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Critiques de John Lewis (II) (106)
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

John Lewis est le dernier de cette mouvance révolutionnaire black power des années 60 et son témoignage sur cet épisode de l’histoire américaine est véritablement poignant.



En lisant ce livre biographique, on ne peut que ce dire que cet homme est un héros vivant. La violence de cette époque, aux USA, envers la population noire était inouïe !

Comment ont-ils pu supporter une telle brutalité et un tel racisme, et ne répondre que par des messages de paix et de non-violence ?

Des hommes et femmes en sont morts…



Et dire que ce n’était qu’il y a une cinquantaine d’années seulement…



Le dessin, le style, la mise en scène :



Le dessin est en Noir et Blanc.

Ça tombe bien, comme le thème du livre…

Il se peut que ce ne soit pas qu’une simple coïncidence…



Ce dessin va à l’essentiel, il n'est submergé que par le juste nécessaire de détails.

Ce qui m'a le plus impressionné dans celui-ci, c'est la puissance, le suspense, la violence et le mal-être qu'il peut induire ou dégager.

Nate Powell sait parfaitement nous transmettre toute la difficulté vécue par les noirs américains lors de cette période.



J'aime beaucoup ces successions de portraits sur fond noir et ces pleines pages où le dessin parait tellement simple à réaliser alors qu'il a été travaillé pendant des heures.

Et que dire de ces magnifiques scènes de nuit qui sont si dures à effectuer dans un ouvrage en noir et blanc.

Le dessinateur maîtrise les nuances de gris et le style.



Les effets sont aussi superbement bien réalisés, comme ces éclairages de voiture sur la route, ou ces flashs d'appareil photo...



Mais ce que j'ai par dessus tout apprécié, c'est la mise en scène des cases, comme avec cette ambiance calfeutrée lorsqu'ils sont pris au piège dans un bus, cette double page avec le bus qui prends feu, cette autre double page avec cette femme noir qui chante et ces petites cases parsemées très expressives, ou bien la plus terrifiante à mon sens, cette scène avec ces rangées de membres du Klu Klux Klan devant 3 pauvres policiers...



Brrrr... j'en ai des frissons.... et dire que John Lewis et ses compatriotes ont vécu de tels moments, ça fait froid dans le dos !





Le scénario, le découpage:



Le scénario est le témoignage indispensable et incommensurablement précieux de ce héros qu'est John Lewis.

Sa biographie va paraitre en 3 tomes chez Rue de Sèvres (2 tomes déjà parus, et un troisième prévu en 2016).



Andrew Aydin et John Lewis se sont donc penchés sur des planches pour témoigner de cette extraordinaire aventure humaine, et rétablir ainsi une minutieuse chronologie des faits.

Le résultat est touchant, et amène à réfléchir et à reconsidérer sa petite vie douillette de provinciale...



Le découpage est fait à la façon comics.

Il y a des cases un peu partout, alternant de grandes scènes en pleine page (ou sur double page), et petites cases successives et/ou entre-boitées découpées régulièrement, en carré ou rectangle, ou parfois de manière fantaisiste.



Il arrive parfois de chercher ce que Scott McCloud appellerai le caniveau..., mais à moindre mal.



L'ensemble peut paraître surchargé mais il est amplement nécessaire.



L'alternance entre le monde actuel, avec le président Obama, et les flashbacks, avec la présidence de Kennedy, est politiquement vraiment bien trouvée et réussie.





Selon moi, ce livre devrait être une référence dans tous les programmes scolaires des adolescents du monde, tellement il en apprend sur le sens de la tolérance, du pardon, de la volonté, de la solidarité, des responsabilités, et des droits de l’homme…



Rue de Sèvres nous surprend encore une fois dans un registre "documentaire historique" et touche à une corde sensible dans le contexte d'une société actuelle extrêmement violente.

Ce livre est donc un véritable message de paix par leurs auteurs et surtout de la maison d'édition.



A lire sans condition !
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Get Up America, tome 1

Voilà un album qui fait écho avec ma précédente lecture de « Alabama 1963 » du duo Manchette - Niemiec. « Get up America » fait suite à « Wake up America », trilogie déjà racontée par John Smith, président du SNCC, comité étudiant non-violent de 1963 à 1966.



