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Wake up America tome 2 sur 4
EAN : 9782369810384
192 pages
Rue de Sèvres (13/05/2015)
4.18/5   57 notes
Résumé :
"Nous marchons en ce jour pour des emplois et la liberté, mais il n'y a pas de quoi être fiers : des centaines de milliers de nos frères ne sont pas là. Ils n'avaient pas d'argent pour le transport car ils reçoivent des salaires de misère, et parfois pas de salaire du tout."

Extrait, discours de John Lewis du 28 août 1963.

John Lewis, infatigable défenseur des droits civiques et de la liberté, continue aujourd'hui son combat aux côtés d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Ce deuxième volume de la biographie graphique du grand défenseur des droits civiques John Lewis commence par les Freedom Riders et Parchman Farm et se termine par la Marche sur Washington et l'attentat mortel de l'église baptiste de la 16e avenue de Birmingham. Tout comme dans le premier volume, les illustrations en noir et blanc complètent les événements sombres et souvent inquiétants, mais maintenant que l'atmosphère devient plus sombre et plus intense, les illustrations deviennent plus cinématographiques, plus inquiétantes.

En plus de la description percutante des événements dramatiques, j'ai aimé la façon dont le récit comprend des détails réalistes de compromis et de faiblesse, le refus de MLK de se joindre aux Freedom Riders en disant qu'il souhaite choisir son propre « Golgotha » et ensuite être ridiculisé comme « de Lawd ». L'intransigeance dangereuse de Stokely Carmichael, la marche sur la réticence de Washington à accepter les services de l'organisateur accompli Bayard Rustin parce qu'il était ouvertement gay, et Lewis lui-même frustré par les demandes qu'il modifie son discours jusqu'à ce qu'il soit persuadé par son idole A. Phillip Randolph. Et comme avant, nous voyons tous les grands bouleversements et les petites épreuves du passé encadrées par l'histoire de la première investiture de Barack Obama.

C'est à la fois un grand récit graphique et une histoire accessible et précise d'une période cruciale de l'histoire américaine, une époque remplie de bravoure et de héros.

Vous devriez l'acheter et le lire. Pensez-y, achetez les trois volumes, et (re)découvrez cette grande partie de l'Histoire.
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Deuxième tome de Wake Up America qui narre l'engagement de John Lewis dans la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Ici, l'action démarre en 1960, à l'heure où l'action non-violente (sit-in, etc...) est à ses débuts. Très vite, la bande dessinée s'intéresse à la Freedom ride, du Mississippi jusqu'à l'Alabama où ils furent arrêtés.

J'ai mis davantage de temps à lire ce volume, alors que j'avais dévoré le précédent car celui-ci est beaucoup plus denses en informations ! La progression des stratégies et "freins administratifs" sont extrêmement détaillés. Plusieurs figures et discours viennent étoffer cet épisode déjà très riche. Ainsi, je me suis demandé comment cette masse d'informations pourrait être reçue par un lecteur qui ne serait pas familier de ce contexte. Ma question restera bien sûr sans réponse.
Cela ne m'a pas empêché d'apprécier cette lecture, et n'a pas non plus atteint mon envie de lire au plus vite le troisième tome, d'autant que le deuxième tome se termine sur les premières heures du fameux 15 septembre 1963 à Birmingham, Alabama...


Challenge USA 2019
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John Lewis est le dernier de cette mouvance révolutionnaire black power des années 60 et son témoignage sur cet épisode de l'histoire américaine est véritablement poignant.

En lisant ce livre biographique, on ne peut que ce dire que cet homme est un héros vivant. La violence de cette époque, aux USA, envers la population noire était inouïe !
Comment ont-ils pu supporter une telle brutalité et un tel racisme, et ne répondre que par des messages de paix et de non-violence ?
Des hommes et femmes en sont morts…

Et dire que ce n'était qu'il y a une cinquantaine d'années seulement…

Le dessin, le style, la mise en scène :

Le dessin est en Noir et Blanc.
Ça tombe bien, comme le thème du livre…
Il se peut que ce ne soit pas qu'une simple coïncidence…

Ce dessin va à l'essentiel, il n'est submergé que par le juste nécessaire de détails.
Ce qui m'a le plus impressionné dans celui-ci, c'est la puissance, le suspense, la violence et le mal-être qu'il peut induire ou dégager.
Nate Powell sait parfaitement nous transmettre toute la difficulté vécue par les noirs américains lors de cette période.

