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Citations de Joseph Knox (51)


... elle possédait une beauté cruelle. Quelqu'un dont vous vous souviendrez peut-être sur votre lit de mort, en vous demandant où se cachait votre courage le jour où vous l'aviez rencontrée, et pourquoi il refaisait surface seulement au mauvais moment, pour des gens qui n'en valaient pas la peine.
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« C’était comme si son cœur, à force de cogner, sortait de sa poitrine. L’odeur était suffocante, à présent. Au milieu de la pièce gisait l’impensable. Une jeune femme noire, aux traits pales. Elle était attachée à une chaise et sa gorge avait été presque à moitié tranchée, répandant son sang, sa vie, à travers toute la pièce. En un éclair, le garçon vit que sa mère avait dit vrai sur la vie après la mort. Il n’y avait pas de paradis, pas de Dieu ni rien de tout ça. Il reconnut l’odeur métallique comme étant celle de la mauvaise haleine de sa mère. Les jets de sang dégageaient les mêmes relents que les trous dans ses dents. Il éteignit la lumière, avec la sensation qu’elle venait de l’avaler tout cru. Tout devint noir. »
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Le Virus était une légende urbaine incarnée. Autrefois héroïque consommateur d’héroïne, il avait perfectionné un style nommé « cannibalisation ». Il était le chiffonnier de la drogue. Il ramassait la drogue dont même les junkies purs et durs ne voulaient pas, et il se l’injectait. Pour lui, utiliser l’aiguille d’une autre personne constituait un trip en soi, et il mélangeait les fonds de seringues pour confectionner son propre cocktail.
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Pour un auteur de romans policiers tel que moi, des filles qui disparaissaient, c’était plus ou moins une spécialité. Je crois que, habité par un goût morbide, je m’attendais toujours à voir réapparaître Zoe quelque part, pas forcément vivante, au moins sous forme de cadavre. Peut-être qu’une mort presque emblématique viendrait accompagner sa photo de personne disparue, quasi emblématique elle aussi.
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Sa principale menace physique était d'être infectieux, littéralement. Il se vantait d'avoir dans le sang tout un alphabet d'hépatites.
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Après une vie passée à contourner les règles et à violer la loi, tomber pour un crime que je n'avais pas commis, voilà qui ressemblait à une dose mortelle d'ironie.
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Que deviennent ces filles qui disparaissent ? Que deviennent les Zoe Nolan du monde entier ? [...]
Ce livre est dédié à Evelyn Mitchell - et à Zoe Nolan -, et à toutes celles, à tous ceux, qui ne sont jamais rentrés chez eux.
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En travaillant, j'ai découvert que ce qui ressemblait au départ à une digression à travers les vies secrètes d'autres gens était en réalité une carte routière menaçante qui conduisait directement à la destruction de quelque chose de bien.
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Joseph Knox
Je lis du polar, de la science fiction, des romans de voyage, des gens comme Joan Didion, peu importe le "genre" ! C'est une caractéristique que partagent beaucoup d'auteurs de romans noirs, d'ailleurs, y compris quelqu'un comme Lee Child, qui écrit des romans très populaires. Il a une culture incroyable.
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La dernière fois que j'étais entré dans ce bâtiment, il était encore ouvert. C'était à Noël, quatre ou cinq ans auparavant. Je marchais dans la rue, un peu ivre, et j'étais entré pour voir une projection en matinée de La vie est belle. Après le film, j'avais bu un verre au bar et je m'étais tapé les trois étages de galerie d'art, en passant d'un tableau à l'autre. De l'art tellement contemporain que la peinture ne devait pas être encore sèche, mais c'était un chouette souvenir.
En ressortant de la rue, j'avais appelé SOS Suicide.
Au bout d'une vingtaine de minutes, j'avais eu l'impression d'avoir contaminé le type au bout du fil.
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" Et si en sortant, tu décides que t'as pas le courage de continuer, fais une fleur à la science, tu veux ? Plante-toi en plein coeur pour qu'on puisse disséquer ta cervelle. Bonne nuit."
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Dans un univers parfait, peut-être sommes-nous encore à ce coin de rue, à nous regarder droit dans les yeux, sans nous éloigner ni nous rapprocher davantage.
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De retour au Rubik's, je bus des gin tonics jusqu'à ce que je sois incapable de parler. La dernière chose dont je me souviens, c'est du zeste de citron flottant dans mon verre, tel un sourire de fou, vert fluo.
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– Avait-elle déjà fugué ?
– Uniquement dans des hôtels cinq étoiles, avec ma carte Amex. (p. 29)
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Ce changement d'affectation était inhabituel, improbable même, mais je ne voulais pas savoir ce qui l'avait réellement motivé. Quand les réponses ne cessent d'empirer, vous cessez de poser des questions.
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Mon collègue était taillé comme une flasque : une grosse tête sans cou posée sur des épaules larges. Et l'haleine de whisky qui allait avec. Il y avait quelque chose d'avarié, de tourné même, dans son visage décoloré, constellé d'étranges bosses sous-cutanées. ( p 26 )
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Il y a des gens qui peuvent donner des détails très précis sur leur enfance, ou du moins débiter quelques anecdotes. Pour moi, ça semble très lointain, et certains jours j'aimerais que ça le soit encore plus. Mais lorsque vous oubliez certaines choses, vous abandonnez d'autres personnes en plus que vous-même. Ce sourire qui s'efface sur le visage d'un vieil ami au moment où il constate que vous avez oublié une histoire commune. ( p 87 )
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Le meilleur endroit pour cacher quelques personnes défoncées, c'est au milieu de plusieurs milliers de personnes ivres.
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Ils habitaient une bâtisse solide, de taille moyenne, style Tudor, conçue pour résister à tout, apparemment, sauf à la pluie. À travers l’imposte en verre fumé de la porte d’entrée, le garçon distingua deux ou trois seaux dans le vestibule, qui recueillaient les gouttes d’eau, ce qui expliquait peut-être qu’ils ne l’aient pas entendu la première fois. Il frappa encore, recula et jeta un coup d’œil à la maison. Elle semblait trop grande pour un couple âgé, mais elle avait quelque chose qui la distinguait des pièces exiguës, aux parois minces, qu’il avait toujours connues : de la personnalité.

