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Critiques de Joseph Mitchell (19)
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Le secret de Joe Gould

La vie de Joe Gould valait bien un roman ; bien qu’au départ ce fut un article paru dans le New Yorker, parmi les nombreux portraits de marginaux, petites mains et autres oubliés de New York auxquels l’auteur Joseph Mitchell a consacré toute sa carrière.

Pourquoi plus que tout autre ce vagabond sans le sou qui écumait les bars et trous à rats de Greenwich Village a retenu l’attention de l’auteur ?

Certainement parce qu’on a affaire à un personnage énigmatique, fantasque et pittoresque. Une relique des Temps anciens du mouvement bohème animée par la certitude d’une gloire posthume pour l’œuvre qu’il s’évertue à rédiger fanatiquement chaque jour de sa vie. Plus qu’une simple œuvre, une véritable odyssée littéraire : « il se peut que les gens lisent l’Histoire orale de Gould pour comprendre ce qui allait de travers chez nous, tout comme nous lisons l’Histoire de la décadence et de la chute de Gibbon pour comprendre ce qui allait de travers chez les Romains. » Une œuvre donc colossale, voire légendaire personne n’ayant eu l’occasion de la feuilleter, pas même les cercles littéraires et artistiques de New York avec lesquels Joe Gould était familier.



C’est donc armé d’une patience prodigieuse et d’un sens aigu de l’observation que Joseph Mitchell a suivi pendant quinze ans ce curieux petit bonhomme qui étale orgueil et goût pour la mise en scène. Avec une sincérité remarquable, le journaliste américain a su mettre à nu un homme meurtri dans l’enfance qui n’a pas réussi à trouver à l’âge adulte d’autres défenses que la prétention, la désinvolture et la marginalité. Un homme en perpétuelle errance à laquelle seule l’obsession de l’écriture peut donner un sens.

Sur la base des conversations et de son intuition, Mitchell nous offre un portrait fouillé certes mais avant tout un portrait élégant, contrastant fortement avec la personnalité de Joe. Si ce dernier est arrogant et excentrique, Mitchell reflète l’image d’un homme discret, constant et serein. C’est peut-être cette dissemblance que l’on retrouve dans la tonalité de l’écriture qui m’a séduite, une tendresse distante par laquelle l’auteur accumule certains détails par endroit pour en écarter d’autres ailleurs. Cette faculté de se mettre à hauteur d’homme pour mieux écouter quelqu’un qui a choisi une forme de retrait au monde. Dans le texte cela se traduit par l’absence d’artifice, pas d’omniprésence du ressenti, le journaliste a su se tenir à bonne distance de toute forme d’impudeur. Simplement un style ferme et une certaine ténacité pour peu que l’on cherche à masquer la vérité ou que l’on joue les imposteurs.



Ce bouquin fut un réel plaisir de lecture, d’abord en raison de la personnalité fantasque de Joe Gould : il n’a rien du héros mais sa singularité attire la curiosité. Et au-delà du personnage, J. Mitchell a su mêler avec une étonnante aisance les observations d’un journaliste avec l’empathie créatrice d’un auteur de fiction. Il ne s’efforce pas de rendre plus romanesque une vie qui l’était déjà largement, il ne fait pas de ce clochard « sa créature ». Il a simplement une incroyable capacité à mettre en roman ses observations et citations, un style qui, attaquant le réel par la fiction, vient conforter l’idée que toute biographie est nécessairement une fiction au regard du rôle de l’écrivain dans la construction.



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Le merveilleux saloon de McSorley, récits new..

Joseph Mitchell est un homme né en 1908, en Caroline du Nord, dans une famille du Sud profond, qui vivait de la culture du coton et du tabac. Aujourd’hui l’homme est considéré comme un modèle par de jeunes écrivains américains pour ses écrits qui saisissent le monde interlope, les petits métiers et les misfits de New York, mais l’écrivain a grandi dans le Sud rural, proche de celui de Flannery O’Connor, une terre aride, dont les routes plombées ou glacées sont arpentées par des prédicateurs fous, des paons égarés, des petits blancs cultivateurs et des Noirs éperdus.