J'aime beaucoup ces successions de portraits sur fond noir et ces pleines pages où le dessin parait tellement simple à réaliser alors qu'il a été travaillé pendant des heures.
Et que dire de ces magnifiques scènes de nuit qui sont si dures à effectuer dans un ouvrage en noir et blanc.
Le dessinateur maîtrise les nuances de gris et le style.

Les effets sont aussi superbement bien réalisés, comme ces éclairages de voiture sur la route, ou ces flashs d'appareil photo...

Mais ce que j'ai par dessus tout apprécié, c'est la mise en scène des cases, comme avec cette ambiance calfeutrée lorsqu'ils sont pris au piège dans un bus, cette double page avec le bus qui prends feu, cette autre double page avec cette femme noir qui chante et ces petites cases parsemées très expressives, ou bien la plus terrifiante à mon sens, cette scène avec ces rangées de membres du Klu Klux Klan devant 3 pauvres policiers...

Brrrr... j'en ai des frissons.... et dire que John Lewis et ses compatriotes ont vécu de tels moments, ça fait froid dans le dos !


Le scénario, le découpage:

Le scénario est le témoignage indispensable et incommensurablement précieux de ce héros qu'est John Lewis.
Sa biographie va paraitre en 3 tomes chez Rue de Sèvres (2 tomes déjà parus, et un troisième prévu en 2016).

Andrew Aydin et John Lewis se sont donc penchés sur des planches pour témoigner de cette extraordinaire aventure humaine, et rétablir ainsi une minutieuse chronologie des faits.
Le résultat est touchant, et amène à réfléchir et à reconsidérer sa petite vie douillette de provinciale...

Le découpage est fait à la façon comics.
Il y a des cases un peu partout, alternant de grandes scènes en pleine page (ou sur double page), et petites cases successives et/ou entre-boitées découpées régulièrement, en carré ou rectangle, ou parfois de manière fantaisiste.

Il arrive parfois de chercher ce que Scott McCloud appellerai le caniveau..., mais à moindre mal.

L'ensemble peut paraître surchargé mais il est amplement nécessaire.

L'alternance entre le monde actuel, avec le président Obama, et les flashbacks, avec la présidence de Kennedy, est politiquement vraiment bien trouvée et réussie.


Selon moi, ce livre devrait être une référence dans tous les programmes scolaires des adolescents du monde, tellement il en apprend sur le sens de la tolérance, du pardon, de la volonté, de la solidarité, des responsabilités, et des droits de l'homme…

Rue de Sèvres nous surprend encore une fois dans un registre "documentaire historique" et touche à une corde sensible dans le contexte d'une société actuelle extrêmement violente.
Ce livre est donc un véritable message de paix par leurs auteurs et surtout de la maison d'édition.

A lire sans condition !
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Je ne suis pas un grand fan de cette BD, qui me semble à la fois apporter trop peu à un néophyte et beaucoup trop à une personne qui s'y connait déjà un peu. le tout dans une BD qui embrasse les qualités et défauts d'une biographie, et vous comprendrez que le cocktail final m'a semblé franchement indigeste.