Des émeutes du comté de Watts, Los Angeles à la lutte contre la conscription pour la guerre du Vietnam et l’émergence du mouvement Black Panther, on suit donc la lutte pour les droits civiques. C’est un travail impressionnant, précis, journalistique, dense que l’on suit comme un témoignage vivant et dynamique.



On comprend mieux la tentation de la violence, la volonté de s’approprier le « voting rights act » en incitant les noirs à s’inscrire sur les listes électorales malgré les menaces, le désir d’informer les populations en utilisant la bande dessinée comme vecteur d’émancipation, la crainte sans cesse présente du KKK…



Le dessin en noir et blanc réussit à être réaliste, respectant l’époque et les visages connus, tout en maintenant un souffle et une tension qui guident le lecteur jusqu’à la dernière page.



Au final, un album puissant qui témoigne d’une lutte qui semble ne pas avoir de fin. Un livre à lire et faire lire !

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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

20 janvier 2009. Date historique. L’investiture du premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. John Lewis, un des représentants parlementaires de l’Etat de Géorgie, fait partie des invités. Il est heureux. Tant de chemin parcouru pour en arriver là.

Juste avant la cérémonie, une femme et ses deux enfants, fascinés, le questionnent. Il raconte volontiers son parcours, ses 20 premières années, de 1940 à 1960. Ses prêches à ses poulets dans la ferme de ses parents dans l’Alabama, ses études à Nahsville dans le Tennessee, les rencontres qui ont fait son destin (dont Martin Luther King), un verdict de la cour suprême qui abolit la ségrégation à l’école en 1954, et Rosa Parks qui refuse de s’assoir au fond de son bus. « Nous eûmes le sentiment que nous avions aussi un rôle à jouer ». Le mouvement étudiant pour les droits civiques des noirs est lancé, par des actions directes non-violentes. Boycott des bus, sit-ins aux comptoirs de restauration des grands magasins. Lui et ses camarades, déterminés, apprennent à encaisser pacifiquement humiliations, violences et emprisonnement. Mais ce n’est que la première étape.

Le graphisme à l’encre noire de Nate Powell, très sensible et expressif, sert parfaitement le premier volet de ce récit passionnant, très instructif et émouvant.
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Voilà une très bonne et belle façon d’apprendre sur des chapitres inconnus de l’histoire des États-Unis. Ce n’est pas le genre d’histoire que l’on pourrait apprendre à l’école. Très bien rendu visuellement et ça appui bien la réalité de cette histoire qui se trouve très prêt du documentaire. Inspirant de voir cette volonté et cette soif de liberté tout en maintenant la non-violence. Un grand pas à cette époque, mais on voit encore aujourd’hui qu’il en reste encore de cette longue marche vers l’égalité. Raison de plus pour faire connaitre cette histoire et génial de la faire à travers la bande dessinée.
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Dans le premier volume de cette bande dessinée consacrée au défenseur des droits civiques John Lewis, on suit le début de son parcours, de sa petite enfance à son engagement pacifique pour la cause noire.

Très instructif, cet album permet de faire connaître les mouvements étudiants (en particulier le Nashvill Student Movement) de lutte non-violente contre la ségrégation. On est d'ailleurs abasourdi de constater le combat qu'a nécessité la possibilité pour les noirs d'être simplement servis aux comptoirs des magasins du centre ville !

Une bande dessinée à proposer aux jeunes lecteurs (dès 13/14 ans) pour leur faire prendre conscience de cette part importante de l'histoire américaine, leur faire connaître l'existence de John Lewis et des méthodes pacifiques de lutte contre les inégalités, le racisme et les discriminations.
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

Le second tome de cette longue saga en noir et blanc. pour le droits des peuples noirs d'Amérique. (on y entend pas parlé des indiens ni des latinos). Un devoir de mémoire et de rappel dans ce pavé graphique à coup de marches, de tabasses d'attentats et de meurtres, surtout quand les mouvements de la liberté se dirigent vers le sud des Etats unis.
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

Un nouvel arrêt de la Cour suprême, Boynton versus Virginia, rend illégale la ségrégation dans les transports en commun. Pour le tester, plusieurs militants des droits civiques, noirs et blancs, hommes et femmes, lancent en 1961 le mouvement des Voyageurs de la Liberté (Freedom Riders), un prenant des bus inter-états de Washington D.C à la Nouvelle-Orléans. Plus ils avancent dans le sud, plus la haine à leur égard est forte.

