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Critiques de Jorge Zepeda Patterson (33)
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Mort contre la montre

La Pecosa est une spécialiste de polar, pas de cyclisme.

Bobfutur est spécialiste de cyclisme, pas de polar.

La Pecosa vous aura peut-être convaincu de l’intérêt de ce livre, comme elle a déjà mis en lumière maintes noires pépites, engageant le lecteur méfiant et vaguement snob vers ce genre spécialisé, codifié, bien identifié (du noir, du jaune, du rouge parfois…), mais pas que…



Vous souvenez-vous de ce sketch des Guignols de l’Info où Richard Virenque finissait par tracter une caravane dans un col à la seule force de son vélo ? L’humour, où tirer par les cheveux en est un ressort, n’est pas vraiment au rendez-vous dans ce livre ; mais l’intrigue y est vivement capilo-tractée…



Le Mexique n’est pas vraiment réputé pour son cyclisme. De mémoire de passionné, seul le petit grimpeur Perez Cuapio, vainqueur sur le Giro du maillot de meilleur grimpeur et de deux étapes, il y a une vingtaine d’année, émerge au niveau international. On sent que l’auteur s’est pas mal documenté pour écrire ce livre, mais qu’aucun spécialiste ne l’a relu, y compris à la traduction. Rien de décisif ou de rédhibitoire, mais un grand nombre de petites coquilles émaillent ce roman, y compris des fautes qu’une simple relecture par un béotien aurait dû éviter.



Essayant de mettre de côté ces aspects, je n’ai pas trouvé de grandes qualités romanesques à l’ensemble. L’auteur semble avoir un problème avec les noms de ses personnages : la grande majorité sonne comme une roue voilée, pas aidée par une psychologie au démonte-pneu (bien prononcer : « Peuneu »).



Je pense avoir besoin d’une cure de bons polars (une bonne grosse pile de Rivages Noirs sur l’étagère, quelques russes…), car celui-ci m’a un peu découragé… Les fausses pistes grosses comme des autobus agacent autant qu’une interview de Jean-René Godart. Un autre polar sur le cyclisme en ma possession : « Un tour en enfer » de James Waddington, bénéficiant d’une note Babelio beaucoup plus basse, reste à aborder, avec une intrigue apparement davantage centrée sur le dopage, batterie de casseroles accrochée au marronnier de ce sport.



Cette bonne grosse chute au milieu du peloton ne me fera nullement douter des avis de la grande Pecosa (et puis c’est le sujet qui m’a attiré, pas son billet), qui, sans fausse flatterie, a rendu plus d’un babéliote heureux avec ses mises en lumière…

Ce livre n’est selon moi pas très bon, mais on est loin du niveau d’infamie d’un Joël Dicker…
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Mort contre la montre

Si on m'avait dit que je prendrais plaisir à lire un roman sur le Tour de France, je ne l'aurais point cru … et si on m'avait dit que Jorge Zepeda Patterson, le romancier mexicain qui s'attaque d'habitude à l'univers glaçant des narcos écrirait un polar sur la Grande Boucle je ne l'aurais point cru non plus.

Des Cartels mexicains au Tour Malet, il n'y a décidément qu'un pas, ou plutôt un coup de pédale, et nous suivons les tribulations du sympathique Marc Moreau, fruit des amours malheureuses d'une Colombienne et d'un militaire français, qui se retrouve plongé dans une sombre affaire.

Devenu un as de la bicyclette parce qu'enfant il voulait grapiller des heures de sommeil en plus, il est parvenu à intégrer une équipe professionnelle en tant que grégaire.

Lorsque de graves incidents viennent entâcher cette vénérable institution qu'est le Tour, la police sollicite son aide. Car avant d'être cycliste professionnel, Marc, fils d'officier, a passé quatre années dans l'armée française.

Devenu les yeux et les oreilles de la maréchaussée, Marc doit continuer à vivre au rythme des étapes, et à suivre le programme spartiate des coureurs. Il est un très bon élément, le grégaire de la star de l'équipe, son ami Steve, mais aussi un as de la grimpette. On le surnomme d'ailleurs Annibal, tant il franchit les cols avec facilité.



Dans ce polar sportif et apparemment fort bien documenté, Jorge Zepeda Patterson nous dit tout sur le cyclisme, l'univers du Tour, les impératifs sportifs et économiques, les liens avec la presse… Les enjeux et le prestige de la course semblent tels que l'on se demande pourquoi elle n'est pas encore inscrite au patrimoine de l'Humanité.