Dans ce Sud-là, lointain, rude, arriéré, se déroulent les trois derniers récits du Merveilleux Saloon de McSorley, exception à la règle new-yorkaise. On y rencontre successivement une cuisinière du buffet de la gare qui rejoint l’église baptiste ; un fermier qui plante du tabac et répond à son fils qui croit voir Jésus derrière un prunier sauvage : « Fiston, je suis fier de toi. C’est pas tout le monde qu’a une aussi bonne vue » ; deux brutes qui rejoignent et quittent le Ku Klux Klan sur un coup de tête, présentés sur un ton à la fois flegmatique et comminatoire par un Mitchell qui se permet rarement de commenter les agissements de ses protagonistes : « Chaque fois que je vois Mussolini ouvrir sa grande gueule aux actualités ou Göring faire le pas de l’oie sur une rotogravure, je me souviens de Mr. Catfish Giddy et de ma première rencontre avec le fascisme. »



Mitchell débarque à New York en octobre 1929, l’année de la Grande Dépression, à l’aube d’une décennie où la misère s’expose à vif dans les rues de la ville. Le vagabond et le clochard rejoignent le truand dans la réalité et l’imaginaire américains. Mitchell a vingt-et-un ans et se lance dans une série de portraits et de reportages pour des journaux tels que Morning World, le Herald Tribune et le World-Telegram. Ses chroniques saisissent la face sombre de la ville avec une acuité et une humanité telles qu’en 1938 il est embauché par le New Yorker, qui reconnaît son talent et sa productivité. Suivent alors, jusqu’en 1964, une série de croquis d’anonymes qui deviennent des figures grandioses, des soldats inconnus de la jungle urbaine, des exclus du rêve américain qui en sont l’envers maudit, infiniment varié, tout à tour attendrissant ou repoussant.



Mitchell aime les anti-héros, les perdants, les opprimés, les alcooliques, les canailles qui ne sont célèbres que dans un rayon de quelques pâtés de maison et sous sa plume. La plupart sont connus par un surnom, une légende, une enfance oubliée, un pays d’origine ou une religion dont ils sont fiers ou qu’inversement ils renient. Souvent ce sont des gens sans âge, des personnalités patinées dont personne, pas même elles-mêmes, ne connaît la date de naissance exacte. Mitchell peint des vies prises dans la glace d’habitudes étranges, de manies dérisoires, de folies meurtrières. Chez Mitchell, les hommes ne sont ni glorieux ni gangsters, et les femmes ne sont pas fatales. On croise chez lui ce qu’on appelait naguère des fieffés originaux, des laissés-pour-compte, des existences qui ne tiennent qu’à un fil, des vieux qui avouent, alors que la mort les guette de très loin, « je suis athée, mais je suis tellement vieux que j’ai peur d’être athée », des gens qui ont faim et sont hantés par les trois H (« homelessness, hunger et hangovers » – l’absence de toit, la faim, les gueules de bois), d’autres qui dorment dans des grottes à Central Park, qui picolent, qui affabulent et mentent, qui vivent avec un singe… Mitchell a surtout écrit sur les quartiers pauvres de Lower East Side et Bowery, voisins du Bellevue Hospital, le plus vieil hôpital des États-Unis, connu pour son aile psychiatrique, comme si les hurluberlus et les damnés qu’il décrit si bien étaient toujours au bord du gouffre et de la démence.



Le monde dessiné par Mitchell est visuel, sensible. Le journaliste a arpenté les rues et exercé son regard à l’époque même où la peinture américaine s’intéressait elle aussi à la vie grouillante de la ville. Il écrit exactement au moment où un des plus grands peintres du réalisme social américain, Thomas Hart Benton, entame une immense fresque murale intitulée America Today, dont les panneaux mettent en scène les hommes et les femmes qui bâtissent l’Amérique : mineurs, ouvriers de chantiers de construction, mais aussi prêcheurs de rue, stripteaseuses, chanteurs de l’Armée du Salut…, tous ceux que l’on croise chez Mitchell. La fresque avait été commandée à Benton par la New School of Social Research de New York, l’école qui invita Lévi-Strauss à enseigner pendant la Seconde Guerre mondiale : la contemporanéité de ces initiatives, qui datent des années 1930 et 1940, permet de mesurer l’importance de la dimension sociale de l’œuvre de l’écrivain.