C'est un voyage vers l'enfer. Des scènes et des propos absolument ahurissants, des appels au meurtre, des tabassages, des citoyens qui enseignent cette violence à leurs enfants, l'impunité des agresseurs couverts par les forces de l'ordre, dans des États où sévit le Ku Klux Klan. C'est juste sidérant. le courage et la détermination de ces voyageurs, qui ne renoncent jamais et gardent leur calme en toutes circonstances, au péril de leur vie, force le respect.

Et tandis que John Lewis et les responsables des cinq autres grandes organisations pour les droits civiques marchent sur Washington pour l'emploi et la liberté le 28 aout 1963, y tiennent leurs discours et énoncent leurs rêves devant la Capitole, en parallèle dans le récit, le 20 janvier 2009 au même endroit, John Lewis avance vers la cérémonie d'investiture de Barack Obama.

Ces trois années de revendications et de manifestations non-violentes auront permis une prise de conscience de l'opinion publique, c'est une étape décisive vers le Civil Rights Act, mais ça c'est pour le volume suivant…

Les illustrations en noir et blanc comme la mise en page de Nate Powell sont terriblement parlantes et efficaces. Un ouvrage captivant.
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Ce premier tome retrace les mouvements des droits civiques de 1940 à 1960 et particulièrement le parcours de John Lewis, dernier survivant des Big six.



Le dessin est en noir et blanc, il ne pourrait en être autrement. Le trait est classique mais est avant tout au service du récit. Les pages sont ponctuées par de nombreux flashbacks qui créent une lecture rythmée et fascinante.



J'ai aimé cette immersion dans l'enfance de John Lewis. Ces détails du quotidien que seuls les victimes de discrimination peuvent connaître. Devoir faire profil bas. Sans cesse. Cette vocation qui s'impose dès les premières années, ce besoin de prêcher pour une vie, un monde meilleur. Et puis, j'ai été captivée par la description des sittings, des entraînements à la non-violence, quelle leçon de vie ! Un album destiné aux plus jeunes, un excellent support à la discussion, constater le chemin parcouru, solidifier et protéger les acquis, évaluer ce qu'il reste à conquérir. Oui, il s'agit bel et bien d'une conquête pour l'égalité. Tragique et inspirante.



Les afro-américains prennent possession de leur Histoire. J'espère qu'ils auront l'audace et l'intelligence de ne pas oublier les femmes. Oui, elles existent ! Septima Poinsette Clark, Rosa Parks, Angela Davis, Ella Josephine Baker, Fannie Lou Hammer, Dorothy Cotton, Victoria Jackson Gray Adams... Je lirais bien également un album sur le black feminism...
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

La lutte pour les droits civiques aux États Unis, les mouvements non violents pour l'égalité des Blancs et des Noirs, la ségrégation sont des éléments d'une période historique des États-Unis que je connais assez bien pour l'avoir étudiée à l'université mais aussi avec mes élèves de 3ème en cours d'anglais et cette BD qui aborde ces sujets m'a beaucoup plu et beaucoup émue.



C'est l'histoire du député John Lewis qui faisait partie des "Big Six" dont faisait aussi partie Martin Luther King. Il raconte ici son enfance, sa prise de conscience qu'il voulait et pouvait changer les choses dans la façon dont les Noirs étaient traités dans le Sud des États-Unis. Il raconte son implication dans les mouvements étudiants non-violents, avec les sit-in pour changer la société de cette époque.



C'est une bande dessinée très forte avec des dessins aux traits noirs et épais qui servent vraiment le propos.



Un beau portrait d'homme, une inspiration pour la jeunesse et un tableau très instructif et émouvant d'époque pas si lointaine que cela!
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Wake up America, tome 3 : 1963-1965

Le troisième opus de cette longue trilogie qui raconte la lutte du peuple noir américain pour obtenir la fin de la ségrégation. A force de marches, de lutte, d'utilisations des médias et de sitting, malgré les coups, les tabassages et la haines des suprémacsites, ces gens persévèrent. Il y a même une tournée africaine qui passe par le Sénégal, la Guinée et l'Egypte. Une bataille qui n'est peut être toujours pas terminée.
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Wake up America, tome 3 : 1963-1965

Suite et fin du récit détaillé de cette décennie de lutte pour aboutir aux droits civiques des afro-américains, 100 ans après l'abolition de l'esclavage.

