nathan Sawaya décrit ainsi son style de classement :
"Toutes mes briques sont triées par forme et par couleur dans de grandes caisses transparentes, rangées sur les étagères de mon atelier. Toutes ces lignes de couleurs donnent l'impression, quand on parcourt mon atelier, de marcher le long d'un arc-en-ciel !"

Les micro-constructions participatives

Le module de Micropolis imaginé par Matt Holland témoigne de la diversité et du fourmillement d'une vraie ville. Ses voitures, uniquement composées de deux pièces, sont immédiatement reconnaissables !
Une fois assemblés, les modules conçus séparément par différents constructeurs forment un tout : Micropolis.

Micropolis est un projet de micro-construction collaboratif et ouvert initié par les membres du club de fans Twin Cities (plus d'informations sur les clubs de fans, ou LUG, au chapitre 11). L'objectif ? Une ville en développement perpétuel, dont les constructeurs créent les éléments chacun séparément avant de tout assembler lors de leurs réunions de club.

Ce projet montre la façon dont Internet a révolutionné les interactions entre AFOL (note : Adult Fan Of Lego) : ces derniers, géographiquement séparés, peuvent partager les photos de leurs travaux et échanger leurs astuces de construction, avant de se rencontrer dans les conventions et voir de leurs yeux leurs résultats respectifs.

Pour Micropolis, les constructeurs souhaitaient que leurs micro-immeubles soient aussi coordonnés que s'ils avaient été fabriqués par une seule et même personne. La clé de cette collaboration, c'est le respect par tous les participants d'un certain nombre de règles : les rues et pâtés de maisons, par exemple, ont une largeur donnée, mesurée en tenons. Sans accords préalables de ce type, les trottoirs pourraient ne pas s'assembler d'un module à un autre, ou il pourrait y avoir des problèmes d'échelle - deux immeubles du même nombre d'étages mais de hauteurs très différentes par exemple.
Les règles établies permettent au contraire à des AFOL qui ne se connaissent pas de construire des segments comparables et imbriquables d'une même ville. (...)

Voici les règles de TwinLUG pour sa micro-ville (...)
TwinLUG n'est pas le seul club à proposer des règles pour ses constructions participatives. Le fan de Lego Espace Bram Lambrecht a ainsi créé un guide pour une micro-reproduction de base lunaire (...)

Go Miniman Go

Le groupe Lego a prouvé une fois de plus, en 2008, sa capacité à réagir et à tirer profit des initiatives de ses fans.
L'entreprise a ainsi lancé, à l'occasion du trentième anniversaire de la mini-figurine, un concours de vidéos pour lequel elle s'est associée avec Gizmodo, un site technologique, pour attribuer des prix dans différentes catégories.

Pour encourager les inscriptions, le groupe a réalisé son propre hommage à la mini-figurine, un film numérique et en 3D reprenant les grands événements des trois dernières décennies, comme la chute du Mur de Berlin, l'avènement du disco, et le match historique de hockey entre l'URSS et les Etats-Unis lors des Jeux Olympiques de 1980.

Bien sûr, cette vidéo est d'une qualité bien supérieure au potentiel de la plupart des réalisateurs amateurs, qui la trouvèrent néanmoins inspiratrice !

La vidéo est visible ici (note : taper "Go Miniman go", la vidéo se trouve sur YouTube)

Les courts métrages

Le désir de certains AFOL (note : Adult Fan Of Lego) de raconter des histoires au travers de leurs créations Lego peut devenir un passe-temps en soi.
Le résultat ? Des courts métrages que réalisent chez eux certains passionnés, avec pour décors et personnages des constructions de briques.
Le développement des appareils photo/caméra à bas prix et des logiciels de stop motion accessibles a permis aux fans de Lego de mettre leur imaginaire en scène dans des films courts.

La réalisation d'un film en briques est une étape naturelle après la construction de modèles Lego. Tous les enfants, et même certains adultes, déplacent leurs figurines comme si celles-ci étaient vivantes et pouvaient parler.
Les vidéos ne reflètent rien d'autre que ce mode de jeu et de narration.

L'enregistrement ne serait bien sûr pas possible sans l'aide d'appareils photo avec option vidéo, peu chers aujourd'hui.
On en trouve de qualité correcte pour moins de 80 euros, ce qui permet quasiment à chacun de réaliser son propre film d'animation en briques.

En plus d'une technologie financièrement accessible, les réalisateurs en herbe bénéficient surtout de la possibilité de diffuser leurs travaux sur des sites de partage de vidéos comme YouTube ou les sites de fans tels http://www.brickfilms.com
et
http://www.bricksinmotion.com

En dépit de cette facilité apparente demeurent des obstacles conséquents.
Des défis techniques d'abord : la réalisation du stop motion, l'enregistrement des voix, l'ajout d'une bande-son, les effets audio et vidéo.

Le contenu narratif ensuite : il vous faut savoir raconter une histoire et tenir une intrigue cohérente.
Mais curieusement, le plus grand challenge consiste à accepter que les briques sont un support, et non un message en soi. Les réalisateurs doivent oublier qu'ils travaillent avec des Lego et ne plus se concentrer que sur la création d'un récit aussi cohérent et habile que possible.