L’univers de Mitchell est aussi celui qu’ont saisi de grands photographes américains, en commençant par Jacob Riis, qui a laissé des clichés de la vie dans les taudis de New York dont la véracité a inspiré de nombreux films noirs : son recueil de photos, How the Other Half Lives, porte un titre qui serait aussi pertinent pour ses chroniques. Un monde aussi proche de celui qu’a immortalisé Weegee, un photographe de presse qui connut un immense succès en se concentrant sur la criminalité urbaine. Car nous sommes à l’époque où le meurtre et la misère deviennent médiatisés, comme le constate Mitchell, entre ironie et pitié, au début de son reportage intitulé « Les Troglodytes » : « L’hiver 1933 a été très dur. […] j’étais journaliste dans un journal dont les rédacteurs pensaient que rien n’égayait plus la première page qu’un récit de souffrance humaine ».



Mitchell n’est pas un moraliste. Jamais il ne juge. Il dit les événements et les personnes sans chercher à expliquer ni les uns ni les autres. Il a une profonde connaissance des milieux dont il parle, un don d’observation exceptionnel, une oreille unique pour la langue américaine rude, argotique, énergique et inventive qui s’émancipe de l’anglais policé et châtié. Il privilégie la brièveté, la sobriété, le parler des rues, un mélange de raffinement, d’inventivité et de dureté que la traduction française parvient à saisir. Il décrit avec une sorte de détachement compassionnel, une neutralité attendrie, désigne les objets, les accessoires, les vêtements portés, les pigeons sur le rebord d’une fenêtre. Mitchell use de phrases ciblées, justes, qui attrapent un détail, une couleur, un fétiche. Les généralités et les abstractions sont absentes. Au contraire, l’écrivain est un génie de la précision, de la bricole qui attire le regard et cristallise un sentiment. Comme chez certains poètes surréalistes et auteurs de polars, de Dashiell Hammett à Fred Vargas, il y a chez lui une poétique de l’énumération qui tend vers l’hyper-réalisme d’un côté, de l’autre, vers l’absurdité et la vacuité d’une vaste nature morte moderniste.



Faut-il lire les chroniques de Mitchell en continu ? Pas sûr. Écrites au fil des jours, elles gagnent à être lues dans le désordre, au hasard, au gré de la disponibilité et du plaisir du lecteur, chacune étant comme une fenêtre d’un calendrier de l’Avent que l’on ouvre avec gourmandise. Ou avec mélancolie. Car derrière l’humour et la compassion, il se dégage de ses pages une infinie tristesse, une vision désespérée et finalement découragée de la condition humaine. « Jour après jour, on m’a envoyé ouvrir les soupes populaires, les caisses de secours, les expulsions ; chaque matin je prenais contact avec des êtres humains serviles et abjects qui restaient assis le regard vide, tandis que je les harcelais de questions. […] Ma foi en la dignité humaine avait presque complétement disparu », écrit-il dans « Les Troglodytes ».



Est-ce ce qui explique que Joseph Mitchell a cessé d’écrire en 1964 ? L’écrivain continua à aller à son bureau au New-Yorker pendant vingt ans, sans parvenir à retrouver sa « foi en la dignité humaine » ni sa plume, comme s’il était contaminé par la douleur et la stérilité de tous ceux qu’il avait connus, interrogés, dépeints et aimés. Ne reste de lui que ces pages écrites « contre l’oubli », pour emprunter son titre à Henri Calet, autre chroniqueur doux-amer, plus tardif et français. Joseph Mitchell est mort en 1996, tout près de nous dans le temps, à New York



Cécile Dutheuil
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Le secret de Joe Gould

J’ai toujours un petit faible pour les vieux fous errants. Croisés sur le bord de la route, les rides striant un visage à la peau tannée et souillée, scarifications laissées par le temps, une pour chaque décennie. Le crane luisant ou arborant la coupe de savant fou avec une barbe masquant partiellement une bouche ou l’ivoire est en voie d’extinction.