Il fallait bien ça, au beau milieu de nulle part.

La vieille dame arriva à la porte en premier. Lorsqu’elle l’ouvrit, elle appela aussitôt son mari. Il avait l’air encore plus âgé qu’elle et donnait l’impression de se mouvoir avec difficulté. Quand, en passant la tête par-dessus l’épaule de sa femme, il aperçut le garçonnet qui frissonnait sur le seuil de leur maison, il rajusta ses lunettes, surpris. L’enfant avait la peau sur les os, le regard vitreux, le teint pâle. Seulement un T-shirt et un pantalon, détrempés par la pluie. Les deux vieux regardèrent autour de lui, mais il semblait seul.

La femme, sourcils froncés, s’accroupit.

« Tout va bien, mon petit ? »

Il resta planté là, tout tremblant.

Les yeux plissés, elle scruta de nouveau l’obscurité, puis le prit par le poignet, le tira doucement à l’intérieur et ferma la porte.

« Il est gelé », dit-elle à son mari en entraînant le garçon jusqu’au salon.

Le vieil homme referma la porte à clé, remit le verrou en place et les suivit, les yeux rivés sur les traces de pas humides sur le carrelage.

Le garçon était pieds nus.

« Je m’appelle Dot, annonça la vieille femme. Et lui, c’est Si. »

Comme le garçon ne disait toujours rien, Dot haussa les épaules. Elle dégotta une couverture et alla mettre de l’eau à chauffer. Si prit place sur le canapé, l’air inquiet. À vue de nez, le garçon devait avoir sept ou huit ans, mais à cause des cernes sombres qui encerclaient ses yeux, il faisait plus. Il ne prêtait pas attention à la pièce, ni même aux objets qui se trouvaient devant lui. Il regardait dans le vide. Quand Dot réapparut avec une bouillotte, Si posa affectueusement une main sur le bras de sa femme. Le regard du garçon fila soudain vers eux, comme si ce geste lui était étranger.