Mais le roman pose surtout la question, jusqu'où est-on prêt à aller pour posséder ce qui nous obsède? Que ferions-nous pour assouvir notre soif de victoires?

Le romancier nous offre une intrigue rondement menée (je n'ai rien vu venir, j'étais en queue de peloton de la déduction) ancré dans le milieu très fermé d'une équipe cycliste où compétitions et amitié ne peuvent faire bon ménage, lui même isolé dans l'univers cadenassé de la course la plus prestigieuse du monde.

La structure du roman est très plaisante, une étape= un chapitre, avec à la fin dudit chapitre le classement de l'étape annoté par Marc qui passe en revue les mobiles possibles de ses adversaires.

Car le Tour de France, ce sont des centaines de coureurs, de membres d'équipes, des journalistes…Ce que l'on voit à la télévision, ce n'est finalement que la partie immergée de l'iceberg.

Pour lire un polar masochiste avec des hommes qui souffrent le martyr afin d'arriver en tête et vivre la Grande Boucle de l'intérieur, voici donc une bonne lecture contre la montre, à la gloire des Forçats de la route chers à Albert Londres.
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Mort contre la montre

Un tour de roue mortel

*

Le cyclisme et moi ça fait 2 ! J'ai pourtant assisté à un tour de France , enfant, quand il était passé dans ma région. J'avoue avoir aimé cette frénésie et cet engouement pour ce sport national. On voit le peloton arriver et puis on crie, on acclame, on trépigne. Et puis le stress baisse, encore quelques derniers cyclistes et c'est fini. On allume la télé le soir pour la transmission de la finale, celle de l'arrivée à Paris. Mais qui va gagner le Maillot Jaune?

*

Alors, j'étais bien en veine quand ce polar est sorti ce mois-ci. Vraiment un pitch intéressant, intrigant et original. Et de saison! Puisque ce fameux tour de France va bientôt commencer.

L'auteur de ce polar est d'origine mexicaine, avec son troisième livre, il plonge dans les coulisses du cyclisme professionnel. Et je dois dire qu'il le décrit avec brio et plein de véracité. A croire que lui-même faisait partie de ce milieu. Et pourtant non!

*

De manière fictionnelle mais tellement réaliste, il nous raconte l'histoire de deux étoiles montantes de la petite reine. Un colombien, Marc - le grégario, le coéquipier - et Steve, le leader favori du tour. La course commence et c'est déjà la catastrophe. D'accident maquillé en suicide, à des vélos trafiqués, des incidents sèment la panique voire la terreur au sein des équipes.

Marc se voit appréhendé par la police (lui-même fait partie d'une brigade) et sera obligé de coopérer et démasquer le tueur.

Entre menaces, trahisons, Marc se sent victime et est proche du suspect.

*

A travers 21 étapes (21 chapitres), on vit ce tour de France par la lorgnette de Marc. Un vocabulaire technique accompagne cette enquête. Cela permet de s'imprégner encore mieux de l'ambiance "panier de crabes" du sport professionnel. Car oui, il y a de la magouille, des entourloupes, du copinage, du chantage, bref, que les failles humaines habituelles :)

*

Jamais je n'ai découvert le vrai suspect. Je me suis faite avoir bien sûr. Quel suspense ! Envie de découvrir le gagnant et le tueur. Un peu perdue au début avec tous ces personnages mais alors quel bonheur une fois que la machine était lancée!

La couverture toute de rouge vêtue rappelle la farce sanglante que peut revêtir un évènement si important. Que le meilleur gagne !!!
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Mort contre la montre





Un polar vraiment atypique puisque l’intrigue se déroule au moment du tour de France. Un choix d’univers que l’on a du mal à comprendre, surtout, si comme moi, on n’est pas fan du tour de France.



Le cyclisme n’est franchement pas mon truc ! Pourtant, j’avais envie de découvrir ce bouquin, et même si cela n’a pas été un plaisir tout du long, je lui reconnais pas mal de qualités.



Une construction intéressante avec un chapitre par étape, jalonnée de flash-backs mettant en lumière les personnages et leur psychologie. D’ailleurs, l’auteur créé une personnalité à chacun, permettant au lecteur une certaine empathie ou antipathie…



Même si on n’y connait pas grand chose, l’auteur retranscrit bien l’univers et arrive à rendre ce monde accessible, notamment en nous expliquant les stratégies et les conditions physiques des coureurs…



Alors oui, le cadre de l’intrigue n’est pas habituel, j’avais une certaine appréhension, mais j’ai réussi à prendre la route aux côtés de ces cyclistes, grâce à la plume visuel de l’auteur. Malheureusement, ce bouquin n’a rien d’un thriller ou d’un polar, le fond reste très léger.



