Citations de John Maynard Keynes (27)
Le contrôle des naissances touche d'un côté à la liberté des femmes, et de l'autre au devoir de l'État de veiller à la taille de la population, tout autant qu'aux effectifs de l'armée ou qu'au montant du budget.
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
Je crois que dans l'avenir, plus que jamais, les questions relatives à la structure économique de la société seront de loin les plus décisives des questions politiques. Je crois que la bonne solution impliquera de recourir à des notions intellectuelles et scientifiques qui passeront l'entendement de la masse des électeurs plus ou moins illettrés. Or, dans une démocratie, tous les partis dépendent nécessairement de la même manière de cette masse d'électeurs qui comprennent mal, et aucun parti n'accèdera au pouvoir s'il n'est pas capable de gagner leur confiance en les persuadant de façon générale qu'il a l'intention soit de promouvoir leurs intérêts soit de satisfaire leurs passions. […] Je ne crois pas que les éléments intellectuels […] exerceront jamais […] un contrôle adéquat ; trop de décisions resteront prises par ceux qui ne savent pas DU TOUT de quoi ils parlent.
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
À long terme, nous serons tous morts.
Propos rapporté par Joseph Stiglitz pour illustrer que les bénéfices ont plutôt vocation à être partagés que gardés pour soi seul sous peine d'engendrer des révoltes violentes.
Le capitalisme international, et cependant individualiste, […] aux mains duquel nous nous sommes trouvés après la guerre, n'est pas une réussite. Il est dénué d'intelligence, de beauté, de justice, de vertu, et il ne tient pas ses promesses. En bref, il nous déplaît et nous commençons à le mépriser. Mais quand nous nous demandons par quoi le remplacer, nous sommes extrêmement perplexes.
IX. L'autosuffisance nationale, III.
les hommes d'action, qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales, sont le plus souvent les esclaves de quelque économiste défunt.
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie.
La question de la drogue se limite en pratique dans ce pays à celle de l'alcool, bien que pour ma part, j'inclurais volontiers les jeux de hasard dans cette rubrique. Une prohibition de l'alcool et des paris aurait à mon avis de bons résultats. Mais cela ne résoudrait pas le problème. Jusqu'à quel point doit-on permettre à une humanité plongée dans l'ennui et la souffrance de trouver, de temps en temps, un moyen d'évasion, des émotions fortes, un stimulant, une possibilité de changement ? Voilà le vrai problème. Est-il possible d'autoriser une licence raisonnable, des saturnales officielles, un carnaval consacré par l'usage, qui ne ruinent pas la santé ni les finances des fêtards, et protègent de l'irrésistible tentation les malheureux que les Américains appellent « addicts » ?
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes.
Les spéculateurs peuvent être aussi inoffensifs que des bulles d’air dans un courant régulier d’entreprise. Mais la situation devient sérieuse lorsque l’entreprise n’est plus qu’une bulle d’air dans un tourbillon spéculatif. Lorsque, dans un pays, le développement du capital devient le sous-produit de l’activité d’un casino, il risque de s’accomplir en des conditions défectueuses.
Newton ne fut pas le premier homme de l'âge de raison. Mais le dernier des magiciens.
Le problème politique de l’humanité consiste à combiner trois choses : l’efficacité économique, la justice sociale et la liberté politique.
Hélas! un banquier "sain" n'est pas un homme qui voit venir le danger et l'évite, mais quelqu'un qui s'il est ruiné, l'est conformément à toutes les règles et traditions et en compagnie des autres membres de la profession, en sorte que personne ne peut rien lui reprocher.
Nous détruisons la beauté des campagnes parce que les splendeurs de la nature, n'étant la propriété de personne, n'ont aucune valeur économique. Nous serions capables d'éteindre le soleil et les étoiles parce qu'ils ne rapportent aucun dividende.
Le capitalisme, c’est la croyance stupéfiante selon laquelle les pires des hommes vont faire les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde.
Et surtout, ne surestimons pas l'importance du problème économique ! Ne sacrifions pas à ses prétendus impératifs des soucis plus élevés et plus durables ! Ce problème devrait être l'affaire de spécialistes - comme les soins dentaires. Si les économistes réussissaient à devenir, aux yeux de tous, des professionnels modestes et compétents, à égalité avec les dentistes, ce serait merveilleux.
Il parlait avec le pessimisme d'un juif. L'honneur, la morale, le sens de l'organisation s'écroulaient en Allemagne ; nulle part il ne voyait de lumière; son pays était perdu, la civilisation entrerait dans la nuit ; nous devions faire notre possible, mais les forces obscures étaient en train de nous submerger.
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le marche est un lieux de rencontre ds offreur et ds demandeurs,cette forme d organisations especifique est apeller le marche avec une regle de trois unites ;unite de temps ;unite d objetet unite d objet
Bien que cette théorie montre qu’il est d’une importance vitale d’attribuer à des organes centraux certains pouvoirs de direction aujourd’hui confiés pour la plupart à l’initiative privée, elle n’en respecte pas moins un large domaine de l’activité économique. En ce qui concerne la propension à consommer, l’État sera conduit à exercer sur elle une action directrice par sa politique fiscale, par la détermination du taux de l’intérêt, et peut-être aussi par d’autres moyens.
L'Angleterre a eu Shakespeare quand elle a pu se l'offrir
La difficulté ne réside pas tant dans le fait de concevoir de nouvelles idées que d'échapper aux anciennes.
Si je critique le socialisme d'État sous sa forme doctrinaire, ce n'est point parce qu'il cherche à mettre les impulsions altruistes des hommes au service de la société, ou parce qu'il rompt avec l'idéal du laissez-faire, ou parce qu'il prive l'homme de sa liberté naturelle de devenir millionnaire, ou parce qu'il a le courage de tenter des expériences audacieuses. Autant de choses que j'accueille de mes applaudissements au contraire. Je le critique parce qu'il se méprend sur la portée de ce qui est en train de se produire dans le monde réel, parce qu'il est, en fait, à peine mieux que la survivance poussiéreuse d'un plan conçu pour répondre aux problèmes d'il y a cinquante ans, sur la base d'une fausse interprétation de ce qu'avait dit quelqu'un il y a cent ans. ("La fin du laissez-faire", 1926, p. 121)