Je passerais rapidement sur le dessin, qui n'est pas mauvais et passe plutôt bien pour ce genre de BD autobiographique. le noir et blanc convient parfaitement à cette histoire de lutte contre la ségrégation, et je dirais qu'en dehors de ses qualités de dessin pur c'est surtout la mise en page qui ne m'a pas complètement convenu. C'est un récit raconté à la première personne par John Lewis tout au long, tandis qu'il se remémore son passé lors de l'investiture d'Obama (évènement hautement symbolique s'il en est). Et de fait, le texte est omniprésent pour nous raconter les émotions et attentes du personnages, les pensées et les questionnements, les réflexions. Un peu c'est bien, mais là c'était franchement trop à mon gout et je dois l'avouer, j'ai même survolé le dernier tome en zappant les pavés de textes qui s'accumulaient, notamment avec la pléthore de discours.

La lecture fut donc assez fastidieuse pour ma part, moins dans le premier tome et plus dans les deux suivants. Notamment parce qu'on suit un personnage qui s'intéresse à certaines choses et s'implique notamment dans la vie politique, qui nous est racontée en détail. Et que, comme cela arrive souvent en biographie, ce qui importe au personnage principal n'est pas forcément ce qui m'importe. J'ai assez vite décroché des dizaines d'associations, congrégations ou mouvements aux sigles toujours plus nombreux. Ces divers mouvements, tous important sans doute, m'ont lassés puisque je suis perdu dans la signification : il y a les mouvements liés à la politique, à la religion, à des considérations locales, nationales … le tout souvent mélangé avec la politique américaine qui est carrément obscure à mes yeux. Résultat, je naviguais dans l'incompréhension, et l'histoire étant avant tout écrite pour des américains, il n'y a pas d'explications plus globales.
Voila pour le gros point noir, donc : c'est difficile de suivre et s'en sortir dans ce fourbi. Mais heureusement, une autre partie assez grosse est parfaitement compréhensible et permets de retracer l'histoire de cette volonté de changer les choses par la non-violence. Il est assez amusant de constater que des dissensions existaient au sein des mouvements non-violents et que Luther King étaient assez controversés par d'autres mouvements. On suit les manifestations, les boycotts, les protestations, les arrestations et la violence qui se déchaine contre ceux qui demandent plus de droit. Une horreur pas si lointaine qu'il est bon de rappeler.
Cela dit, je suis assez mitigé par ma lecture : pour un néophyte de ces mouvements et lutte, la quantité d'information est immense à absorber, sans que tout ne soit réellement pertinent d'ailleurs pour comprendre le combat global. D'autre part, une personne déjà informée et connaissant un peu les divers mouvements qui animèrent l'Amérique des années 60, les informations supplémentaires sont complexes et le cheminement pas particulièrement intéressant. Pour ma part, je n'ai pas appris grand chose de nouveau et ce qui l'était est trop complexe.

En fin de compte, je crois que la BD s'adresse à un public spécifique, bien au courant du fonctionnement des Etats-Unis et de leur politique, mais aussi intéressé par la nébuleuse d'associations qui gravitèrent autour de ces luttes sociales. Il faut s'accrocher et pour ma part ce fut trop et pas assez à la fois. Je ne suis pas client de ce genre de BD mais j'y vois l'intérêt, d'où ma note.
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Après l'opération des « voyageurs de la liberté » menée par les étudiants et militants noirs pour mettre un terme à la discrimination raciale dans les bus et les gares routières des états du sud, après la fameuse marche sur Washington du 28 août 1963, John Lewis, infatigable défenseur de la lutte pour les droits civiques, raconte dans ce troisième volume le combat mené pour que la population noire puisse s'inscrire sur les listes électorales dans le Mississipi et l'Alabama. A Selma et Montgomery les autorités, défiant les lois fédérales, soutenaient la ségrégation en refusant les demandes d'inscription des candidats noirs. Des manifestations furent organisées devant les palais de justice, sévèrement réprimandées par les forces de l'ordre. le 7 mars 1965, 600 manifestants pacifiques furent attaqués par la police locale sur le pont Edmund Pettus à Selma. La répression, d'une violence inouïe, filmée et photographiée par les journalistes, agit comme un révélateur de la cruauté du sud ségrégationniste aux yeux du reste de l'Amérique, ce qui contribua à accélérer l'instauration de la loi sur le droit de vote qui fut promulguée au mois d'août de la même année.