Un volume plus épais et plus politique que les précédents. Chaque acteur de cette révolution est bien cité et identifié.

A partir de 1963, c'est la cristallisation du conflit entre d'une part les citoyens qui veulent faire appliquer leurs droits, notamment leur droit de vote acquis depuis 1870, et d'autre part les élus et citoyens racistes des Etats du Sud, ici principalement l'Alabama et le Mississippi, qui leurs dénient ces droits. Chaque groupe est déterminé à ne rien céder. Les ségrégationnistes surenchérissent dans la violence, jusqu'au meurtre, face aux manifestants pacifistes de plus en plus nombreux. Ces derniers ont pour eux une conviction et une Foi sans faille.

Tous ces jours passés en prison, tous ces coups de matraques, tout le sang versé, toutes les vies interrompues, n'auront pas été vains. le Civil Rights Act en 1964 puis le Voting Rights Act en 1965 sont des étapes décisives.

Pour autant, l'actualité et les témoignages récents du quotidien des afro-américains montrent hélas que le chemin est encore long vers l'égalité réelle.

Un ouvrage de mémoire et d'information d'une grande précision. Edifiant.

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Wake up America - Intégrale : 1940 - 1965

Paru initialement en trois tomes, voici la version intégrale absolument passionnante et indispensable. 560 pages, 1,4 kilogrammes, c'est le genre d'ouvrage qui, de par ses caractéristiques et son contenu, ne se fera pas oublié. C'est le combat pacifique de John Lewis, né en 1940 en Alabama, contemporain des plus connus pour nous Européens des combattants pour les droits civiques et la liberté : Martin Luther King, Malcolm X, Rosa Parks... Il fut président d'un mouvement d'étudiants non-violent qui milita pour obtenir que les cafés et restaurants et autres enseignes cessent la discrimination et acceptent de servir des noirs. Par des sit-in nombreux et récurrents, sans violence de leur part contre une violence extrême des sudistes blancs et des forces de police, il parvint avec ses camarades à obtenir gain de cause. puis il s'attaquèrent au droit de vote et à l’impossibilité pour les noirs de s'inscrire sur les listes électorales.



Ce roman graphique raconte les vingt-cinq années de lutte jusqu'aux marches de Selma à Montgomery. Il raconte admirablement la société ségrégationniste de l'époque, avec des propos de certains responsables odieux et monstrueux. La lutte est incessante, chaque jour, chaque pas fait dans une ville est une épreuve de laquelle un noir américain n'est pas sûr de sortir indemne. Les auteurs ne font pas l'impasse sur les querelles entre les différents mouvements pour les droits civiques : querelles d'ego parfois mais aussi sur la méthode pour obtenir gain de cause : la violence ou la non-violence. Il y est aussi question de tractations politiques, de ne point trop attaquer tel ou tel pour qu'il gagne l'élection (Lyndon B. Johnson).



Dense, édifiant, instructif et fort, ce lourd roman graphique ne devra pas servir à caler un meuble, mais à instruire, à continuer de dire qu'il n'est aucune différence entre gens qui n'ont pas la même couleur de peau, que ce n'est qu'une question de pigmentation. Et qu'il n'est donc point légitime que certains hommes et femmes noirs soient davantage contrôlés -voire pire- ou discriminés par l'emploi ou l'accès au logement que des blancs, entre autres joyeusetés menées par des crétins sûrs de leur supériorité.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Une fois n’est pas coutume, je vous parle aujourd’hui d’un comics pour le rendez-vous de la BD de la semaine. Dans celui-ci, on découvre la jeunesse de John Lewis, un militant du mouvement afro-américain des droits civiques. J’avoue qu’avant de découvrir le comics, je ne le connaissais même pas de nom et pourtant, quelle erreur !



A travers son récit, on découvre le quotidien des noirs pendant la ségrégation raciale. Je savais qu’ils ne pouvaient monter à l’avant des bus mais je ne me doutais pas que ça allait si loin : interdiction de certaines stations services, de s’asseoir au bar, etc. Chaque jour, on leur rappelle leur infériorité présumée.