Que font-ils à la rue, quelle est leur histoire, quels sont leurs secrets, leurs combines pour la débrouille, leur lien à la société, d’où puisent-ils la force de survivre à la street et à l’indifférence générale ?



Pour en avoir côtoyé quelques-uns lorsque la curiosité insatiable de l’adolescence pousse à en savoir toujours plus, j’ai retrouvé en ce bouquin étonnant des échos d’adolescence à partager de la bière tiède et bon marché en échanges de sornettes, morceaux de vie, prophéties séniles, traits philosophiques ou anecdotes d’un autre temps en compagnie de ces clochards célestes.



Si j’avais vécu du temps de Joe Gould, je n’aurais pas hésité à approcher l’bonhomme au costard trop large, puant l’tabac froid, le gin et la malice, écrivant avec célerité et obstination. Quoi de plus pour éveiller la curiosité, franchement ?



Affublé d’un cartable en cuir souillé par la vie urbaine de ceux qui ont pour plafond la voie lactée, le petit homme passe sa vie à écumer les rades de Greenwich Village, et la menue monnaie de ses connaissances pour lutter contre ses « trois tourments constants : pas de toit, rien à se mettre sous la dent et des gueules de bois à répétitions. » Notre Joe Gould en plus d’exceller dans l’art de la répartie et l’imitation de la mouette noircit des kilomètres carrés de cahiers de brouillons bons marché, couchant avec un acharnement inouï l’Histoire Orale, œuvre de sa vie, décrivant la société à travers les pans de vies qu’il a collecté en 25 ans de pérégrination bohème.





Je ne peux que vous implorer à plonger dans la vie insolite farci de rouerie, de cet allumé crassou, de ce scribouillard excentrique qui décide de vivre à la rue après avoir été diplômé d’Harvard, dont la quête d’une œuvre sans précédent va devenir le fil rouge d’une vie de mendiant et d’une renommée locale retentissante, et dont je partage désormais le plus grand secret.





Joseph Mitchell nous apporte ici un témoignage précieux, fruit d’une rencontre bouleversante et d'une quête éreintante en sauvant de l’oubli un personnage dont l’éclat et le génie est à la hauteur de son œuvre.





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Le secret de Joe Gould

Le petit dernier de l'année aura été Le secret de Joe Gould de Joseph Mitchell. Et quel livre! Déjà par sa forme puisque nous y retrouvons deux styles, deux constructions rédigées chacune à des époques différentes.



L'auteur est connu en tant que reporter pour le mythique New Yorker, pour ses chroniques et portraits. Ceux - ci vont constituer des oeuvres littéraires à part entière où se mêlent faits et fictions. Et c'est tout à fait dans cette double approche que nous allons faire la connaissance de Joe Gould.



Une première fois sous la forme d'un article qui fut publié en 1942. Et une seconde fois sous une forme plus biographique rédigée 22 ans plus tard, en 1964. On pourrait croire qui le second texte vient offrir une redite sans intérêt... Mais c'est sans compter sur le talent stylistique de l'auteur, Joseph Mitchell!



A l'image du rythme qu'offre un article où il faut dire tout mais en bref, nous faisons la connaissance de Joe Gould. Il est saisi sur le vif, croqué! Rendu vivant tout comme la vie palpitante de Greenwich Village à New York. Ce dandy issu d'une belle lignée américaine, devient SDF pour se vouer exclusivement à l'écriture de son Histoire Orale. Être extrême et vie extrême fait de nombres de gestes de survie, le fait côtoyer les plus grands comme les plus modestes... C'est tout une époque de première moitié du XXe siècle qui prend vie sous nos yeux!