Pour autant, je ne ressors pas complètement déçue, puisque j’ai appris des choses, l’auteur a réussi à mettre en avant, le côté technique et les performances humaines du tour de France.





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Mort contre la montre

A presque moins d’une semaine du départ de la 106ème édition du Tour de France, course mythique pour les amateurs de cyclisme, je ne peux que vous conseiller ce livre de l’auteur mexicain Jorge Zepeda Patterson qui m’a littéralement transportée sur les routes de France en compagnie des équipes en lice.



Dans une semaine, aura lieu le départ officiel à Bruxelles. Pourquoi Bruxelles me direz-vous alors qu’on parle du Tour de France? Pour célébrer le cinquantenaire de la première victoire du belge Eddy Merckx. Surnommé « le Cannibal », il a remporté 5 victoires de la Grande Boucle.



Je ne suis pas une grande fan de cyclisme et ne regarde pas assidûment les courses lorsqu’elles sont diffusées à la télévision. Mais il y a quelques années, le Tour de France est passé par ma commune et par curiosité, je m’y suis rendue. Et bien, j’ai été étonnée par la ferveur qui entourait cette course. Alors que ce n’était qu’un passage éclair, la fête était au rendez-vous, notamment avec la caravane publicitaire et ensuite, le peloton. J’avoue qu’il ne faut pas cligner des yeux, tant les cyclistes passent vite mais je m’y suis bien plue. Cette année, rebelote, ils retraverseront ma ville de part en part et l’occasion d’y aller faire un tour samedi prochain.



Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à nos cyclistes et à ce thriller vraiment pas mal ficelé! Quand j’ai vu qu’il était proposé par BePolar.fr, j’ai foncé avant tout pour la maison d’éditions qui le proposait car je trouve qu’Actes Noirs / Actes Sud propose vraiment un très bon catalogue et je suis rarement déçue. Le fait qu’il concernait le milieu du cyclisme n’était, par contre, pas forcément ma tasse de thé.



Pourtant, tout du long, je me suis laissée transportée au sein d’une équipe en lice au Tour de France avec Marc Moreau, franco-colombien, coéquipier totalement dévoué au favori, Steve Panata. Or, sur les routes de France, les accidents se multiplient, les sabotages deviennent monnaie courante et l’envie de gagner peut mener à commettre de nombreux coups bas. Milieu très fermé, la lourde tâche incombera à Marc Moreau, ainsi en immersion, d’en trouver le coupable.



Mené comme une enquête contre la montre toute à fait inédite dans les coulisses du cyclisme professionnel, microcosme assez méconnu, on évolue au même titre qu’un citoyen lambda, au contraire des enquêtes policières où nous côtoyons avant tout inspecteurs et commissaires.



Il faut savoir que ce milieu dispose d’un langage tout à fait particulier que l’auteur m’a fait découvrir, sans que ça ne soit ennuyeux. Vu que je ne suis pas une experte, je ne peux pas juger mais il m’a semblé que l’auteur maîtrisait très bien son sujet. C’est toujours agréable d’apprendre sur un sujet qu’on ne connaît pas vraiment et ce, sans s’en rendre compte tant c’est agréablement décrit.



En plus de l’édition du Tour de France en question, les chapitres vont alterner avec le passé du personnage principal permettant de comprendre quel peut être l’état d’esprit qui l’a mené à la haute compétition. Les chapitres sont assez longs pour un livre qui se veut un thriller mais ils consacrés à chacune des étapes du Tour. C’est original et cela change des autres lectures.



Je remercie les éditions Actes Noirs / Actes Sud et BePolar.fr pour l’envoi de ce livre qui devrait être lu par tous et pas seulement, par les amateurs de cyclisme.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Mort contre la montre

Challenge, challenge que ne ferait on pas pour valider un item! Cette fois-ci j'ai "pédalé" avec les concurrents du Tour de France quel périple. Bon d'accord je ne suis pas montée sur un vélo mais il n'empêche que j'ai suivi le Tour de l'intérieur avec ses traquenards , un assassin qui rôde , des joueurs qui tremblent ... Excellent polar que ce Mort contre la montre signé Jorge Zepeda Patterson.

Alors bien sûr il y a l'enquête menée par Marc Moreau, le grégario du leader de son équipe. Marc c'est le second , celui qui a le rôle respectable de mener à la victoire Steve, son frère... sollicité par la police, il va se retrouver au coeur de l'enquête er prendre conscience que le danger se rapproche de lui un petit peu plus à chaque tour de roue.