John Lewis s’engage dans un mouvement de non violence. J’ai beaucoup aimé cette philosophie même si ça doit être très dur de garder son calme dans ce genre de situations. Je trouve que l’idée des sit-in, qui consiste à occuper une espace de manière pacifique, est vraiment bien trouvé. Cela permet de mettre le doigt sur ce qui ne va pas sans faire d’esclandres.



Au dessin, Nate Powell s’applique à retranscrire ce pan de l’histoire américaine. L’utilisation exclusive du blanc et noir donne un aspect sérieux et tragique, totalement en adéquation avec le scénario.



Bref, voici une pépite à mettre entre toutes les mains !
Lien : http://iluze.eu/wake-up-amer..
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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Nous sommes le 20 janvier 2009 et Barack Obama s’apprête à prononcer son discours d’investiture. Le député John Lewis se prépare pour assister à l’événement au côté de sa sœur Rosa lorsqu’il est interrompu par une femme accompagnée de ses deux enfants. Celle-ci, très émue par cette rencontre, souhaite faire connaître à ses deux fils l’histoire du mouvement des droits civiques aux États-Unis, en leur présentant l’une des figures emblématiques de la lutte.





John Lewis se lance alors dans le récit de sa vie, de son enfance dans les années 1940, en Alabama, jusqu’aux premiers sit-in organisés dans les centres-commerciaux, qui refusent à cette époque que les Noirs utilisent les cabines d’essayage et soient servis aux comptoirs des restaurants.



Grâce aux flashbacks, on découvre que, déjà enfant, John Lewis était porté par des valeurs humanistes, qui le poussèrent dans un premier temps à des études pour devenir pasteur. Durant l’été 1951, son oncle Otis lui permet de visiter le nord du pays pour la première fois. Le choc est énorme pour le jeune garçon habitué depuis toujours à subir la ségrégation. À son retour, les différences de traitement des Noirs et des Blancs lui sont davantage intolérables. De nombreuses affaires dont celle de Rosa Parks, qui fut arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus, renforcent sa volonté de lutter contre les inégalités. Il se mêle alors aux premiers boycotts et parvient à rencontrer Martin Luther King. Plus tard, il se joindra à un groupe non-violent. La scène décrivant les cours de non-violence est certainement la plus réussie de ce roman graphique, les provocations dans les mises en situation sont si terribles que le contrôle dont font part les élèves force le respect et l’admiration. L’organisation des sit-in est progressive et le mouvement prendra une telle ampleur que les comptoires seront finalement rendus mixtes.



Le récit a un côté très didactique dans la mesure où les faits sont rapportés de façon chronologique, sans sentimentalisme ni manichéisme. La narration pourrait même être froide si toute la force des émotions n’était pas aussi bien rendue par un dessin noir et blanc, réaliste et précis. Les cases sont irrégulières, les plans variés, la mise en scène soignée, ce qui donne du relief à ce roman graphique et rend l’intrigue vivante. L’auteur alterne entre les flashbacks et le temps présent sans jamais perdre son lecteur.



Certaines cases font grincer des dents. La lecture est dure parce que tout cela est vrai et pas si lointain. C’est une œuvre utile, presque un documentaire sur une époque, sur l’importance de la lutte, sur la non-violence, la tolérance, la solidarité et la volonté.



La série est prévue en trois tomes et j’attends la suite avec impatience !
Lien : https://cafeantidote.wordpre..
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

« Second volet de l’évocation de la lutte pour la conquête des droits civiques dans l’Amérique ségrégationniste, dans un registre vibrant. Ce grand récit naturaliste relate la longue marche des Noirs américains vers l’égalité des droits. À travers le personnage de John Lewis, figure historique du mouvement pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King, les auteurs retracent le combat des militants au tournant des années cinquante et soixante. Le Sud ségrégationniste y est dépeint dans toute sa violence et son injustice » (synopsis éditeur).