Après le portrait tracé, le second texte plus biographique donne toute sa profondeur à Joe Gould. Après l'image de l'homme dans un contexte, on lui donne un corps! On rentre dans son histoire, dans son quotidien mais aussi sa psyché... On passe aussi les portes que Joe Gould franchi, on rentre dans les intérieurs, on fait connaissances de certains de ceux qu'ils côtoient... On vit avec lui et le narrateur grâce auquel on se sent presque privilégié d'être au première loge... Un privilège d'autant plus jouissif qu'au fil des mots, on sent que nous avons accès à une part intime jamais divulguée et qui pourtant achèverai le portrait de Joe Gould...
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Le secret de Joe Gould

Une rencontre que je ne suis pas près d'oublier avec ce personnage vertigineux qu'est Joe Gould. L'auteur, Joseph Mitchell s'intéresse pour un article de presse à un marginal local, relique d'une autre époque, sur qui tout le monde a une anecdote plus ou moins sympathique à raconter. Ainsi, sur le squelette de cette simple première impression, prendra chair au fur et à mesure des pages et des conversations, un homme aussi attachant qu'insupportable, insaisissable, agaçant, émouvant.







Ce livre est donc un hommage à la vie dirais-je pour être positif, qui nous démontre à travers Joe Gould qu'elle trouve toujours un moyen plus ou moins conventionnel pour exister, même lorsque les conditions sont hostiles.
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Le secret de Joe Gould

Joseph Mitchell (1908-1996) était un journaliste connu pour ses longs portraits de personnalités hors du commun pour le magazine New Yorker. Il rencontre dans les années 1930 Joe Gould, petit bonhomme barbu qui se targue d’écrire son Histoire Orale de l’humanité en collectant grâce à son hypermnésie toutes les conversations qu’il a pu entendre. Il aurait déjà écrit des millions de mots dans des dizaines de cahiers d’écoliers disséminés dans tout New York. Joe Gould, qui se consacre entièrement à son Œuvre, ne travaille donc pas, dormant ici où là, sur le canapé d’un ami ou à l’Armée du Salut, vivotant grâce aux dons pour la fondation Joe Gould dont il est le seul bénéficiaire et s’invitant dans les fêtes où il impressionne les invités grâce à ses talents d’imitateur de mouette. Joseph Mitchell raconte son histoire dans deux textes, l’un paru en 1942 sous le titre du Professeur Mouette et l’autre sous celui du Secret de Joe Gould paru en 1964. Le journaliste a essayé de se procurer ces conversations entendues mais tout ce qu’il a pu compulser ce sont des essais sans cesse réécrits sur la mort de son père ou son séjour chez des Amérindiens. Quel est donc le secret de Joe Gould, cet homme diplômé de Harvard, clochard extravagant et érudit, fou du Village ?

Ce récit est un exemple de travail journalistique de qualité : des semaines de recherche, de collectage de témoignages et de temps passé avec le protagoniste associés avec un talent de conteur et une retranscription minutieuse des détails de l’histoire et des dialogues. Joseph Mitchell a fait revivre ce personnage extraordinaire sous sa plume et l’a rendu ainsi éternel. N’est-ce pas ce qu’avait toujours voulu Joe Gould ?

Masse Critique Babelio
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Le Fond du port

Belle écriture au service d'un sujet qui va parfois très au fond du port.

J'ai ressenti un intérêt très inégal selon les récits, deux m'ont accroché les autres m'ont perdu au fil de l'eau...

Probablement passionnant pour un New-Yorkais
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Le secret de Joe Gould

Joe Gould a réellement existé. Fils d'une famille de médecins, diplômé de Harvard, cet homme vivait pourtant en marginal dans New-York, sans abri, se refusant de posséder quoi que ce soit. Un de ces passe temps est d'écrire Une histoire orale qui rassemblerai tout ce que les gens ordinaire raconte dans le Village, bien plus important à son avis que l'histoire officielle.



Joseph Mitchell, qui était journaliste à cette époque l'a rencontré et à chercher à en savoir un peu plus sur lui et sur son oeuvre. Mais il va finalement se rendre compte que cette oeuvre n'existe pas mais aussi et surtout qu'il existe beaucoup de similitude entre eux et leur difficulté à écrire.