L'enquête est certes bien ficelée mais le plus de ce polar c'est le monde du cyclisme vu de l'intérieur. Sponsors, directeurs d'équipe, hiérarchie, rapports avec la presse, petites ou grandes entourloupes ..

Une lecture instructive et addictive. et vive le Tour de France .



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Les corrupteurs

Quatre amis d'enfance, qui ont depuis fait leur bout de chemin, se retrouvent aux prises avec le crime d'une star de cinéma. Ils vont devoir faire équipe, ou pas, en repartant de leur histoire, de leurs histoires, pour avancer.



J'ai découvert le Mexique en 2013, à l'occasion d'un échange de maison, Mexico City, Cuernavaca, puis le Yucatan. Un grand pays. Des souvenirs forts. Aucun souci en matière de sécurité, mais comme j'ai une vie personnelle très calme, je vois très peu les cartels. Je suis de loin l'actualité de ce pays, les meurtres des étudiants, des journalistes, les cartels de la drogue.



Ce roman montre bien l'ambiance de ce pays, partagé entre un mode de vie très "normal", comme chez nous, et la violence.



Très bon roman, bien écrit, fouillé. Intrigue riche, personnages intéressants, l'idée de partir de ces 4 amis est très bonne, et reste crédible. Mérite d'être découvert. Le nouveau roman vient juste de sortir, je vais me le mettre très vite dans ma liste pense-bête.



Donc faites moi confiance, testez cet auteur, et aussi, si vous pouvez, visitez l'Amérique Latine !
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Mort contre la montre

Savez-vous ce que l'on appelle un gregario en cyclisme ? Il s'agit d'un équipier modèle dont le rôle consiste exclusivement à aider son leader à atteindre ses objectifs. Marc Moreau, coureur franco-colombien, est un gregario, dévoué à son leader, ami et quasi frère, Steve Panata. le meilleur gregario du peloton, présent pour l'aider à remporter son cinquième tour de France. A moins que, dans le contexte très troublé de cette édition, où les incidents se multiplient, il n'écoute celles et ceux qui l'incitent à dépasser son rôle habituel...



"Mort contre la montre" constitue une immersion originale dans l'épreuve reine de la petite reine. le récit d'un gregario partagé entre loyauté et ambition, qui doit par ailleurs participer à l'enquête sur les incidents de plus en plus graves se déroulant sur la Grande Boucle (passons sur le manque de crédibilité de ce rôle de cycliste enquêteur...). Un roman dont j'ai attendu l'issue tant pour les conclusions de l'enquête...que pour le classement définitif. Avec quelques lignes finales qui viennent instiller le doute quant à la résolution de l'intrigue...



Une histoire qui, sans être exceptionnelle, s'avère bien menée, plutôt prenante, dont le contexte original devrait intéresser plus particulièrement les fans de l'une des plus belles épreuves sportives au monde... si ce n'est la plus belle.
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Mort contre la montre

Au mois de juillet 2016, le Tour de « France » est terrifié : un assassin, caché au sein du peloton, menace les 198 concurrents.



Les favoris sont mis « hors d’état de nuire ». Steve Panata – le leadeur américain de La « Fonar », assisté de Marc Moreau, surnommé Annibal (1), son ami franco-colombien depuis 10 ans et « gregario » (2) de l’équipe - demeure le seul susceptible de gagner la course pour la cinquième fois consécutive.



La victoire des équipes favorites, rivales de la « Fonar », est compromise. Les soupçons se dirigent très vite en direction des leadeurs de quatre autres plus modestes susceptibles, toutefois, d’inquiéter Steve Panata.



Pour démasquer le coupable, garantir la loyauté de la compétition, Marc Moreau, le narrateur, assiste - au cœur de l’organisation, durant les 21 étapes - l’inspecteur Favre. Annibal doit redoubler de sagacité : aider Steve à gagner, confondre le coupable résolu à voler la victoire ou, plus redoutable, à ruiner la crédibilité du Tour de France.



Le temps presse. Rencontres et discussions dérobées "agrémentent" les dessous du « Tour ». Annibal et son "amante", Fiona, responsable technique de l’équipe, le colonel Lombard, son mentor, Ray, le journaliste et, bien entendu, l’inénarrable inspecteur Favre s’efforcent d’élucider le complot.



Tous les suspects ont un mobile ; l’enquête est laborieuse ; les hypothèses ne cessent de varier. De l’italien Matosas, désormais favori, à Steve lui-même, jusqu’au directeur sportif de l’équipe « "Fonar" », menacé de limogeage si Steve échoue ; tous seront un instant soupçonnés.



