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3.43/5 (sur 15 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Tenafly, New Jersey , le 16/10/1963
Biographie :

John Feffer, spécialiste des relations internationales, est directeur de la publication Foreign Policy in Focus publiée par l’Institute for Policy Studies.

Sa première spécialité était l’Union soviétique. Il a étudié le russe à Moscou en 1985, l’année où Gorbatchev est arrivé au pouvoir. En 1989, il est allé en Pologne, à une période de grands changements. C’était la fin du communisme. Il est devenu un expert de l’Europe de l’Est. Et puis le communisme a disparu.

Alors il est allé en Corée du Nord, en Chine, au Laos. Et il est devenu un spécialiste des sujets coréens pendant quinze ans.

En 2012, The Open Society Foundation lui a accordé une bourse pour retourner en Europe de l’Est et mener des entretiens avec plusieurs personnes clés impliquées dans les transformations postérieures à 1989 qui ont eu lieu en Europe de l’Est. Ce travail a inspiré "Zones de divergence" (Splinterlands, 2016), son premier roman.

Il a déjà publié plusieurs textes aux États-Unis, notamment sur les relations Est-Ouest ou la Corée du Nord. Il lutte quotidiennement pour la défense des droits civiques.

Il a également publié un thriller sous le pseudonyme de Jon Berson, "Foamers" (1997).

son site : http://www.johnfeffer.com/

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John Feffer Presents his New Novel "Splinterlands".