Et finalement un livre qui m'a plutôt désenchanté. Tout est centré sur ce personnage, assez atypique mais dont on revient toujours aux mêmes choses. Ses difficultés pour manger, se loger, boire, son caractère qui n'en fait pas toujours une personne facile à cotoyer, son histoire orale qui tourne toujours autour des même chapitre. Et même si l'on aperçoit à un moment un parallèle entre l'auteur et son personnage, c'est déjà trop tard, j'ai déjà décroché. Et puis finalement c'est la seule chose qui sort de cette histoire à tourner en rond.



J'ai trouvé cette histoire lassante. Mais peut-être suis-je passée à côté de quelque chose.
Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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Le secret de Joe Gould

Dans son récit, l'auteur peint les fonds d'une métropole et de l'humanité qui la hante. Véritable sujet de fiction, l'homme dont il livre le portait incarne sa vision au-delà du réel. Doté d'une mémoire phénoménale, ce personnage hors du commun et des normes qu'est Joe Gould se souvient de mille histoires, des plus folles aux plus tragiques, et veut en faire "l'ouvrage non publié le plus long du monde". Joseph Mitchell en fait un livre troublant.
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Le secret de Joe Gould

Quel personnage !



J'ai beaucoup aimé ce portrait de Joe Gould. Je ne connaissais pas ce personnage de la vie New New-yorkaise je n'ai pas été déçue du voyage.



Sa répartie, ses extravagances, ses excentricités m'ont charmé. Il m'a fait pensé à un personnage des nouvelles de Damon Runyon. J'aurais bien aimé le croiser dans un Dinner un soir.



Côté écriture j'ai apprécié le style journalistique de ce roman, essai, biographie ... je ne sais pas trop dans quelle catégorie le classer.



Merci à Babelio pour cette découverte
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Le secret de Joe Gould

Un peu de mal à accrocher pour l'instant.
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Arrêtez de me casser les oreilles

Une série d'articles publiés depuis l'année 1938, dans lesquels l'auteur dresse un panorama de la Grande dépression. Le journaliste s'attarde sur les bas fonds New Yorkais et va ainsi à la rencontre de personnages étonnants au gré des sujets demandés. Ainsi, à chaque nouvelle actualité internationale, il lui est demandé de recueillir l'avis de la communauté concernée : immigrés, exilés et antifascistes seront ses interlocuteurs, mais aussi anciens combattants ou mutilés. Pour autant la source d'information la plus fiable et réactive, selon Joseph Mitchell, s'incarne dans les patrons de bar. La première partie, sobrement intitulée "Ivrognes" est consacrée à quelques portraits de piliers de comptoir, mais l'auteur va également s'intéresser de près à la vogue de la marijuana. Le glamour n'est pas en reste puisque il va documenter l'essor du strip-tease et du nudisme. Les arnaqueurs du Vaudou, les charlatans, prédicateurs et autres illuminés seront aussi de la partie. Enfin le sport trouvera sa place puisqu'il va à la rencontre des adeptes du catch, et fait le portrait d'une comtesse championne de boxe qui ne trouve pas grand monde pour l'affronter. Enfin des foyers pour sans abris sont évoqués, mais aussi le milieu des dessinateurs humoristiques. Des textes journalistiques de qualité qui traversent les époques et nous font revivre un temps pas si lointain, finalement...
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Le secret de Joe Gould

L'auteur nous raconte la vie de Joe Gould et la relation qu'il a eu avec lui. L'auteur travaillait alors au NewYorker et Gould était une figure de la bohème newyorkaise. C'était une sorte de clochard écrivain qui rédigeait une histoire orale de son temps. Celle-ci longue de milliers de pages rapportait les conversations entendues par Gould durant ses pérégrinations newyorkaises. L'auteur en enquêtant sur Gould et en développant une relation avec lui, découvre son secret, car secret il y a.

Le livre est écrit à la première personne et bien que relatant des fais réels, il se déploie comme une fiction avec une intrigue sous-jacente qui est le secret de la vie et l'œuvre de Joe Gould.