Annibal est-il aussi innocent qu’il n’y parait ? En effet, une autre réflexion le tourmente. Exploitera-t-il les circonstances pour trahir son ami, Steve : s’échapper, aux derniers instants décisifs de la compétition, à la conquête du maillot jaune ?



Mort contre la montre, publiée en France au mois de juin 2019 (Actes Sud - Actes Noirs), est le dernier roman de Jorge Zepeda Patterson. Diplômé de plusieurs universités d’Amérique du Sud et d’un doctorat de sciences politiques, délivré par la Faculté de la Sorbonne à Paris, Zepeda Patterson, journaliste et écrivain, est né, en 1952, à Mazatlán (Mexique, Etat du Sinaloa). Son premier roman, les « corrupteurs » (2013), est finaliste du prix Hammett. L’année suivante, il publie « Milena ou Le Plus Beau Fémur du Monde ». Ces deux romans dénoncent la corruption au Mexique ; ils sont également traduits pour les éditions Actes Sud.



« Mort contre la « montre » est une performance pour qui ignore tout et n’accorde aucun intérêt au Tour de France ; les plus rompus identifieront d’authentiques références - champions, anecdotes et scandales divers. La totale réussite de ce roman tient de l’invention d’une édition originale du Tour de France intégrée à une remarquable fiction policière.



L’intrigue est prodigieusement conduite et maîtrisée. Durant plus de 300 pages, soit autant de chapitres que composent les 21 étapes du Tour de France – l’auteur domine rythmes et mesures ; aucun répit n’est laissé au lecteur. L’intrigue, élaborée « au cordeau », est méticuleuse, irréprochable, palpitante, crédible. Les enchaînements, les recoupements, mais encore « les fils » secondaires, sont cohérents. Le tempo est vibrant, palpitant, inquiétant, parfois, notamment lors des récits d’étapes. Il apporte une plus-value au suspense de l’enquête criminelle étroitement liée aux stratégies de la course.



Bien évidemment, l’effervescence du récit n’est pas constante durant 300 pages, mais l’auteur possède le goût et l’aptitude d’alterner emballement et répit de l’écriture ; seuls les virtuoses y parviennent sans jamais lasser, ni agacer.



L’intrigue est la matière principale du roman policier, mais elle ne suffit pas à assurer le résultat de celui-ci. Les personnages, principaux et secondaires, la qualité des descriptions - les paysages, les lieux, les ambiances - incarnent des éléments essentiels. Jorge Zepeda « Patterson y parvient admirablement.



Les protagonistes du roman consacrent définitivement la réussite de celui-ci. Steve Panata, mais Annibal plus particulièrement, investissent merveilleusement les rôles de personnages principaux. Jorge Zepeda Patterson extrait ses héros de l’œuvre fictionnelle ; l’on s’éprend, tout au long du récit, pour la personne attachante d’Annibal ; à aucun instant, il ne cesse d’habiter le lecteur.



Marc Moreau et Steve Panata se sont connus, il y a dix ans, lorsque ce dernier intègre, en 2006, la firme belge Ventoux « pépinières légendaires de professionnels » ; ce dernier sera préféré au premier, pourtant plus ancien et non moins talentueux, pour succéder au leadeur historique de l’équipe. Moreau fera abnégation de son talent pour le succès du champion, et encore dix ans après, au sein de l’équipe Fonar.



Pour autant, les deux coéquipiers, au parcours et d’origine sociale très différents, sont comme deux frères :



"Je me demande…si la profonde amitié qui finirait par unir nos vies n’était pas née de cette alliance initiale fondée sur la protection mutuelle. Nous étions éblouis l’un par l’autre…Steve avait grandi dans du coton…au Nouveau-Mexique. Ses parents avaient…encouragé son obsession pour le vélo…il les avait toutes remportées (les compétitions)…Je devins ce que je suis, poussé par les circonstances, comme tous ceux qui s’appellent pas Panata ; j’ai fini par être un cycliste – comme d’autres finissent …employés de bureau…En revanche, Steve était de ces êtres humains dont l’avenir est la conséquence d’un dessein tracé à l’avance… Il trouvait que ma situation de quasi-orphelin était une débauche de liberté…"



(P.14-15)



L’auteur éprouve les sentiments d’amitié, d’amours, de fidélité entre ces deux garçons, ceux d’Annibal, surtout, qui pense, pour la première fois après dix années de loyauté, trahir son ami et lui « ravir » la victoire. Mais peu importe, au fond : Patterson crée un personnage extraordinairement attachant.