Un troisième tome beaucoup plus dense que les deux précédents. Beaucoup plus politique et également bien plus bavard, traversé par les discours fleuves de Malcolm X et Martin Luther King, par les prises de position du président Lyndon Johnson et par les échanges entre les défenseurs des droits civiques. Rien d'assommant pour autant. Il faut certes rester concentré pour suivre les événements, pour ne pas se perdre dans la chronologie et les différents lieux, mais franchement ça en vaut la peine tant le propos est passionnant de bout en bout.

La complexité de la situation, les tensions entre les activistes non-violents et les tenants d'une réponse « musclée », le regard porté sur la place des femmes dans le mouvement (elles-mêmes mises à l'écart par les antiségrégationnistes, un comble !), tout est décrit avec une fluidité et une lisibilité absolument remarquables. le noir et blanc de Nate Powell, sobre et puissant, donne à voir à la fois l'ignoble réalité et la volonté inébranlable d'une communauté décidée coûte que coûte à ne plus se résigner et à gagner la dignité à laquelle chaque américain est en droit d'aspirer, quelle que soit sa couleur de peau.

Pédagogique, émouvante et instructive la trilogie Wake up America est surtout essentielle pour éclairer un des pans les plus sombres de l'histoire américaine. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'elle a remporté le National Book Award 2016 (catégorie Littérature jeunesse). Une lecture indispensable, qu'on se le dise !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le Dr. King fut le dernier à parler ce jour-là. Il a commencé lentement. Je l’avais souvent entendu parler et sa cadence m’était familière. Mais alors qu’il trouvait sa force, sa puissance, il a transformé les marches du Lincoln Memorial en une chaire des temps modernes. Ses mots fendaient l’air comme des flèches, tendant vers un refrain que le monde n’oubliera jamais. En cet instant-là, le Dr. King exprima pleinement tous nos espoirs, toutes nos aspirations. Tout ce que nous avions recherché en traversant les passages à tabac, dans le sang, dans nos triomphes et nos échecs. Tout ce que nous osions imaginer à propos d’une Amérique nouvelle, d’une Amérique meilleure dans laquelle tous les enfants de Dieu pourraient vivre ensemble au sein d’une société ayant fait de l’amour sa vertu la plus élevée.
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Je connaissais Malcolm [X], et je le respectais.
Je partageais sa croyance selon laquelle notre lutte n'avait pas lieu que dans les tribunaux, mais aussi dans la rue.
Pourtant, je n'ai jamais eu l'impression qu'il était des nôtres.
Notre mouvement visait à créer une société ouverte et intégrée.
La violence, si justifiée qu'elle puisse sembler, n'était pas quelque chose que je pouvais accepter.
Mais je pouvais comprendre la séduction et le sentiment d'urgence qui l'alimentait.
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Je n'arrêterai pas maintenant. Si je fais ça, nous n'obtiendrons que des mots et des promesses.
[...]
S'il vous plaît, allez dire au procureur général que nous avons laissé refroidir pendant 350 ans.
Si nous continuons comme ça, nous serons bientôt gelés. Le voyage de la liberté continue.
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Je connaissais Malcolm [X], et je le respectais.
Je partageais sa croyance selon laquelle notre lutte n'avait pas lieu que dans les tribunaux, mais aussi dans la rue.
Pourtant, je n'ai jamais eu l'impression qu'il était des nôtres.
Notre mouvement visait à créer une société ouverte et intégrée.
La violence, si justifiée qu'elle puisse sembler, n'était pas quelque chose que je pouvais accepter.
Mais je pouvais comprendre la séduction et le sentiment d'urgence qui l'alimentait.
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Je n'arrêterai pas maintenant. Si je fais ça, nous n'obtiendrons que des mots et des promesses.
[...]
S'il vous plaît, allez dire au procureur général que nous avons laissé refroidir pendant 350 ans.
Si nous continuons comme ça, nous serons bientôt gelés. Le voyage de la liberté continue.
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