C'est captivant d'un bout à l'autre. Je le recommande de façon générale et en particulier si vous aimez la non fiction.
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Le secret de Joe Gould

J'avais postulé pour une opération Masse Critique organisée par Babelio et on m'a attribué ce livre « le secret de Joe Gould » dont je n'avais encore jamais entendu parler.



Sur la quatrième de couverture, mon regard se pose sur certains mots clés qui viennent titiller mon intérêt : « portrait d'un marginal », « légende moderne », « histoire orale du monde ». Je me lance donc intriguée dans cette lecture qui soyons honnêtes, ne m'a pas particulièrement plu.

Cet ouvrage compile l'ensemble des recherches que Joseph Mitchell – journaliste au New Yorker - a effectué sur cet homme pour le moins énigmatique qu'était Joe Gould : un homme aux mille vies, qui semble avoir déjà tout vécu et qui a un avis sur tout. Pourtant, personne ne sait réellement qui il est puisqu'il est difficile de démêler le vrai du faux parmi toutes ses histoires. Une chose est sûre, il se revendique comme étant l'écrivain du plus grand livre jamais publié : sa fameuse « Histoire orale du monde ». Pourtant, lorsque Joseph Mitchell met tout en oeuvre pour la publier, Joe Gould trouve toujours des centaines d'excuses pour se dérober. le journaliste commence alors à douter de la véracité des propos de ce marginal : un écrivain se cache-t-il vraiment derrière cet énergumène alcoolique qui va de connaissance en connaissance pour récolter quelques pièces ?



Certes, cette histoire est touchante puisque Joe Gould a réellement existé et que le portrait qui nous dépeint est fidèle à sa personnalité excentrique avec une pointe de tendresse. On a de la compassion pour cet homme qui fait tout pour paraitre autre que ce qu'il n'est véritablement : un mendiant sans domicile fixe, sans revenus, sans lendemain. Mais j'ai trouvé que l'histoire trainait en longueur, et qu'à l'image de Joseph Mitchell, je me perdais dans les nombreuses disgressions de Joe Gould.



Pour moi c'est un portrait qui se doit d'être raconté - l'ancien étudiant d'Harvard qui devient un poète en marge de la société – afin de ne pas être oublié. Mais ce n'est pas une lecture qui restera marquante pour moi. Je pense me pencher prochainement sur le cas du film avec Stanley Tucci qui est un acteur que j’affectionne tout particulièrement.




Lien : https://lennaden4.webnode.fr..
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Street Life

Trois courts textes, ou plutôt trois ébauches pour le New Yorker, pas plus de cinquante pages, c’est tout ce que Mitchell, frappé par une persistante aphasie littéraire, aura écrit en trente ans. Le premier texte consacré à New York mélange autobiographie, topographie et dérive urbaine et vire pour ainsi dire à la Psychogeographie sans le savoir… il est magnifique. Les deux autres textes où Mitchell se souvient de son enfance en Caroline du Nord sont quant à eux plus que magnifiques… ils sont splendides ! Superbe description de la nature et du Sud plus ou moins profond, phrases charnues qui s’autorisent longueur, scansion et répétition. Lisant tout cela (un tout cela trop court), on en viendrai presque à espérer que d’autres inédits de l’animal viennent à réémerger comme par miracle (on parle d’un journal intime)
Lien : https://novland.blogspot.com/
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Le Fond du port

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Le secret de Joe Gould

J'ai lâché ma lecture, pour le moment. Difficile d'accrocher, premier chapitre plutôt bien, description de Joe Gould plutôt agréable à lire mais 2e chapitre un peu dur, la lassitude s'installe car c'est la même chose, les mêmes mots il en devient agaçant le Joe Gould !

Je reprendrai sûrement mais pour le moment je me suis laissée happer par Laurent Mauvignier..
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Le Fond du port

Une biographie et une sélection de reportages du journaliste new-yorkais ressuscitent ce maître absolu de la « non-fiction », disparu en 1996.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Le secret de Joe Gould

Salman Rushdie voit le Secret de Joe Gould comme «une merveille, à classer au même rang que les plus grands chefs-d’œuvre de la littérature» [...]. Malgré son humour, le livre se déroule dans une atmosphère d’une grande tristesse.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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