John Lewis, le dernier des « Big Six » s’attaque à la tâche titanesque de retranscrire les événements qui ont jalonné le lent processus qui a permis la reconnaissance de droits civiques aux citoyens afro-américains. Militant actif du SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) depuis les années 1950, il a à ce titre participé à de nombreux sit-in pacifique dans les commerces de Nashville. Mais il a également été un membre du premier « Voyage de la liberté » ; le trajet à parcourir en bus reliait Washington. Ils partent le 4 mai 1961 et suivront ensuite une route qui les conduira vers le sud – « le cœur de la bête », à destination de la Nouvelle-Orléans. Les étapes les ont conduits à Fredericksburg, Richmond, Petersburg, Rock Hill, Birmingham…



Andrew Aydin, le scénariste, a focalisé sur le parcours de John Lewis, le plaçant au cœur des événements. Afin de permettre au scénario de conserver fluidité et cohérence, de nombreux événements qui ont fait date n’ont pu être consigné dans ce récit. L’histoire ne perd jamais de vue son personnage principale ; tout gravite autour de John Lewis, de ses actions à sa perception qu’il a eu des événements. Depuis les sit-in à Nashville, on avait déjà assisté à l’éveil de conscience de cet homme dont l’action historique a modifié le cours des choses. On le voit s’affirmer, mûrir et prendre sa place dans le Comité étudiant (SNCC) d’autant qu’après sa première incarcération (arrêté dans le cadre d’un sit-in non violent), sa famille – certainement effrayée par les répercussions que ses agissements peuvent avoir sur eux – prend de la distance. Il s’installe dans le mouvement qui devient sa seconde famille et y affûte ses opinions.



En 1961, John Lewis s’inscrit pour participer au premier Voyage de la liberté destiné à « tester » l’application de l’Arrêt Boynton qui « mettait hors-la-loi la ségrégation et la discrimination raciales dans les bus et les gares routières ». L’objectif était donc de défendre la liberté de circuler de tous les citoyens américains. La tension qui découle de ces actions s’était tue lorsque le lecteur avait refermé le premier volume de la trilogie. Mais avec la première réunion des voyageurs de la liberté, elle sera omniprésente dans la narration, piquant sans cesse le rythme du récit de grosses doses d’adrénaline, impossible de ne pas penser à l’issue tragique des événements.



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Wake up America, tome 1 : 1940-1960

Pourquoi les américains ont ils fait la guerre d sécession sinon pour les richesses du sud. Car ensuite ils ont mis en place un système de discrimination terrible, une apartheid implacable. Cette BD retrace le combat de ces hommes et femmes pour obtenir l'égalité et ne plus être discriminés comme gens de couleur et obtenir par là même de pouvoir aller dans de bonnes écoles et obtenir des emplois jusqu'alors réservés aux blancs. Par John LEWIS, on suit cette lutte difficile et brutale.
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Get Up America, tome 1

Suite de Wake up America qui s'arrête en 1965 et dans lequel le député John Lewis (1940-2020) raconte son parcours de militant noir pour les droits civiques. Il poursuit son récit dans ce tome 1 de Get up America, récit enrichi de diverses sources. Les tensions sont extrêmes entre blancs supémacistes et noirs non-violents, mais également entre les mouvements des noirs qui, pour certains résistent à la violence, tel celui du pasteur Martin Luther King, mais qui, pour d'autres engagent un vrai bras de fer violent avec le pouvoir, c'est la naissance des black panthers et la prise en main du mouvement de John Lewis par des gens qui délaissent la non-violence.



Même équipe que pour Wake up America : Nate Powell dessine, John Lewis raconte et Andrew Aydin qui a travaillé longtemps pour lui scénarise associé à L. Fury pour cette fois. Tout ce que j'avais écrit pour Wake up America est toujours d'actualité. Roman graphique qui raconte la lutte des noirs pour les droits civiques, les violences auxquelles ils sont confrontés, la ségrégation, la peur des blancs de perdre leur suprématie. La force des noirs est impressionnante et oblge au respect et à l'admiration. Le roman graphique montre également la montée de la violence dans les mouvements puisque la non-violence n'est pas aux yeux de certains, efficace. Les tensions sont vives, les responsables d'hier sont désavoués mais ne cessent pas pour autant la lutte.