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Ma femme et moi nous étions toujours inquiétés de ce qui nous semblait être, chez Gordon, une absence de sens moral. Au départ, nous avions cru à une forme de syndrome d’Asperger, étant donné qu’il préférait les nombres aux gens. Mais en définitive, il n’avait aucun problème à communiquer ou à se conformer aux codes sociaux. Pendant quelques années, à l’insu de ma femme, je l’avais même soupçonné d’être tout bonnement un socio-pathe, à cause de ce qui ressemblait à un manque total de conscience. Mais en me familiarisant avec les cercles qu’il fréquentait, j’ai fini par réaliser que mon fils était plus proche de la norme que j’aurais voulu l’admettre. À en juger par leur attitude, toute une classe parfaitement fonctionnelle de gens – capitaines d’industrie, leaders d’institutions financières, de partis politiques – méritaient la même étiquette, car ils n’avaient absolument rien à faire du bien-être de la société. Leur prétendu intérêt pour « l’ordre social » venait simplement de ce qu’ils préféraient un environnement stable pour exercer le pouvoir et gagner de l’argent.
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– Alors, si tu n’es pas devenu un grand bienfaiteur, qu’est-ce que tu fais de tout ton argent ?
– Je m’en sers pour gagner encore plus d’argent.
– Mais dans quel but ?
– Papa, ce n’est pas la bonne question. Il n’y a pas de but, il n’y a qu’une Voie.
– Tu as trouvé la Voie ? Je doute que les premiers taoïstes avaient à l’esprit la financiarisation de l’économie.
Gordon m’adressa un de ses sourires satisfaits.
« Non, en effet. Ils étaient obsédés par l’harmonie. Et je gagne de l’argent précisément quand le système en manque. C’est là que je guette les opportunités. Pas en plein milieu, mais dans les marges. Il n’y a pas d’argent au milieu. J’ai fait breveter cette phrase, d’ailleurs – et elle m’a rapporté beaucoup de fric. »
Gordon avait raison : il n’y avait plus d’argent au milieu. Les promesses de travail et de revenu stables – le bol de riz en étain en Orient et la retraite en or en Occident – avaient disparu et donné naissance à un maelström d’inégalités. Les super-riches avaient fait sécession d’avec le reste de l’humanité, pendant que non seulement les plus pauvres des plus pauvres, mais beaucoup d’autres, plongeaient à travers le filet de sécurité, devenu aussi fragile et troué que de la dentelle. Les experts promouvaient autrefois « l’économie du partage », des millions d’employés devenant entrepreneurs. Ils applaudissaient la « longue traîne » d’un marché atomisé : le marché de masse est mort, vive le marché de niche ! Du moins c’était ce qu’on matraquait à l’époque. En réalité, une armée de réserve entrepreneuriale faisait tourner ce qu’il restait de l’économie de service, en réussissant tout juste à joindre les deux bouts malgré des journées de seize heures. Les pauvres vendaient leur sang, leurs organes, leur ADN, leurs avatars, n’importe quoi pour s’en sortir. Tout cela aboutissait à une seule et sinistre conclusion : les forces qui auraient pu atténuer la compétition du marché et les ravages du changement climatique disparurent peu à peu. Finie, la main protectrice du gouvernement. Finie, la pression contraignante de la moralité. Chacun pour soi. À chacun selon son avarice, à chacun selon sa naïveté. L’économie de partage, comme on s’en rendit compte, était l’économie de l’indifférence.
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En effet, après 1989, une étrange convergence idéologique semblait avoir lieu. Fini, l’affrontement bipolaire entre communisme et capitalisme. Cependant, au lieu de voir les pays progresser vers une social-démocratie heureuse, comme certains théoriciens des années 1960 l’avaient prophétisé, le monde se dirigeait vers un autoritarisme de marché, amalgame du pire des deux mondes. Lequel semblait toutefois représenter une sorte d’intégration, puisque les supposés communistes de Beijing finissaient par tenir le même langage que les soi-disant islamistes d’Ankara, les eurosceptiques de Paris et Budapest, et les partisans de « L’Amérique d’abord » à Washington. Ils formaient un genre d’Internationale nationaliste.
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En fin de compte, le commerce et sa recherche permanente de l’avantage compétitif requalifièrent purement et simplement le nationalisme en produit marketing. Les voyages et les communications accroissaient la possibilité d’incompréhensions et de conflits. Et un brouillard aveuglant d’amnésie fit oublier que la guerre, c’est l’enfer. Sous-estimé comme toujours, le nationalisme ne glissa pas gentiment dans la nuit. Au contraire : il redessina littéralement le monde dans lequel nous vivons. Cet esprit de désintégration allait finalement atomiser les frontières du XXe siècle.
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J’étais un professeur d’université entre deux âges lorsque j’ai pratiquement créé la géo-paléontologie, en 2020. (Pour plaisanter, nous disions que nous étions les seuls historiens à avoir du recul sur 2020). Ce que nous faisons, nous autres géo-paléontologues, consiste à fouiller dans les archives afin d’exhumer ce qui a disparu : tous les empires, les fédérations, les unions territoriales qui se sont éteints comme les dinosaures. Nous nous demandons comment ces puissances ont été mises à terre. Nous regardons les petits fragments qu’il en reste pour tenter de reconstruire les géants d’autrefois. Pendant les années 2020 et 2030, quand les géants des temps modernes tombaient à droite et à gauche, nous faisions fureur, moins en raison de notre perspicacité d’historiens que de notre supposé don pour les pronostics. En conséquence, nous eûmes droit à notre lot de critiques pour notre vision prétendûment déformée de l’histoire du parti Whig. Mais ces controverses sont depuis longtemps réservées au monde universitaire. Maintenant que chacun est habitué au monde tel qu’il est, on s’intéresse moins à la façon dont il est advenu. Et ma profession est vouée à court terme à l’extinction, comme son sujet.
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En effet, après 1989, une étrange convergence idéologique semblait avoir lieu. Fini, l’affrontement bipolaire entre communisme et capitalisme. Cependant, au lieu de voir les pays progresser vers une social-démocratie heureuse, comme certains théoriciens des années 1960 l’avaient prophétisé, le monde se dirigeait vers un autoritarisme de marché, amalgame du pire des deux mondes. Lequel semblait toutefois représenter une sorte d’intégration, puisque les supposés communistes de Beijing finissaient par tenir le même langage que les soi-disant islamistes d’Ankara, les eurosceptiques de Paris et Budapest, et les partisans de « L’Amérique d’abord » à Washington. Ils formaient un genre d’Internationale nationaliste.
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De nos jours, nous écoutons nos enfants ; eux ne nous écoutent plus. Vu ce que nous avons fait de la planète, ils n’ont peut-être pas tort. Au moment de passer le témoin, comme des centaines de générations avant nous, mon équipe a raté la transmission.
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De même que ceux qui n’habitent pas le Nord de l’Arctique manquent de vocabulaire sophistiqué pour décrire la neige, nous n’avions pas encore trouvé les mots pour les catastrophes qui nous tombaient dessus. Pour l’heure, « c’est la merde » suffisait.
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Quand l’histoire appuie sur le bouton « marche arrière », comme elle l’a fait ces trois dernières décennies, elle peut transformer les réactionnaires en visionnaires.
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