Les constructeurs Lego rencontrés au chapitre précédent s'enorgueillissent de recréer avec précision des objets, monuments ou personnages existants.
Leurs réalisations, en définitive, sont jugées selon leurs compétences techniques et leur fidélité au modèle de référence.
Mais n'est-il pas possible de créer des modèles magnifiques qui n'existent que dans l'imagination de leur auteur ?

Tout est possible à qui construit à partir de son imagination.
Les projets ne sont plus limités par l'existence du modèle dans le monde réel ou par la description d'une technologie qui fonctionne véritablement.
Certains tirent leur inspiration des films qu'ils ont vus, de leurs rêves ou tout simplement de conversations.

D'autres mettent la musique à fond, s'installent devant leur caisse de briques et créent à l'instinct.

D'autres encore ont des approches plus méthodiques et dessinent des flottilles entières de véhicules avant d'en positionner la première brique !

Les artistes de la scène

Acteurs et musiciens sont parmi les individus les plus identifiables de notre société - c'est la raison pour laquelle de nombreuses figurines les représentent

Homemaker et Belville

Les lignes Homemaker et Belville évoquent les décors classiques de maisons de poupée : maison familiale, parents et enfants, commerces de proximité.
Belville, comme la plupart des autres gammes moins réussies de Lego, propose tout un tas de détails amusants, quoiqu'il s'agisse ici essentiellement d'éléments domestiques - saucisses, dindes et autres saladiers.
Certains apprécient tellement le style des personnages Belville qu'ils espèrent du groupe Lego qu'il développe cette gamme de la même manière qu'il a développé les mini-figurines classiques.
Il se dit que la décision de commercialiser les maxi-figs Belville serait intervenue après l'échec de la gamme Paradise et de ses mini-figurines à tête rose ...

Les "pink Lego", appellation désobligeante désignant les tentatives peu enthousiastes de Lego de se lancer dans les univers pour fillettes, rendent perplexes ces fans qui aiment les gammes manifestement conçues pour les garçons. De façon similaire, l'entêtement de l'entreprise à explorer le secteur des maxi-figurines provoque des haussements d'épaules moqueurs ...

Galidor, Jack Stone et Kingdoms

Issues de séries n'ayant jamais vraiment fonctionné, ces figurines ont rejoint la liste des ratés Lego. On s'en souvient comme de maxi-figurines banales, comparables aux action figures commercialisées par d'autres entreprises de jouets. Quoique certains s'en rappellent avec émotion et qu'une poignée les utilise à l'occasion dans une création, la majorité d'entre nous les associe à un échec de la part de Lego.

Les figurines Technic

Les modèles de la gamme Technic sont systématiquement plus grands que les constructions faites exclusivement de briques, sans doute en raison de la taille des éléments : si vous utilisez les moteurs Technic ou l'électronique des séries Mindstorms, il vous faut choisir une échelle compatible avec ces derniers. Le groupe Lego a donc développé des figurines plus grandes, adaptées à ce type de créations, qui n'ont toutefois jamais remporté le même succès que les mini-figurines.

Omission frappante, la gamme de figurines Technic ne compte aucun personnage féminin !

Les vilains petits canards

Si la mini-figurine est à ce point extraordinaire, pourquoi chercher à la changer ? Comme à son habitude, le groupe Lego ne s'est pas reposé sur ses lauriers. L'entreprise n'a jamais cessé d'explorer de nouveaux moyens de représenter la silhouette humaine, et a expérimenté au fil des ans divers types de figurines. Nul n'est cependant parvenu à détrôner l'emblématique personnage à tête jaune, qui demeure à ce jour le meilleur moyen imaginé par Lego pour représenter l'homme.

Six prétendants à ce titre ont toutefois vu le jour : les maxi-figurines Technic (plus grandes que les mini-figurines), les maxi-figurines Galidor et Jack Stone, les figurines Homemaker et Belville, et les créations fabriquées à partir d'autres pièces, baptisées figurines Miniland.

Wall-E

Joe Meno, éditeur de BrickJournal et co-auteur de ce livre, a créé en trois mois cette version du personnage animé Wall-E.
Il lui a fallu deux mois de recherches pour en concevoir un premier modèle puis trois semaines de travail pour arriver au résultat final.

Joe Meno voulait initialement que son modèle soit motorisé et télécommandé de façon à fonctionner de la même manière que l'original. Le premier obstacle est celui de l'échelle : de quelle taille doit-il construire Wall-E ?

Joe s'attaque d'abord aux bandes de roulement : il détermine celles qui lui plaisent le mieux (à savoir celles du bulldozer motorisé de la gamme Lego Technic) et en déduit les proportions du robot.
Il termine celui-ci deux semaines avant la première diffusion en salle du film Wall-E. Les photos de son projet font un véritable buzz sur Internet et Joe remporte la récompense de la meilleure création mécanique de la convention BrickWorld. Son robot a depuis été exposé lors de la National Fantasy Convention de Disneyland et au Festival of The Masters de Disney World.