Tous sont du même niveau émotionnel : méprisables, généreux, amusants, grossiers, émouvants, ambigus souvent, mais rarement tièdes.



Enfin, l’auteur a effectué un travail précis pour citer tel village, un endroit moins connu en France. Comment aurait-il pu en être différemment, au risque de ruiner la qualité d’un roman policier bâti autour du commentaire des étapes du Tour de France ?



L’intrique est talentueuse, le réalisme assuré, l’atmosphère exprimée.



Bonne lecture,



Michel.



1) A 22 ans, durant ses années de régiment, Marc Moreau fut ainsi surnommé par la presse régionale. Le colonel Bruno Lombard avait formé une jeune équipe de cyclistes dans laquelle il l’intégra. Remarqué pour ses "penchants pour la montagne", les médias le surnommèrent Annibal « » du nom du général punique qui avait entraîné son armée à travers les Pyrénées et les Alpes à dos d’éléphant pour attaquer la Rome antique.

2) Gregario (cyclisme) : terme de cyclisme sur route qui désigne un type de coureur dont l’objectif principal, voire exclusif, est d’aider le leadeur d’équipe à atteindre ses propres objectifs sportifs. Il a pour rôle d’aider le coureur en lui apportant de la nourriture et de l’eau mais également à lui changer de vélo en cas de crevaison ou autres problèmes mécaniques. Il est également sollicité pour aider son leader à réussir son échappée en prenant ses relais ou en "cassant" le rythme des concurrents. (Source Wikipédia)


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Mort contre la montre

OMG un assassin sur le Tour de France !!! Quelle horreur !!!

Comme si c'était déjà pas assez difficile de terminer la Grande Boucle en un seul morceau !

Moi, qui attend le Tour chaque année avec impatience, qui vais le voir dès que je peux quand il passe vers chez moi, qui aime le vélo (le regarder mais aussi en faire), dès le pitch, j'ai été ferrée !

Par contre, dès le début du roman, l'auteur m'a fâchée.

Quewhâ ??? Comment ???

Il y aurait des salauds, des mecs pas sympas, de l'homophobie, des manigances, des coups de pute dans le Tour ? M'enfin n'importe quoi ! Ces mecs sont tous des héros, des warriors, avec de l'honneur et tout !!!

Vraiment, quoi !!! L'auteur ne va quand même pas salir ce sport si noble ???!!!

Puis je suis un peu redescendue sur Terre et ai tempéré mon enthousiasme...

Et alors, j'ai adoré.

La construction du roman est astucieuse : une étape, un chapitre. Quelques flashbacks par-ci par-là pour faire la lumière sur la psychologie des personnages, tous très crédibles et très attachants (mon préféré étant le Polonais ^^). Il y a des méchants, des gentils, des sympas, des taciturnes, des cons, des qui-se-la-pète... comme dans toute micro-société fermée, quoi.

Et donc des suspects à foison, des rebondissements... et du vélo !!! Ca parle machines, stratégie de course, condition physique... On apprend plein de choses, et je pense que tout est suffisamment clair pour un néophyte.



Ce qui m'a le plus fait délirer, c'est que quand l'auteur raconte une étape du Tour de l'intérieur, avec les stratégies de course nous étant dévoilées, donc, j'entendais Laurent Jalabert, Marion Rousse, Thomas Voeckler, Thieery Adam et Alexandre Pasteur commenter l'étape à grands cris à la télé car eux ne connaissent pas la stratégie !



Bref, le suspense est bien mené, sans temps mort.

Quant au dénouement, il est parfait, se finissant par quelques lignes qui renversent presque tout et nous font nous demander si le méchant est bien celui qu'on croit !

Bref, une belle réussite :)
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Les corrupteurs

Ce sont quatre amis inséparables à l'adolescence et qui se sont un peu perdus de vue. L'assassinat d'une ancienne actrice et maîtresse du ministre de l'intérieur mexicain, va les obliger à se rapprocher de nouveau. Un journaliste, une dirigeante de l’opposition, un professeur d’université et un affidé des services secrets composent ce quartet, aux aspirations différentes qui rejouent bon gré mal gré le jeu de l'amitié. Il y a bien une enquête dans Les corrupteurs mais peu importe qui a tué, ce qui anime l'auteur, c'est l'analyse des rouages de la politique au Mexique et, franchement, ce n'est pas jolie à voir. Corruption des élites, liaisons dangereuses avec les narcos, meurtres fréquents : le pays n'a pas grand chose à envier la Colombie même si sa violence est moins médiatisée. Le livre est un vrai documentaire écrit par un spécialiste de la question mais s'il s'épanche parfois un peu trop sur le fonctionnement du pouvoir il n'en maîtrise pas moins les rouages de la fiction. Le roman est passionnant à suivre à condition d'accepter les longues conversations sur la gestion du pays et d'intégrer la ribambelle de personnages qui tour à tour occupent le premier plan. Ne sont pas moins captivantes les relations complexes entre les 4 amis soumises à de fortes perturbations quand ce n'est pas leur vie qui est mise en danger. Cette plongée dans les remugles du marigot politique du Mexique, plus ou moins adaptable à d'autres contrées, ne laisse en tous cas aucune illusion sur ceux qui exercent les plus hautes fonctions.
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Mort contre la montre