C'est toujours très bien fait, les dessins en noir et blanc sont incroyables de réalisme et de force. Tout est là pour que ces albums (Wake up America et les deux tomes de Get up America) deviennent une référence et indispensable pour quiconque veut raconter et s'informer sur cette partie de l'Histoire des Etats-Unis.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Wake up America - Intégrale : 1940 - 1965

Au nom de la dignité

Dans Wake Up America, John Lewis, assisté par Andrew Aydin, nous raconte ses années de lutte, sans violence, au sein du Mouvement Américain des Droits Civiques.



De son éveil de conscience en découvrant Buffalo aux prêches de Martin Luther King ou de James Lawson, jusqu’au droit de vote qui fut l’aboutissement de son militantisme, à travers sa vie, c’est un quart de siècle d’engagement et de combat pour les droits et la dignité qui nous sont racontés avec force détails, de victoires revigorantes en revers cinglants, d’espoirs en désillusions et de tractations politiques en violentes représailles…



L’album fait œuvre de mémoire et nous brosse le portrait saisissant de l’Amérique ségrégationniste et des hommes et femmes qui ont œuvré à faire évoluer les lois et les consciences. Avec ce roman graphique, John Lewis fait œuvre de mémoire et passe le flambeau aux futures générations. Car si grâce à des hommes tels que lui les choses ont évolué, le meurtre de George Floyd rappelle que le chemin est encore long et semé d’embûches…


Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

Un second tome où la violence physique est bien plus présente, notamment avec ce voyage de la liberté organisé par le SNCC qui va subir, non pas des brimades, mais de véritables pugilats où les blancs vont faire preuve d'une violence inouïe.

C'est encore un album très marquant, plein de courage et d'abnégation de la part d'hommes qui tentent de changer les mentalités et de faire triompher la liberté.

L'album se termine par la fameuse marche de Washington du 28 août 1963 avec le célèbre discours de Martin Luther King. Mais l'ouvrage passe assez vite le rôle du pasteur pour se consacrer évidement à John Lewis qui est au coeur de cette série. Mais c'est une très bonne chose, car on oublie souvent les autres hommes derrière le Pasteur King et le discours de John Lewis est d'autant plus fort qu'il résonne tellement juste.

Un ouvrage encore indispensable pour le devoir de mémoire sur cette période sombre de l’Amérique.
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Wake up America, tome 2 : 1960-1963

Le mouvement d’occupation des cafés de Nashville par la population noire initié par l’acte fondateur de Rosa Parks n’est que le début d’un long combat vers l’abolition des lois ségrégationnistes du Sud des Etats-Unis. Pendant les trois années qui mennent à l’historique marche sur Washington, la violence physique monte sans cesse et le mouvement doit également affronter les réticences du gouvernement Kennedy à bouleverser trop vite l’équilibre du pays…



Le second volume de cette magnifique autobiographie en BD est assez différent du premier et notamment son caractère grand public que j’avais trouvé propice à une utilisation pédagogique. Après cette entrée en matière où les auteurs se sont efforcés de lisser l’approche, ce tome devient beaucoup plus touffu, hargneux, directe. Comme un accompagnement de l’ouverture de John Lewis sur un monde où la naïveté a disparu, le militant énonce des vérités qui font tout drôle dans l’Amérique autosatisfaite pos-Barrack Obama. Dans ces presque deux-cent pages qui mènent au discours de Washington impressionnant de détermination et de vérité, nous sont montrées les très nombreuses actions lancées par le Comité de coordination des étudiants non-violents (SNCC), et notamment les Freedom rides, ces « voyages de la liberté » qui visaient à envoyer des noirs traverser le sud profond (et très dangereux) dans des cars inter-états afin de tester un arrêt de la cour suprême qui rendait illégal la ségrégation dans les transports. Cette nouvelle étape dans la contestation non-violente de la ségrégation marque un saut dans la violence avec les premiers morts et une vision pour le lecteur d’une réalité crue: celle d’Etats contestant systématiquement la loi fédérale, envoyant sa police protéger le Ku Klux Klan et les agresseurs qui tabassaient voir tentaient d’assassiner les noirs présents dans les bus. Personnellement je ne connaissais pas cette séquence qui m’a impressionné, notamment les passages montrant les frères Kennedy, très finement rendus, nous laissant deviner si leurs réticences à intervenir étaient des craintes de réactions politiques ou une réelle conviction que les militants noirs allaient trop loin dans la contestation.[...]



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