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Citations de Jorge Franco (41)


De la fenêtre de l'hôpital, Medellín ressemble à une crèche. De petites lumières incrustées dans les montagnes scintillent comme des étoiles. Il ne reste plus aucune partie sombre dans la cordillère trouée de lumières du pied jusqu'à la cime, la "petite tasse d'argent" brille comme jamais. Les immeubles éclairés lui donnent une allure de grand bazar cosmopolite, un air de grandeur qui nous fait penser que nous avons vaincu le sous-développement. Le métro la traverse en son milieu, et la première fois que nous le vîmes circuler, nous crûmes que nous avions enfin cesser d'être pauvres.
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Rosario reçut en même temps une balle à bout portant et un baiser, et c'est pourquoi elle confondit la douleur de l'amour avec celle de la mort.
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Revenir à Medellín était comme n’en être jamais parti, comme si les années qu’il avait passées à l’étranger avaient été un rêve, et qu’au réveil la ville avait engloutit le temps.
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J'ai su qu'en me mettant à courir j'allais la perdre et que moi aussi, en un clin d'œil, j'avais signé ma perte.
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J'ai traversé beaucoup de rues, avant d'arriver à un endroit sombre, l'endroit peut-être où mon souffle et mes pieds se sont dérobés. J'ignorais combien de temps j'avais couru. J'avais traversé beaucoup de rues et un pont très long ; complètement paniqué mais pas autant que l'instant d'après, quand les yeux mouillés, j'ai regardé autour de moi et que je n'ai rien reconnu ; j'étais au milieu d'entrepôts, et même s'il y avait des écriteaux, j'étais incapable de les comprendre. Encore à bout de souffle, je me suis souvenu de ce que j'avais toujours dit à Reina : moi, je ne connais pas, je ne parle pas anglais.
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- Je me souviens, dit-il. Une nuit après avoir dansé, Rosario m'a dit qu'elle avait faim et nous sommes allés mangés des hot-dogs quelque part, à un chariot dans la rue, et tu sais ce qu'elle a demandé ? Un hot-dog sans saucisse.
- Et ?
C'est tout ce que je trouvai à demander.
- Comment ça, et ? N'importe qui tombe amoureux devant un truc pareil.
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-Plutôt mourir d’une balle que mourir de tristesse.
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-On ne peut rien contre le ciel.
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Toujours est-il que Rosario avait pour habitude, qu’elle avait apprise avec les siens, de faire bouillir les balles dans l’eau bénite avant de les utiliser. Cette fois, elle avait oublié de les enlever de la cuisinière et l’eau, évidemment, s’était évaporée.
Quand j’entrai, elles étaient en train de danser dans la casserole
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- Raconte-moi, partenaire. Qu'est-ce qu'on dit encore sur moi ?
- Que tu en as tué deux cents, que tu as des dents en or, que tu demandes un million de pesos pour une passe, que tu aimes aussi les femmes, que tu pisses debout, que tu t'es fait opérer des seins et des fesses, que tu es la nana de qui nous savons, que tu es un homme, que tu as eu un enfant avec le diable, que tu es la chef de tous les tueurs de Medellin, que tu as des montagnes de fric, que celles qui ne te plaisent pas, tu les fais tondre, que tu couches en même temps avec Emilio et avec moi... Tu trouves que ça ne suffit pas ? Tu te rends compte, si tout était vrai.
- Tout, non, me dit-elle. Mais la moitié, oui.
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Elle a brodé, elle a lu, elle a fait de la calligraphie, des additions et des soustractions, elle a eu cent fois le temps de s’ennuyer, et cet après-midi il ne lui reste plus que la leçon de piano
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Dans la forêt, les cheveux d’Isolda se transforment en spirale qui grandit à mesure que les amirages les lui tressent. Et ils l’ornent avec des gueules de loup et des pensées mauves, jaunes et blanches. Elle, sereine, les laisse volontiers la coiffer avec leur corne jusqu’à ce que sa tête ressemble à un cornet de crème glacée.
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Il n’était pas encore habitué à la promiscuité de la nudité chez une femme bien élevée. Il ne lui avait jamais dit, mais il préférait qu’elle se change dans la salle de bain et qu’elle ressorte en peignoir. Lui n’était pas capable de se déshabiller devant elle, il mettait toujours son pyjama. Qu’elle lui enlève après c’était une autre histoire .
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Rosario est de ces femmes qui sont à la fois le venin et l'antidote. Elle guérit celui qu'elle veut guérir, et elle tue celui qu'elle veut tuer.
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L’amour paralyse, bloque, diminue, anéantit, abrutit.
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Deux chaînes de montagnes enserrent Medellín. Une accolade géographique qui nous enferme tous dans le même espace. On rêve toujours à ce qu’il y a derrière les montagnes même s’il nous est difficile de nos détacher de notre trou ; c’est une relation d’amour-haine, avec des sentiments qui semblent s’appliquer à une femme plus qu’à une ville. Medellín ressemble à ces matrones d’autrefois, couvertes d’enfants, toujours en prière, pieuses et possessives, mais c’est une mère séductrice, une pute exubérante, éblouissante. Celui qui la quitte revient, celui qui la renie se rétracte, celui qui l’insulte s’excuse et celui qui lui plaît la paye. Notre rapport à elle est des plus bizarres, car malgré la peur qu’elle nous inspire, l’envie de nous enfuir que nous avons tous ressentie une fois, même si nous l’avons tuée souvent, Medellín finit toujours par gagner.
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Il ferma les yeux pour réfléchir à la possibilité d’acheter des minutes faites de temps, de passé et de futur,des minutes à garder comme des souvenirs ou à jeter à la poubelle et à oublier complètement. Des minutes sous la main en cas de besoin, pour les utiliser à un moment urgent, pour quand la dernière minute viendra, pensa Larry.
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On se demande toujours où est Dieu quand quelqu'un meurt.
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Je me souviens des paroles d'Emilio quand il l'a embrassée pour la première fois. Il se vante toujours des premières étapes, le premier serrement de mains, le premier baiser, la première fois au lit. Mais cette fois, sa remarque n'avait pas été triomphaliste, plutôt déconcertante.
- Ses baisers ont un goût bizarre.
- Quel genre ? lui demandai-je.
- Je ne sais pas. Un goût très bizarre, me dit-il. Comme un goût de mort.
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-Au fait, mec, je t’ai souhaité la bienvenue en enfer?
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