Un polar sur le Tour de France en un prologue et vingt étapes pour débusquer celle ou celui qui sème les incidents et même la mort dans les équipes. Qui veut du mal à qui ? Qui protège qui ? Assez de questions pour éveiller la peur au sein du peloton et chez les organisateurs qui ne souhaitent pas voir se gripper une machine sportive et financière si bien huilée… Contacté par la police, Marc Moreau, un jeune coureur franco-colombien, gregario chargé de seconder Steve Panata, le leader très médiatique de l’équipe Fonar, va aider à l’enquête. Une tâche délicate et vite dangereuse pour ce fidèle équipier excellent grimpeur, parfois relégué au rang de porteur de bidons. Autour de Marc s’agite une foule de coureurs, d’entraîneurs, de masseurs, de mécaniciens et de journalistes, parmi lesquels sa petite amie et un énigmatique colonel qui suit sa carrière depuis ses débuts.



Les chapitres alternent les descriptions de l’étape du jour vue de l’intérieur et les commentaires sportifs, donc la vie de cette société semi-fermée qu’est le peloton avec ses luttes entre équipes adverses et ses rivalités internes. Les incidents se succèdent, vélos trafiqués, coureurs intoxiqués, menaces à peine voilées, chacun entraînant de nouveaux soupçons et pointant des suspects possibles. Dans Mort contre la montre, comme dans les grandes épreuves internationales de cyclisme, il est question de calculs et de tactique, d’alliances et de méfiance, mais aussi de fidélité ; car le problème est de savoir jusqu’à quel point un individu doué, ambitieux mais parfois contraint par son directeur sportif à souffrir l’humiliation d’être réduit à « un pizzaiolo de rue, portant de l’eau et de la nourriture d’un bout à l’autre du peloton étiré » peut se contenter d’être un équipier au service du leader. C’est finalement, au-delà de la traque du ou des commanditaires des actes criminels, le cœur du roman du Mexicain Jorge Zepeda Patterson.



N’étant pas un spécialiste du cyclisme professionnel, je me garderai bien de dire si Mort contre la montre est un roman à clés et encore moins de le décoder. Mais c’est un livre passionnant dans lequel l’auteur fait montre d’une très grande connaissance du milieu du vélo en général et du Tour de France en particulier. Un roman à dévorer, du prologue à la dernière étape avec l’arrivée sur les Champs-Elysées, qui me fera regarder dans quelques jours le Tour d’un autre œil.


Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Les corrupteurs

De jeunes geeks de bonne famille se mettent à enquêter sur des mafieux plus puissants que prévu...

Un roman sur les arcanes du pouvoir, sur les élites mexicaines corrompues... ou pas.



Un portrait au vitriol de la société mexicaine d'aujourd'hui. Lorsque l'on est même plus sûr de ses amis d'enfance, à qui peut-on faire confiance ?



Un livre rythmé et qu'on ne lâche plus une fois commencé.
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Les corrupteurs

Tomas écrit un article sur la mort de la sulfureuse maîtresse du ministre de l'intérieur et incrimine indirectement ce dernier à cause d'une information qu'il n'a pas vérifié. Ne se sentant pas en sécurité il fait appel à ses trois amis d'enfance, trois mousquetaires avec lesquels ils forment les bleus. Jorge Zepeda Patterson signe un thriller édifiant et intéressant sur le Mexique et sa classe politique corrompue.
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Mort contre la montre

Un polar atypique par le cadre choisi : on s'immerge dans le milieu cycliste pendant la plus célèbre des courses. L'auteur s'intéresse aux équipiers, acteurs de l'ombre qui apportent une aide constante et précieuse aux leaders, qui décrochent les grandes victoires. Il met en scène un "gregario", le meilleur de tous, et en fait son enquêteur, pour un double suspense, à la fois policier et sportif.
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Les corrupteurs

Beaucoup de choses à apprendre sur la politique mexicaine, à travers les pots-de-vin des narcortrafiquants (quand ce n'est pas pire) ou la "liberté" de la presse.