« Peux-tu nous dire comment tu t’appelles ? » interrogea Dot en soulevant la couverture pour déposer la bouillotte contre lui.

Il se mit à frissonner de plus belle, à tel point que ses dents s’entrechoquant produisaient le bruit d’un hochet. Il s’obligea à fermer les paupières et serra la mâchoire pour la maîtriser. Dot sonda son mari :

« On devrait peut-être appeler la police ? »

Il avait acquiescé en silence et se levait déjà, bien content d’avoir quelque chose à faire. Pendant qu’elle attendait, elle frotta la tête du garçon. On aurait dit que son sang bouillonnait.

« Dot… »

Si l’appela depuis le vestibule.

« Ne bouge pas », dit-elle.

Quand elle quitta la pièce, le garçon retira délicatement la couverture qui l’enveloppait et s’approcha de l’interrupteur à côté de la porte. Il l’alluma et l’éteignit, l’alluma et l’éteignit encore. Il passa la tête dans le couloir et les observa. Si et Dot, sourcils froncés, venaient de se rendre compte que le téléphone était hors service. Le garçon s’avança sur la plante des pieds jusqu’à la porte d’entrée, souleva le loquet, tira le verrou, et l’ouvrit.

Une forme se détacha de l’obscurité pour se glisser lentement vers lui. Comme il ne pleuvait plus, on distinguait des étoiles que le garçon n’avait encore jamais vues en ville. En se rapprochant, la forme finit par se découper contre le ciel, comme si elle était plus sombre encore que la nuit.

« Brave garçon », dit la forme, l’homme, avec un hochement de tête.

Son visage était plat et anguleux comme une lame, et il arborait une inexpression étudiée. C’était son corps qui disait tout, dans le jaillissement chaotique d’un réseau de muscles et de veines enchevêtrés ; on aurait dit un appareil à stocker toute la haine du monde. Dans sa main droite gantée, il tenait un marteau arrache-clou et de la gauche il lui ébouriffa les cheveux.

Il interrompit son geste, retira sa main, ébahi.

Il avait sorti une pièce de monnaie de derrière l’oreille du garçon et la lui tendit.

« Qu’est-ce qu’on dit, Wally ?

— Merci, Bateman », récita-t-il en prenant la pièce d’un air solennel.

Il s’assit sur le perron tandis que Bateman passait devant lui, dans la maison.

« Hé… »

C’était le vieil homme.

« Qu’est-ce que vous… »

Il y eut un bruit humide et sourd et quelque chose heurta lourdement le sol.
La vieille femme se mit à crier.

« Non, hurla-t-elle. Non… »

Un autre bruit humide et sourd, quelque chose d’autre heurtant lourdement le sol. L’oreille tendue, le garçon perçut un gémissement étouffé qui venait de l’intérieur. Un gargouillis obstiné et un autre mot, peut-être. Peut-être le prénom de son mari. Puis deux claquements de pas, le coup de grâce et le silence total.

Le garçon replia le poing autour de la pièce de monnaie que lui avait donnée Bateman et plongea les yeux dans l’obscurité. La salive lui vint à la bouche et des taches solaires se mirent à défiler devant ses yeux. Au départ, elles scintillaient à peine, puis elles grossirent, accélérèrent, jusqu’à vrombir devant lui comme des rideaux de pluie. Comme s’il regardait fixement une lumière vive au lieu de la nuit noire.
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Je bus une bière pour soulager ma gorge. Les amphètes me donnaient un sentiment d’omnipotence et d’invulnérabilité. J’étais partout, je mettais en branle une centaine d’éléments mouvants. Les gens n’étaient que des choses vues de loin. Les fenêtres éclairées d’une tour, qui ne cillaient pas. (p. 74)
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