Ecriture fluide et histoire racontée par différents narrateurs.

A découvrir.
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Mort contre la montre

Même si le polar et le sport ne font pas toujours bon ménage, un livre qui rassemble deux de mes passions, le roman policier et le Tour de France ne pouvait que

m intéresser.

Malheureusement il m a un peu déçu principalement pour deux raisons:

La première est que le postulat du départ ,la Police demande à un coureur de la grande boucle d enquêter sur le meurtre d un autre participant à la course ,est totalement invraisemblable .

D autre part la dite enquête se révèle particulièrement laborieuse avec des changements continuels de suspects sans véritable raison.

A mon avis mieux vaut donc aimer le cyclisme, ce qui est mon cas ,pour y trouver du plaisir d autant que les chapitres consacrés aux étapes sont loin d être ridicules.
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Mort contre la montre

Une fois tous les 15 ans un pur grimpeur se fait la belle et s'envole vers les Champs par les sommets le paletot d'or sur le dos. Le reste du temps, toutes les autres années, le meilleur grimpeur est, si tout va bien, le meilleur équipier du meilleur leader. Le Tour de France est comme ça : la Grande Boucle, tour de Babel qu'on monte et qu'on démonte, est un cirque et une caravane à l'image de nos vies, de ses maîtres et de ses démons, et de leurs envies. Jorge Zepeda Patterson plonge dans cet univers sous les traits sensibles et les mollets d'acier d'un gregario modèle et généreux au seuil de la légende. Dans ce conte de faits et de gestes l'intrigue suit le train des étapes et la voie du polar pour mieux savourer l'humain derrière chaque exploit... ou coup tordu. Jusqu'à tuer pour écarter ses rivaux. Amoureux de la France et de sa reine de Juillet, on goûte ce tour haletant comme un roman-feuilleton où les personnages bien campés font une galerie riche et colorée. Du plus noir au plus doré.
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Mort contre la montre

Plusieurs incidents pendant le Tour de France viennent perturber don bon déroulement et son ambiance unique. Cet événement sportif de grande renommée n’avait jamais eu à subir ce genre de sabordage. La police alertée, va proposer à Marc Moreau membre clé de l’équipe championne de suivre de l’intérieur toutes les pistes qu’il pourra trouver. Nous découvrons un milieu professionnel sans pitié, ou certains cyclistes n’hésitent pas à dévaler les routes dépassant les quatre-vingt dix kilomètres-heure et mettant leur vie en danger tout comme d’autres sont prêts à toutes les bassesses pour améliorer leur placement. Le personnage de Marc au côté de sa petite amie Fiona et de son meilleur ami Steve, va devoir choisir entre son envie de briller et sa conscience. Une bataille anarchique pour être le premier contre le chronomètre. J’ai trouvé la structure du roman originale chaque étape servant de chapitre ainsi que le fait que « l’enquêteur » ne soit ni policier, ni journaliste mais un homme de l’intérieur. La narration se fait à la première personne avec Marc qui est un cycliste qui n’a pas encore eu l’occasion de briller mais est parfaitement efficace comme second. Dès que l’on comprend que les accidents n’ont rien avoir avec le hasard, l’intérêt s’en trouve renforcé. J’étais curieuse de la façon de voir ce Tour de France sur deux plans. Le côté rude du cyclisme professionnel, les difficultés physiques de l’épreuve avec tout ce que cela peut comporter comme travail en amont mais aussi les différentes stratégies misent en œuvre m’ont intéressée. En revanche le côté intrigue policière ne m’a pas trop convaincue, il y a un manque de crédibilité du « complot » tout comme dans la façon de gérer l’enquête qui je le crains m’a fait décrocher. Je suis certaine que ce livre devrait trouver ses lecteurs dans les passionnés du Tour de France et ceux qui novices, en feront la découverte. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Milena ou le plus beau fémur du monde

Avec seulement 4 critiques sur Babelio je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre avec ce roman, le titre en français tenant en plus d'une traduction très hasardeuse ("le plus beau fémur du monde" sérieusement ?).

Mais contre toute attente... c'était pas mal du tout. On touche au milieu de la prostitution et du proxénétisme donc, évidemment, trigger warning violences sexuelles. Les personnages, bien que loin d'être très réalistes, sont assez humains, pétris de contradictions, chacun essayant de tirer son épingle du jeu des guéguerres entre mafias. C'est du tirage de cheveux par excellence mais ça rend addict et ça se bouffe tout seul.
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